5384 – Ch.Sannat « Banques… comprendre les risques et les fragilités ».30.03.2023 – Insolentiae

  • 1°/« Banques… comprendre les risques et les fragilités ».
  • 2°/Guerre en Ukraine… l’État français veut décréter la mobilisation… de l’épargne !
  • 3°/Covid. Pour l’OMS il n’est plus besoin de vacciner. Soignants toujours suspendus
  • 4°/La fin du pétro-dollar… vraiment ?
  • 5°/Selon Ordralfabétix le poisson est frais et pas de risque sur l’Assurance-vie selon France Assureurs

1°/« Banques, comprendre les risques et les fragilités ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 30 Mar 2023 | Chronique de l’effondrement


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Hier, comme maintenant chaque mois, j’étais l’invité de TV Finances avec mon camarade de jeu Philippe Béchade.
Nous avons évidemment parlé longuement des banques, des sources de fragilités, du modèle économique bancaire qui par définition est toujours incapable de rembourser tous les dépôts de tous ses clients au même moment.
D’ailleurs il faut savoir pour les chiffres exacts, qu’en France il y a pour 2.698,5 milliards d’euros de dépôts dans nos banques, pour 6 milliards d’euros de dotation dans le FGDR, le fonds de garantie des dépôts et de… résolution. (Source Banque de France ici)
Pour résumer la situation à chaque fois que vous avez 2.698 euros en banque, le FGDR pourrait vous rembourser un euro au mieux !
Évidemment, le fonds de garantie est une « légende », un principe purement théorique. Ce fonds est dans l’incapacité de rembourser les dépôts ne serait-ce que d’une banque importante en France et nous n’en manquons pas.
Tout notre système bancaire est une fiction imaginaire qui repose sur la confiance, c’est-à-dire en gros, sur la croyance partagée par le plus grand nombre d’une histoire commune. Pour que le système s’effondre, il y a la possibilité de la révolution violente, mais aussi celle ou tout simplement les gens cessent de jouer et de croire.
Alors comme c’est la mode je me suis amusé à demander à Chat GPT l’intelligence artificielle dont vous n’avez pas pu ne pas entendre parler si les banques françaises étaient solides !
Voici sa réponse et son conseil… frappé au coin du bon sens.
Le conseil de Chat GPT


Alors oui, quand on touche à la sphère financière et à l’épargne on applique un conseil vieux comme le monde à savoir, on ne met jamais tous ses œufs dans le même panier.
On diversifie toujours, ses actifs, ses classes d’actifs, et aussi l’ensemble de ses « fournisseurs » ou « partenaires », car et c’est ce que j’explique une nouvelle fois dans cette émission, il y a une immense différence entre sauver les banques et sauver les dépôts.
En Europe, la législation sur les Bail-In bancaires est très claire. On assure jusqu’à 100.000 euros, et on taxe ce qui est au-dessus pour répartir la charge de la faillite sur les actionnaires, sur les porteurs obligataires, et sur les déposants.
L’objectif de ce triptyque vise à sauver les États de la faillite, car les législateurs européens savent pertinemment qu’aucun fonds de garantie n’est suffisamment doté. Il faudra donc, forcément l’intervention des états ou de la banque centrale, mais la question est jusqu’à quelle hauteur.
Pour le moment l’accord européen en vigueur stipule 100K€ par compte, par personne et par banque. C’est un accord qui fait partie de ce que l’on appelle l’Union Bancaire.
Et d’ailleurs justement à ce propos, voici ce que vient de dire le président Macron à ce sujet :
Pour lui cette crise bancaire doit inciter l’Europe à accélérer « la construction de l’union bancaire et de l’union des marchés de capitaux » et se doter d’ « une stratégie macro-économique adaptée au contexte ». Source BFM Bourse ici
Au moment où j’écris ces lignes, en cas de faillite les épargnants qui détiennent plus de 100.000 euros perdront tout ce qui dépasse. Cela ne veut pas dire que cela se passera forcément ainsi. D’abord il faut qu’une banque fasse faillite. Ensuite, il faut que les dirigeants européens refusent d’aller au-delà de ce qui est prévu actuellement par les accords européens et qui ne garantissent « que » les 100K€ par compte .
Aux Etats-Unis aussi la garantie était limitée à 250.000 dollars. Beaucoup plus donc, mais limité tout de même.
La question est donc de savoir si les autorités européennes iront au-delà de leurs propres règles.
Voilà. Vous savez tout. Vous avez la question essentielle.
Personne ne peut y répondre. 
Alors comme disait mon pépé, un homme averti en vaut deux mais un homme préparé en vaut 4.
Mon pépé a fait la campagne de 39/40 où il gagnera sa Croix de Guerre avec Palme et en prendra pour 5 ans de captivité, de famine, et de camps de prisonniers, il assistera aux bombardement de Dresde, il sera libéré par les russes, puis il terminera dans la Légion Étrangère en Indochine. Alors quand le pépé parlait prévoyance, prudence et préparation, comment vous dire, … on l’écoutait tous. Religieusement. Il savait tout faire. Poser un garrot, ou repiquer une salade, chasser, pêcher, et j’en passe.
Quand on ne sait pas, on opte pour le pire des scénarios. 
Ici, le pire des scénarios, n’est pas l’effondrement de toutes les banques et des États, mais l’application de la législation actuelle et donc la taxation de tous les dépôts excédant les 100.000 euros.
Évidemment on répartit et on diversifie. Je vous explique toutes les subtilités des garanties du FGDR dans le flash spécial que vous pouvez télécharger dans vos espaces lecteurs ici. Pour ceux qui ne sont pas abonnés et qui veulent se protéger et protéger leurs dépôts et leur épargne, tous les renseignement sont ici.
En clair, ne laissez pas une banque en faillite ruiner vos finances et vos années d’épargne.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/banques-comprendre-les-risques-et-les-fragilites-ledito-de-charles-sannat/

2°/Guerre en Ukraine, l’État français veut décréter la mobilisation… de l’épargne !
par Charles Sannat | 30 Mar 2023 | Guerre


Et oui. Côté pile si l’État revend en catimini l’ensemble des entreprises du secteur de la défense à nos gentils amis les Américains, côté face, le gouvernement veut « mobiliser » l’épargne des Français pour financer l’effort de guerre en Ukraine et l’industrie de la défense.
Le financement d’une « économie de guerre » visant à l’augmentation des capacités de production de l’industrie de défense française passe par une « mobilisation de l’épargne des Français », préconise un rapport parlementaire. Le député Horizons de Charente-Maritime Christophe Plassard vient de rendre son rapport parlementaire.
Pour lui, il faut « mobiliser l’épargne des Français au bénéfice de l’industrie de défense, via la création d’un livret ou d’un plan d’épargne réglementée ou à travers un emprunt d’État ».
Tout ceci arrive dans un contexte où Emmanuel Macron a organisé une réunion avec les industriels de la défense « pour faire le point sur le passage à une « économie de guerre » appelée de ses vœux par le chef de l’État ».
Cette « économie de guerre » vise à créer les conditions nécessaires pour permettre aux industriels de produire davantage, à moindres coûts et dans de meilleurs délais pour faire face à la perspective d’un conflit dit de haute intensité ».
Pour Christophe Plassard « les banques et institutions financières sont de « plus réticentes à financer l’industrie de défense » car elles ont « tendance à surinterpréter les règles de conformité » et craignent de voir leur « réputation entachée » par des investissements dans un secteur « considéré comme non éthique », pointe-t-il. Il faut donc selon lui « envisager la création sous le contrôle de l’État d’un “pool bancaire”, regroupant les grandes banques françaises, destiné au financement des petites entreprises de la base industrielle et technologique de défense, et dont une partie des prêts seraient garantis par l’État »…
Et oui, côté RSE, la responsabilité sociale des entreprises, financer les armements pour faire des centaines de milliers de morts, cela ne fait pas franchement rêver… en plus pour faire tous ces morts, il faut consommer beaucoup de pétrole car nous ne sommes pas encore à la guerre 0 carbone, ni aux chars électriques avec des batteries made in China, ou des avions avec panneaux solaires.
Non.
Il nous faut des armes qui tuent et font des trous, des gros trous, et du pétrole, du gros pétrole qui tâche et qui pollue.
Il nous faut aussi beaucoup d’obus à l’uranium appauvri et toutes les autres cochonneries que l’on adore se balancer pendant les guerres.
Alors il va falloir vous faire aimer la guerre, pour que votre argent finance la guerre et bon, pour la RSE ce n’est pas bien grave, votre éthique personnelle sera pudiquement voilée sous un bon avantage fiscal !!
Des réductions d’impôts pour les particuliers
« Cela passe également par des réductions d’impôts « pour inciter les entreprises à se doter de stocks de matières premières et de composants critiques et pour inciter les particuliers à investir dans les petites entreprises du secteur de la défense », selon lui.
Christophe Plassard propose également la création de fonds spécialisés dans la défense pour pallier les « défaillances des marchés » ou celle d’un « label incitant à investir dans les PME stratégiques ».
Les réglementations européennes doivent enfin « prendre en compte les intérêts de défense » et la Banque européenne d’investissement (BEI) être autorisée à financer la défense ».
Voilà.
Mon fils rentre de l’école tous les soirs en me racontant le catéchisme écologiste avec le recyclage des déchets, le cycle de l’eau (j’en peux plus ! mon ainé ayant 15 ans, cela fait 15 ans que je me tape le cycle de l’eau sous toutes ses formes), le Co² machin toussa.
Mais, nous allons faire la guerre, et mobiliser notre industrie et notre argent pour faire encore plus d’armes, de chars, que les Russes nous détruirons.
Cela ne serait pas aussi dramatique que ce serait risible.
Mais je n’ai pas envie de rire quand je vois les cadavres s’accumuler en Ukraine.
La guerre c’est dégueulasse… et très polluant et la mobilisation de l’épargne est aussi vieille que la guerre comme le montre ce petit montage que je vous a préparé pour illustrer cet article.
Charles SANNAT
Source Le Bien Public ici

https://insolentiae.com/guerre-en-ukraine-letat-francais-veut-decreter-la-mobilisation-de-lepargne/

3°/Covid. Pour l’OMS il n’est plus besoin de vacciner. Soignants toujours suspendus
par Charles Sannat | 30 Mar 2023 | Pandémie


Comme nous l’apprend la très sérieuse et officielle AFP, l’OMS modifie ses recommandations de vaccination anti-Covid.
Je cite :
« L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que les adultes en bonne santé ne nécessitent pas de dose supplémentaire de vaccins anti-Covid, au-delà de la vaccination primaire et d’un premier booster, les bénéfices pour la santé étant minimes.
Pour ce groupe de personnes de moins de 18 ans dit à risque moyen -auquel s’ajoutent aussi enfants et adolescents avec des comorbidités de 6 mois à 17 ans- il n’y a aucun risque à recevoir des injections supplémentaires mais « les retours en termes de santé sont faibles », ont déclaré les experts en vaccins de l’OMS ».
Mais ce n’est pas tout.
« L’OMS a proposé trois nouvelles catégories de priorité pour la vaccination Covid en fonction du risque de développer une forme grave de la maladie ou de décès : élevé, moyen et faible.
En revanche, les personnes plus âgées, les autres adultes avec des comorbidités, toutes les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes et les travailleurs de santé en première ligne sont invités à davantage de vaccination à raison d’une dose de rappel après le régime initial de vaccination et un premier rappel. Le SAGE recommande un intervalle de 6 à 12 mois entre les boosters en fonctions des morbidités.
Nouveaux vaccins
En revanche les preuves « manquent de cohérence » en ce qui concerne l’impact des vaccins anti-Covid sur le Covid long, qui voit la maladie initiale se développer en symptômes souvent très handicapants comme une extrême fatigue ou une incapacité à se concentrer ».
Donc en gros, les vaccins ne sont pas très utiles sur les gens jeunes ce que l’on savait depuis longtemps.
En gros, quand on regarde le nombre de malades et de vaccinés, on ne peut pas dire que l’efficacité des vaccins, des boosters et autres rappels semble remarquable.
Les bénéfices vaccinaux sont de plus en plus faibles, ce qui veut dire que quand il n’y a plus de bénéfices, il ne reste plus que les risques et logiquement la balance bénéfice/risque se dégrade considérablement.
En France le dogme de la vaccination obligatoire des soignants perdure et ils sont toujours suspendus dans un déni démocratique, syndical et social ahurissant.
Ne les oublions pas.
Charles SANNAT
Source AFP via Boursorama.com ici

https://insolentiae.com/covid-pour-loms-il-nest-plus-besoin-de-vacciner-soignants-toujours-suspendus/

4°/La fin du pétro-dollar, vraiment ?
par Charles Sannat | 30 Mar 2023 | Géopolitique


Javier Blas est LE spécialiste énergie de la société Bloomberg et c’est l’un des journalistes les mieux informés au monde sur ce sujet-là.
Que dit-il ?
Qu’il est retombé sur un vieil article de l’époque soviétique et de l’URSS.
« En cherchant une histoire sur Exportkhleb, l’organisme soviétique de commerce des céréales, je suis tombé sur l’article ci-dessous sur le pétro-dollar. La date est 1975.
Considérez-le lorsque vous lisez dans la blogosphère l’effondrement imminent du pétro-dollar et la montée du pétro-yuan ».


Et oui.
  • Déjà en 1975, il y a 48 ans donc, on parlait… du pétro-yuan.
  • Le dollar n’est pas mort, loin de là.
  • Les achats européens de gaz de schiste et autre GNL d’ailleurs permettent au dollar de rester « fort ».
La dédollarisation n’est pas pour le moment un mouvement brutal mais un processus lent et progressif ne serait-ce parce que les Chinois sont assis sur plus de 3.000 milliards de dollars américains de réserves de change.
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/la-fin-du-petro-dollar-vraiment/

5°/Selon Ordralfabétix le poisson est frais et pas de risque sur l’Assurance-vie selon France Assureurs
par Charles Sannat | 30 Mar 2023 | Investir son argent


Vous connaissez le poissonnier du fameux village gaulois d’Astérix, il suffit qu’un villageois parle de la fraîcheur des poissons pour que cela se termine inévitablement par une bagarre générale que seule la présence des Romains peut faire cesser.
Il faut dire que quand on lui demande si ses poissons sont frais, il ne peut dire que oui.
C’est un peu la même chose avec l’assurance-vie.
Assurance-vie : « pas de risque » pour les épargnants estime France Assureurs…
Logique. Au lieu de vendre des poissons c’est de l’assurance-vie mais c’est bien la même logique.
« La fédération professionnelle de l’assurance a affirmé mardi 28 mars qu’il n’y avait « pas de risque » pour les épargnants en assurance-vie, alors que les déboires de plusieurs banques américaines et de Credit Suisse attisent les inquiétudes sur le secteur financier.
 «  Il n’y a pas de risque en assurance-vie pour les épargnants », a souligné le directeur général de France Assureurs Franck Le Vallois, ajoutant qu’il n’avait « pas connaissance d’assureurs en situation de difficulté » en France.
« L’assurance-vie est le premier poste d’épargne des Français avec 1.871 milliards d’euros à fin janvier, dont 1.378 milliards sur les fonds euros. »
Oui… 1.378 milliards dans les fonds en euros.
Et c’est quoi les fonds en euros ?
Des obligations d’États.
Et pourquoi SVB a fait faillite ?
Parce que ses obligations d’États avaient perdu 20 %.
Pourquoi les obligations d’États avaient baissé de 20 % ?
Parce que les taux sont passés de 0 à 4 %.
Et croyez-moi si les obligations de la SVB perdent de la valeur, celles des fonds en euros également !
Et nous en arrivons toujours au même point !
Si tout le monde veut récupérer ses sous en même temps alors la compagnie d’assurance-vie, qui n’a pas la liquidité, pas plus que la SVB n’en avait, est obligé de revendre ses obligations et alors la perte apparaît… et il manque des sous, beaucoup de sous.
Si les épargnants vont au bout de l’obligation (échéance) alors il n’y a pas de perte (en théorie si l’État en question n’a pas fait faillite), mais il ne faut pas avoir besoin de ses sous pendant 10, 20 ou 30 ans ! Impossible dans la vraie vie d’une compagnie d’assurance-vie.
Alors les assurances-vie sont comme les banques.
Génétiquement fragiles.
La seule chose qui puisse les sauver, ce sont les banques centrales qui prennent en pension (reprennent) les obligations à leur prix initial d’achat et pas au prix du marché.
C’est ce que fait la FED.
Pour la BCE, pour le moment c’est plus nébuleux et c’est là que réside le risque principal.
Quelle sera l’attitude de la BCE ?
Quant à Franck Le Vallois, il ne peut guère dire autre chose et véhiculer un message rassurant. C’est un exercice convenu dont il ne faut pas s’offusquer, sans être dupe pour autant de la profondeur de la crise que provoque la hausse des taux.
Charles SANNAT
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Source Boursorama.com ici

https://insolentiae.com/selon-ordralfabetix-le-poisson-est-frais-et-pas-de-risque-sur-lassurance-vie-selon-france-assureurs/