- 1°/« Le plus grand krach -92 % d’ici l’été selon Dent Investissement. Analyse ! ».
- 2°/Chine… vers un embargo sur les terres rares et les aimants à l’égard de l’Occident.
- 3°/« Le krach programmé du logement » Pour le très mesuré Nicolas Baverez
- 4°/Même chez France 2 ils ont compris ! « Rénovation énergétique… quand posséder un bien en zone classée devient un casse-tête à restaurer »
- 5°/Le problème majeur c’est la contraction du crédit selon El Erian d’Allianz

1°/« Le plus grand krach, -92 % d’ici l’été selon Dent Investissement. Analyse ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 12 Avr 2023 | Chronique de l’effondrement
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
« Que je sois pendu. Que le grand crique me croque si je mens ! »
Je suis tombé de ma chaise quand j’ai vu cette prévision et j’en ai mangé mon chapeau !
A côté je fais figure d’optimiste béat et de grand naïf économique !
La question est donc de savoir si nous allons avoir le plus « grand krach de votre vie (Nasdaq -92 %, BTC -95 %) d’ici mi-juin ».
Pour répondre à cette question, je vous propose d’analyser les propos du type en question et de voir si cela tient la route.
Au passage, j’insiste un poil pour que vous lisiez l’article sur la « contraction du crédit », ils sont liés et cela vous aidera à mieux mettre en perspective les sombres prévisions d’Harry.
Oui, Harry Dent, « économiste, fondateur de HS Dent Investment Management et auteur de plusieurs livres à succès, a averti dans un entretien avec David Lin publié vendredi que le plus grand krach de notre vie « va se produire entre aujourd’hui et la mi-juin environ ».
Il s’est montré particulièrement alarmiste, jugeant que « les gens vont savoir qu’il ne s’agit pas d’une correction importante, mais d’un krach majeur, un krach que vous n’avez jamais vu de votre vivant », prédisant que cela se produira d’ici environ 2 mois.
« Nous ne reverrons pas cela. Nous ne verrons pas une économie de bulles, nos enfants ne verront probablement même pas une économie de bulles dans des dizaines et des dizaines d’années… Cela n’arrive qu’une fois dans une vie tout au plus » a-t-il expliqué.
Bon ça y est normalement vous tremblez de peur.
Vous êtes gagné par l’effroi.
Vos jambes tremblent.
Et votre patrimoine se hérisse.
Regardons les éléments qu’il soumet à notre sagacité pour étayer sa prévision.
« Selon lui, le plus grand krach qui se prépare est celui qu’aurait dû avoir lieu en 2008-2009, notant que le S&P 500 avait chuté de 57 % à l’époque. « Environ un an et demi après le début de ce krach, les banques centrales sont intervenues et ont commencé à imprimer de l’argent à des rythmes sans précédent… Cette récession n’a donc pas vraiment réussi à éliminer la plus grande bulle d’endettement de l’histoire », a expliqué M. Dent ».
Ce qu’il dit là est vrai.
Indéniable.
En 2008, le monde aurait du s’effondrer et l’économie se faire balayer par une énorme récession dont les banques centrales n’ont pas voulu. Elles ont changé les règles du jeu en pleine partie et elles ont inondé la planète d’argent. Taux bas ou négatifs, et liquidités open bar pour tout le monde.
Résultat, la « destruction créatrice » n’a pas eu lieu et les bulles ont repris de plus belle pour gonfler encore plus jusqu’à aujourd’hui.
Dent s’attend à un effondrement de 86 % pour le S&P 500 et de 92 % pour le Nasdaq.
« Or, il a estimé que « ce n’est que la première vague de baisse », et a expliqué que « nous avons déjà entamé la prochaine vague de baisse qui pourrait amener le Nasdaq jusqu’à 8.000 », et prévoyant que « c’est à ce moment-là que les gens se rendront compte qu’il ne s’agit pas d’une correction importante, mais d’un krach majeur, un krach que vous n’avez jamais vu de votre vivant et même les milléniaux ne verront pas de krach plus important que celui-ci ».
L’économiste a par ailleurs mis en garde contre le fait que « nous sommes sur le point d’atteindre la troisième vague », soulignant qu’il ne croit pas que la Réserve fédérale sera en mesure de l’arrêter.
Il a en effet expliqué que la Réserve fédérale a trop stimulé l’économie et qu’elle doit maintenant « resserrer fortement », alors que « l’économie sous-jacente est faible depuis 2008 et ne se renforcera que dans quelques années », un cocktail fatalement négatif pour l’économie ».
La contraction du crédit !
Le propre d’une économie de bulle c’est d’être alimentée et portée par le recours facile au crédit abondant et pas cher.
Quand vous retirez le crédit abondant et pas cher, vous créez une contraction majeure du crédit et donc vous faites exploser les bulles accumulées depuis des années maintenant.
La question maintenant est de savoir si ce que dit Dent peut produire une baisse de 86 % pour le S&P et de 92 % pour le Nasdaq.
Est-ce possible ?
Oui. Enfin en théorie.
Mais la destruction de valeur que cela impliquerait pousserait sans doute les banques centrales à l’intervention car de telles chutes de valorisation mettraient le système financier au sens large à genoux, sans oublier que ce serait la destruction des retraites par capitalisation des Américains.
Nous pouvons donc raisonnablement nous dire qu’à -50% de baisse des marchés boursiers ou immobiliers, la FED comme la BCE se mettraient à rebaisser les taux et à stimuler à nouveau l’économie qui serait alors en plein marasme entre déflation et terrible récession.
Disons que je trouve cette prévision excessive et que pour le moment ce n’est pas mon scénario central.
Après si Taïwan se fait envahir par la Chine, que l’on coupe brutalement la mondialisation en soumettant la Chine aux mêmes sanctions que la Russie, alors toutes les valeurs de la mondialisation baisseront évidemment d’au moins 50% en perdant le marché chinois.
Pour que ce scénario noir se matérialise, il faudrait à mon sens plusieurs autres facteurs pour multiplier les effets négatifs des hausses de taux et de la contraction de crédit que les banques centrales peuvent tout de même piloter en cessant la hausse des taux, puis en les baissant si nécessaire.
Une bonne correction oui.
Un krach même avec un -30% ou -40%, c’est possible (et ce serait sans doute un bon point d’entrée sur les marchés boursiers).
A ce stade un effondrement de 90 % des cours reste non pas impossible, mais pas le scénario le plus probable.
A surveiller donc.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
2°/Chine… vers un embargo sur les terres rares et les aimants à l’égard de l’Occident.
par Charles Sannat | 12 Avr 2023 | Géopolitique,
C’est un article du Monde (source ici) qui arrive presque un peu tard et intitulé: « Si l’Union européenne s’inquiète aujourd’hui de sa dépendance en matières premières, c’est assurément à raison »
« La Commission européenne a publié à la mi-mars sa stratégie concernant les matières premières critiques (CRM, pour Critical Raw Material), laquelle inclut une liste de 51 minerais qu’elle qualifie de « bientôt plus importants que le charbon et le pétrole ». La Commission suit cet enjeu avec attention depuis 2008 car il s’agit de ressources nécessaires à la production de nombreuses technologies-clés pour la transition énergétique, comme les éoliennes, les panneaux solaires et les batteries électriques.
Ainsi, la décarbonation des systèmes énergétiques nécessite des quantités importantes de ces minerais, parmi lesquels le lithium, le nickel, le cobalt, le cuivre ou encore les terres rares. L’Union européenne (UE) ne produisant sur son territoire qu’une infime partie de ses besoins, de larges dépendances à des pays tiers apparaissent.
Diversification et sécurisation
L’objectif de la Commission européenne est clair : garantir l’approvisionnement européen en matières premières critiques sur le long terme, et ce malgré deux éléments : une explosion attendue de la demande d’ici à 2050 et une dépendance forte sur toute la chaîne de valeur auprès de pays extra-européen et en particulier de la Chine.
La stratégie annoncée repose sur deux piliers.
Premièrement, européaniser les chaînes de valeurs, c’est-à-dire accroître le pourcentage de minerais produits et raffinés qui dépendent uniquement de l’UE. Ainsi, un dixième des matières premières stratégiques devra être extrait au sein de l’UE, contre 3% actuellement. Au moins 40% de la transformation et du raffinage des matériaux devront également être effectués dans l’UE, contre moins de 20% aujourd’hui, et les objectifs de recyclage sont fixés à 15% ».
Et oui les vedettes qui nous dirigent, ici, comme à Bruxelles nous envoient dans le mur. Quand on fait la guerre, le mieux c’est quand même d’avoir les moyens de sa guerre, et ici les comptes n’y sont évidemment pas et tout ceci est prévisible depuis des lustres !
Nous n’avons pas les ressources minières suffisantes pour fabriquer notre transition énergétique décarbonée et surtout électrifiée à base de « renouvelables » qui nécessitent éoliennes, panneaux solaires et beaucoup, beaucoup de ressources naturelles qui viennent de Chine !
Alors on peut s’inquiéter, parce que si la Chine n’est pas encore tout à fait sur les chemins de la guerre elle est sur les chemins de l’embargo.
Pour le moment la Chine qui prévient toujours avant de monter dans les tours a très clairement averti Macronléon lors de sa petite escapade en Chine.
D’ailleurs quand le Tintin en Chine est revenu, il a dit « qu’il ne fallait pas forcément suivre les Américains », et il se fait depuis copieusement insulter par tous les journalistes parisiens appointés par la CIA.
Pour une fois je suis d’accord avec la phare éteint du Palais… si la lumière lui revient, ce sera une bonne nouvelle pour nous le petit peuple, même si cette lumière est d’origine nucléaire ce sera toujours bon à prendre.
Alors quand on entend ce que l’on entend, il est aisé de prédire qu’au rythme actuel de nos âneries, la transition écologique de l’Union Européenne va foirer dans les grandes largeurs faute d’éoliennes dont les aimants et autres minerais nécessaires ne seront plus livrés par la Chine.
La démondialisation avec la Chine sera terriblement violente, et elle entraînera d’effroyables pénuries et une inflation proportionnelle.
L’indépendance coûte toujours très cher.
La lâcheté encore plus cher.
Charles SANNAT
3°/« Le krach programmé du logement » Pour le très mesuré Nicolas Baverez
par Charles Sannat | 12 Avr 2023 | Grille article, Immobilier
J’aime ce genre d’article où même la grande presse, celle autorisée et bénéficiant des subventions de l’Etat, finit elle aussi par ne plus en pouvoir.
Ici c’est le Point (source ici) par l’intermédiaire de Nicolas Baverez, qui n’est pas franchement un révolutionnaire debout sur les barricades antiétatiques.
Il titre son dernier édito d’un édifiant « le krach programmé du logement »
Pour lui la « conséquence des actuelles politiques fiscale et énergétique, à l’horizon de 2030, la France manquera d’au moins 4 millions de logements ».
Et oui… Ce qu’il se passe est tout simplement délirant et le ministre du logement n’est pas un piètre ministre, c’est un sinistre du bâtiment à lui tout seul et il est en train de faire s’effondrer tout un secteur fondamental pour le PIB, 10%, pour l’emploi, 9% du travail en France, mais aussi pour l’accès au logement des gens ! Oui, des gens.
Désormais on interdit de louer 600.000 logements parfaitement salubres devenus par un trait aussi stupide que crétin « indécents » énergétiquement.
Il ne viendrait pas à l’esprit de tous les bas du front qui président aux destinées de ce pays, qu’isoler des bâtiments qui ont 4 siècles et qui datent d’avant le pétrole et le chauffage central est stupide ?
Soit nous construisons 20 centrales nucléaires de plus et le problème est réglé et cela coûtera moins cher que de coller du polystyrène partout, soit nous faisons comme avant… on ne chauffe pas ou très peu ! Et isolé ou pas, quand c’est pas chauffé, et bien vous savez quoi ? C’est pas chauffé et il fait froid !
Pour Nicolas Baverez « la France souffre d’une pénurie de logements. Notre pays dispose d’un parc de 33 millions de résidences principales pour 68 millions d’habitants, faisant apparaître un déficit de 2 millions de logements. À cela s’ajoutent les défaillances qualitatives de l’immobilier résidentiel. »
Une pénurie que l’État par ses décisions délirantes créée de toute pièce et amplifie.
Enfin, quand les recettes fiscales vont baisser ces imbéciles finiront par se dire qu’il faut « relancer » le logement, et ils nous feront une nouvelle loi de défiscalisation qui portera le nom du ministre du logement du moment.
Affligeant.
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/le-krach-programme-du-logement-pour-le-tres-mesure-nicolas-baverez/
4°/Même chez France 2 ils ont compris ! « Rénovation énergétique : quand posséder un bien en zone classée devient un casse-tête à restaurer »
par Charles Sannat | 12 Avr 2023 | Grille article, Immobilier
Et oui…
Nous vivons dans un monde où la dictature bureaucratique rend tout impossible.
C’est ce que j’appelle la « Burocrature ».
On nous demande d’isoler aux normes actuelles des bâtiments construits il y a parfois des siècles, des logements et des habitats qui ont été occupés pendant ces mêmes siècles par des générations d’occupants qui n’avaient pas de chaudière au fioul fonctionnant au pétrole raffiné et importé d’Arabie-Saoudite.
On applique les mêmes règles partout pour la rénovation ce qui est stupide.
Et encore mieux, on les empile, puisqu’il faut respecter les règles de rénovation mais aussi celles de protection du patrimoine et il y a arrive un moment où plus personne n’y arrive !
Et cela se termine toujours de la même manière.
Les gens rendront les clefs de leurs logements, ils les laisseront à l’abandon et ne feront rien et certainement pas de travaux dont les montants sont délirants par rapport à la valeur des biens.
Puis l’État finira par se retrouver propriétaire de ces tas de pierres dont il ne saura pas quoi faire non plus.
Nous sommes dirigés par des pieds nickelés, et encore je reste aimable.
Même chez France 2 ils n’arrivent plus à cacher les problèmes qui se posent et qui sont insolubles.
Fichez la paix aux gens.
La transition se fera quand il sera rentable de la faire.
Charles SANNAT
5°/Le problème majeur c’est la contraction du crédit selon El Erian d’Allianz
par Charles Sannat | 12 Avr 2023 | Crise Economique
Mohamed El-Erian est le patron de PIMCO qui entre temps a été racheté par Allianz, l’assureur allemand, qui du coup est devenu le plus gros fonds obligataires de la planète.
Il gère en fait le plus gros portefeuille obligataire au monde.
Ce n’est pas rien.
Et quand il parle, c’est un peu plus sérieux en termes de conséquences que quand votre économiste de grenier normand vous raconte l’histoire de ses deux poules.
« Dans une tribune publiée dans le Financial Times, le célèbre économiste Mohamed El-Erian a déclaré que l’économie américaine était de plus en plus susceptible de connaître une récession et une stagflation après les turbulences qui ont affecté le secteur bancaire.
« Le feu rouge clignotant résultant d’une course à la vitesse de la lumière sur le système bancaire américain, ou ce que les économistes appellent globalement la contagion financière, est derrière nous », a écrit El-Erian, prévenant toutefois qu’il est encore trop tôt pour affirmer que les risques sont écartés.
Selon lui, la conséquence de la récente crise sera que le système bancaire deviendra plus prudent, ce qui conduira probablement à une contraction significative du crédit.
« Le rouge s’est transformé en jaune clignotant en raison d’une contagion économique plus lente dont le principal canal de transmission, la réduction de l’octroi de crédit à l’économie, augmente le risque non seulement de récession mais aussi de stagflation » a-t-il expliqué.
« Tout cela nous amène à la conclusion inconfortable que nous sommes à l’aube d’une contraction du crédit qui se manifestera au cours des prochains trimestres et atteindra probablement son apogée vers la fin de cette année ou le début de l’année prochaine », a écrit le conseiller économique en chef d’Allianz .
Or, il a averti que « c’est un phénomène qui, contrairement à la contagion financière, n’est pas facilement contré par les politiques ».
La contraction du crédit.
C’est aussi appelé « credit crunch » et vous allez en entendre parler dans les prochains semaines et mois.
Il a évidemment raison.
Oui les banques centrales peuvent aider les banques en refilant les liquidités nécessaires et autres garanties.
Le problème avec la hausse des taux c’est que les banques centrales les montent pour casser la croissance, casser l’investissement et donc pour créer évidemment un credit crunch.
La seule manière de lutter contre une contraction du crédit c’est de faire plus de crédit en baissant les taux… mais cela relance l’inflation.
Bref, vous l’avez compris, il est presque impossible pour les banques centrales d’éviter une contraction du crédit qui est exactement ce qui est recherché en augmentant les taux.
Charles SANNAT
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