4599 – Luc Lenoir – Crise de l’énergie… le livre choc qui réhabilite le nucléaire face à l’éolien & Julien Aubert – «Nous devons rompre avec l’écologisme anti-nucléaire et recouvrer notre indépendance énergétique» – Octobre 2021

1/Crise de l’énergie… le livre choc qui réhabilite le nucléaire face à l’éolien

Par Luc Lenoir  Mis à jour le 06/10/2021

https://i.f1g.fr/media/cms/704x396_cropupscale/2021/10/05/c0cc8a5f3301b6b0b599f1628c549a451f976bd48b8998d1c0f59a37492fdf1b.jpg «Mon enquête révèle clairement que l’Allemagne s’est lancée dans une guerre économique offensive contre le nucléaire français.» Gilles Paire/Gilles Paire – Fotolia


FIGAROVOX/ENTRETIEN – Fin connaisseur de la politique énergétique, Fabien Bouglé publie ce mercredi une enquête stimulante sur la filière nucléaire. Il y dénonce le sabotage politique de cette source d’énergie d’avenir face à l’illusion des énergies dites renouvelables, dans un contexte de guerre économique avec l’Allemagne.

Fabien Bouglé est un militant associatif français. Entre 2011 et 2016, il est en lien avec le service central de prévention de la corruption du ministère de la Justice français. En 2019, il est auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables de l’Assemblée nationale, et publie un premier ouvrage au retentissement important : Éoliennes, la face noire de la transition écologique (éd. Du Rocher). Chef d’entreprise dans le secteur financier et culturel, il est également élu municipal (divers droite) à Versailles. Son dernier livre, Nucléaire, les vérités cachées, est publié aux éditions du Rocher.

LE FIGARO. – Vous dénoncez la stratégie de l’État sur la baisse relative du nucléaire dans l’énergie française qui est selon vous « un danger pour l’emploi et la souveraineté ». Quels risques prenons-nous ? L’atome est-il une énergie d’avenir ?

Fabien BOUGLÉ.- L’objectif des derniers gouvernements est de baisser la part du nucléaire à 50%. Et RTE entreprise filiale d’EDF, inféodée aux lobbys des éoliennes, communique sur des scénarios de sortie totale du nucléaire en envisageant un mix 100% renouvelables. Barbara Pompili et Jean Castex viennent d’annoncer un plan de 25 milliards d’euros pour des éoliennes afin, selon eux, d’assurer la décarbonation de la France. Cette politique de baisse du nucléaire remplacé par les éoliennes est une trahison d’État. Le rapport du Ministère de l’Écologie «Stratégie national bas carbone de mars 2020» (page 120) dévoile que la baisse du nucléaire et le remplacement par les énergies renouvelables contraindraient notre pays à ouvrir 20 centrales aux gaz d’ici 2027 avec une augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre.

En lien depuis des années avec des ONG environnementalistes antinucléaire et pro éoliennes, notre voisin s’échine à dénigrer notre industrie nucléaire sur notre sol mais également à Bruxelles

Fabien Bouglé

Nos gouvernants sont en train de consacrer 250 milliards d’euros pour installer des éoliennes et les raccorder aux territoires français alors qu’elles ne servent à rien. C’est de la folie pure et une atteinte au sens commun. Avec cette politique déconnectée de la réalité scientifique nous engageons notre pays dans une voie dangereuse. Et l’augmentation actuelle du prix du gaz et de l’électricité du notamment aux investissements mondiaux dans énergies renouvelables doit contribuer à nous remettre en question.

Le plus grave c’est que la sortie du nucléaire souhaitée par Yannick Jadot en particulier peut fragiliser de manière systémique la filière qui pèse 400.000 emplois non délocalisables qui ne seront jamais compensés par des emplois en France car l’industrie des énergies renouvelables est monopolisée par l’Allemagne, le Danemark et la Chine. Et ce n’est sûrement pas les deux chaînes de montages d’éoliennes installées en France qui changeront la donne.

Wind turbines OF BANNING PASS, near Palm Springs, California, United States (33°55′ N, 116°42′ W).


Selon vous, l’Allemagne qui pousse toute l’Union Européenne à développer des énergies vertes a «un intérêt fondamental à voir la France sortir du nucléaire» . Quels seraient les avantages concrets pour notre voisin ?

Mon enquête révèle clairement que l’Allemagne s’est lancée dans une guerre économique offensive contre le nucléaire français. En lien depuis des années avec des ONG environnementalistes antinucléaire et pro éoliennes, notre voisin s’échine à dénigrer notre industrie nucléaire sur notre sol mais également à Bruxelles.

Une armée de lobbyistes allemands travaillent auprès de la commission européenne pour empêcher que le nucléaire français n’intègre la liste des activités considérées comme « vertes » en raison de son caractère décarboné et susceptible de recevoir d’importants financements européens. Tout récemment, la première série d’obligations européennes a été lancée sans le nucléaire mais en intégrant le gaz comme source électrique de transition alors qu’elle émet 500 g eqco2/kilowattheure.

En continuant dans cette voie, nous allons perdre notre souveraineté électrique et nous serons soumis au diktat de l’industrie allemande et à son approvisionnement en gaz

Fabien Bouglé

Le projet allemand est de profiter de notre sortie du nucléaire pour nous vendre ses éoliennes (65% des éoliennes installées en France sont allemandes) tout en nous soumettant au gaz russe dont il va devenir le distributeur en Europe après la construction du gazoduc Nord Stream 2.

En continuant dans cette voie, nous allons perdre notre souveraineté électrique et nous serons soumis au diktat de l’industrie allemande et à son approvisionnement en gaz.

La politique de sortie du nucléaire voulu par les écologistes et leurs alliés de la République en Marche conduit à un déséquilibre politique majeur au sein de l’Union Européenne dont le traité fondateur de l’Euratom de 1957 est remis en cause par l’Allemagne.

https://i.la-croix.com/729x0/smart/2017/03/24/1200834552/000-mn1wk_1.jpg Signé en 1957


Une des polémiques sur le nucléaire concerne la pollution émise par cette source d’électricité. L’énergie nucléaire est-elle vraiment plus décarbonée que les énergies renouvelables si l’on prend en compte l’intégralité du cycle de vie d’une centrale ?

Dans les dernières enquêtes d’opinion plus de 70 % des Français pensent que les centrales nucléaires participent au réchauffement climatique en émettant des gaz à effets de serre. Or, c’est faux ! Les centrales nucléaires produisent de l’électricité sans émettre de gaz à effet de serre.

Les fumées blanches de leurs cheminées ne sont que de la vapeur d’eau. Par ailleurs, le bilan carbone du nucléaire qui intègre la construction, le démantèlement et l’extraction d’uranium n’est que de 6 g eqco2/kilowattheure là où une centrale au charbon qui vient en support des éoliennes émet 1.000 g eqco2/kilowattheure.

Notre pays est pour cette raison champion du monde des pays décarbonés avec une électricité produite à plus de 80% par ses centrales nucléaires et ses barrages, en produisant 10 fois moins de gaz à effet de serre que son voisin allemand.

Avec son Energiwende basé sur ses éoliennes et son charbon notre voisin a le bonnet d’âne en Europe pour ces objectifs climatiques. Le comble c’est que les partis écologistes et associations antinucléaires voudraient que la France suive son modèle qui est un échec cuisant selon le dernier rapport de la cour fédérale des comptes.

L’autre argument des militants contre l’énergie nucléaire est son risque d’accident. Lors de son débat avec Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon a demandé «ce qu’on ferait de la population si une centrale installée en île de France avait un problème». Votre enquête revient sur les catastrophes qui ont marqué les esprits. La filière a-t-elle progressé dans le domaine de la sûreté ?

Il y a quelque chose de malsain à fonder une politique énergétique sur la peur. Après les attentats du 11 septembre a-t-on arrêté de voler en avion parce qu’ils ont servi d’arme pour tuer ? La vie est un risque pour toutes les activités humaines et le nier n’est pas tenable politiquement.

Les antinucléaires usent et abusent des biais cognitifs sur le sujet pour créer une forte anxiété

Fabien Bouglé

Oui, l’activité et les déchets nucléaires sont dangereux et doivent être traités avec rigueur mais les centrales au charbon tuent selon une étude d’Harvard 10 millions de personnes dans le monde par an.

C’est plus insidieux, moins spectaculaire qu’une catastrophe nucléaire et peut plus difficilement être scénarisé dans un film.

Pour autant, les chiffres de l’OMS montrent que le nucléaire est la source d’électricité la moins mortelle même après les énergies renouvelables. Cette peur irrationnelle doit être combattue par la raison et la science. Car les antinucléaires usent et abusent des bais cognitifs sur le sujet pour créer une forte anxiété. Ensuite, notre filière nucléaire a fait d’énorme progrès en matière de sûreté et nous n’avons pas connu en France d’incidents notables.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la construction du prototype d’EPR de Flamanville est plus coûteuse et plus longue.
La relance de notre filière nucléaire qui devient indispensable pour assurer notre souveraineté électrique doit s’accompagner sans délais d’une accélération de notre recherche dans le domaine de la sûreté et du traitement des déchets.

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CF/ https://solidariteetprogres.fr/actualites-001/arret-du-projet-nucleaire-astrid.html


En ce sens, il faut relancer le projet Astrid – réacteur de 4ème génération au sodium liquide qui produit 100 fois plus d’électricité et utilise comme combustibles les déchets nucléaires conservés sur notre sol en en supprimant la radioactivité – qui a été abandonné par Emmanuel Macron.

Cette décision insensée a été prise alors que la Chine, la Russie et même Bill Gates aux USA développent des réacteurs avec cette technologie et alors que nous avions une réelle avance scientifique sur le sujet.


https://www.lefigaro.fr/vox/societe/crise-de-l-energie-le-livre-choc-qui-rehabilite-le-nucleaire-face-a-l-eolien-20211005?utm_term=Autofeed&utm_campaign=echobox&utm_medium=Social&origine=VWT16001&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3vVCTM6KUrsKyj0rUaNHjPxlqNFIOun8ot4vpt7yvoT5U4NxP1WpEA95g#Echobox=1633437876

https://static.latribune.fr/full_width/1249907/10-chiffres-a-connaitre-sur-la-france-et-le-nucleaire.jpg
2/Julien Aubert «Nous devons rompre avec l’écologisme anti-nucléaire et recouvrer notre indépendance énergétique»

Par Julien Aubert – Publié le 01/10/2021 à 12:19

FIGAROVOX/TRIBUNE – L’énergie s’invite dans les débats de la présidentielle depuis la hausse des tarifs du gaz et de l’électricité. Pour le député Julien Aubert, la politique énergétique de la France doit notamment rentrer en rupture avec certaines décisions européennes.

Julien Aubert est député Les Républicains de Vaucluse.

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Julien Aubert est député Les Républicains de Vaucluse.


L’augmentation massive et récente des prix du gaz et de l’électricité a remis sur le devant de la scène la question énergétique, en tant que détonateur d’une crise du pouvoir d’achat susceptible d’ébranler le système politique. C’est à la fois significatif, réducteur et opportun.

Significatif tout d’abord, en ce qu’il illustre la capacité d’amnésie de nos sociétés modernes, pour qui la crise de la COVID avait relégué dans les limbes la jacquerie des gilets jaunes, au point que l’on voyait poindre de nouveau juste avant l’été les idées de fiscalité écologique, comme le projet d’écotaxe régionale voulue par le gouvernement.

Réducteur également, parce que l’énergie ne peut pas être abordée sous le seul angle du pouvoir d’achat : l’indépendance, la compétitivité des entreprises et la ré-industrialisation du pays sont directement liées à la question énergétique.
Opportun, enfin, parce que la question énergétique est un vrai sujet de désaccord entre l’opposition LR et la majorité actuelle, sous tutelle écologiste. L’élection présidentielle de 2022 doit donc permettre d’impulser une nouvelle politique énergétique pour la France.

La réorientation de la politique énergétique française passera par une offensive à Bruxelles pour rééquilibrer des décisions structurellement défavorables à nos intérêts, en assumant un bras de fer diplomatique avec Berlin.

Julien Aubert

La réorientation de la politique énergétique française passera par une offensive à Bruxelles pour rééquilibrer des décisions structurellement défavorables à nos intérêts, en assumant un bras de fer diplomatique avec Berlin. On le sait, le nucléaire français a été exclu du plan d’obligations vertes (plan de relance européen) lancé par la Commission, ce qui revient à dire que les 66 à 70 Md€ que nous rembourserons sont destinés à financer les systèmes énergétiques… de nos voisins.

C’est d’autant plus inéquitable que contrairement au nucléaire, le gaz pourra ponctuellement être aidé par la manne européenne. Le fait que l’Allemagne ait besoin de gaz pour compléter sa transition explique peut-être cela.

Une autre bataille est d’intégrer le nucléaire dans le système européen de classification des activités économiques écologiquement durables (ou taxonomie) afin qu’il puisse être labellisé comme une énergie verte.

La commission s’est appuyée sur des «experts» qui sont en réalité des militants d’ONG anti-nucléaires, mais a surtout cédé à l’offensive de cinq États emmenés par l’Allemagne fin juin 2021. Si cela devait échouer, la France devra demander des compensations à l’Europe pour ces décisions qui distordent le marché et ont un impact économique certain.

Au-delà de ces initiatives conjoncturelles, un chantier majeur, structurel, décisif est devant nous : remettre à plat les conditions de concurrence sur le marché de l’énergie. Cet enjeu débutera dès la présidentielle passée avec la fin programmée en 2025 du mécanisme de l’ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique).

Ce système, à rebours de l’évidence économique, a conduit à stimuler une concurrence artificielle là où il n’y en avait pas, en amenant EDF à subventionner ses concurrents, via une revente à un prix cassé de l’électricité nucléaire. Ces nouveaux acteurs se sont majoritairement positionnés en revendeurs et non en producteurs. La concurrence a essentiellement porté sur les activités de promotion et commercialisation, mais n’a pas produit les effets escomptés car les gains ont été absorbés par l’explosion de fiscalité liée au subventionnement des énergies vertes. Quant à EDF, il a manqué de moyens pour investir dans le nucléaire du futur.

Ce système doit être aboli afin que le prix de revente reflète la réalité des coûts, notamment le grand carénage, et la question du financement du futur nucléaire ne devrait pas être mise de côté.

La contrepartie de cette négociation avec Bruxelles ne peut cependant pas être la séparation en deux ou trois entités d’EDF, et la privatisation par découpe d’EDF ENR et surtout d’Enedis, comme cela est secrètement fantasmé dans les cercles eurocratiques. Cet avertissement n’est pas purement théorique : la Commission européenne a toujours vu en EDF une entreprise capable de s’imposer comme monopole sur le plan continental, qu’il fallait affaiblir.

Nous devons faire le pari d’une électrification massive de nos usages.

Julien Aubert

Enfin, toujours sur le plan européen, la France devrait prendre l’initiative sur d’autres secteurs. Plutôt de faire comme si le fossile n’existait pas ou pouvait être éradiqué par un coup de baguette magique, elle pourrait militer pour utiliser le potentiel de marché de l’UE pour nous rendre moins dépendants de nos importations, par exemple en mettant en place une centrale d’achat européenne de long terme pour le gaz lointain (Qatar, Iran).

Au niveau hexagonal, nous devons faire le pari d’une électrification massive de nos usages, à condition que celle-ci ne repose pas sur de l’intermittence, tout en acceptant la place du gaz naturel comme énergie de transition.

La France a englouti 140 milliards d’euros dans les énergies dites vertes sans avoir le support industriel qui lui aurait permis de créer des emplois sur le territoire, plutôt que de nourrir le déséquilibre de sa balance commerciale. De manière encore plus problématique, tous les pays d’Europe ont fait la même chose ce qui signifie que la part d’intermittence de la production électrique européenne croît ; que l’airbag de sécurité du système, hydraulique mais aussi nucléaire, s’est affaibli ; et que le bilan carbone de l’opération n’est pas bon car pour compenser il faut se reposer sur des centrales à gaz… qui font flamber les prix européens. En effet, l’essor des énergies intermittentes rend le complément de production marginal indispensable pour lisser la production électrique. Or, ces compléments sont des centrales à gaz, et le prix du gaz a explosé.

Comment désindexer le prix de l’électricité du prix du gaz ? En nous rappelant que nous  pouvons par exemple produire de l’énergie à partir d’uranium.

Les prévisions de la stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui fixent à 800 TWh les besoins sont vraisemblablement trop basses, car reposant sur un axiome de décroissance de la consommation, notamment pour le chauffage. Viser 900 Twh, voire 1 000 Twh pour prendre en compte toutes les modélisations de RTE, serait plus sécurisé. Cela signifie porter le parc nucléaire en 2050, au-delà du plafond actuel et non en deçà, en lançant dès 2022 un calendrier étalé sur 20 ans de relance du secteur. Cet investissement serait accompagné par le plan de relance.

Le potentiel de déploiement des autres énergies décarbonées électriques devrait être recalibré de manière à compléter cet axe central. En effet, compte tenu des effets falaises, le prolongement du parc actuel et la construction de nouveaux EPR ne permettront pas de couvrir tous les besoins. Nous devrons cependant prendre en compte la dimension d’acceptabilité sociale, notamment pour l’éolien, et cesser de fausser le coût réel de ces énergies de complément en mettant fin rapidement aux mécanismes de soutien.

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CF/ https://www.pressreader.com/france/marianne-magazine/20210730/283008287809427


En parallèle, certaines erreurs commises par le pouvoir actuel devraient être corrigées : le projet ASTRID, permettant d’améliorer la réutilisation du combustible usagé et donc la question des déchets nucléaires, doit être relancé, avant que notre pays ne soit distancé sur la IVème génération par les autres pays occidentaux ; la filière des petits réacteurs modulaires doit être encouragée, avec notamment une vocation d’exportation ; en lien avec le point précédent, la question de l’hydrogène doit être couplée avec l’électrification nucléaire mais centrée sur la mobilité lourde, compte tenu notamment des besoins en terres rares (platine des piles à combustion par exemple) ; la transition énergétique doit être aussi pensée territorialement (avenir des sites, problème des riverains des sites éoliens, équilibre économique des territoires).

Un bouclier pour les classes moyennes devra être institué, d’abord en diminuant la fiscalité sur l’électricité, ensuite en prenant en charge certaines dépenses lourdes comme le changement de moyen de chauffage.

Julien Aubert

Après dix années perdues, la transition énergétique va coûter plus cher du fait des investissements inutiles. Un bouclier pour les classes moyennes devra être institué, d’abord en diminuant la fiscalité sur l’électricité, ensuite en prenant en charge certaines dépenses lourdes comme le changement de moyen de chauffage.

La question énergétique doit cesser d’être instrumentalisée par des régulateurs ordo-libéraux qui ont rêvé d’une Europe de la concurrence au mépris des impératifs d’indépendance énergétique, ou par les ONG qui sont plus obsédées par la lutte contre le risque nucléaire que contre le danger climatique. Il faut sortir la politique énergétique française du piège à loup dans laquelle elle a emprisonné son pied. Pour desserrer l’étreinte, il faudra agir à la fois sur la mâchoire de la concurrence et sur celle de l’écologisme anti-nucléaire qui a contaminé l’Allemagne, et recouvrer – rapidement – notre indépendance.

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https://www.lefigaro.fr/vox/economie/julien-aubert-nous-devons-rompre-avec-l-ecologisme-anti-nucleaire-et-recouvrer-notre-independance-energetique-20211001