- 1°/« Le protectionnisme environnemental, on y arrive enfin… ».
- 2°/Pour Henri Guaino … il faudrait revenir à l’indexation des salaires
- 3°/Crédit immobilier, vers un assouplissement des règles pour relancer le marché !
- 4°/Baisses d’impôts, on ne sait pas quand, on ne sait pas pour qui, et on ne sait pas comment !
- 5°/SNCF FRET vers une catastrophe annoncée et une dissolution imposée par l’Europe.
1°/« Le protectionnisme environnemental, on y arrive enfin… ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | A la une, Chronique de l’effondrement
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Cela fait des années que je dis et que j’écris qu’il est d’un point de vue économique, stupide dans un monde où l’on importe tout et où on délocalise massivement de faire peser la fiscalité sur le travail.
Faire peser la fiscalité sur le travail est possible dans un monde fermé où les productions nationales et donc les emplois nationaux sont protégés par des frontières et des droits de douane.
Il est donc logique de dire que la fiscalité doit peser sur les produits venant de l’étranger, et que l’on peut rétablir les distorsions notamment, en prenant en compte l’impact environnemental. Il est normal de taxer un avocat du Pérou pour protéger l’endive française, logique de taxer la voiture qui vient de Chine par rapport à celle produite en France.
Le libre-échange, la mondialisation ont mis fin à ce monde ancien que les gens de mon âge et les plus âgés ont vu finir.
Le monde des frontières, des douaniers, des passeports et des contrôles sans oublier les droits de douane censés venir rétablir les distorsions de concurrence et protéger entreprises et emplois.
Finalement, notre Mozart du Palais et de la finance, commence à trouver des vertus au protectionnisme, quand ça l’arrange diraient quelques mauvaises langues, mais ne boudons pas notre plaisir de voir les choses évoluer.
Voici le titre de cet article de l’agence Reuters !
« France : la refonte du bonus électrique est compatible avec l’OMC, selon une source »
« La refonte du bonus écologique annoncée par le gouvernement français pour renforcer les critères d’émission carbone lors de la production des véhicules électrique, pénalisant de fait les constructeurs asiatiques, ne contreviendra pas aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré mardi une source du ministère de l’Économie et des Finances.
Le président Emmanuel Macron a estimé la semaine dernière que le bonus écologique de 5.000 euros en vigueur pour une grande partie des acheteurs de véhicules électriques, financé par les contribuables français, ne devrait pas bénéficier aux véhicules fabriqués en dehors de l’Europe.
Selon le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, qui présentait mardi son projet de loi sur l’industrie verte, le coût annuel de ce bonus représente un budget de 1,2 milliard d’euros, dont 40 % bénéficient à des activités d’assemblage automobile basées en Asie.
Le bonus nouvelle formule exclura dorénavant les véhicules dont la production présente une faible performance environnementale, ce qui, selon Bruno Le Maire, écarte de fait les voitures électriques fabriquées hors du continent européen.
« Ce dispositif est compatible avec le droit de l’OMC, parce que ce n’est pas un dispositif qui va créer une barrière à l’entrée pour des produits importés. Il utilise un critère environnemental pour conditionner une aide publique », a déclaré la source du ministère de l’Economie et des Finances après les propos de Bruno Le Maire. »
Allez vous y êtes presque les mamamouchis !
Dans un monde où nous serions guidés par les faits et non par l’idéologie, ici mondialiste, nous taxerions tout ce qui a un bilan carbone mauvais, et nous ferions tout pour privilégier les circuits courts.
Ce n’est pas de ma faute si la Bretagne est plus proche de Paris que Shanghai !
Pour faire simple, il faut taxer tous les produits au kilomètre parcouru puisque l’on a le droit selon l’OMC de donner des bonus (donc des malus) en fonction de critères écologiques !
Si nous poussions le raisonnement, tout ce qui viendrait de loin serait lourdement taxé, et tout ce qui est local détaxé.
Il n’y aurait plus de charges sociales sur les salaires, mais sur les produits. Les prix de beaucoup de produits seraient plus élevés, mais les salaires monteraient considérablement et surtout, nous retrouverions de l’emploi par de la production et des eco-systèmes productifs et écologiquement beaucoup plus vertueux.
On ne peut pas parler de protection environnementale et tout importer. Tout ceci est un non-sens.
Toute ambition écologique ne peut que s’accompagner d’une profonde remise en cause du modèle de la globalisation et tant que ce n’est pas le cas, alors toutes les normes « climatiques » ne sont que de l’enfumage.
En clair, nous connaissons la solution.
Un immense big-bang fiscal, où l’on fait passer la fiscalité des charges sociales pesant sur le travail et les salaires, à une fiscalité sur les produits avec une méga-TVA environnementale.
Autant dire que nous n’y sommes pas encore !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
2°/Pour Henri Guaino … il faudrait revenir à l’indexation des salaires
par Charles Sannat | 17 Mai 2023 | Grille article, Pouvoir d’achat
Pour Henri Guaino l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy l’augmentation automatique des salaires en proportion de la hausse des prix est nécessaire pour répondre à la hantise du déclassement de la classe moyenne.
« En période d’inflation, les salaires doivent suivre la hausse des prix. A fortiori quand les minima sociaux sont indexés. Cette évidence s’impose même au président de la République. Mais pourquoi alors ajouter que «la clé est du côté des employeurs et du dialogue social».
La loi indexe le smic, les loyers, les retraites, elle peut indexer tous les salaires selon des modalités à discuter avec les partenaires sociaux.
L’indexation des salaires, c’est une opération de vérité. Présenter comme un cadeau une augmentation du salaire inférieure à la hausse des prix est au minimum un abus de langage.
Quand la hausse moyenne de l’indice du salaire mensuel de base dans le secteur privé est de seulement 3,9% en 2022 alors que l’indice des prix a augmenté de 6%, il n’y a pas de cadeau aux salariés.
Quand le point d’indice de la fonction publique, gelé depuis onze ans, n’est revalorisé que de 3,5% en juillet 2022, il n’y a pas de cadeau aux fonctionnaires.
Quand les enseignants reçoivent entre 100 et 230 euros de plus par mois et que 70% d’entre eux subiront quand même une perte de pouvoir d’achat, il n’y a pas de cadeau aux enseignants.
On peut duper un peu les salariés quand l’inflation est très faible. Les économistes appellent ça « l’illusion monétaire ». Mais quand l’inflation est forte, l’illusion monétaire s’estompe rapidement. Et la frustration grandit dangereusement. Il devient alors urgent d’y répondre. »
Henri Guaino a raison, mais vous comprenez également que ceux qui dénoncent la dangerosité économique d’une telle décision n’ont pas forcément tort non plus.
Nous sommes dans un débat impossible à résoudre ou à trancher tant que nous ne changeons pas le cadre et je vous renvoie à l’édito du jour.
Pour indexer les salaires ce qui serait une bonne mesure (qui entretiendrait l’inflation d’ailleurs par la suite), il nous faudrait des frontières, du protectionnisme massif et évidemment notre propre banque centrale et notre souveraineté monétaire et aussi budgétaire. Si nous voulons le faire au niveau français, alors cela impliquerait quasiment de sortir de l’Union Européenne.
Nous pouvons toujours rêver et imaginer le faire au niveau de l’Europe, mais il y a peu de chance pour ne pas dire pas du tout.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici
https://insolentiae.com/pour-henri-guaino-il-faudrait-revenir-a-lindexation-des-salaires/