Vladimir Poutine s’est entretenu avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban au Kremlin.
1er février 2022 – 19H20 – Le Kremlin, Moscou
La discussion a porté sur la poursuite du développement de la coopération bilatérale dans les domaines commercial, économique, énergétique, culturel et humanitaire ainsi que sur les questions de sécurité européennes actuelles.
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Président de la Russie Vladimir Poutine : Monsieur le Premier ministre, cher Viktor, je suis très heureux de vous revoir
Nous ne nous sommes pas vus depuis 2019 en raison de certains événements qui ne nous permettent pas de communiquer normalement même actuellement. Cependant, une rencontre directe, un dialogue direct est bien mieux qu’une conversation téléphonique.
Je voudrais mentionner certaines choses que je considère importantes.
D’abord, malgré les restrictions, et nous essayons même de contrer ensemble le COVID-19, nous vous avons fourni plus de 2 millions de doses de vaccins ; nous avons enregistré notre Spoutnik Light dans votre pays, et maintenant nous étudions la question du transfert de technologie et de production vers le territoire hongrois.
Malgré les restrictions, nous avons quand même réussi à augmenter le commerce de 30 % l’an dernier, au cours des 11 premiers mois de l’année dernière. C’est un bon signe, un bon signal de reprise économique.
Nous poursuivons de grands projets, comme Paks – deux nouvelles unités, la construction d’une centrale nucléaire. En général, l’énergie occupe une place importante dans notre coopération : 55 % du pétrole et 80 % du gaz naturel consommés par la Hongrie proviennent de Russie. Tout dans ce domaine fonctionne bien.
Nous progressons également dans le domaine de l’ingénierie. Nous avons un bon contrat commun pour la construction de wagons pour l’Égypte.
Je pense qu’en général la situation évolue bien dans ce domaine.
L’année dernière, Gazprom a signé deux contrats à long terme pour la fourniture de gaz naturel de la Russie à la Hongrie jusqu’en 2036. Ainsi, la stabilité de ces approvisionnements est garantie. Et, bien sûr, il est très important pour moi d’échanger avec vous sur la situation actuelle de la sécurité européenne.
Comme vous le savez, nous avons envoyé nos propositions à l’OTAN et aux États-Unis sur la signature des engagements mutuels écrits pertinents dans ce domaine, et je serai heureux de vous dire comment ce processus se développe.
Je suis très heureux de vous voir. Premier ministre hongrois
Viktor Orban (retraduit) : Je suis très heureux que nous puissions nous rencontrer.
Je considère toujours une rencontre personnelle avec vous comme un grand honneur pour moi.
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois il y a 13 ans, il s’agit donc de notre 12e rencontre. C’est très rare.
La plupart de mes collègues occupant des postes de direction dans les pays de l’UE depuis lors n’occupent plus leur poste. Il se trouve donc que vous et moi avons accumulé les souvenirs les plus significatifs du passé commun de la Russie et de l’Union européenne au cours de ces 13 années.
Franchement, je n’ai pas l’intention d’arrêter. Nos élections sont prévues pour avril.
Vladimir Poutine : Oui, je sais.
Viktor Orban : Je me présente à nouveau et j’espère gagner.
J’ai donc l’hypothèse raisonnable que nous coopérerons avec vous pendant de nombreuses années à venir.
Nous traversons effectivement des moments difficiles, mais 2021 a probablement été la plus fructueuse pour les relations entre nos pays sur cette période. Il y a eu deux défis majeurs, et la Russie nous a aidés à relever les deux.
Le premier défi était lié aux vaccins et le second à l’énergie. Nous vous sommes reconnaissants que notre coopération nous ait permis de vacciner 900 000 citoyens hongrois avec votre vaccin. Merci du fond du cœur pour cela.
Considérant que l’Europe traverse actuellement une crise de l’énergie ou plutôt du gaz, il était très important de signer les contrats à long terme susmentionnés.
Merci de nous donner l’opportunité de les signer.
Au cours de cette réunion, je voudrais m’entendre sur l’augmentation des volumes.
Quant à la sécurité, c’est probablement la question la plus préoccupante, car ma visite actuelle est en partie une mission de paix, et je voudrais assurer à tous qu’aucun des dirigeants de l’UE ou les membres veulent une guerre. Nous privilégions une solution politique dans le cadre d’accords avantageux.
Le projet Paks avance à grands pas. Les investissements de la Hongrie, réalisés en partie avec l’approbation des dirigeants russes, ont été un succès. Nous vous en sommes reconnaissants.
En outre, j’ai apporté plusieurs autres propositions sur la poursuite du renforcement de la coopération dans ce domaine.
C’est une période difficile, mais nous la passons en bonne compagnie.
Sans a priori 