Par Rory Hall – Le 18 octobre 2017 – Source The Daily Coin
Nous avons rapporté en novembre 2016 – Monde sans cash : 1 personne sur 3 n’utilise jamais d’argent liquide [1]– que de moins en moins de gens comprennent l’importance d’utiliser l’argent liquide pour se protéger d’un chef de guerre contrôlant le gouvernement.
À l’époque, l’utilisation de la monnaie numérisée en Chine augmentait d’environ 40% par an.
Cela signifie que chaque année, des millions de personnes rendent librement leur argent liquide
et choisissent d’utiliser leur téléphone portable, des transferts de devises en ligne ou une carte de débit / crédit en plastique pour effectuer 100% de leurs achats.
Nous voyons cela comme rien de moins que d’un aller simple dans la joie, vers le goulag de l’esclavage numérique.
Aujourd’hui, nous avons appris que la Chine fait un pas de plus vers une société sans argent liquide.
Ce n’est pas une simple société sans argent liquide, mais la plus grande nation peuplée de la planète. S’il vous plaît gardez à l’esprit que cette annonce vient à la suite de celle de son allié le plus proche, la Russie, annonçant qu’elle émettrait un crypto-rouble – qui est également une monnaie numérique. Une fois que ces deux nations seront sans numéraire, ce sera un coup dur pour les devises physiques en circulation dans le monde. |
Hier, Cointelegraph a rapporté [2] que les sources d’informations locales en Russie avaient été informées par le ministre des Communications, Nikolaï Nikiforov, que le président Poutine avait approuvé un plan pour la question d’un crypto-rouble. Il n’y avait aucun détail sur le calendrier et aucun confirmation ultérieure. Par coïncidence, ou non, Nikiforov est cité disant : « Je déclare avec confiance que nous lançons (sic) le crypto-rouble pour une raison simple : si nous ne le faisons pas, alors dans deux mois, nos voisins de l’EurAsEC le feront. »(3]
Comme ZeroHedge l’a rapporté :
« Dans une histoire qui semble avoir été largement ignorée par la presse occidentale, le China Daily a rapporté que la PBoC a réussi à concevoir un prototype capable de réguler son approvisionnement futur en monnaie fiduciaire numérique.
Dans un article, ‘PBoC à 2 doigts de la monnaie numérique’, le journal a déclaré que la banque centrale chinoise ‘a achevé les essais sur les algorithmes nécessaires pour l’approvisionnement en monnaie numérique, en se rapprochant des défis technologiques associés aux monnaies numériques, selon un haut fonctionnaire associé au projet’.
La Chine se prépare à la monnaie numérique depuis 2016. En juin de cette année, la PBoC ‘a terminé plusieurs essais de transfert d’argent numérique impliquant de fausses transactions entre elle et certaines banques commerciales du pays’. En suivant la sur-facturation des importations et les manigances dans le système bancaire parallèle / secteur WMP, nous soupçonnons que les banques commerciales ont pris part à ces essais comme des mouches proverbiales sur des excréments.
L’article du China Daily continue en suggérant que, bien qu’il n’y ait pas de calendrier, ‘la Chine est susceptible de devenir le premier pays à déployer une monnaie fiduciaire numérique’.
Nous sommes loin de nous interroger sur l’exactitude du China Daily – Wikipedia note qu’il est souvent utilisé comme un indicateur de la politique du gouvernement chinois – mais nous nous attendions à ce que la Suède (déjà la société sans cash la plus avancée du monde) soit la première. Il a été largement rapporté que l’introduction d’une ‘e-couronne’ est étudiée par la Riksbank. Forbes a noté le mois dernier que ‘L’enquête devrait être finalisée fin 2019’. Elle ne remplacerait pas l’argent liquide, qui représente 1% des transactions en Suède selon un récent rapport de la BBC, mais fonctionnerait en parallèle avec l’argent physique au départ.
Ainsi, alors que la Chine s’attend à être la première, il faudra ‘un certain temps avant que cette monnaie ne devienne publique’. Selon Di Gang, un ingénieur senior de l’Institut de l’argent numérique à la PBOC, un certain nombre de préoccupations doivent être résolues comme ‘gérer les risques et améliorer l’efficacité’. Il a ajouté que ‘le gouvernement doit également prendre en compte le fait de savoir si le public utiliserait cette devise’.
Nous connaissons déjà la réponse.
Oui, bien sûre que cela serait beaucoup plus rapide si les citoyens chinois pouvaient en quelque sorte s’en servir pour sortir leur épargne du pays.
Retour sur le travail sérieux de l’Institut de la monnaie numérique de la PBoC. Yao Qian, le directeur général, a déclaré que la simulation réussie de la masse monétaire avait ouvert la voie à la banque centrale pour devenir le seul régulateur et décideur à l’avenir qui gouverne la valeur de la monnaie numérique. Cela ressemblait à une explication voilée de la récente répression brutale du commerce du Bitcoin dans l’Empire du Milieu. En effet, l’article note que ‘contrairement au Bitcoin ou à une autre monnaie numérique émise par le secteur privé, la monnaie fiduciaire numérique a le même statut juridique que le yuan chinois’. »
Cela ressemble à une réfutation du bitcoin et des autres crypto-monnaies privées et un moyen pour le gouvernement chinois de commencer le processus d’interdiction des crypto-monnaies privées.
Ce n’est pas seulement une étape importante dans le passage à une société sans numéraire, c’est une étape majeure dans l’attaque des crypto-monnaies, car elles continuent de gagner en notoriété.
Nous avons soutenu que ces gouvernements totalitaires, comme la Chine, les États-Unis, la Russie et la plupart des autres gouvernements, ne vont pas simplement laisser filer le mécanisme qui produit leur pouvoir et leur contrôle. Nous sommes en train de voir les premières mesures concrètes prises par un gouvernement important pour maintenir son contrôle et son pouvoir grâce à l’émission de devises.
Si les gens veulent s’auto-asservir grâce à l’utilisation de la monnaie numérique, pourquoi le gouvernement ne serait-il pas d’accord avec cette idée et n’aiderait-il pas pleinement les citoyens dans leur désir de céder volontairement leur souveraineté ?
Rory Hall
LIENS[]
- http://thedailycoin.org/2016/11/29/cashless-world-1-3-people-never-use-cash/
- https://cointelegraph.com/news/breaking-russia-issuing-cryptoruble
- http://www.zerohedge.com/news/2017-10-16/move-digital-currencies-accelerates-pboc-successfully-tests-algos-digital-money
source / http://lesakerfrancophone.fr/russie-et-chine-a-toutes-vapeurs-vers-une-societe-sans-cash
2 – Vers une société sans cash…en France aussi !
Michel lhomme, philosophe, politologue ♦ 09/07/17
A Bercy, on s’agite beaucoup. Il s’agit de mettre en pratique au plus vite la « stratégie nationale sur les moyens de paiement » élaborée conjointement avec la Banque de France, après concertation avec les établissements bancaires et les commerçants.
En clair, il s’agit d’abandonner les chéquiers et la monnaie, pour que les Français puissent régler demain tous leurs achats de biens ou de services par carte bancaire, prélèvements et autres virements. Les moyens de paiement seront sans doute la grande cause nationale de l’année 2018. Cette année, c’est encore la réforme du Droit du travail qui est prioritaire. |
La stratégie de la démonétisation économique est planifiée sur les cinq prochaines années du quinquennat et elle consiste officiellement à mieux répondre aux besoins des utilisateurs.
Premier problème à régler pour l’État,
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c’est celui des commissions des banques pour les petits montants.
Il y a quelques mois, Michel Sapin avait déjà demandé aux banques de diviser au moins par deux la commission minimale supportée directement par les commerçants sur les transactions bancaires.
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Outre la généralisation de l’utilisation de la carte bancaire dès le premier euro, Bercy entend favoriser le développement du paiement par carte et par mobile.
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Aussi la totalité des terminaux de paiement électronique utilisés par les commerçants devront-ils être équipés de la fonction sans contact, d’ici au 1er janvier 2020.
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Pour l’instant, les trois quarts des personnes interrogées par l’institut CSA considèrent que le paiement sans contact les expose davantage au risque de fraude.
C’est pourquoi le deuxième axe de la stratégie nationale des moyens de paiement portera sur la sécurité des moyens de paiement, le gouvernement s’engageant à soutenir le développement de solutions d’authentification renforcée.
Plus largement, c’est donc le développement de toute l’industrie française des paiements que le gouvernement souhaite accompagner mais pour se faire, il faut nécessairement amplifier les contrôles pour l’authentification des transmissions de données.
Dans la société sans cash, il s’agit de céder entièrement notre argent à l’électronique, en somme de donner le pouvoir à tout « agent habilité ». N’est-ce pas pire que l’aliénation du Léviathan de Hobbes qui au moins ne rendait pas possible le dépouillement matériel et préservait la propriété ? |
Selon des économistes, l’impression de la monnaie, sa manipulation, sa circulation, son transport sécurisé généreraient un coût significatif qu’il faudrait supprimer. Mais quel sera le coût de la sécurisation des réseaux en mode « cashless » ? Une société sans cash peut se retrouver déstabilisée par une simple cyber-attaque. La récente attaque de ransomware nous prouve que les gouvernements et les plus grandes entreprises sont incapables d’assurer une sécurité absolue, même avec des efforts financiers considérables.
L’autre argument favorable à la démonétisation radicale, c’est celui de la fraude et de l’évasion fiscale, du marché noir, de la corruption, de la grande criminalité et bien sûr le financement du terrorisme.
C’est exact, tous les trafiquants et criminels préfèrent le cash. Nul n’ignore que les montages sophistiqués, les sociétés off shore se font et se construisent sur écrans interposés, derrière les portes secrètes et capitonnées des « gros ».
Les vrais arguments pour la mise en place d’une société sans cash, c’est plus prosaïquement la généralisation du pouvoir de taxation qui pourrait confiner alors à l’arbitraire. |
Enfin, la disparition des espèces cache aussi des groupes de pression car les paiements électroniques ne sont jamais gratuits. Le développement du paiement par cartes suppose une massification génératrice de commissions payées aux banques par les commerçants. Ils facilitent aussi la génération de données commercialement exploitables, ces données qui seront tout l’or du commerce du XXIe siècle, de la nouvelle économie.
La modernisation de l’univers du paiement est donc un défi pour les dissidents du système qui devrait dès maintenant généraliser la culture du don ou le bitcoin, mutualiser par des critères communautaires l’échange, stocker des valeurs refuges comme l’or, généraliser le paiement pair-à-pair. Au boulot !
Source/ https://metamag.fr/2017/07/09/vers-une-societe-sans-cash/