2597 – Synthèse du rapport du Conseil de la Fédération sur l’ingérence américaine dans les affaires intérieures russes

Mardi 6 mars 2018 – Publié par Karine Bechet-Golovko – Russie Politics

Ce lundi 5 mars 2018, la Commission temporaire du Conseil de la Fédération pour la défense de la souveraineté de l’État et sur la prévention de l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures russes vient de rendre son rapport annuel.
A l’heure où la Russie est accusée de toutes parts de régenter les élections dans les pays où il se trouve que la voix populaire ne corresponde plus suffisamment, voire plus du tout, à la doxa atlantiste, voici un état des lieux de l’interventionnisme occidental dans les affaires russes.
Une partie du rapport est classifié secret, il sera rendu public après les élections présidentielles. C’est aussi un avertissement.

Nous vous en proposons ici une synthèse, soulignant à quel point la politique américaine visant à garantir son hégémonie, à asservir les États qui peuvent être alliés et à détruire ceux qui pourraient devenir dangereux est une constante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La stratégie mise en œuvre est particulièrement complexe et globale. 

La Russie ne considère pas comme une ingérence dans ses affaires intérieures les activités découlant des conventions internationales et se déroulant dans leur cadre.

En revanche, elle a retenu 10 moyens privilégiés constituant une ingérence:

  • la création et le financement d’ONG dont l’activité politique est exercée dans les intérêts d’États étrangers et interférant sur la société civile;

  • le travail avec les institutions d’enseignement, les écoliers, les étudiants, le financement de programme d’enseignement dans le but de contrôler plus tard ce domaine, sa transformation dans un sens favorable aux organisateurs;

  • l’utilisation des médias et des réseaux sociaux pour discréditer le pays, ses leaders politiques et pour former des stéréotypes précis dans l’opinion publique;

  • la discréditation de l’Église orthodoxe et l’incitation à la haine interreligieuse;

  • la stimulation de la contestation populaire et la participation aux actions contestataires de la jeunesse;

  • l’intervention dans les élections russes au niveau fédéral et local;

  • l’incitation à la haine interethnique, le lancement d’actions contestataires sur fond nationaliste;

  • l’utilisation des sanctions anti-russe comme instrument de pression sur le pouvoir politique et la société;

  • le noircissement dans l’arène internationale de la réalité politique et socio-économique russe et son utilisation à l’intérieur de la Russie;

  • le politisation forcée et volontaire du sport de haut niveau dans un but anti-russe.

« Pour la Russie, la souveraineté n’est pas un luxe politique, ni l’objet de fièrté, mais la condition de sa survie dans ce monde. La Russie est un pays qui ne peut pas survivre sans défendre sa souveraineté. Soit elle sera indépendante et souveraine, soit elle ne sera pas », comme l’affirmait V. Poutine en juin 2017 devant les participants du Forum économique de Saint-Pétersbourg.

La carte du monde démontre une très grande diversité de cultures politiques et de traditions sociales. Pour autant, si l’on s’arrête sur la conception américaine des relations internationales découlant des déclarations de D. Trump en janvier 2018 devant le Congrès américain, les États-Unis divisent les pays en trois catégories:

  1. les pays alliés et partenaires (qui ont un droit, celui de défendre les intérêts des USA),
  2. les pays ennemis (essentiellement la Russie et la Corée du Nord)
  3. les pays-parias (la Chine, l’Iran, le Vénézuela, Cuba).

Les deux dernières catégories n’ont pas droit à une politique intérieure ou extérieure, c’est pourquoi il faut soit les « convaincre », soit les détruire.

Ce n’est pas par hasard que le projet UE s’est développé avec l’intégration de plus en plus poussée des États, qui ont renoncé à leur souveraineté. Pour autant, l’on note la résurgence de pulsions souverainistes chez nombre d’entre eux.

Pour sa part, l’OTAN, créé contre l’URSS, a été reconverti après sa chute en instrument de domination américaine, comme on a pu le voir avec l’intervention armée en Yougoslavie et le développement de ses bases.

En 1993, la souveraineté de la Russie a été affirmée par la Constitution, mais elle était principalement déclarative, en raison du manque d’expérience de la classe politique russe alors, et une très forte influence de l’extérieur s’est faite sentir.

La Russie n’a repris sa souveraineté que lorsqu’elle s’est libérée de sa dette extérieure, qu’elle a pu lutter contre l’inflation, qu’elle a rééquilibré son budget, qu’elle a rétabli sa force militaire. Alors elle est redevenue une puissance.

En ce sens, les sanctions américaines et de leurs alliés furent une réponse à l’affirmation par la Russie de son droit à déterminer de manière autonome tant sa politique intérieure, qu’extérieure.
Évidemment, la seule souveraineté politique, sans un réel développent économique, militaire, des infrastructures, la rend très fragile, ce que montrent les exemples de Cuba ou de la Corée du Nord.

Les États-Unis considèrent l’intervention dans les affaires des autres États comme un instrument de politique extérieure.

Ainsi, depuis le moment de l’adoption du Statut de l’ONU, prévoyant le principe de non-intervention dans les affaires intérieures des États souverains, sur une période allant de 1946 à 2000, les États-Unis sont intervenus une centaine de fois dans plus de 60 États en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

Ce qui correspond à la position de Nixon: « Nous ne pouvons pas simplement attendre le changement, nous devons réaliser ces changements« .

En ce sens , la publication dans le New York Times d’un article non seulement reconnaissant, mais justifiant l’intervention systématique des États-Unis dans les affaires des autres pays n’est pas une coïncidence, juste avant la publication de ce rapport.

Extraits de cet article:

Bags of cash delivered to a Rome hotel for favored Italian candidates. Scandalous stories leaked to foreign newspapers to swing an election in Nicaragua. Millions of pamphlets, posters and stickers printed to defeat an incumbent in Serbia.

We’ve been doing this kind of thing since the C.I.A. was created in 1947,” said Mr. Johnson, now at the University of Georgia. “We’ve used posters, pamphlets, mailers, banners — you name it. We’ve planted false information in foreign newspapers. We’ve used what the British call ‘King George’s cavalry’: suitcases of cash.” 

 Mais ce droit est reconnu aux États-Unis, car leurs intentions « sont bonnes », à la différence de la Russie, manifestement:

Mr. Hall says, “is like saying cops and bad guys are the same because they both have guns — the motivation matters.”

Pour leur part, les États-Unis ont continué au 21e siècle cette politique, que G. Bush Jr. a appelé, la « Révolution démocratique mondiale ». Cela 5 ans avant le Printemps arabe et ensuite l’Ukraine.  Par exemple, pour coordonner l’action américaine à l’étranger, la CIA a mis en place un Département pour les organisations internationales, qui sert notamment à financer les « structures indépendantes » à l’étranger. Le flambeau a été repris par NED, qui déclare que ce qu’ils font maintenant (dans les années 90), la CIA l’a fait pendant 25 ans avant eux.

Cette politique de révolution se prolonge aussi par l’intermédiaire des sanctions, qui doivent aider à faire monter le mécontentement.
Il serait par ailleurs erroné de penser que les États-Unis fassent une exception pour les États-alliés ou partenaires en Europe. L’Europe a été prise en main immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, pour que le communisme (suite au rôle prépondérant de l’URSS dans la libération du continent) ne s’impose pas. Par exemple, en France, une énorme opération a été menée en 1947-1949, ce qui a conduit à la division des forces de gauche. Ensuite, après le retrait décidé par De Gaulle de la France du commandement de l’OTAN, une opération a été menée pour un changement de régime. Mai 68 n’aurait pas eu lieu sans le soutien des services spéciaux américains. Petit à petit les dirigeants français sont rentrés dans le rang et aujourd’hui font très attention à Washington. L’on rappellera également la politique d’écoute totale des leaders européens. 

La formation de la ligne politique d’un pays passe aussi par la formation des gens. Ainsi en Allemagne, pour s’assurer d’une ligne pro-américaine, de 1945 à 1954, plus de 12 000 Allemands ont pris part dans des programmes d’enseignement aux États-Unis.

En Europe, la dernière opération militaire de grande ampleur a concerné les Balkans, dont les États-Unis ont redessiné la carte.

Avant cela, les services spéciaux américains sont directement intervenus

  • en Hongrie (soulèvement de 1956)
  • en Tchécoslovaquie (1968).
  • En Roumanie, une pression dirigée sur Ceausescu le conduit à petit à petit se distancier de l’URSS.
  • L’une des attaques directes contre l’URSS est la signature par Carter le 3 juillet 1979 du décret prévoyant le financement des forces antisoviétiques en Afghanistan, avec les conséquences que l’on connait.
C’est à cette époque que finalement Washington a mis en place de facto les futurs groupes terroristes d’Al Qaida. Plus récemment, les États-Unis ont versé 5 milliards de dollars aux forces ukrainiennes « pro-démocratiques », comme l’a reconnue elle-même V. Nulland.

En ce qui concerne l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures russes, il faut la diviser en trois périodes.

De la chute de l’URSS à 2006-2008, l’ingérence américaine, alors ouverte et assumée, était positivement prise, quasiment comme un moyen de démocratiser les institutions politiques, une oeuvre civilisationnelle. Ensuite, l’ingérence se caractérise plus par un soutien discret aux organes de la société civile. En 2005 encore, les analystes américains n’avaient pas prévu la possibilité d’un développement et d’un renforcement de la Russie. Leur politique de containment a pris jour à compter du discours de Munich de V. Poutine, remettant en cause le monde unipolaire américano-centré.
L’attaque menée contre la Russie a alors pris plusieurs formes: parfois directe, parfois par l’intermédiaire de forces tierces ou de pays-tiers. Les moyens employés étaient également différents en fonction du but et du pays: de l’intervention militaire directe (l’attaque des forces de paix russes en Ossétie du Sud par l’intermédiaire de Saakachvili) aux sanctions économiques unilatérales (à partir 2014 en raison de l’Ukraine). En ce qui concerne les élections, la CIA  a utilisé différents moyens allant des valises d’argent, aux pancartes, aux campagnes médiatiques … Aujourd’hui, les démarches sont beaucoup plus ciblées, car les manœuvres ouvertes ont une répercussion négative dans la population en raison de l’image négative des États-Unis.

Ces programmes visant au renversement de l’ordre constitutionnel russe se font sur le principe de la mosaïque, afin que chaque élément pris isolément semble inoffensif, accidentel, spontané, sans lien avec l’étranger et ne soit pas contraire à la loi.

En ce qui concerne les élections, il ne s’agit pas de falsifications des résultats, non, l’idée lancée est celle de la discréditation de l’intérieur des opérations électorales par la démotivation des électeurs et des candidats légitimes. Dans cette ligne, l’on retiendra le rôle particulièrement important joué par les Think Tank étrangers qui vont établir la feuille de route permettant la réalisation des politiques d’ingérence. Les scénarios vont ensuite dépendre de la situation concrète du pays visé et de l’élection en cause. Des agents d’influence à l’intérieur du pays sont choisis et préparés, sans qu’ils n’en aient eux-mêmes forcément conscience. Le moment venu, ils peuvent être surmédiatisés, invités à des évènements spécifiques (conférences, réceptions diplomatiques etc), ce qui renforce le poids de l’agent d’influence. S’il rencontre des difficultés juridiques, immédiatement se mettent en marche des groupes d’activistes internationaux, des organes internationaux font des déclarations bruyantes, etc.

Par ailleurs, en ce qui concerne les opérations de vote et les résultats du vote, l’ingérence se fait de trois manières:

  1. par l’intermédiaire d’observateurs internationaux,
  2. par l’intermédiaire de candidats concrets,
  3. par l’intermédiaire de journalistes se déclarant observateurs indépendants et rattachés à des centres étrangers.

Une attaque directe a été lancée contre les élections parlementaires de 2011, en jouant sur les médias devant discréditer les opérations électorales et sur l’opinion publique, en incitant aux manifestations fondées sur des revendications sociales suite aux difficultés découlant de la crise de 2009.

Le Parlement européen intervient directement dans les affaires russes en prenant une résolution le 14 décembre 2011 exigeant la conduite de nouvelles élections « libres et démocratiques », jouant ainsi le scénario ukrainien.

L’enjeu était ensuite les élections présidentielles de 2012. Joe Biden débarque à Moscou, engage la Russie a arrêter de s’accrocher au passé et à renoncer à ses intérêts. Ce qui n’empêchera pas Biden et ses collègues en 2016 d’accuser la Russie d’ingérence dans les élections présidentielles américaines.

Pour en revenir aux présidentielles de 2012, avant l’arrivée de Biden, la presse dire libérale se met en route, des « opposants » russes, comme Kasparov se fait le relai.

Afin de réduire l’ingérence américaine, l’Agence USAID est déclarée indésirable en Russie. L’on notera l’intérêt particulier de la presse étrangère pour les manifestations de cette période, l’ampleur des contacts de leurs organisateurs avec les diplomates étrangers. L’importance de ce qui a été mis en œuvre à l’époque démontre qu’en 2011-2012 il a bien été tenté par les forces étrangères de renverser l’ordre constitutionnel russe, d’organiser « une révolution de couleur ».

Après la victoire de V. Poutine aux présidentielles de 2012, le combat se resserre et les États-Unis prennent conscience de l’inefficacité de l’opposition non systémique et de la propagande dans la presse occidentale à l’intérieur du pays, puisque de toute manière les manifestations prennent fin.

L’attaque contre la Russie se déplace alors vers l’espace post-soviétique et ses grands projets, comme l’Union eurasiatique et les gazoducs.

A partir du moment de l’échec de la révolution de couleur en Russie, le financement des ONG russes a augmenté jusqu’en 2014. En 2015, les ONG russes socio-politiquement orientées reçoivent uniquement des USA 80 milliards de roubles. C’est ce qui a poussé l’État à réagir sur le financement des ONG. Afin de contourner la nouvelle législation, d’une part beaucoup de transactions en liquide se sont faites, parfois à des personnes privées, d’autre part le financement des structures étrangères en Russie a augmenté.
Ainsi, en 2016, les filiales des structures étrangères ont reçu 4,2 milliards de roubles. Le financement a fortement augmenté en 2017 avec 7,1 milliards, alors que leur nombre a baissé de 10%. Les structures enregistrées en Russie sont également financées par l’intermédiaire de personnes privées, ce qui joue dans le domaine électoral pour le soutien de l’opposition. Par exemple, les différents organes de Open Russia enregistrés à l’étranger et l’Institut de la Russie contemporaine, par l’intermédiaire de tiers, ont reçu pour le financement des bureaux de campagne électorale, l’activité des structures d’opposition, plus d’un million de dollars en 2016. Certaines ONG ont été financées directement par les États étrangers, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne et les structures de l’UE.
Plus de 90 ONG ont été enregistrées comme agent étranger, qui reçoivent de 70 à 90 millions de roubles par an de l’étranger.
En dehors du financement direct de l’activité d’opposition, il existe également des programmes de formation des leaders potentiels russes, qui se déroulent essentiellement dans les pays baltes et aux États-Unis. Après vérifications, sont essentiellement impliquées des ONG étrangères, dont 11 ont été jugées indésirables.
Le recrutement est également mené sur internet. Le Département d’État et le Pentagone ont mis en place un Centre de lutte contre la propagande qui analyse l’internet russe, les personnalités susceptibles d’être utiles et qui peuvent servir de relai pour diffuser les informations utiles. 
En décembre 2014, Obama a signé l’Acte pour le soutien de la liberté de l’Ukraine qui implique les ONG dans une action visant à la « démocratisation de la Russie«  et de facto à la déstabilisation du régime politique russe.
En 2017, Trump fait passer la nouvelle doctrine militaire américaine qui fait de la Russie  l’un des dangers majeurs pour les États-Unis et prévoit le renforcement du soutien financier apporté aux structures et pays permettant de « contenir » la menace russe. Cette politique, notamment celle conduisant au renforcement des sanctions, produit des effets collatéraux négatifs pour les États-Unis dans ses relations avec les pays de l’Union européenne. Pourtant, la création du Comité pour la limitation de l’influence de la Russie a été créé par le Congrès américain et a pour but d’encrer la russophobie dans les pays comme l’Ukraine, la Pologne et les Pays baltes. Il est évident qu’une partie du financement passant par ce canal va être utilisé pour les élections de 2018.
La Russie possède les éléments de preuve de cette ingérence passée et n’a aucune raison de penser que celle-ci va diminuer. Et les mécanismes d’influence diverses et variés continuent à jouer.
En 2004, le Congrès a confirmé l’existence du Comité consultatif pour la diplomatie culturelle, qui met en place les instruments de défense des intérêts nationaux à travers la diffusion de la culture. Et cela concerne aussi les médias.
Pour exemple, Voice of America diffuse en 45 langues pour un auditoire journalier de plus de cent millions de personnes. Quant au Bureau international de diffusion, il regroupe plus de 1200 organisations partenaires. Cette ligne politique est également suivie par les pays membres de l’OTAN, où la Grande-Bretagne tient un rôle-clé avec la BBC. L’un dans l’autre, Trump a prévu 6,5 milliards de dollars pour contenir la menace russe, qu’il s’agisse de l’augmentation du contingent militaire américain en Europe ou par les médias et l’internet. Et comme le précise le rapport, le potentiel de manipulation par internet est énorme en Russie où environ 90 millions de personnes l’utilisent.

Le FSB a par ailleurs prévenu de la possibilité d’une attaque du système électronique de vote.

Pour compléter le manuel d’outil, un certain nombre de programmes de formation sont destinés aux journalistes russes, qui prévoient « un échange d’expériences » avec les médias européens et américains.

En 1999, le Congrès instaure le programme de formation des leaders potentiels russes.

Environ un millier de personnes ont ainsi été formé à Washington. En 2017, ce programme est financé à hauteur de 5,6 millions de dollars.

Les candidatures sont exclusivement proposées par l’ambassade américaine en Russie et le choix définitif se fait à Washington. Plus spécialement pour les journalistes russe, des stages sont prévus dans les locaux de l’Académie britannique BBC par les grands médias des pays de l’OTAN. Et les médias régionaux russes sont particulièrement visés.

L’ambassade américaine propose également des bourses pour les journalistes pour effectuer des stages avec le soutien du Centre international des journalistes (ICFJ). Au printemps 2016, 16 journalistes russes ont ainsi pu participer à ces stages.

la Commission temporaire du Conseil de la Fédération pour la défense de la souveraineté de l_État et sur la prévention de l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures

Publié par Karine Bechet-Golovko à 16:39


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