- 1°/« Les Européens accusent les USA de protectionnisme !! ». L’édito de Charles SANNAT
- 2°/Pour Goldman Sachs… la bourse américaine va s’effondrer de 21 % en 2023
- 3°/Faillite bancaire et risque systémique. La BCE va limiter les crédits de la BNP et Deutsche Bank.
- 4°/Gouverneur des Pays-Bas. La récession de la zone euro n’est pas une fatalité et puis on en a un peu besoin !!
- 5°/Non… les voitures électriques ne sont pas des véhicules propres !
1°/« Les Européens accusent les USA de protectionnisme !! ».
par Charles Sannat | 29 Nov 2022 | A la une, Géopolitique
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Emmanuel Macron sera en visite aux Etats-Unis pour une visite d’Etat. On vous expliquera que c’est le nec plus ultra de l’accueil avec un tapis rouge GTI 16 soupapes turbo+ qui clignote.
Oui, Macron sera reçu comme un prince par les Américains.
Cela ne coûte pas cher, le prix du mètre linéaire de tapis rouge made in china n’est pas coûteux mais cela rapporte toujours gros. La câlinothérapie politique présente un rendement financier exceptionnel et c’est ce qui va se passer. Les médias français vont vanter notre président si aimé, si proche du président américain surnommé par les esprits chagrins « Walking Dead » pour sa tendance à marcher et à se comporter comme un zombie.
Pourtant, encore une fois, les Américains nous pose un problème. En fait de multiples problèmes.
L’Inflation Reduction Act »
C’est quoi ? C’est un plan qui « vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à orienter les consommateurs vers les énergies vertes (avec des aides à l’achat de véhicules électriques et à l’installation de panneaux solaires), à réduire les coûts des médicaments sur ordonnance pour les personnes âgées et à renforcer la mise en oeuvre des impôts sur les entreprises (avec un impôt minimal de 15 % pour les entreprises dépassant le milliard de dollars de chiffre d’affaires).
Les entreprises américaines pourront être accompagnées financièrement dans leur transition écologique et énergétique via des crédits d’impôts ». Le petit problème c’est que tous les produits elligibles aux aides doivent être produits aux Etats-Unis (ou au Mexique ou Canada).
C’est combien ? C’est monumental. Les Etats-Unis ont décidé de « subventionner massivement (369 milliards de dollars, soit 354 milliards d’euros) les produits « verts » made in USA, notamment les voitures électriques, les panneaux solaires et les batteries, dans le cadre de la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) ».
C’est quoi le problème ? C’est la distorsion de concurrence !
Même à Bercy, Bruno Le Maire a déjà tiré la sonnette d’alarme et voit le problème. C’est dire si le problème est visible et se voit comme le nez au milieu de la figure pour que même le père Bruno s’en rende compte presque rapidement ! Vif comme l’éclair Bruno. Rapide comme le vent. Un vrai « Flash Mac Queen » !
« Dans certains cas, le montant des subventions que l’administration Biden propose est quatre à dix fois le montant maximal autorisé par la Commission européenne (…). En France, nos premières estimations indiquent que ce sont 10 milliards d’investissements et des milliers d’emplois industriels qui sont en jeu », a-t-il dénoncé dans une interview à quatre grands quotidiens économiques européens au début du mois ! Pas content Rosco P. Bruno.
« D’après Élisabeth Borne, Emmanuel Macron prévoit d’aborder le sujet avec Joe Biden lors de sa visite à Washington début décembre. A Bruxelles, le commissaire français au marché intérieur fustige une « distorsion de la concurrence » qui pourrait appeler des mesures de « rétorsion » de l’UE ».
Si Manu en parle à GI Joe, alors nous sommes sauvés !
Mais non j’plaisante, on n’est pas sauvé, avec les Américains comme alliés, on nait couillonnés !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/les-europeens-accusent-les-usa-de-protectionnisme-ledito-de-charles-sannat/
2°/Pour Goldman Sachs, la bourse américaine va s’effondrer de 21 % en 2023
par Charles Sannat | 29 Nov 2022 | Bourse et marchés financiers,
Goldman Sachs, la grande banque d’affaires américaine prévoit que les actions américaines devraient baisser de 21 % en 2023.
21 % de baisse, c’est une grosse baisse, une correction importante, mais ce n’est pas un krach.
Donc tout va dépendre de la manière dont on finira l’année 2022. Si 2022 est en perte de 30 % et 2023 de 21 % on sera sur un moins 40 % moins 50 % en deux ans par rapport aux points hauts ce qui commence à entraîner de sérieuses pertes pour les épargnants et les investisseurs.
Si pour le moment « la performance de 2022 a toutefois été caractérisée par une douloureuse dévaluation des valorisations, Goldman Sachs tempère également l’enthousiasme pour 2023.
Dans un rapport, les analystes préviennent que l’évolution des actions l’année prochaine sera caractérisée par « un manque de croissance des bénéfices par action (BPA), ce qui correspondra à « une croissance nulle du S&P 500 ». « Le coût de l’argent n’est plus nul », explique Goldman.
Le coût moyen pondéré du capital (WACC) des sociétés américaines à la fin de l’année 2021 était proche du « niveau le plus bas de l’histoire », tandis qu’à la suite des hausses de la Fed pour freiner l’inflation, le WACC a augmenté de 200 points de base pour atteindre 6 %, « le niveau le plus élevé en une décennie et la plus forte augmentation en glissement annuel depuis 40 ans ».
Le mythe de l’atterrissage en douceur.
« Nos prévisions de base », écrivent-ils dans le rapport, « supposent un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Selon nos estimations, en 2023, le BPA du S&P 500 restera ferme à 224 $ et l’indice clôturera l’année prochaine à 4 000 $ (+1 %) avec un multiple P/E inchangé de 17x, qui se situe dans le 74e percentile par rapport aux graphiques historiques. »
Ce que tente de nous expliquer Goldman Sachs dans son jargon incompréhensible de financiers, c’est que les bénéfices ne devraient pas s’effondrer ce qui est une bonne chose pour les actions car acheter une action c’est acheter une part de bénéfices de l’entreprise concernée. Si les bénéfices restent élevés le potentiel de baisse reste toujours relativement limité car la société, elle, continue à vous verser un rendement et plus le prix de l’action baisse plus le rendement du coup devient élevé.
Pour qu’un véritable krach ait lieu, il faut aussi que les bénéfices des entreprises s’effondrent et là, c’est le sauve-qui-peut.
Charles SANNAT
Source Investing.com ici
https://insolentiae.com/pour-goldman-sachs-la-bourse-americaine-va-seffondrer-de-21-en-2023/
3°/Faillite bancaire et risque systémique. La BCE va limiter les crédits de la BNP et Deutsche Bank.
par Charles Sannat | 29 Nov 2022 | Affaires européennes
C’est un sujet qui peut sembler technique mais que je vais essayer de vous résumer et de vous expliquer simplement.
BNP Paribas fait partie,avec Deutsche Bank ou UniCredit, des grandes banques européennes les plus actives dans la finance à effet de levier en finançant ce que l’on appelle des LBO, un acronyme aussi anglais que barbare signifiant leveraged buy-out (LBO).
C’est un rachat avec un effet de levier comprenez avec un crédit (un gros crédit).
Imaginez que vous souhaitiez racheter une entreprise, disons, un très gros restaurant à côté de chez vous ou une grosse brasserie. Disons que cette société coûte 1 million d’euros et que vous n’avez pas un sou.
Vous allez dans un premier temps créer une société holding (une société holding passive a pour objet social exclusif de détenir des participations au capital de PME opérationnelles). Vous allez voir la BNP qui donne un crédit d’un million à votre holding qui rachète les parts sociales ou le fonds de commerce peu importe de votre brasserie. Cette brasserie, imaginons, rapporte 100.000 euros de bénéfices par an. Ce sont ces bénéfices qui vont rembourser le crédit que la BNP a donné à votre holding.
Vous êtes propriétaire au bout de 10 ans d’une brasserie qui fait 1 million d’euros de chiffre d’affaires et vous n’aviez pas un sou !
C’est évidemment un montage super avec un énorme effet de levier puisque vous n’aviez rien.
En gros on vous demandera un apport de 20 % pour les LBO des gueux d’en bas, car oui, sachez que même nous autres les gueux pouvons faire des mini-LBO. Mais ce n’est pas nos petits LBO sur la brasserie du coin, même à un million d’euros avec 20 % d’apport qui fera chuter un géant bancaire européen.
Non, le problème ce sont les LBO pour les riches, genre quand vous vous appelez Bernard Tapie et que vous reprenez Adidas sans un sou en poche. Il en va des Bernard comme des verres de vin.
Un Bernard ça va, deux Bernard c’est trop. Trois Bernard bonjour les dégâts !
Cela fait quelques temps que l’affaire couve. Dans un courrier du 28 mars dernier aux dirigeants de banque , « Andrea Enria, le président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, s’était ému à l’échelle du secteur d’un « appétit au risque proche ou équivalent au plus haut niveau observé depuis la grande crise financière ».
A ses yeux, écrivait-il, « les financements à effet de levier sont une des vulnérabilités principales des banques systémiques ». L’explosion des prêts dont le montant dépasse six fois l’Ebitda (résultat d’exploitation) concentre les inquiétudes.
Censés être accordés de façon « exceptionnelle », ceux-ci ont pesé pour moitié dans les nouvelles transactions entre 2019 et 2020, et pour plus de 60 % au premier semestre 2021, poursuit le superviseur. »
Cela veut dire en très gros, mais la logique est la bonne, que le prêt accordé à la holding, ne doit pas dépasser 6 fois les bénéfices réels (pas le résultat net comptable).Au-delà, les délais de remboursement sont trop longs et le risque de crédit beaucoup plus élevé en cas de problèmes économiques. Et les problèmes économiques ce n’est pas ce qu’il manque.
On a appris que BNP Paribas et Deutsche Bank, entre autres banques, font face désormais à des exigences de capital plus élevées de la part de la Banque centrale européenne.
« La banque centrale a déclaré que les banques d’investissement européennes ont ignoré les avertissements précédents concernant la réduction des risques dans le secteur de la finance à effet de levier ».
Afin de limiter les risques systémiques dans le système bancaire, la BCE a donc relevé les demandes de fonds propres pour le financement de ce type de crédit. En clair, il faut plus de réserves et de capital si les banques veulent continuer à financer ce genre de dossier.
Cela montre bien que la BCE peut augmenter les exigences en capital en fonction du type de crédit. Demain la BCE pourrait parfaitement, sans rendre obligatoire les crédits à taux variables, les rendre presque impossibles en imposant des exigences en capital trop importantes.
Reste à savoir si la BCE agit à temps, ou si le risque systémique est déjà présent alors que nous rentrons dans une période de fortes turbulences économiques.
Charles SANNAT
Source Les Echos.fr ici
4°/Gouverneur des Pays-Bas. La récession de la zone euro n’est pas une fatalité et puis on en a un peu besoin !!
par Charles Sannat | 29 Nov 2022 | Crise Economique
« Une récession de la zone euro n’est pas une fatalité », selon Klaas Knot qui est membre du directoire de la BCE et accessoirement gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas.
Elle n’est pas une fatalité pour lui notamment aux vues des récentes statistiques économiques allemande au-dessus des attentes même, si, le PIB de la zone euro devrait bien se contracter au quatrième et dernier trimestre de l’année 2022.
« Si vous regardez l’Allemagne, où l’économie se porte mieux que ce que l’on craignait, une récession n’est pas une fatalité », a déclaré Klaas Knot lors d’une conférence à Paris.
« Nous aurons une croissance plus faible, c’est certain », a ajouté le président de la Banque des Pays-Bas.
Pour être plus faible, la croissance sera plus faible, et en Allemagne, c’est le déficit budgétaire et les mesures de soutien décidées unilatéralement par Berlin qui viennent soutenir aussi bien le moral que la croissance économique. Un plan de soutien loin d’être au même niveau dans les autres pays européens qui n’ont plus les marges de manouvres budgétaires d’un pays comme l’Allemagne.
Puis Knot a précisé à toutes fins utiles qu’il ne fallait pas, dans tous les cas, franchement avoir peur d’une récession. Au contraire.
« Nous avons également besoin d’une croissance plus faible pour ramener l’inflation vers l’objectif (fixé à 2 %, ndlr) ».
Charles SANNAT
Source Investing.com ici
5°/Non, les voitures électriques ne sont pas des véhicules propres !
par Charles Sannat | 29 Nov 2022 | Environnement
Tous ceux qui réfléchissent un tout petit peu et sortent de l’anxiété-climatique et de la dépression écolo, voient bien que la voiture électrique est une immense ânerie aussi bien économique qu’écologique. Non, rouler en voiture à batteries au lithium n’a rien d’écolo, ni de vertueux, et aucun propriétaire de voiture électrique ne sauvera le climat ! La pollution se voit moins parce qu’elle se fait bien loin de chez nous et que nous n’en voyons pas les ravages environnementaux.
Non rouler en voiture électrique en mettant des voitures, qui fonctionnent parfaitement, à la casse n’a rien d’écolo et le bilan carbone sur l’ensemble du cycle d’une voiture de ce type est une catastrophe.
Nous ne sauverons pas la planète en triant les poubelles et en roulant en Tesla. Nous sauverons la planète en consommant le moins possible, en nous organisant pour ne pas avoir à trier et à recycler mais parce que nous consignerons aussi bien les bouteilles en verre que les pots de yahourt en verre également et sans les casser en les jetant dans des containers pour qu’ils soient refondus en Biélorussie avec du gaz russe.
Nous ne sauverons pas la planète en roulant en électrique mais en aménageant notre territoire en circuit court ce qui veut dire simplement retrouver notre organisation historique autour de la civilisation du hameau, du village, du bourg de la sous-préfecture et de la préfecture.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
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