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« La BCE préfère la récession à l’inflation ! » L’édito de Charles SANNAT
- L’inflation en Europe ? 23 % en Estonie membre de la zone euro !
- Pas d’inflation à 2 chiffres selon Bruno le Maire mais pas d’amélioration avant 2023
- Indicateur avancé des faillites. « Les pertes » d’emploi chez les patrons en forte hausse !
- La FED confirme qu’elle ne va pas redevenir « accommodante » à court terme. Les marchés chutent !
1 -« La BCE préfère la récession à l’inflation ! » L’édito de Charles SANNAT du 30 Août 2022 sur Insolentiae
par Charles Sannat | 30 Août 2022 | A la une, Chronique de l’effondrement
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Après un mois d’absence je suis très heureux de vous retrouver pour vous commenter l’actualité si passionnante et si riche. Également heureux de tenter de partager avec vous analyses, réflexions, anticipations afin de vous éclairer dans vos choix, vos stratégies, et de vous aider à améliorer votre résilience personnelle.
J’ai évidemment beaucoup de choses à vous dire et à vous raconter en cette rentrée, disons plus précisément en cette pré-rentrée !!
Je vous propose que l’on parle rapidement de l’inflation. Nous aurons tout le temps de détailler tout cela dans les prochains jours.
« Pour la BCE, il faut combattre l’inflation, même au risque d’une croissance plus faible et d’un chômage plus élevé » !
La conclusion est simple.
La BCE préfère la récession à l’inflation.
Enfin en théorie.
Reprenons à partir de cet article de Capital ici.
« Face à « la voie de la prudence », il faut défendre « celle de la détermination » qui consiste à « réagir avec plus de force à la poussée actuelle d’inflation, même au risque d’une croissance plus faible et d’un chômage plus élevé », a plaidé samedi 27 août Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) lors de la réunion de Jackson Hole, aux Etats-Unis. Trois facteurs plaident en faveur de cette option, a-t-elle expliqué lors de la grand-messe annuelle des banquiers centraux dans l’Ouest américain : « l’incertitude quant à la persistance de l’inflation, les menaces pour la crédibilité de la banque centrale et les coûts potentiels d’une action trop tardive » contre la hausse des prix, selon son discours mis en ligne par la BCE. Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a lui aussi défendu une action déterminée de la BCE.
« Nous pouvons avoir une approche graduelle, mais nous ne devons pas être lents et retarder la normalisation (de la politique monétaire, NDLR) jusqu’à ce que des anticipations d’inflation plus élevées nous obligent à des relèvements de taux agressifs », a-t-il expliqué. « Ramener l’inflation à 2 % est notre responsabilité; notre volonté et notre capacité à tenir les engagements de notre mandat ne sont pas négociables », a déclaré le gouverneur, selon son discours obtenu par l’AFP. Vendredi, le président de la Réserve fédérale américaine Jay Powell a prévenu que le retour à la stabilité des prix « prendra du temps » et « entraînera une longue période de croissance plus faible ». La hausse des prix à la consommation dans la zone euro a atteint en juillet le niveau record de 8,9 % sur un an ».
La FED monte ses taux assez rapidement et la BCE devrait lui emboîter le pas finalement plus rapidement qu’elle ne l’aurait souhaité. D’ailleurs désormais les rumeurs vont bon train d’un relèvement de 0.75 % des taux de la BCE à sa prochaine réunion.
Nous verrons bien.
Alors est-ce que cela sera suffisant pour casser l’inflation ?
Sans doute pas !
Pourquoi ?
Parce que si les prix montent, ce n’est pas tant qu’il y a une forte demande, que du fait qu’il manque d’offre.
Quand il n’y a plus d’huile de tournesol les cours s’envolent, de même pour le gaz.
Augmenter les taux d’intérêt ne changera rien au fait que l’on se refuse à acheter le gaz de Poutine et que l’on a quand même besoin de se chauffer et de faire tourner nos usines…
Alors cela ne changera rien au taux d’inflation quoi qu’en disent les mamamouchis de la BCE qui ne voyaient qu’une inflation transitoire quand je disais qu’elle serait durable.
« Si une banque centrale sous-estime la persistance de l’inflation – comme la plupart d’entre nous l’ont fait au cours de la dernière année et demie – et si elle tarde à adapter ses politiques en conséquence, les coûts peuvent être considérables », a déclaré Mme Schnabel. Pour François Villeroy de Galhau, le taux d’intérêt directeur neutre, compatible avec une croissance de long terme équilibrée, « se situe probablement entre 1 % et 2 % ».
Tout en reconnaissant que « au moins pour l’Europe, les perspectives de croissance pour l’an prochain ont été revues à la baisse en raison des prix de l’énergie et du gaz ainsi que de l’évolution des taux de change », le gouverneur de la Banque de France n’exclut pas une hausse des taux au-delà du niveau neutre. « N’ayez aucun doute qu’à la BCE, nous augmenterons les taux si nécessaire au-delà de la normalisation », assure M. Villeroy de Galhau dans son discours ».
Si la BCE augmente trop les taux trop longtemps alors elle déclenchera rapidement un mouvement d’insolvabilité notamment des États et de manière générale de tous les acteurs économiques largement endettés, pour ne pas dire bien trop endettés.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/la-bce-prefere-la-recession-a-linflation-ledito-de-charles-sannat/
2 – L’inflation en Europe ? 23 % en Estonie membre de la zone euro !
par Charles Sannat | 30 Août 2022
Je vous invite à bien regarder ce graphique.
L’inflation en Europe est considérablement tirée par les prix de l’énergie.
Je rappelle que les prix de l’électricité sont indexés sur ceux du gaz ce qui n’a rien à voir et ce qui est absurde puisque tout dépend à combien vous produisez votre électricité quand ce n’est pas avec du gaz mais avec du nucléaire, du solaire ou de l’éolien sans oublier l’hydraulique. Bref, ce qui compte ce n’est pas le prix du gaz mais le coût de production.
Si l’Europe ne revoit pas rapidement cette règle du marché de l’énergie, alors l’inflation restera durablement très haute et se rapprochera de ce que vous voyez dans les Pays Baltes
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
https://insolentiae.com/linflation-en-europe-23-en-estonie-membre-de-la-zone-euro/
3 – Pas d’inflation à 2 chiffres selon Bruno le Maire mais pas d’amélioration avant 2023
par Charles Sannat | 30 Août 2022
Bruno le Maire vient de dire deux choses.
La première c’est que nous sommes au pic d’inflation (ce qui n’est pas vrai et j’y reviendrai en détail dans la vidéo de dimanche prochain).
« En France, « dans les semaines et les mois qui viennent, jusqu’à la fin de l’année 2022, nous continuerons à avoir des prix très élevés. Ensuite, début 2023, en tout cas, c’est ce que nous prévoyons, dans le premier trimestre 2023, on devrait commencer à voir reculer les prix et l’inflation. Ça se fera progressivement », a-t-il précisé. Dans un entretien au quotidien Sud-Ouest publié dimanche, le ministre avait déclaré que la France était « au pic de l’inflation ». En conséquence, « c’est maintenant qu’il faut aider le plus les Français » avant de cibler les aides « sur ceux qui en ont le plus besoin » à compter de 2023, avait-il expliqué ».
La seconde c’est que nous n’aurons pas d’inflation à deux chiffres en France… il aurait du rajouter par prudence… « à ce stade » !
Charles SANNAT
4 -Indicateur avancé des faillites. « Les pertes » d’emploi chez les patrons en forte hausse !
par Charles Sannat | 30 Août 2022
C’est un article de la Tribune qui revient sur les derniers chiffres de ce que l’on pourrait qualifier d’indicateur avancé des « faillites » d’entreprises.
Il s’agit des pertes d’emploi chez les patrons de très petites entreprises et ces pertes d’emploi s’envolent !
« Le nombre d’entrepreneurs qui ont perdu leur emploi a augmenté de près de 30 % sur un an au premier semestre 2022 pour atteindre 18.519. Les patrons de l’hôtellerie, de la restauration et des débits de boisson (+60,8 %) sont particulièrement touchés par cette hausse. Par ailleurs, lors des universités d’été du Medef, qui débute ce lundi, la question de l’augmentation des coût de l’énergie et de ses conséquences va largement s’inviter ».
Plusieurs enseignements à tirer.
1/ « Les pertes d’emploi des chefs d’entreprise concernent dans 88 % des cas des patrons de très petites entreprises (TPE) réalisant moins de 500 000 euros de chiffre d’affaires ».
2/ Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Si « l’augmentation atteint 63,4 % sur un an dans les Hauts-de-France, elle est de 43,5 % en Bourgogne-Franche-Comté, contre seulement 10,2 % en Ile-de-France ».
3/ « Les micro-entreprises, gérées par les auto-entrepreneurs, ne sont pas prises en compte par l’étude ».
4/ « L’âge médian des chefs d’entreprises qui perdent leur emploi est de 46,7 ans ».
Enfin, en ce qui concerne les faillites des entreprises au second trimestre elles étaient en hausse de +49 % et sont proches du niveau pré-Covid.
Charles SANNAT
5 – La FED confirme qu’elle ne va pas redevenir « accommodante » à court terme. Les marchés chutent !
par Charles Sannat | 30 Août 2022
D’après cette dépêche de l’agence Reuters, « le sentiment de marché restant plombé par les dernières déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui augurent d’une phase prolongée de taux d’intérêt élevés pour contrer l’inflation ».
En déclarant vendredi dernier à Jackson Hole « que la Fed devrait poursuivre pendant « un certain temps » une politique restrictive quitte à freiner la croissance, Jerome Powell a pris à contre-pied une partie des investisseurs, qui espéraient que les premiers signes d’amélioration sur le front de l’inflation permettraient de ralentir la remontée des taux d’intérêt.
« Powell a clairement laissé entendre qu’il n’y avait pas de basculement vers une position accommodante contrairement à ce que certains avaient anticipé », explique Carol Kong, associée senior pour la stratégie devises et l’économie de Commonwealth Bank of Australia ».
Les acteurs économiques restent piégés par la double logique que d’une part l’inflation n’est que transitoire et ne sera pas durable, et que les banques centrales ne peuvent pas hausser les taux trop importante de crainte de déclencher des faillites en chaîne en raison de l’insolvabilité des emprunteurs à taux variables.
Les banques centrales viennent de dire qu’elles préfèrent les faillites à l’inflation.
Cela nous promet des moments qui seront difficiles notamment pour tous les actifs basés sur la dette, notamment l’immobilier qui est très sensible aux taux.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source Boursorama.com via agence de presse Reuters.com ici