1/La Commission européenne prétend surveiller l’état de droit chez les 27 – Olivier Bault – 08.11.2020
2/Viktor Orbán : « Les Hongrois n’ont pas à accepter les insultes provenant de la Commission européenne ! » 11.10.2020
3/Victoire du Fidesz sur la coalition libérale lors d’une élection partielle symbolique – Nicolas de Lamberterie – 13.10.2020
4/Chantage à l’état de droit et révolution culturelle imposée de l’extérieur : le non possumus de la Pologne – Olivier Bault –14 .10.2020
1/La Commission européenne prétend surveiller l’état de droit chez les 27 – Olivier Bault – 08.11.2020 –
8 octobre 2020 – Olivier Bault – VisegradPost
Union européenne – Un communiqué de presse publié le 30 septembre sur le site de la Commission européenne nous informait de la publication du « premier rapport à l’échelle de l’UE sur l’état de droit ».
Un rapport qui « comprend les contributions de chaque État membre et passe en revue les développements tant positifs que négatifs observés dans l’ensemble de l’UE. »
Eh oui !
À partir de cette année, les fonctionnaires non élus de la Commission européenne, qui ne sont pourtant pas des experts en droit, vont publier chaque année un rapport sur le respect de l’état de droit par les 27.
Si le Parlement européen et la Commission, soutenus par certains pays comme la France et l’Allemagne, parviennent à leurs fins, ce rapport pourra donc servir à alimenter les décisions concernant la suspension du versement de fonds européens aux pays qui ne mettront pas en œuvre les recommandations de Bruxelles en matière d’« état de droit ». Suivez mon regard…
Une simple comparaison des chapitres concernant les différents pays suffit en effet pour percevoir le haut degré de subjectivité d’un rapport caractérisé par la règle du « deux poids, deux mesures ».
Pour son édition 2020, la Commission s’est intéressée à l’équilibre des pouvoirs, à l’indépendance de la justice, aux instruments de lutte contre la corruption, et à la liberté et la diversité des médias.

En matière d’indépendance de la justice, la Commission estime ainsi que celle-ci n’est pas assurée en Pologne depuis que les 15 juges membres du Conseil national de la magistrature (sur 25 membres en tout) y sont nommés par le parlement plutôt que par leurs pairs.
Mêmes craintes de la Commission en ce qui concerne la Hongrie depuis qu’un office national de la magistrature avec un président nommé par le parlement a repris certains des pouvoirs jusqu’ici conférés au Conseil national de la magistrature dont les membres sont élus par les magistrats.
En revanche, dans le chapitre consacré à l’Espagne, le fait que les membres du Conseil national du pouvoir judiciaire – qui est l’organe équivalent – soient nommés par le parlement ne pose aucun problème à la Commission.
Dans un autre exemple de deux poids, deux mesures, la Pologne se voit reprocher la fusion des rôles de procureur général et de ministre de la Justice, tandis que la soumission du parquet au Garde des Sceaux en France ou le fait que le parquet en Allemagne soit sous le contrôle direct du pouvoir exécutif et que l’exécutif y nomme les juges des tribunaux ne posent aucun problème.
En ce qui concerne les médias, la Commission reproche à la Pologne et à la Hongrie leur manque de pluralisme médiatique, alors qu’elles font partie des rares pays de l’UE où grands médias conservateurs et progressistes cohabitent et se font une concurrence acharnée. La Commission estime en revanche que « la France dispose d’un cadre juridique et institutionnel bien établi pour soutenir le pluralisme des médias ».
Les lecteurs de Présent, privé de subventions publiques sur la base de critères obscurs en 2019, apprécieront après avoir dû mettre une nouvelle fois la main à la poche pour sauver leur journal.
Le CSA est totalement indépendant et apolitique et « la France possède une tradition de liberté d’expression et d’information, ainsi que de pluralisme et d’indépendance des médias », nous expliquait donc la Commission la semaine où le journaliste Éric Zemmour était condamné pour avoir critiqué l’islamisation de la France et le totalitarisme porté par l’islam et où la justice demandait à Alain Soral de verser 134 400 € à la LICRA pour la réédition d’un livre de 1892 dont certains passages étaient jugés antisémites.
Certes, deux petites lignes du rapport de la Commission mentionnent le fait que, en France, « ces dernières années ont été marquées par une recrudescence des menaces en ligne et hors ligne à l’encontre de journalistes, y compris des agressions physiques », mais à part ça tout va très bien, Madame la Marquise.
Ce n’est pas comme en Pologne ou en Hongrie, n’est-ce pas ?
Article originellement publié dans Présent, en français.
Photo : Facebook / European Commission
Olivier Bault / Français installé en Pologne depuis le début des années 1990, Olivier Bault est le correspondant à Varsovie du Visegrád Post et du quotidien Présent. Journaliste indépendant suivant attentivement l’actualité polonaise et européenne, il publie également en langue polonaise dans l’hebdomadaire polonais Do Rzeczy et en langue anglaise sur le site kurier.plus de l’Institut de coopération polono-hongroise Wacław Felczak.
https://visegradpost.com/fr/2020/10/08/la-commission-europeenne-pretend-surveiller-letat-de-droit-chez-les-27/
2/Viktor Orbán … « Les Hongrois n’ont pas à accepter les insultes provenant de la Commission européenne ! » – Kossuth Radio – 11.10.2020
11 octobre 2020 – VisegradPost – Kossuth Radio
Extrait d’un entretien avec le premier ministre hongrois Viktor Orbán dans l’émission « Nouvelles du dimanche » du 4 octobre 2020 sur Kossuth Radio :
Cette semaine la Commission européenne a publié son rapport sur le respect de l’état de droit par les 27. Le ministre de la Justice [hongrois] Judit Varga a qualifié le chapitre sur la Hongrie d’absurde et faux. Que pensez-vous de ce rapport ?
(…) Je dirais juste qu’il faut regarder la chronologie des événements pour en avoir une vue complète. La Commission européenne a d’abord publié un nouveau plan pour l’immigration qui s’est vite avéré, en tout cas sous cette forme, inacceptable pour le Groupe de Visegrád, y compris pour la Hongrie.
Puis la vice-présidente de la Commission [Věra Jourová, chargée des valeurs et de la transparence, ndlr] a lancé une attaque très dure contre la Hongrie, qui est allée jusqu’à l’insulte [dans un entretien publié le 25 septembre par Der Spiegel, ndlr].
Ce qui nous a heurtés, ce n’est pas tant sa déclaration souvent citée sur la Hongrie qui serait une « démocratie malade », car c’est le genre de choses qu’ils disent habituellement.
Ce ne sont pas non plus les attaques contre ma personne qui importent ici, car on dit des choses encore pire sur moi. J’y suis habitué et cela ne me touche pas particulièrement. Mais elle a aussi dit que les Hongrois ne sont pas à même de se forger des opinions indépendantes. En d’autres termes, elle a affirmé que les Hongrois étaient des imbéciles.
C’est inadmissible.
Elle a franchi une ligne rouge : un dirigeant de l’Union européenne ne doit pas parler de manière irrespectueuse des citoyens d’un État membre, et cela vaut aussi pour les Hongrois.
Si elle avait dit la même chose à propos de la France ou de l’Allemagne, elle aurait été virée sur le champ.
La seule raison pour laquelle elle est encore en place, c’est parce que ce comportement est accepté envers les pays plus petits, et notamment envers les Hongrois.
Mais nous, nous ne pouvons pas l’accepter. Nous voulons une égalité de traitement.
On ne devrait pas pouvoir nous insulter impunément comme on ne peut pas insulter impunément les Allemands ou les Français. Nous n’avons pas à supporter plus qu’eux uniquement parce que ce sont de plus gros pays.

Après cette attaque de la commissaire européenne, la Commission a sorti son rapport [sur le respect de l’état de droit, ndlr] que je considère être un rapport Soros. En effet, 12 des 13 sources qui y sont citées, si je me souviens bien, sont des organisations financées par George Soros. Par conséquent, nous ne pouvons pas voir ce rapport autrement que comme une attaque orchestrée, et nous considérons que c’est inadmissible.
C’est pourquoi de notre côté nous conseillons à la Commission de prendre la mesure de ses pouvoirs de manière plus réaliste et aussi de prendre la mesure des défis auxquels l’Europe est confrontée.
L’Europe tout entière est frappée par une pandémie, une épidémie mondiale.
Dans tous les pays, les chiffres s’aggravent.
Aujourd’hui, nous avons une seule tâche à accomplir :
organiser notre défense.
Nous devons nous concentrer sur la protection de la santé, de la sécurité et du travail des gens. Au lieu de cela, [à la Commission européenne, ndlr] ils attaquent des États membres en remettant la question de l’immigration au programme et ils provoquent des débats incompréhensibles sur l’état de droit. Tout cela malgré le fait que nous avons un travail à accomplir :
contenir la pandémie en Europe.
Photo : Facebook / Kossuth Radio
https://visegradpost.com/fr/2020/10/11/viktor-orban-les-hongrois-nont-pas-a-accepter-les-insultes-provenant-de-la-commission-europeenne/
3/Victoire du Fidesz sur la coalition libérale lors d’une élection partielle symbolique – Nicolas de Lamberterie – 13.10.2020
13 octobre 2020 – Nicolas de Lamberterie – VisegradPost
Hongrie – Le scrutin législatif partiel, suite à la mort accidentelle d’un député du Fidesz, était observé dans toute la Hongrie. C’est finalement la candidate du Fidesz – Zsófia Koncz – fille du député décédé, qui l’a emporté sur le candidat du Jobbik László Biró, avec une avance importante : 50,87% (17 579 suffrages) contre 45,9% (15 875 suffrages). Analyse d’une élection partielle qui a intéressé tout le pays.
Après la déconvenue de la législative partielle de février 2020 dans la circonscription de Dunaújvaros (où le député sortant était issu du Jobbik, et le candidat du Jobbik soutenu par la gauche l’avait très largement emporté 56-37 face au candidat indépendant soutenu par le Fidesz), il y aurait eu péril en la demeure en cas de nouvelle défaite.
L’enjeu de cette élection était ainsi multiple :
– l’enjeu était (assez faussement) présenté comme ayant pour but pour l’opposition de priver le Fidesz (et son allié le KDNP) de leur majorité constitutionnelle des 2/3 en cas de victoire de László Biró ; ce scénario n’aurait été exact que de façon symbolique, étant donné que le Fidesz aurait encore pu bénéficier du soutien du député de la minorité allemande (Imre Ritter), voire du soutien des députés du parti nationaliste Mi Hazánk,
– il s’agissait du premier scrutin d’importance « de l’ère covidienne »,
– il s’agissait également pour l’opposition unifiée (partis de gauche libérale et Jobbik anciennement nationaliste radical désormais dirigé par Péter Jakab) d’un premier vrai essai de la coopération de l’opposition unifiée en vue des législatives de 2022.
Pas (encore) d’effet Covid ?
En ce qui concerne l’aspect « crise du Coronavirus », il n’a en apparence pas affecté le Fidesz dans cette élection, en dépit de l’érosion constatée récemment dans les sondages.
Intentions de vote des électeurs sûrs de leur choix, du 3 avril 2019 au 14 septembre 2020. Source : Demokrata
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2018, dans la 6ème circonscription du Borsod, Ferenc Koncz l’a emporté avec 49,3% des suffrages. En pourcentages, sa fille améliore donc légèrement son score.
Cela peut s’expliquer par le fait que la province hongroise est pour le moment moins affectée que la capitale (très dépendante du tourisme) par la brutale chute du PIB liée au coronavirus. De même, on peut constater qu’en province la contrainte du masque est moindre qu’à Budapest (en dehors des centre-commerciaux et autres enseignes étrangères implantées en Hongrie, où le zèle est systématiquement plus élevé que dans les commerces hongrois).
De surcroit, si certaines décisions comme la fermeture (relative) des frontières hongroises a pu provoquer un agacement au sein de l’opinion publique, la surenchère de l’opposition libérale qui demande encore plus de mesures liberticides semble pour le moment tourner à la faveur du Fidesz, qui peut se poser discrètement en garant de mesures plus légères.
En l’absence actuelle de force politique prenant à revers la narration covidienne (en dehors d’un premier ballon d’essai de László Toroczkai, le dirigeant du parti nationaliste), le Fidesz peut donc pour l’instant jouer ce jeu d’équilibriste.
Le parlementaire d’opposition le plus caricatural à ce sujet est probablement l’indépendant (ex-LMP) Ákos Hadházy, qui expliquait publiquement début septembre imposer le port du masque à l’école (non obligatoire en salle de classe) à ses enfants, qui se retrouvaient de ce fait marginalisés par leurs petits camarades, étant donné qu’ils étaient les seuls à le porter.
Pour ces deux sujets (crise économique et rejet des mesures liberticides sanitaires), la question est bien évidemment « jusqu’à quand » ?
La seule observation des commentaires sur la page Facebook de Viktor Orbán permet de constater ce que l’on voit rarement : des électeurs et soutiens d’Orbán exprimer – en dépit de leur soutien réaffirmé au chef du gouvernement – leur scepticisme vis-à-vis de certaines mesures, et plus encore opposition la plus ferme quant à la perspective d’une vaccination qu’Orbán promet disponible pour l’été prochain.
Avril 2022 semble encore loin, très loin, mais en attendant le Fidesz parvient à conserver sa base électorale rurale (et vieillissante), pilier fondamental de ses succès électoraux. Une élection législative partielle dans un bastion Fidesz de Buda aurait possiblement donné un tout autre résultat.
La coalition « arc-en-ciel » ne marche pas à tous les coups
Imaginée (entre autres) par le secrétaire général du Jobbik Gábor Szabó en février 2018 à l’occasion de l’élection municipale partielle de Hódmezővásárhely, la stratégie du candidat unique face au Fidesz n’a donc pas fonctionné cette fois-ci. Pire, le score de László Bíró est inférieur à celui cumulé des partis qui l’ont soutenu en 2018.
Le choix du candidat, László Bíró, issu du Jobbik, s’est probablement basé sur le score important réalisé en 2018, en comparaison des autres candidats d’opposition.
Les résultats de 2018 étaient les suivants :
- Ferenc Koncz (Fidesz), 49,3%
- László Biró (Jobbik), 31,64%
- Zsolt Pap (MSZP-PM ; pas de candidat DK), 14,9%
- Gábor Tarnai (LMP), 2,27%
Le score cumulé des partis nouvellement coalisés était donc de 48,41%. Avec un résultat de 45,9%, László Biró n’a donc pas retrouvé le pourcentage de 2018.
La campagne de László Biró a été fortement parasitée par le refus de l’enregistrement de sa candidature avec l’étiquette Jobbik au terme d’une procédure juridique curieuse (selon laquelle Péter Jakab n’était pas encore officiellement reconnu par la justice comme président du parti, donc à même d’investir un candidat), ce qui n’a pas permis de faire figurer le logo du Jobbik sur le bulletin de vote du candidat (mais uniquement le logo des partis de gauche) ; mais aussi et surtout par la révélation de commentaires à caractère antisémite, notamment lorsqu’il a appelé la capitale hongroise « Judapest » dans un commentaire Facebook en 2018.
Les excuses présentées par László Biró pour ses déclarations ont toutefois permis de maintenir le soutien actif de la gauche, et de très nombreuses personnalités de haut rang de la gauche libérale sont venues soutenir en personne le candidat, y compris le maire de Budapest Gergely Karácsony.
András Schiffer ancien président du LMP (parti libéral écologiste) et retiré de la politique électorale depuis 2016, et lui-même d’ascendance juive, a résumé avec son humour habituel la situation au sujet de l’imbroglio autour de László Bíró : « Qui est l’antisémite progressiste? Celui qui déteste davantage Viktor Orbán que les juifs. »
La défaite de László Biró et les scandales autour de sa personnalité ne semblent toutefois remettre en question la volonté des coalisés de poursuivre l’aventure ensemble jusqu’en 2022.
Mais chacun au sein de l’opposition s’accorde à dire que les élections de 2022 resteront difficiles à gagner, en dépit de l’arme que l’on croyait miraculeuse de la « coalition arc-en-ciel ».
À moins que d’ici là le chaos économique et liberticide covidien ne vienne rebattre les cartes.
Nicolas de Lamberterie
Nicolas de Lamberterie est ancien élève de l’Institut d’études politiques de Strasbourg et diplômé en Histoire. Journaliste à TV Libertés, et correspondant de plusieurs autres médias pour l’Europe centrale. Il a réalisé plusieurs reportages sur la politique hongroise ou centre-européenne, couvrant notamment la route des Balkans pendant la crise des migrants de 2015.
https://visegradpost.com/fr/2020/10/13/victoire-du-fidesz-sur-la-coalition-liberale-lors-dune-election-partielle-symbolique/
4/Chantage à l’état de droit et révolution culturelle imposée de l’extérieur … le non possumus de la Pologne – Olivier Bault — 14 .10.2020

Pologne – Dans un entretien publié ce mercredi par le journal polonais Gazeta Polska codziennie, le chef du PiS Jarosław Kaczyński, vice-premier ministre dans le gouvernement Morawiecki, annonce un veto de la Pologne si le prochain budget européen doit être conditionné à l’évaluation par la Commission du respect par les 27 de l’état de droit et des « valeurs européennes ». Extrait :
Une bataille très sérieuse attend la Pologne contre ceux qui, dans le cadre de l’UE, veulent nous imposer leurs valeurs, voire nous soumettre.
Nous sommes confrontés à un effort en vue de nous prendre notre souveraineté, y compris dans le domaine de la culture.
Pour que tous comprennent bien de quoi il s’agit dans ce conflit avec l’UE, je vais évoquer l’exemple de la Pologne communiste.
Du point de vue du modèle communiste, et donc de l’Union soviétique, l’existence d’exploitations agricoles individuelles était une horreur, mais elles existaient quand même dans la Pologne communiste.
L’action de l’Église catholique était elle aussi inacceptable [du point de vue des communistes, NDLR], et malgré cela elle fonctionnait dans la Pologne communiste, même si elle était bien sûr harcelée, persécutée et brutalement opprimée.
Et donc même à l’époque communiste, certaines sphères de la liberté humaine, des possibilités de choix pouvaient être préservées. (…)
Aujourd’hui les institutions de l’Union européenne, divers fonctionnaires de l’UE, certains politiciens que les Polonais n’ont jamais élus, exigent de nous que nous remettions en cause toute notre culture, que nous rejetions tout ce qui est pour nous essentiel,
parce que c’est comme ça et puis c’est tout.
En effet, il n’existe aucune autre justification, on ne trouve rien justifiant ces exigences dans les traités, et c’est contraire à notre déclaration de souveraineté culturelle adoptée par la Diète avant notre adhésion à l’UE.
Nous n’accepterons pas de tels agissements. Nous allons défendre notre identité, notre liberté, notre souveraineté quel qu’en soit le coût. Nous ne nous laisserons pas terroriser avec de l’argent.
Notre réponse à ces agissements sera claire : c’est non.
Il y aura donc un veto au budget et au fonds de relance anti-Covid ?
Il y aura un veto. Si les menaces et les chantages se poursuivent, nous défendrons fermement les intérêts vitaux de la Pologne.
Ce sera un veto. Non possumus.
Et c’est ainsi que nous agirons envers quiconque utilisera la contrainte contre nous. Je le redis, parce que je l’ai déjà dit : nous sommes du bon côté de l’histoire. Ce sont ceux qui veulent nous priver de notre souveraineté, nous imposer leurs caprices, qui sont sur le chemin menant à la chute.
Photo : Facebook / Jarosław Kaczyński
Olivier Bault Français installé en Pologne depuis le début des années 1990, Olivier Bault est le correspondant à Varsovie du Visegrád Post et du quotidien Présent. Journaliste indépendant suivant attentivement l’actualité polonaise et européenne, il publie également en langue polonaise dans l’hebdomadaire polonais Do Rzeczy et en langue anglaise sur le site kurier.plus de l’Institut de coopération polono-hongroise Wacław Felczak.
https://visegradpost.com/fr/2020/10/14/chantage-a-letat-de-droit-et-revolution-culturelle-imposee-de-lexterieur-le-non-possumus-de-la-pologne/