6057 – Charles Sannat « Les retraités dans le viseur… c’est eux qui coûtent cher et qui vont payer ! ».- 23.04.24 – Insolentiae

1°/« Les retraités dans le viseur… c’est eux qui coûtent cher et qui vont payer ! ».
2°/Le salaire décent de Michelin est en réalité une indécence sociale et économique.
3°/Déficit public – 7,4 % pour l’Italie !
4°/2.400 milliards de dollars pour les dépenses militaires en 2023 !


1°/« Les retraités dans le viseur… c’est eux qui coûtent cher et qui vont payer ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 23 Avr 2024 | A la une, Chronique de l’effondrement


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Je ne suis pas contre les « vieux », parce que je ne suis pas contre mes beaux-parents ou mes parents !
Je ne suis pas « pour » que l’on retire des sous à ceux qui ont cotisé pendant des années et « n’ont rien volé » car « j’ai travaillé toute ma vie ».
Certes.
Mais cela c’est de l’émotionnel et du personnel .
Ce n’est pas de l’économie et de l’équilibre budgétaire.
Le mensonge du salaire différé. 
J’en parlais hier dans ma vidéo hebdomadaire. A gauche il est de bon ton d’expliquer que les cotisations, impôts et taxes sont du « salaire différé ». C’est intellectuellement vrai si vous mettez cet argent de côté dans des systèmes de capitalisation qui intellectuellement aussi, peuventvêtre privés… ou publics. Rien n’interdit que la sécurité sociale fonctionne comme un organisme de capitalisation mais public par exemple. Si vous mettez les sous collectés de côté pour les redonner plus tard (à la retraite) alors, oui c’est un salaire différé.
Si vous ne mettez pas ces sous de côté, et que vous faites de la « répartition » en donnant aujourd’hui les sous alors il n’y a pas de salaire, il y a juste une promesse qu’il y aura autant de gens demain pour verser des cotisations pour les retraités de demain que pour ceux d’aujourd’hui.
Le mensonge est énorme car on fait croire que c’est un salaire différé (pour justifier le montant ahurissant des cotisations), alors que c’est une promesse de retraite future assise sur… du vent et de l’argent qui n’existe pas.

Nous payons tout avec de l’argent que nous n’avons pas !
Tout ce que nous finançons, à commencer par les retraites des… fonctionnaires qui sont financées par le budget de l’Etat, nous le payons avec de l’argent que nous n’avons pas.
Nous indexons les pensions de retraités qui ont de « grosses » pensions (ils n’ont rien volé nous sommes bien d’accord) et ils disposent de l’abattement fiscal de 10% au titre des frais… professionnels que par définition ils n’ont plus puisqu’ils ne travaillent plus. C’est un peu comme la prime de charbon (qui n’existe plus) des cheminots alors que les trains étaient électriques.
Alors que le gouvernement va chercher des sous, beaucoup de sous, et je vous le dis depuis des années, il sera inévitable qu’à un moment ou un autre les retraités soient mis à contribution.
Que cela plaise ou non, ce qui coûte cher ce n’est pas le RSA (si on regarde les grandes masses) mais les retraites !
Le budget retraite est de 340 milliards d’euros par an.
Si vous n’augmentez pas de l’inflation avec une inflation de 3% c’est 10 milliards d’économie l’année prochaine.
Si vous supprimez l’abattement de 10% sur tous les retraités qui ne travaillent plus c’est beaucoup d’impôts sur le revenus supplémentaires, plusieurs milliards aussi.
Avec ces deux mesures, vous n’allez pas envoyer les anciens vers la misère. Surtout si les désindexations concernent les plus « riches » disons au-dessus de 2.500 euros.
Vous allez me dire que c’est injuste.
Bien sûr que c’est injuste.
Que c’est méchant.
Bien sûr que c’est méchant.
Mais entre la faillite de l’État et la mise à contribution des anciens, que croyez-vous que l’État choisira ?
Et la petite musique préparatoire commence.
Vous vous souvenez de la mission d’Attal sur la taxation des rentes ?
Et bien regardez cette tribune dans le Monde (source ici).
Dette publique : « Nous proposons de mettre davantage à contribution les retraités, pour des raisons d’efficacité économique et de justice sociale »
Un collectif de cinq économistes plaide, dans une tribune au « Monde », pour la désindexation des pensions de retraite et la suppression de l’abattement de 10 % sur leur imposition.
Le 26 mars, l’Insee a dévoilé le montant du déficit public pour l’année 2023 : 154 milliards d’euros, soit 5,5% du produit intérieur brut (PIB). Chaque année, la dette croît, et chaque nouvelle crise la fait bondir. Le ratio dette-PIB est ainsi passé de 69,7% à 84% entre 2008 et 2009 suite à la crise des subprimes, puis de 97,9% à 114,9% entre 2019 et 2020 suite à la pandémie de Covid-19.
Il est temps d’adopter des mesures courageuses pour réduire cette dette. Comment y parvenir sans compromettre la croissance et sans accroître les inégalités ? Préserver la croissance implique de ne pas recourir à des hausses de taxes, car elles diminueraient l’incitation à travailler, à s’éduquer et à se former, et risqueraient d’entraîner une fuite des talents vers l’étranger.
La France est déjà l’un des pays au monde où les prélèvements sont les plus élevés et où le nombre d’heures travaillées est le plus faible. Mais du côté des dépenses publiques, le déclassement de la France en matière d’éducation et de santé ne plaide pas en faveur d’une nouvelle réduction budgétaire. Dans le contexte géopolitique actuel, il en va de même pour la défense. Qui doit alors rembourser ce qui n’a pas été payé ?
Nous proposons de mettre davantage à contribution les retraités, pour des raisons d’efficacité économique et de justice sociale. Rappelons que les retraités actuels ont été les principaux bénéficiaires de la dette publique contractée au cours des cinquante dernières années, et du récent « quoi qu’il en coûte » destiné à préserver leur santé.
Le taux de pauvreté en France diminue avec l’âge
L’État ayant vécu à crédit, ils ont davantage bénéficié des dépenses publiques sur cette période qu’ils n’ont contribué. Cela a permis à cette génération de constituer un patrimoine important, alors que le prix de l’immobilier et le taux d’intérêt réel étaient particulièrement bas. Pour l’efficacité économique, faire reposer l’effort sur les retraités plutôt que sur les actifs permettra de préserver l’incitation au travail et de soutenir la croissance.
Sur le front des inégalités, il convient d’observer que le taux de pauvreté en France diminue considérablement avec l’âge. Il s’élève à 22,7% chez les 18-24 ans, ce qui correspond à la moyenne des pays de l’Union européenne, contre 8,6% chez les 65 ans ou plus, l’un des taux les plus bas d’Europe. »
Il n’y a plus le choix. Il va falloir réduire les dépenses !
C’est cette partie de la Tribune qui est la plus importante.
« Il est temps d’adopter des mesures courageuses pour réduire cette dette. Comment y parvenir sans compromettre la croissance et sans accroître les inégalités ? Préserver la croissance implique de ne pas recourir à des hausses de taxes, car elles diminueraient l’incitation à travailler, à s’éduquer et à se former, et risqueraient d’entraîner une fuite des talents vers l’étranger. La France est déjà l’un des pays au monde où les prélèvements sont les plus élevés et où le nombre d’heures travaillées est le plus faible ».
Avec 3.100 milliards de dettes cumulées, avec un déficit à plus de 5.6% l’année dernière, le bateau budgétaire prend l’eau de toutes parts.
Il n’est plus temps de faire des réformes pour les futurs retraités !
Le problème n’est pas de travailler plus longtemps.
Personne ne comprend et au gouvernement (successifs) personne n’a voulu comprendre que reculer l’âge de la retraite ne joue que de manière très marginale sur notre niveau de dépenses !
C’est maintenant que nous avons un problème de retraites.
Pas dans 30 ans !
C’est maintenant que nous avons des dettes et des déficits. Pas dans 30 ans !
Cela veut dire que ceux qui dépendent de la dépense publique ne couperont pas à des réductions significatives de ce dont ils bénéficient. 
Ce n’est ni bien ni mal.
C’est.
C’est ainsi.
L’argent magique et gratuit n’existe pas.
L’argent donné aux uns est pris dans la poche des autres.
Il n’y a pas de salaire différé.
Il y a des salariés de plus en plus mal payés qui payent aujourd’hui les retraites des retraités d’aujourd’hui.
Quand un salarié gagne 2 500 euros nets après impôts, il a coûté en réalité 4 688 euros minimum à son employeur. (Image ci-dessous site URSSAF)


Alors, vous pouvez hurler, taper du pied, pleurer, crier à l’injustice au « j’ai cotisé toute ma vie », quand il n’y a plus d’argent, il n’y a plus d’argent, et avec des charges de « salaire différé de gauche » qui sont de 100% du salaire versé, je peux vous dire qu’il va être difficile d’alourdir le coût du travail.
Il va donc falloir baisser les dépenses et cela va être douloureux.
Le pépé disait qu’un homme averti en valait 2, mais qu’un homme préparé en valait 4. Alors, vous l’avez compris, organisez-vous.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/les-retraites-dans-le-viseur-cest-eux-qui-coutent-cher-et-qui-vont-payer-ledito-de-charles-sannat/

2°/Le salaire décent de Michelin est en réalité une indécence sociale et économique.
par Charles Sannat | 23 Avr 2024 | Entreprises,


Qu’est-ce un salaire décent présenté à grand renfort de promotion et de communication alors que sur 132.000 salariés seulement 20.000 travaillent encore en France ?
Encore, parce que de nombreux sites français sont menacés de fermeture, concurrence étrangère oblige.
La réalité, c’est que ce salaire décent ne va pas fondamentalement concerner la France et les salariés français, mais les salariés Michelin dans les pays étrangers.
C’est très bien pour eux et j’en suis très heureux, mais personne n’a demandé aux salariés français dans le cadre de la mondialisation si nous étions d’accord sur les conditions de ces transferts de richesses, de notre richesse, que l’on nous a imposé.
Les pneus chinois inondent le marché européen. Sans droit de douane, alors un salaire encore plus élevé dans un pays où l’on importe des pneus produits dans des pays à bas coûts est fort peu probable car fort peu crédible.

Charles SANNAT

https://insolentiae.com/le-salaire-decent-de-michelin-est-en-realite-une-indecence-sociale-et-economique/


3°/Déficit public – 7,4% pour l’Italie !
par Charles Sannat | 23 Avr 2024 | Affaires européennes


Haaa….
L’Europe c’est la paix en guerre en Ukraine avec des centaines de milliers de morts de chaque coté et des familles brisées. Endeuillées.
L’Europe c’est la prospérité avec des pays aux déficits abyssaux et aux dettes qui ne cessent de croître. L’Europe c’est tellement de prospérité que nous croulons sous la croissance et l’argent dont nous ne savons pas quoi faire.
C’est dans ce contexte que nos amis italiens font encore mieux que nous.
Si nous avons des Mozart de la finance à la tête de notre pays, de l’autre côté des Alpes, ils ne sont pas en reste avec une bande de Vivaldi, Verdi ou Rossini… même si tout cela va se terminer dans une salade de Panzani…
L’Italie accuse le déficit public le plus élevé de l’UE en 2023
L’Italie a enregistré l’année dernière le déficit public le plus élevé de l’Union européenne (UE), à 7,4% du produit intérieur brut (PIB) contre une estimation précédente de 7,2%, montrent les données lundi de l’agence statistique Eurostat.
Ce ratio est plus de deux fois supérieur à la moyenne des 27 pays de l’UE, qui s’élève à 3,5 %, et souligne les difficultés du Trésor italien à maîtriser les finances publiques du pays.
Au total, 11 pays ont signalé des déficits supérieurs au plafond de 3% du PIB fixé par l’UE, dont la France, à 5,5 %.
La Commission européenne devrait lancer une procédure pour déficit excessif pour tous ces États, a déclaré ce mois-ci le ministre italien de l’Économie, Giancarlo Giorgetti. »
L’Italie sous procédure pour déficit excessif, voilà qui ne va contribuer à arranger les choses, surtout que la France, l’autre mauvais élève de la zone euro devrait suivre le même chemin que l’Italie.
A noter que les autres pays qui affichent des déficits publics supérieurs à 5% en 2023 sont
  • la Hongrie (6,7%),
  • la Roumanie (6,6%) et la Pologne (5,1%), tous situés en dehors de la zone euro…
France et Italie, les deux cancres de la zone euro.
Il n’y a rien d’étonnant à cela. Nous avons toujours été deux pays laissant filer leurs déficits et donc leur monnaie (avec des dévaluation).
Cette révision à la hausse du déficit italien met en évidence les erreurs de calcul du gouvernement concernant l’impact des bonus rénovation, des incitations fiscales coûteuses visant à encourager la rénovation et la modernisation des biens immobiliers.
La dette publique italienne, la deuxième plus importante de la zone euro en proportion du PIB est étroitement surveillée par les agences de notation et les marchés, et devrait encore s’alourdir pour atteindre 140% du PIB en 2026, selon les dernières prévisions du Trésor.
Oui, la première dette de la zone euro, reste la Grèce avec ses 160% de dette sur PIB, malgré tous les plans d’aides qui se sont succédés pour sauver la Grèce.
Bon cela dit le ratio dette/PIB de la Grèce s’améliore grandement puisqu’il est passé de 207% en 2020 à « seulement » 160% en 2023 avec un budget en excédent de plus de 2% du PIB !
Je vous laisse imaginer les efforts que la France devrait réaliser pour obtenir la même amélioration des finances publiques.
Charles SANNAT
Source Agence de presse Reuters via Boursorama.com ici

https://insolentiae.com/deficit-public-74-pour-litalie/


4°/2.400 milliards de dollars pour les dépenses militaires en 2023 !
par Charles Sannat | 23 Avr 2024 | Grille article, Guerre


Voilà une somme considérable.
Imaginez un seul instant que nous soyons dans un pays ou l’on nous dirait la vérité.
Quelle serait cette vérité ?
Que vous pouvez toujours faire pipi sous la douche, bien faire votre petit compost d’après les oukases de quelques khmers verts locaux, et que cela ne changera strictement rien à l’avenir funeste de la planète tant que les mêmes fumiers… et je ne parle pas du compost continueront la même politique prédatrice et destructrice.
Que tant que nous dépenserons 2.400 milliards d’euros en une année pour des armes ultra polluantes au bilan carbone évidemment désastreux au lieu de dépenser 2.400 milliards d’euros dans nos énergies et notre environnement, dans nos adaptations et préparation, rien ne changera en mieux.
Tant que l’on vous demande des efforts pour faire des guerres pour 2.400 milliards de dollars pour 2023 et ce sera sans doute encore plus en 2024, alors vous savez, que même si nous sommes forcément les gentils et le camp du bien, on vous ment quand même et on vous carabistouille dans les grandes largeurs.
C’était tout le sujet de la dernière vidéo du JT du grenier consacrée aux mensonges d’Etat qui nous font prendre de mauvaise décisions.



Charles SANNAT
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https://insolentiae.com/2-400-milliards-de-dollars-pour-les-depenses-militaires-en-2023/


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