5458 – Ch.Sannat « Le protectionnisme environnemental, on y arrive enfin… » 17 Mai 23 – Insolentiae

  • 1°/« Le protectionnisme environnemental, on y arrive enfin… ».
  • 2°/Pour Henri Guaino … il faudrait revenir à l’indexation des salaires
  • 3°/Crédit immobilier, vers un assouplissement des règles pour relancer le marché !
  • 4°/Baisses d’impôts, on ne sait pas quand, on ne sait pas pour qui, et on ne sait pas comment !
  • 5°/SNCF FRET vers une catastrophe annoncée et une dissolution imposée par l’Europe.

1°/« Le protectionnisme environnemental, on y arrive enfin… ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | A la une, Chronique de l’effondrement


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Cela fait des années que je dis et que j’écris qu’il est d’un point de vue économique, stupide dans un monde où l’on importe tout et où on délocalise massivement de faire peser la fiscalité sur le travail.
Faire peser la fiscalité sur le travail est possible dans un monde fermé où les productions nationales et donc les emplois nationaux sont protégés par des frontières et des droits de douane.
Il est donc logique de dire que la fiscalité doit peser sur les produits venant de l’étranger, et que l’on peut rétablir les distorsions notamment, en prenant en compte l’impact environnemental. Il est normal de taxer un avocat du Pérou pour protéger l’endive française, logique de taxer la voiture qui vient de Chine par rapport à celle produite en France.
Le libre-échange, la mondialisation ont mis fin à ce monde ancien que les gens de mon âge et les plus âgés ont vu finir.
Le monde des frontières, des douaniers, des passeports et des contrôles sans oublier les droits de douane censés venir rétablir les distorsions de concurrence et protéger entreprises et emplois.
Finalement, notre Mozart du Palais et de la finance, commence à trouver des vertus au protectionnisme, quand ça l’arrange diraient quelques mauvaises langues, mais ne boudons pas notre plaisir de voir les choses évoluer.
Voici le titre de cet article de l’agence Reuters !
« France : la refonte du bonus électrique est compatible avec l’OMC, selon une source »
« La refonte du bonus écologique annoncée par le gouvernement français pour renforcer les critères d’émission carbone lors de la production des véhicules électrique, pénalisant de fait les constructeurs asiatiques, ne contreviendra pas aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré mardi une source du ministère de l’Économie et des Finances.
Le président Emmanuel Macron a estimé la semaine dernière que le bonus écologique de 5.000 euros en vigueur pour une grande partie des acheteurs de véhicules électriques, financé par les contribuables français, ne devrait pas bénéficier aux véhicules fabriqués en dehors de l’Europe.
Selon le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, qui présentait mardi son projet de loi sur l’industrie verte, le coût annuel de ce bonus représente un budget de 1,2 milliard d’euros, dont 40 % bénéficient à des activités d’assemblage automobile basées en Asie.
Le bonus nouvelle formule exclura dorénavant les véhicules dont la production présente une faible performance environnementale, ce qui, selon Bruno Le Maire, écarte de fait les voitures électriques fabriquées hors du continent européen.
« Ce dispositif est compatible avec le droit de l’OMC, parce que ce n’est pas un dispositif qui va créer une barrière à l’entrée pour des produits importés. Il utilise un critère environnemental pour conditionner une aide publique », a déclaré la source du ministère de l’Economie et des Finances après les propos de Bruno Le Maire. »
Allez vous y êtes presque les mamamouchis !
Dans un monde où nous serions guidés par les faits et non par l’idéologie, ici mondialiste, nous taxerions tout ce qui a un bilan carbone mauvais, et nous ferions tout pour privilégier les circuits courts.
Ce n’est pas de ma faute si la Bretagne est plus proche de Paris que Shanghai !
Pour faire simple, il faut taxer tous les produits au kilomètre parcouru puisque l’on a le droit selon l’OMC de donner des bonus (donc des malus) en fonction de critères écologiques !
Si nous poussions le raisonnement, tout ce qui viendrait de loin serait lourdement taxé, et tout ce qui est local détaxé.
Il n’y aurait plus de charges sociales sur les salaires, mais sur les produits. Les prix de beaucoup de produits seraient plus élevés, mais les salaires monteraient considérablement et surtout, nous retrouverions de l’emploi par de la production et des eco-systèmes productifs et écologiquement beaucoup plus vertueux.
On ne peut pas parler de protection environnementale et tout importer. Tout ceci est un non-sens.
Toute ambition écologique ne peut que s’accompagner d’une profonde remise en cause du modèle de la globalisation et tant que ce n’est pas le cas, alors toutes les normes « climatiques » ne sont que de l’enfumage.
En clair, nous connaissons la solution.
Un immense big-bang fiscal, où l’on fait passer la fiscalité des charges sociales pesant sur le travail et les salaires, à une fiscalité sur les produits avec une méga-TVA environnementale.
Autant dire que nous n’y sommes pas encore !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/le-protectionnisme-environnemental-on-y-arrive-enfin-ledito-de-charles-sannat/

2°/Pour Henri Guaino … il faudrait revenir à l’indexation des salaires
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | Grille article, Pouvoir d’achat


Pour Henri Guaino l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy l’augmentation automatique des salaires en proportion de la hausse des prix est nécessaire pour répondre à la hantise du déclassement de la classe moyenne.
« En période d’inflation, les salaires doivent suivre la hausse des prix. A fortiori quand les minima sociaux sont indexés. Cette évidence s’impose même au président de la République. Mais pourquoi alors ajouter que «la clé est du côté des employeurs et du dialogue social».
La loi indexe le smic, les loyers, les retraites, elle peut indexer tous les salaires selon des modalités à discuter avec les partenaires sociaux.
L’indexation des salaires, c’est une opération de vérité. Présenter comme un cadeau une augmentation du salaire inférieure à la hausse des prix est au minimum un abus de langage.
Quand la hausse moyenne de l’indice du salaire mensuel de base dans le secteur privé est de seulement 3,9% en 2022 alors que l’indice des prix a augmenté de 6%, il n’y a pas de cadeau aux salariés.
Quand le point d’indice de la fonction publique, gelé depuis onze ans, n’est revalorisé que de 3,5% en juillet 2022, il n’y a pas de cadeau aux fonctionnaires.
Quand les enseignants reçoivent entre 100 et 230 euros de plus par mois et que 70% d’entre eux subiront quand même une perte de pouvoir d’achat, il n’y a pas de cadeau aux enseignants.
On peut duper un peu les salariés quand l’inflation est très faible. Les économistes appellent ça « l’illusion monétaire ». Mais quand l’inflation est forte, l’illusion monétaire s’estompe rapidement. Et la frustration grandit dangereusement. Il devient alors urgent d’y répondre. »
Henri Guaino a raison, mais vous comprenez également que ceux qui dénoncent la dangerosité économique d’une telle décision n’ont pas forcément tort non plus.
Nous sommes dans un débat impossible à résoudre ou à trancher tant que nous ne changeons pas le cadre et je vous renvoie à l’édito du jour.
Pour indexer les salaires ce qui serait une bonne mesure (qui entretiendrait l’inflation d’ailleurs par la suite), il nous faudrait des frontières, du protectionnisme massif et évidemment notre propre banque centrale et notre souveraineté monétaire et aussi budgétaire. Si nous voulons le faire au niveau français, alors cela impliquerait quasiment de sortir de l’Union Européenne.
Nous pouvons toujours rêver et imaginer le faire au niveau de l’Europe, mais il y a peu de chance pour ne pas dire pas du tout.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici

https://insolentiae.com/pour-henri-guaino-il-faudrait-revenir-a-lindexation-des-salaires/

3°/Crédit immobilier, vers un assouplissement des règles pour relancer le marché !
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | Grille article, Immobilier


La Banque de France et le HCSF se voulaient intraitables sur les critères d’octroi de crédits immobiliers, mais voilà, alors que le marché piétine violemment, la Banque de France ouvre la voie à un compromis, car c’est un moyen rapide et peu coûteux pour ne pas dire gratuit pour les finances publiques de soutenir le marché immobilier mal en point.
«La Banque de France n’exclut pas des ajustements techniques aux règles d’octroi du crédit à l’habitat, édictées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF). L’entité, présidée par le ministre de l’Economie, pourra trancher ce débat en juin, lors de sa prochaine réunion».
On peut imaginer que si la Banque de France ne déroge pas à la règle des 33% de taux d’endettement pour la majorité des ménages, elle puisse introduire des exemptions pour les « hauts revenus », le reste à vivre n’étant évidemment pas le même lorsque l’on gagne 1.500 euros ou 15.000 euros par mois, de même que les risques de surendettement.
L’idée, serait de permettre le retour de certains investisseurs, mais avec le niveau atteint par les taux et le manque de rentabilité, il est peu probable que cela soit efficace.
Charles SANNAT
Source Les Echos.fr ici

https://insolentiae.com/credit-immobilier-vers-un-assouplissement-des-regles-pour-relancer-le-marche/

4°/Baisses d’impôts, on ne sait pas quand, on ne sait pas pour qui, et on ne sait pas comment !
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | Grille article, Impôts & Fiscalité


Voici ce que dit pudiquement le journal Ouest-France au sujet des baisses d’imppots pour les classes moyennes annoncées sur « TF1 » lundi soir par Emmanuel Macron qui a évoqué des baisses d’impôts à hauteur de 2 milliards.
Et les « contours restent flous » !
Cela devraient concerner « les classes moyennes » ce qui est vaste…
Qu’est-ce qui devrait baisser me direz-vous ? « Le président nous a demandé à Bruno Le Maire et moi de lui faire des propositions », a affirmé Gabriel Attal ce mardi matin sur CNews . Selon le ministre des Comptes publics, « plusieurs leviers sont possibles ». Il a notamment cité une baisse de l’impôt sur le revenu ou des cotisations salariales.
Donc on ne sait pas… encore.
Mais alors quand cela pourrait baisser même si on sait pas de quoi il s’agit ?
« Quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat, dans cette mandature », a répondu Emmanuel Macron sans plus de détails.
Pour résumer cette annonce « fracassante » de notre Mozart de Palais, et de notre saint mamamouchi, notre phare à tous nous éclairant dans la nuit noire, disons, que nous ne savons pas qui bénéficiera de baisses dont on ne connait pas l’ampleur, ni le montant, ni l’assiette… ni le moment !
Quand on dit que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, nous sommes en plein dedans !
Charles SANNAT
Source Ouest-France ici

https://insolentiae.com/baisses-dimpots-on-ne-sait-pas-quand-on-ne-sait-pas-pour-qui-et-on-ne-sait-pas-comment/

5°/SNCF FRET vers une catastrophe annoncée et une dissolution imposée par l’Europe.
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | Entreprises,


Notre système se mort la queue et enchaîne les injonctions contradictoires.
D’un côté les gouvernements et l’Europe augmentent le degré d’exigence dans les normes environnementales et de l’autre il faut organiser la « concurrence », même dans des secteurs où cela n’a aucun sens.
C’est le cas du rail et du fret ferroviaire.
D’un côté il faut réduire la pollution et le bilan carbone des transports. Il faut donc faire plus de rail et de transports par trains (électriques).
Et c’est ce moment-là que la Commission Européenne choisit pour se lancer vers le démantèlement du Fret SNCF.
Voilà ce qu’en dit la Tribune.
« Combien de temps reste-t-il à Fret SNCF ?
Déficitaire pendant de longues années, ne devant sa survie qu’au soutien du groupe public SNCF, la principale société de fret ferroviaire est dans le viseur de Bruxelles. Pour éviter de s’acquitter d’une somme à neuf chiffres, elle risque bien de devoir disparaître pour laisser la place à une nouvelle structure de taille beaucoup plus petite. Un scénario connu en 2021 par la compagnie d’Etat italienne Alitalia, sacrifiée pour donner naissance à ITA Airways.
En effet, Fret SNCF n’a pas les moyens de rembourser ses 5 milliards d’euros de dette, absorbés par le groupe SNCF avec l’aval de l’État.
Fret SNCF va-t-elle devoir être démantelée pour éviter le courroux de Bruxelles ?
Depuis janvier dernier, la Commission européenne a ouvert une enquête pour des aides présumées illégales de l’Etat français à destination de la filiale fret du groupe SNCF, principale entité de son pôle Rail Logistics Europe. Les possibilités d’échapper à une sanction lourde apparaissent aujourd’hui comme très limitées, à moins d’accepter une solution de discontinuité lourde de conséquences.
L’enquête est toujours en cours, mais les craintes sont déjà vives que ce soit du côté de la SNCF ou des syndicats représentatifs. CGT Cheminots, UNSA Ferroviaire, SUD-Rail et CFDT Cheminots ont ainsi appelé à un rassemblement unitaire devant le ministère des Transports ce mardi, qui a réuni environ un millier de cheminots selon eux.
Faute d’avoir pu tenir une réunion tripartite le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, et la direction de la SNCF, comme initialement prévu, une délégation a dû se contenter d’un échange avec des représentants du ministre. Une nouvelle réunion est néanmoins prévue, a priori le 23 mai. »
Le Fret de la SNCF a toujours été déficitaire, pour de multiples raisons allant de la gestion calamiteuse, à la priorité donnée sur les voies au trafic de passagers.
Pourtant, c’est bien le fret par rail qui a une pertinence pour décarboner notre transport de marchandises de masse.
Un vrai problème va donc se poser et nous risquons de démanteler une société au moment même où son utilité sera visible par tous et deviendra même stratégique.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source La Tribune.fr ici

https://insolentiae.com/sncf-fret-vers-une-catastrophe-annoncee-et-une-dissolution-imposee-par-leurope/

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