- 1°/« La BCE monte encore les taux de 0.5 % nous sommes à 3 % et ça va continuer ».
- 2°/Travail… paresse et « croyances de luxe »
- 3°/Retraites ? 10 milliards d’économies pour 800 milliards de dépenses sociales !
- 4°/Pour le Secrétaire Général de l’OTAN le rapprochement entre la Russie et la Chine est une menace !
- 5°/Pour Ray Dalio le cash est ce qu’il y a de plus intéressant aujourd’hui !
1°/« La BCE monte encore les taux de 0.5 % nous sommes à 3 % et ça va continuer ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 3 Fév 2023 | A la une, Banques Centrales
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Hier les banques centrales parlaient…
La FED comme la BCE.
Commençons par la banque centrale qui nous concerne plus particulièrement, puisque ce sont bien les taux de la BCE qui font les prix de nos crédits, qui vont encore monter globalement de 0.5 % puisque la BCE a augmenté ses taux en les passant de 2.50 à 3 %. (Source Boursorama.com ici)
La BCE a également indiqué qu’elle ferait au moins une autre hausse de 0.5 et sans doute une seconde ce qui nous donne un cycle de taux allant au moins jusqu’à 4 % sauf effondrement de l’inflation d’ici-là ce qui est fort peu probable.
Avec cette nouvelle augmentation, cela porte à 300 points de base au total la hausse des taux d’intérêt dans la zone euro depuis juillet, « un resserrement sans précédent dans l’histoire de la monnaie unique ».
« Compte tenu des tensions inflationnistes sous-jacentes, le Conseil des gouverneurs entend relever de nouveau les taux d’intérêt de 50 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire, en mars, et évaluera alors la trajectoire future de sa politique monétaire », a déclaré la BCE dans un communiqué.
Christine Lagarde a déclaré lors de la conférence de presse que « nous savons que nous avons du chemin à parcourir, nous savons que nous n’avons pas terminé ».
Une déconnexion totale entre ce que dit la BCE et les marchés !
Pour fêter la hausse des taux qui se poursuit, les marchés en particulier le CAC 40, sont allés inscrire de nouveaux records de hausse, ce qui fait même sourire l’agence de presse Reuters (source ici) qui se gratte également la tête en écrivant dans sa dépêche consacrée à la hausse des taux de la BCE que :
« La déconnexion entre le message de la BCE et l’interprétation faite par les marchés fait écho à celle observé mercredi après que la Réserve fédérale américaine a ralenti le rythme de son resserrement monétaire, reconnu que la désinflation était engagée, tout en réaffirmant que les coûts du crédit devaient encore augmenter.
La BCE va réduire par ailleurs le portefeuille d’obligations de quelque 5.000 milliards d’euros constitué ces dernières années au fil des achats réalisés par la BCE sur les marchés pour assurer le maintien de taux très bas.
Elle a précisé que les réinvestissements restants seront alloués proportionnellement à la part des remboursements de chaque programme d’achats constituant l’APP et ceux des obligations d’entreprises « seront orientés plus nettement vers des émetteurs affichant une meilleure performance environnementale ».
En clair la BCE augmente les taux et pas qu’un peu, et en plus elle réduit ses injections de liquidités dans l’économie, plus grave, elle retire des liquidités de l’économie, mais les marchés sont contents ! Tant mieux pour eux, et grand bien leur fasse, mais ce n’est pas le moment d’aller acheter des actions ! Je passe mon tour.
Surtout qu’une enquête de la BCE « a montré que les banques durcissaient l’accès au crédit dans des proportions inégalées depuis la crise de la dette de 2011″… Mais tout va bien se passer évidemment !
Le FMI indique que « les banques centrales doivent s’en tenir à une approche de taux élevés pour longtemps »
« Les banques centrales mondiales doivent faire comprendre aux marchés financiers qu’il est probable que les taux d’intérêt resteront élevés pour longtemps afin de ramener durablement l’inflation sous leur cible et d’éviter un rebond des prix, a plaidé jeudi le Fonds monétaire international (FMI).
« Les banques centrales devraient communiquer sur la nécessité probable de maintenir les taux d’intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps, jusqu’à ce qu’il soit prouvé que l’inflation – y compris les salaires et les prix des services – est durablement revenue à l’objectif », ont écrit le chef du département des marchés monétaires et financiers du FMI, Tobias Adrian, et ses deux adjoints dans un message diffusé sur un blog.
« Un relâchement prématuré pourrait faire courir le risque d’une forte résurgence de l’inflation une fois que l’activité aura rebondi, laissant les pays sensibles à de nouveaux chocs qui pourraient désancrer les anticipations d’inflation », ont-ils ajouté.
La déconnexion entre les marchés financiers et le discours des banques centrales s’est illustrée mercredi et jeudi, avec les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).
Le président de la Fed Jerome Powell a indiqué qu’il n’était pas prévu de faire baisser le coût du crédit en 2023 mais les investisseurs l’ont ignoré et continué à parier sur une baisse des taux dans l’année, ce qui s’est traduit par une hausse des indices actions américains mercredi soir. »
L’exubérance irrationnelle des marchés
Les marchés peuvent rester plus longtemps irrationnels que je ne peux rester solvable ! En clair, Monsieur le Marché à toujours raison, et il ne sert à rien de jouer contre la tendance, pour autant quand une tendance est stupide personne ne vous force à la jouer.
Les marchés baisseront vraisemblablement parce que les hausses significatives de taux et le retraits des liquidités vont entraîner l’arrêt des flux financiers sur lesquels repose la hausse des actifs depuis maintenant plus de 10 ans !
Si l’immobilier est monté c’est parce que les taux ont baissé depuis 10 ans. C’est la même chose pour les obligations et les actions bien évidemment.
Avec des rendements à 4 % sans vous faire suer à vous occuper d’un locataire ni à devoir faire des travaux de rénovation énergétique, à votre avis où les gens vont placer 100 000 euros ? Dans l’achat d’un appartement ou dans un placement financier à 4 % ! Je peux vous dire que les agents économiques sont très rationnels quand il s’agit de leur argent ! Donc à 4 % pour les placements financiers avec les prix actuels de l’immobilier plus personne n’investira dans les logements, car les placements sont toujours relatifs et l’intérêt de chacun comparé par rapport aux autres !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
2°/Travail, paresse et « croyances de luxe »
par Charles Sannat | 3 Fév 2023 | Emploi & Chômage
Pour alimenter le débat sur le travail, la paresse, la création, et aussi la place de chacun dans une société partagée par tous, je vous propose d’écouter Gérald Darmanin et la chronique d’Anne Rosencher sur France Inter…
Il y a de l’idée et quelques idées !
Darmanin, explique là que la paresse est douce aux oreilles de certains, mais qu’elle ne permettra pas de relever le pays et c’est aussi sûr que certain. On ne redressera jamais la France en se laissant tous aller à la paresse et laisser se développer cette illusion est mortifère pour le pays. Nous pouvons toujours voler l’argent de quelques milliardaires, si personne ne veut plus travailler, il sera aussi vite dépensé que mangé et que ferons-nous après…
Cette chronique dénonce un phénomène particulièrement vrai, où les élites qui savent mieux penser que les gueux, demandent au plus grand nombre de faire ce qu’elles refuseront de s’appliquer à elles-mêmes.
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/travail-paresse-et-croyances-de-luxe/
3°/Retraites ? 10 milliards d’économies pour 800 milliards de dépenses sociales !
par Charles Sannat | 3 Fév 2023 | Grille article, Politique et économie
Je reçois chaque jour plusieurs dizaines de courriels et je ne peux hélas pas matériellement répondre à tous et j’en suis bien navré. Mais j’essaie d’en lire le maximum.
Jean-François m’a écrit aujourd’hui pour me suggérer de parler d’un chiffre que l’on avait déjà évoqué sur le site insolentiae. C’est le montant au sens large de la dépense publique.
Voilà ce qu’il dit.
« Bonjour Charles
Peut-être devriez vous faire un article sur un chiffre que peu de français connaissent et qui est à mettre en parallèle avec les soi-disant 10 milliards de déficit pour les retraites d’ici dix ans.
Ce chiffre est le montant des aides sociales en France par an qui est de 800 milliards d’euros….. Moi même n’y croyant pas je suis allé vérifier sur le site de l’insee. Alors en effet demander à ceux qui ont travaillé plus de 40 ans de continuer encore et encore pour donner à quelques millions qui ne font rien me rend de plus en plus fou !!
Merci pour votre travail extrêmement intéressant et enrichissant depuis toutes ces années
Bien sincèrement »
Le budget de l’État et les dépenses sociales sont scindés !
Quand on parle du budget de l’État, les Français qui n’y connaissent pas grand-chose en économie et encore moins à nos comptes publics, pensent que l’on parle de toutes les dépenses et bien non !
Il y a le budget de l’État en gros 320 milliards de recettes et 480 milliards de dépenses la différence étant le déficit qui vient se cumuler chaque année au stock de dettes.
Il y a la protection sociale et ses « branches », en gros 800 milliards d’euros.
Voilà le détail en provenance du site de l’INSEE.
Voilà pour les très grandes masses.
Le problème c’est de choisir les dépenses que nous voulons couper… Vous voyez que le gros des dépenses
c’est la vieillesse c’est-à-dire les retraites avec plus de 330 milliards d’euros
et c’est la santé avec ses 261 milliards.
La politique du logement avec seulement 17 milliards est anecdotique par exemple dans notre « budget » total.
Celui de la pauvreté (RSA etc) également avec seulement 24 milliards… même pas 10 % des retraites !
En clair, la chose qui semble évidente consiste à dire réduction de 10 % des retraites soit 35 milliards d’économisés là, maintenant tout de suite.
Mais… cela se mettrait à hurler dans les chaumières bien évidemment.
Alors où coupe-t-on ?
Commentez pour voir ce que vous en pensez.
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/retraites-10-milliards-deconomies-pour-800-milliards-de-depenses-sociales/
4°/Pour le Secrétaire Général de l’OTAN le rapprochement entre la Russie et la Chine est une menace !
par Charles Sannat | 3 Fév 2023 | Grille article, Guerre
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
C’est exactement ce que l’on pourrait dire au sujet des derniers propos tenus par le Secrétaire Général de l’Otan Jens Stoltenberg, pour qui, je cite « le rapprochement entre la Russie et la Chine constitue une menace pour l’Asie et pour l’Europe ».
C’est une vedette le Stoltenberg, un Sun Tzu à la retraite, un stratège d’occasion.
Si il y a une évidence prévisible, c’est qu’en rejetant la Russie, en sanctionnant la Russie, la Russie et des réserves naturelles colossales se tourneraient vers la Chine et ses besoins considérables en matières premières.
La Chine et la Russie ont des intérêts convergents évidents. En désignant la Chine comme ennemi à endiguer, en imposant des restrictions technologiques de plus en plus importantes à l’Empire du Milieu, et en sanctionnant massivement la Russie, il était évident que Chine et Russie allaient travailler de plus en plus ensemble en raison du principe vieux comme le monde qui veut que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».
La fausse naïveté du Secrétaire Général de l’OTAN est au mieux confondante. Au pire il le fait exprès.
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
Charles SANNAT
5°/Pour Ray Dalio le cash est ce qu’il y a de plus intéressant aujourd’hui !
par Charles Sannat | 3 Fév 2023 | Bourse et marchés financiers,
Pour l’investisseur milliardaire fondateur de Bridgewater, Ray Dalio, les liquidités constituent l’investissement le plus intéressant aujourd’hui, affirmant que le cash est devenu plus attrayant que les actions et les obligations dans un contexte de hausse des taux.
« Le cash était autrefois un produit ringard. Aujourd’hui, les liquidités sont plutôt attrayantes. Il est attractif par rapport aux obligations. Il est même attractif par rapport aux actions ».
Le fondateur de Bridgewater a déclaré aussi que « nous sommes maintenant dans le 12e cycle et demi depuis 1945, où les taux d’intérêt réels ont grimpé en flèche sur le dos des hausses de taux agressives de la Réserve fédérale.
« Les taux d’intérêt réels sont passés de moins 175 points de base à plus 175 points de base, n’est-ce pas ? Vous avez un taux de trésorerie qui est relativement élevé. »
« Vous perdez les parties de l’économie, les parties du marché qui sont les parties de la bulle qui avaient besoin des flux de trésorerie. Cela se reflète donc non seulement dans les actions de longue durée, mais aussi dans les obligations ».
On pourrait rajouter également que cela concerne l’immobilier qui lui aussi ne peut que corriger quand les taux montent puisque ce qui fait le prix du m² partout dans le monde c’est la somme que les banques prêtent, et plus les taux sont bas, plus elles peuvent prêter des montants importants et faire monter les prix.
Cette histoire de « cash is king », ce cash qui est roi a été théorisé dans la pyramide d’Exter que les abonnés à la lettre STRATEGIES connaissent depuis longtemps! Si aujourd’hui nous sommes en inflation forte, le fait de retirer des liquidités de manière massive a pour objectif de casser l’inflation… en créant les conditions de la déflation !
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source Investing.com ici
https://insolentiae.com/pour-ray-dalio-le-cash-est-ce-quil-y-a-de-plus-interessant-aujourdhui/