5469 – NUCLÉAIRE … 4 Infos du 19 au 25 MAI 2023

L’électricité de demain

Politique et société, environnement et climat – qu’en est-il de l’avenir de l’énergie nucléaire? Nous vous informons des derniers développements.

  • 1°/L’Alliance du nucléaire européenne appelle à un plan d’action destiné à développer des coopérations autour du nucléaire – 19 mai 2023
  • 2°/Roumanie – Inauguration du premier simulateur international de salle de commande d’une centrale NuScale – 19 mai 2023
  • 3°/Des SMR danois pour une installation d’engrais indonésienne – 24 mai 2023
  • 4°/Italie – le Parlement souhaite revenir dans le nucléaire – 25 mai 2023


1°/L’Alliance du nucléaire européenne appelle à un plan d’action destiné à développer des coopérations autour du nucléaire – 19 mai 2023
Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique, a réuni ses homologues des pays membres de l’Alliance du nucléaire à Paris. Le nombre de pays participants a augmenté.
19 mai 2023
PHOTO A La ministre française de la Transition énergétique estime que la réunion des pays membres de l’Alliance du nucléaire a permis de grandes avancées. – Source: Le gouvernement français

L’Alliance du nucléaire s’est réunie pour la troisième fois. Outre les onze pays fondateurs, à savoir la Bulgarie, la Croatie, la Finlande, la France, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, étaient également représentés la Belgique, l’Estonie, l’Italie et la Suède. Le Royaume-Uni était présent en tant que pays invité. Au total, 16 pays ont participé à la manifestation.
Les échanges se sont structurés autour de deux tables rondes :
la première sur la manière de construire une chaîne d’approvisionnement nucléaire européenne indépendante;
la seconde sur les besoins que suppose la relance de l’industrie nucléaire européenne, en matière de compétences et d’innovation notamment.
À l’issue des échanges, les pays membres de l’Alliance du nucléaire ont signé une déclaration commune appelant à un plan d’action européen pour développer les coopérations autour du nucléaire, que ce soit en matière de compétences, d’innovation, de normes de sécurité, de démantèlement, de déchets notamment.
Ils ont notamment estimé que, d’ici 2050, l’énergie nucléaire pourrait fournir jusqu’à 150 GW d’électricité, grâce à la poursuite d’exploitation des installations existantes en toute sûreté, la construction de 30 à 45 nouveaux grands réacteurs et le développement de petits réacteurs modulaires (SMR) dans l’UE.
Grâce à cette réunion, les participants ont envoyé un message clair sur l’importance du nucléaire dans la stratégie énergétique européenne, tant pour renforcer la souveraineté énergétique du continent que pour accélérer la décarbonation et atteindre les objectifs climatiques.
Ils ont insisté sur la nécessité de veiller à ce que l’Europe continue à réduire sa dépendance à l’égard de la Russie en ce qui concerne l’énergie nucléaire et à soutenir les efforts internationaux similaires, tels que ceux du G7, pour atteindre cet objectif.
Agnès Pannier-Runacher a déclaré lors de la rencontre: «Cette troisième réunion des pays membres de l’Alliance du nucléaire a permis de grandes avancées. À l’issue de nos échanges, nous avons décidé d’appeler, ensemble, à la mise en œuvre d’un plan d’action européen.»
Créée à l’initiative de la France, l’Alliance du nucléaire a vocation à réunir tous les pays d’Europe souhaitant s’appuyer sur l’énergie nucléaire, aux côtés des renouvelables, pour mener à bien leur transition énergétique.
Source
A.D./C.B. d’après un communiqué du ministère français de la Transition énergétique du 16 mai 2023
References

https://www.nuklearforum.ch/fr/nouvelles/lalliance-du-nucleaire-europeenne-appelle-un-plan-daction-destine-developper-des


2°/Roumanie – Inauguration du premier simulateur international de salle de commande d’une centrale NuScale – 19 mai 2023
Le développeur de réacteurs américain NuScale a inauguré le premier centre d’exploration énergétique international NuScale (E2-Center) en Roumanie, à l’Université polytechnique de Bucarest. Destiné à la formation des experts, technologues et exploitants nucléaires, le simulateur de salle de commande d’une centrale VOYGR-SMR doit devenir une référence pour l’utilisation de petits réacteurs modulaires (SMR) en Europe.
19 mai 2023
PHOTO B Le simulateur de salle de commande d’une centrale VOYGR-SMR à Bucarest permet à des opérateurs nucléaires de se familiariser avec les fonctions d’exploitation et de sécurité de la technologie NuScale. Source: Tweet de NuScale

«Le E2-Center est un environnement d’apprentissage innovant qui permet aux opérateurs de mettre en pratique des principes de la science nucléaire et des principes techniques au moyen de scénarios simulés d’exploitation de centrales nucléaires», indique NuScale.
Cet environnement a bénéficié d’un financement dans le cadre du programme First (Foundational Infrastructure for Responsible Use of SMR Technology) du département américain des affaires étrangères. Le programme First aide les États partenaires à atteindre leurs objectifs de neutralité climatique au moyen d’une énergie nucléaire sûre et crée des opportunités d’exportation pour l’économie américaine.
Kathleen Kavalec, ambassadrice des États-Unis en Roumanie, le premier ministre roumain Nicolae Ciuca et le ministre roumain de l’Energie Virgil Popescu ont participé à cette inauguration.
NuScale et Societatea Nationala Nuclearelectrica SA (SNN) ont signé en 2021 un accord de coopération relatif à la construction d’une centrale VOYGR-SMR d’une puissance électrique de 462 MW. Cette centrale sera réalisée par la société de projet RoPower Nuclear SA d’ici à 2030, à l’emplacement de l’ancienne centrale à charbon de Doicesti, à 90 km au nord-ouest de Bucarest. Le E2-Center est donc d’une importance capitale également pour ce nouveau projet de centrale.
Source
B.G./A.T. d’après un communiqué de NuScale du 12 mai 2023

https://www.nuklearforum.ch/fr/nouvelles/roumanie-inauguration-du-premier-simulateur-international-de-salle-de-commande-dune


3°/Des SMR danois pour une installation d’engrais indonésienne – 24 mai 2023
Une collaboration entre une coentreprise danoise et deux entreprises indonésiennes étudie les conditions d’exploitation et les conditions légales en vue de la construction d’une installation de production d’ammoniac en Indonésie. Celle-ci fonctionnera grâce au petit réacteur modulaire à sels fondus de Copenhagen Atomics.
24 mai 2023
PHOTO C La signature de la déclaration d’intention s’est déroulée au siège de Topsoe, à Lyngby (Danemark), en présence de représentants des entreprises et de l’ambassade d’Indonésie.

Source: Copenhagen Atomics
Quatre entreprises danoises – Aalborg CSP, Alfa Laval, Copenhagen Atomics et Topsoe – ont signé une déclaration d’intention avec les deux entreprises publiques indonésiennes Pupuk Kalimantan Timur et Pertamina New & Renewable Energy.
L’objectif est d’étudier la possibilité de construire conjointement une installation dans la ville de Bontang, sur la côte est de l’île de Bornéo, dans la province d’Ostkalimantan, qui produira chaque année un million de tonnes d’ammoniac très pauvre en émission.
D’après Copenhagen Atomics, le projet pourrait permettre d’approvisionner en engrais près de 45 millions de personnes, soit un sixième de la population indonésienne.
L’entreprise estime qu’en utilisation le petit réacteur modulaire à sels fondus de Copenhagen Atomics, l’installation fera office d’installation pionnière dans le domaine de l’énergie durable. La centrale nucléaire en projet comprendra 25 SMR d’une capacité globale de 1 GW et garantira un approvisionnement énergétique fiable et vert pour les 50 prochaines années.
Source
M.A./C.B. d’après le site de Copenhagen Atomics, un post LinkedIn du 22 mai 2023, et un communiqué de presse de Topsoe du 19 mai 2023

https://www.nuklearforum.ch/fr/nouvelles/des-smr-danois-pour-une-installation-dengrais-indonesienne


4°/Italie – le Parlement souhaite revenir dans le nucléaire – 25 mai 2023
Le Parlement italien soutient le plan du gouvernement consistant à réintégrer l’énergie nucléaire dans la décarbonation du mix énergétique du pays. L’Italie avait décidé de sortir du nucléaire après l’accident de Tchernobyl.
25 mai 2023
PHOTO D Dans le sillage de l’accident de réacteur de Tchernobyl, en 1986, l’Italie décida, par référendum, de sortir du nucléaire. Les trois centrales du pays alors en exploitation, Latina, Caorso et Trino (sur la photo), furent arrêtées entre 1987 et 1990. La tranche Garigliano avait déjà été déconnectée du réseau en 1982. Source: Wikipedia / Alessandro Vecchi

«Nous discuterons avec nos partenaires européens et évaluerons avec une plus grande attention la manière dont nous souhaitons intégrer l’énergie nucléaire dans le mix national des prochaines décennies afin de réaliser les objectifs de décarbonation fixés par l’UE», a déclaré le ministre italien de l’Énergie à l’issue de l’approbation du Parlement.
 
La proposition demande à la coalition de centre droit au pouvoir, présidée par la Première ministre Giorgia Meloni, d’étudier l’énergie nucléaire en tant que composante du mix énergétique national. Le texte prévoit une capacité nucléaire de 35 GW à l’horizon 2050.
Le gouvernement étudiera également les petits réacteurs modulaires (SMR) de la génération IV ainsi que des incitations à la recherche sur les réacteurs. Par ailleurs, l’Italie devra «participer activement à l’ensemble des initiatives portant sur l’encouragement des nouvelles technologies nucléaires au niveau européen et international».
Riccardo Zucconi, secrétaire de la Présidence de la Chambre et membre éminent du parti de droite Fratelli d’Italia, a salué l’acceptation du Parlement et a qualifié la décision de «rupture avec les gouvernements des dix dernières années, qui n’ont pas été en mesure de mettre en œuvre des stratégies énergétiques visant l’indépendance énergétique de notre nation».
Depuis sa prise de fonction, fin d’année dernière, la Première ministre Giorgia Meloni se dit ouverte à la réintégration de l’énergie nucléaire dans le mix électrique du pays. La proposition présentée par les partis au pouvoir implique de garantir aux producteurs d’énergie nucléaire la vente de l’ensemble de leur production par le biais d’enchères et de contrats de technologie à faible émission, ce qui permettrait de réduire les coûts.
En janvier 2023, Umberto Minopoli, le président de l’Associazione italiana nucleare (AIN)décédé depuis – avait déclaré que l’Italie devait élaborer une politique énergétique nationale qui comprendrait la reprise du programme nucléaire afin de réduire la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles et des importations de Russie.
Source
M.A./C.B. d’après NucNet du 11 mai 2023

https://www.nuklearforum.ch/fr/nouvelles/italie-le-parlement-souhaite-revenir-dans-le-nucleaire

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