5421 – Scandale chez Amnesty International en Hongrie – 3 Articles sur 4 – Visegrad Post – 2023

1°/Scandale chez Amnesty International en Hongrie – 1/4 -26 Février 23

Article paru sur le site de l’OJIM le 17 janvier 2023.

Quand Hypocrisy International se prend les pieds dans le tapis

Amnesty International (AI), c’est ce mastodonte au budget annuel de plus 300 millions d’euros distribuant les bons et les mauvais points sur la scène internationale en matière de droits de l’homme et gardant les totems de la bien-pensance.
En Hongrie, cette ONG est très active aux cotés de l’ambassade des États-Unis à Budapest contre le gouvernement de Viktor Orbán. En toute indépendance et au nom de la Démocratie, bien sûr ! Aujourd’hui, la branche hongroise de cette organisation est accusée par d’anciennes employées de discrimination et de harcèlement.

Une ONG parfaite

AI se veut évidemment un parangon de vertu sur le terrain du respect et de l’émancipation des femmes. L’ONG d’obédience anglo-américaine est de tous les combats féministes, toujours aux avant-postes pour prendre la défense des opprimées aux quatre coins de la terre.

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la Française Agnès Callamard

L’actuelle secrétaire générale d’AI, la Française Agnès Callamard, a d’ailleurs eu en charge le travail de l’ONG sur les droits humains des femmes par le passé. Madame Callamard dirige aussi le projet Global Freedom of Expression à l’université Columbia depuis 2013. Voilà qui plante bien le décor permettant de se faire une idée de quel bois se chauffe une des ONG les plus réputées au monde. En tout cas si l’on en juge le nombre de récompenses qu’elle a reçues : prix Nobel de la paix, prix Érasme, prix des droits de l’homme de l’ONU, prix Olof-Palme (en 1991, un an après Harlem Désir et SOS Racisme, deux décennies avant Black Lives Matter), prix des quatre libertés de Roosevelt (liberté d’expression), etc.

Des Hongroises se rebiffent

Elles ont cinq à avoir raconté leurs déboires à l’organisation OpenDemocracy, qui est, ironie du sort, elle aussi un pseudopode des réseaux Soros. Peut-être s’agit-il d’ailleurs d’un règlement de compte entre chapelles sorosiennes, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant. En pleine rédaction d’un rapport sur les discriminations contre les femmes au travail en Hongrie (publié le 3 juin 2020), les bureaux d’AI Budapest auraient été le théâtre de scènes peu reluisantes.
Ces Hongroises se plaignent en effet d’avoir subi toute une série de brimades en raison de leur condition de jeunes femmes. La direction d’AI Budapest aurait discriminé et harcelé ces femmes parce qu’elles se seraient permis de fomenter l’horrible crime consistant à vouloir accoucher d’un enfant, ou pire encore, une fois ce dernier né, de vouloir allaiter ! C’est ce qu’une de ces femmes racontent : un des dirigeants d’AI lui aurait demandé d’arrêter l’allaitement pour être en mesure de se remettre convenablement au travail.
Et ce n’est pas tout : alors que l’organisation plaide pour la fin des discriminations au travail sur des critères liés à la maternité, AI aurait tout fait pour forcer ces femmes à signer des contrats de courte durée (une pratique contre laquelle la gauche hongroise et AI sont vent debout depuis des années). Cerise sur le gâteau : la direction d’AI aurait aussi demandé de manière très insistante à une des employées licenciées de signer une déclaration de confidentialité indiquant que son départ n’avait rien à voir avec une quelconque discrimination. En cas de rupture de cette confidentialité, cette déclaration aurait aussi prévu une indemnité de 2500 euros à verser par l’ex-employée et à son ex-employeur. Elle est belle, la morale gauchiste !

Wokisme et maternité : termes incompatibles ?

L’une des ex-employées s’estimant harcelées et discriminées avait en charge le programme et la coordination des questions liées au genre au sein d’AI Budapest, autant dire un rôle de premier dans le travail de sape contre le gouvernement Orbán. Aujourd’hui, elle s’insurge et laisse entendre que finalement AI ne se distingue pas des autres entreprises dans leur gestion du personnel féminin en âge de procréer.
Cette affaire a le mérite de mettre en lumière une contradiction interne à la marche du féminisme moralisateur : avoir la défense des femmes sans arrêt à la bouche, sauf quand il s’agit de maternité. Quand la nature reprend ses droits, les dirigeants du wokisme perdent le nord et deviennent agressifs.
Malgré la progression de lames de fonds wokistes, la société hongroise — manifestement même au sein d’AI Budapest — n’en est pas encore arrivée au point où la maternité est dénigrée par les femmes à grande échelle. Il faut donc saluer ces mini-amazones hongroises au passé lourdement wokiste. D’ailleurs, l’affaire a pris de telles proportions que les médias hongrois orbano-critiques n’ont eu d’autres choix que de la relayer (y compris le média 444, qui a pourtant un blog en partenariat avec AI), alors que les médias pro-Orbán la présentent évidemment comme un bel exemple de l’hypocrisie de la gauche bien-pensante.

D’autres affaires bien plus sordides

https://www.amnesty.org/fr/wp-content/uploads/sites/8/2022/03/A-la-douce-memoire-de.jpg


Cette affaire hongroise n’est presque rien en comparaison d’autres plus anciennes ayant plongé AI dans des scandales à l’écho international. En 2018, un chercheur d’AI chargé de l’Afrique de l’Ouest – Gaëtan Mootoo, se donne la mort, et l’enquête interne révèle des histoires de harcèlement, de sexisme, d’intimidation et de racisme au sein de l’organisation. Deux mois après le suicide de Gaëtan Mootoo, c’est la stagiaire Rosalind McGregor qui se suicide à son tour. Bien décidé à sauver son honneur, AI fait démissionner cinq membres de la direction en février 2019, mais n’oublie pas au passage de leur accorder une indemnité conséquente, un geste vu comme de l’huile jetée sur le feu. En matière d’indemnités, AI s’y connaît : en 2011, la secrétaire générale Irene Zubaida Khan avait reçu pour prime de départ la modique somme de 533 000 livres sterling, 630 000 euros de l’époque.
Et pour finir : en avril 2021, le Guardian rapporte qu’AI a une culture du privilège blanc comprenant dans ses rangs des cadres s’adonnant copieusement à des propos racistes et discriminatoires envers des employés de l’ONG appartenant à des minorités ethniques. Décidément, ces donneurs de leçon ne sont pas tout propre ont manifestement des soucis avec les principes dont ils nous rebattent inlassablement les oreilles.


https://visegradpost.com/fr/2023/02/26/scandale-chez-amnesty-international-en-hongrie-1-4/



2°/Les ingérences d’Amnesty International en Hongrie – 2/4 – 5 avril 2023

Ce que les médias de grand chemin français ne vous diront jamais

Amnesty International (AI), c’est ce mastodonte au budget annuel de plus 300 millions d’euros distribuant les bons et les mauvais points sur la scène internationale en matière de droits de l’homme et gardant les totems de la bien-pensance.
En Hongrie, cette ONG est très active aux cotés de l’ambassade des États-Unis à Budapest contre le gouvernement de Viktor Orbán. En toute indépendance et au nom de la Démocratie, bien sûr !
Aujourd’hui, la branche hongroise de cette organisation est accusée par d’anciennes employées de discrimination et de harcèlement. En Hongrie, cette ONG est tout sauf dormante, à tel point qu’il n’est pas exagéré de se demander si ses activités ne peuvent pas être qualifiées d’ingérence. La deuxième partie de notre enquête.

Au pays de Viktor Orbán tous les coups sont permis

Depuis le Paris bobo sous perfusion Médiapart-Libération-StreetPress, on imagine la Hongrie comme étant un pays fermé sous la coupe d’un homme aux ordres de son commanditaire Poutine. Il n’en est évidemment rien : les nouvelles générations urbaines sont biberonnées par des médias hongrois wokistes et orbanophobes, la capitale est dirigée depuis 2019 par une sorte de Hidalgo hongrois masculin qui, pour à peine caricaturer, voudrait faire de Budapest un safe-space LBGT interdit aux voitures, alors que les ONG d’obédiences bruxelloise et anglo-américaine disposent de la même liberté dans leurs activités qu’en Europe de l’Ouest.
Cette liberté d’activité des ONG en Hongrie concerne aussi une des plus influentes d’entre elles au niveau mondial, Amnesty International. Dans un quartier cossu de Budapest, à deux pas du Parlement, cette ONG dispose d’une section hongroise de plus de trente collaborateurs.

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Cette équipe a officiellement une casquette de défenseur des droits, mais la satisfaction que lui procure son glorieux combat en faveur des personnes lésées a tendance à lui monter à la tête et à lui donner d’autres idées. En Hongrie, AI se sent pousser des ailes et met le pieds dans le plat politique sans sourciller. Cette organisation est en première ligne de l’agit-prop anti-Orbán et son affiliation politique ne fait pas l’ombre d’un doute. La directrice adjointe d’AI Budapest, Edit Zgut-Przybylska, ne fait pas grand mystère de ses opinions politiques et s’en ouvre d’ailleurs sur le site de la fondation Heinrich Böll, affiliée aux Verts allemands, qui collabore par ailleurs avec le Courrier d’Europe centrale.

Amnesty en tête de cortège des manifestations

En octobre 2022, des manifestations d’enseignants et d’étudiants se sont tenues à Budapest et dans plusieurs villes de province pour demander une meilleure rémunération des professeurs et de meilleures conditions de travail. Ce mouvement s’est bien installé et il est vrai que certaines demandes des manifestants étaient incontestablement légitimes, les enseignants n’ayant pas bénéficié d’augmentation de leur traitement depuis belle lurette, alors que linflation en Hongrie caresse les 40% sur les produits alimentaires. D’ailleurs certains membres de la majorité gouvernementale avaient alors pris position pour des augmentations, qui devraient finalement intervenir sur les années 2023 et 2024.
Une fois la légitimité de ces manifestations actée, la forme sous laquelle elles ont lieu peut néanmoins interroger. En réalité, elles étaient bien plus que de simples revendications du corps enseignant et avaient tout l’air d’un mouvement destiné à déstabiliser le gouvernement Orbán. Ces manifestations ont bien sûr fait l’objet d’une récupération de la part des adversaires politiques du Premier ministre hongrois, qui savent pertinemment que leur chance d’accéder au pouvoir par les urnes sont réduites du fait de leur division, et de leur incapacité à porter un projet alternatif autre que celui consistant à vociférer contre Orbán. Mais cette récupération ne saurait être suffisante, tant l’opposition hongroise suinte l’amateurisme.
Place donc aux professionnels : Amnesty International était à la manœuvre dans les rangs des manifestants. Son personnel est formé, il sait comment sonder un mouvement, le manipuler, le canaliser pour le faire prendre, décupler de sa forcer, et pourquoi pas, entraîner des remous politiques irréversibles. Une autre ONG, Action for Democracy, a quant à elle, selon l’aveu de l’ancien candidat de l’opposition unie, permis de proposer une aide financière, dès septembre, aux enseignants qui se verraient licencier pour désobéissance civile. Notons que c’est cette même ONG américaine qui a mis la main à la poche pour financer la campagne de l’opposition aux législatives d’avril 2022 à hauteur de plus de 7 millions.

La méthode « non-gouvernementale » de déstabilisation

Encadrer des manifestants, les couvrir financièrement, financer la campagne électorale d’opposants à un gouvernement, etc. En bon français, il faudrait appeler cela une ingérence. Oui, sauf qu’aux manettes on ne trouve pas directement un ou des États étrangers, mais des organisations juridiquement non-gouvernementales. Certes, les sources de financement de campagne électorale sont en Hongrie aussi encadrées, et l’affaire Action for Democracy fait l’objet d’une enquête. Mais pour ce qui est du reste, les activités des ces ONG en Hongrie sont légales et ne peut être directement qualifiées d’ingérence sur le plan juridique.
https://alainrefalo.files.wordpress.com/2018/02/gene-sharp.jpg?w=640  Gene Sharp est décédé le 28 janvier 2018. On le surnommait parfois le « machiavel de la non-violence » …

On touche là au cœur d’une méthode bien répandue dans les pays post-socialistes : la méthode de la révolution orange, la méthode du Maïdan. N’en déplaise aux adeptes de discrédit jeté par le qualificatif « complotiste », ces procédés sont employés depuis deux décennies et ont été théorisées en 2015 par l’activiste serbe Srdja Popovic dans un ouvrage intitulé Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes (« Blueprint for Revolution » dans son original anglais). Il s’agit des principes tactiques des réseaux Otpor, qui ont joué un grand rôle dans la chute de Slobodan Milošević. Ces méthodes sont en bonne partie dues au politologue américain Gene Sharp – surnommé le « Machiavel de la lutte non-violente » ou le « Clausewitz de la guerre nonviolente ».
Ces procédés sont ouvertement assumés par l’ONG fondée par Popovic, le CANVAS (Centre pour les actions et stratégies non violentes appliquées). Or, qui tient les finances de cette brave entreprise de salut public ? L’Open Society de George Soros, bien sûr, mais aussi l’International Republican Institute et la Freedom House. Popovic est d’ailleurs, selon WikiLeaks, un ancien employé de la firme de renseignement américaine Stratfor, un bras de la CIA, alors que le travail d’Otpor était financé par la National Endowment for Democracy, une émanation des services américains, qui met aussi la main à la poche pour financer AI. La boucle est bouclée !
AI se place clairement dans cet héritage d’agitation orchestrée par les services américains sous couvert d’action non-gouvernementale. Mais attention, il ne faudrait pas penser que ce genre de mouvement est susceptible de naître du néant. Popovic insiste d’ailleurs sur ce point dans son ouvrage : l’organisation d’un mouvement — comprendre sa manipulation au service d’intérêts américains et/ou mondialistes — doit s’appuyer sur des revendications bien réelles dans la société du pays concerné. Force est de constater qu’au vu de la situation économique et internationale, ces revendications réelles ne risquent que d’augmenter dans les mois à venir en Hongrie. Il y aura ainsi plus de points d’entrée pour ces actions proxy destinées à faire chavirer le gouvernement Orbán, qui a bien une peur bleue qu’un « Maïdan hongrois » ne se produise. Une ambiance que reflète bien un article, paru en octobre en pleine période de gronde des enseignants, de Márton Békés, un historien proche du gouvernement hongrois, au titre sans détour : Államcsínytevők, à traduire par « Les putschistes » ou « Les faiseurs de coups d’État ».

Quand Amnesty pose avec l’ambassadeur US à Budapest

Deux jours après la manifestation du 23 octobre 2022, l’ambassadeur des États-Unis en Hongrie, David Pressmann, accueille dans son bureau trois personnalités hongroises de ce que la bien-pensance nous demande d’appeler la « société civile » : Stefánia Kapronczay, directrice de TASZ Hongrie (une association hongroise de défense des droits dont la majeure partie des fonds provient de l’étranger), András Kováts, directeur du Menedék Migránsokat Segítő Egyesület (une association de défense des migrants) et Dávid Víg, directeur d’AI Hongrie.


Faut-il avoir le cerveau malade pour voir dans cette rencontre des obligés venant prendre leurs ordres dans les quartiers de leur maître ? Deux jours après la date anniversaire de la révolte de 1956, il s’agissait peut-être d’une discussion détendues entre amateurs d’histoire sur la manière avec laquelle les Américains ont sans trembler laissé tomber ces braves insurgés hongrois de 1956 après les avoir chauffés à blanc et encouragés à aller au carton avec les colons moscovites.

Saint David Pressman, profession : provocateur

https://d2v9ipibika81v.cloudfront.net/uploads/sites/232/DSC_4031-copy-1-1140x684.jpg  David Pressman, en place depuis le 14 septembre 2022.


L’histoire des ambassadeurs US en Hongrie pourrait faire l’objet d’une étude séparée. Les Hongrois ayant connu le changement de 1989 se souviennent encore de Mark Palmer, véritable homme-clé du passage de la Hongrie dans la « famille démocratique ». Deux décennies plus tard, les Hongrois ont eu le droit au chargé d’affaires André Goodfriend, ce mal-nommé qui aimait particulièrement jouer avec les nerfs du gouvernement. Sous Trump, les relations ont en revanche été bonnes entre le gouvernement hongrois et l’homme de Washington, l’homme d’affaires républicain et bijoutier new-yorkais David Cornstein. Remplacé par un chargé d’affaires en octobre 2020, ce dernier a pour successeur David Pressman, en place depuis le 14 septembre 2022.
David Pressman ne s’est depuis pas seulement illustré par ses échanges avec AI. Cet avocat spécialiste des droits de l’homme et ancien conseiller de Madeleine Albright multiplie les provocations depuis sa prise de fonction. Il s’est pris de passion pour des rencontres avec des juges et des membres de la magistrature hongroise, ne manquant jamais de publier sur les réseaux sociaux des photographies de ces discussions.
La vie privée de cet ambassadeur provocateur — que l’intéressé a choisi de rendre publique— a aussi du mal à passer en Hongrie. David Pressman est en effet parent 1 d’une « famille arc-en-ciel » se composant de deux petits garçons et de leur parent 2, le mari de l’ambassadeur. Notons que parent 1 et parent 2, Messieurs les Ambassadeurs, ont déjà rencontré la Présidente hongroise Novák, la ministre de la Justice Varga, mais pas encore officiellement le Premier ministre Orbán. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’étant donné la position officielle du gouvernement hongrois sur la question LBGT, ce nouvel envoyé de l’ami américain est un véritable casse-tête pour le gouvernement hongrois, pour parler poliment.


Que fait la Hongrie face à tout cela ?

https://www.touteleurope.eu/wp-content/uploads/2022/04/viktor-orban-1200-01042022-1024x683.jpg  Victor Orbán


Pas grand-chose. Elle n’en a évidemment pas la marge et les moyens politiques. C’est là que la narration selon laquelle Orbán serait un dictateur aux mains de Poutine tombe comme un château de cartes. En Hongrie, l’opposition est financée depuis l’étranger, Amnesty International et consorts sont presque chez eux, l’ami américain provoque et a la capacité de mettre aisément Budapest dans un corner. Avec des amis pareils, pas besoin d’ennemis.
Tout cela sans oublier que ces dangers qui planent sur la Hongrie se complexifient. Amnesty International est bien plus qu’une arme classique de l’impérialisme US et de ses services. Trump n’avait jamais vraiment la main sur ce type d’armes, il était l’homme d’un impérialisme US classique, dont il ne maîtrisait d’ailleurs pas l’intégralité des vecteurs. Sa chute s’explique en partie pour cette raison, elle marque le passage à une autre version du mondialisme, qui ne transite pas nécessairement par les canaux impérialistes de Washington. À ce titre, il n’est pas anodin de constater qu’Anjhula Mya Singh Bais, l’actuelle directrice du bureau exécutif international d’AI ne soit pas issue des chapelles de l’impérialisme US, mais soit une ancienne du Forum économique mondial de Davos (et pas de n’importe quelle branche : la Plateforme de mobilisation du secteur social sur le Covid, une initiative en collaboration avec l’OMS).
Ce serait une erreur que de considérer les projets bio-sécuritaires récents et autres mesures saccageant nos économies comme des coups portés par Washington. Biden et son équipe sont clairement les hommes de ce nouveau pouvoir qui ne se résume pas aux intérêts US. Pour grossir le trait, on pourrait dire que Trump, c’était l’Empire, alors que Biden, c’est Davos. Ce nouveau pouvoir est diffus, il ne procède pas d’une logique de blocs, mais de réseaux. Son action peut s’avérer bien plus pernicieuse pour le gouvernement hongrois que ne l’était la simple projection impériale américaine. Amnesty International dispose de cette souplesse lui permettant à la fois de servir d’outil à l’impérialisme US mais aussi — et peut-être surtout — à des réseaux mondialistes dépassant les intérêts américains stricto sensu. Il n’est donc pas étonnant que le gouvernement hongrois s’en méfie tout particulièrement. À suivre…

Lire la partie 3/4.


https://visegradpost.com/fr/2023/04/05/les-ingerences-damnesty-international-en-hongrie-2-4/

3°/Amnesty International : qui paie ? – ¾ – 11 avril 2023
Article paru sur le site de l’OJIM le 19 janvier 2023.
L’ONG qui brasse un pognon de dingue
Amnesty International (AI), c’est ce mastodonte au budget annuel de plus 300 millions d’euros distribuant les bons et les mauvais points sur la scène internationale en matière de droits de l’homme et gardant les totems de la bien-pensance. En Hongrie, cette ONG est très active aux cotés de l’ambassade des États-Unis à Budapest contre le gouvernement de Viktor Orbán. En toute indépendance et au nom de la démocratie, bien sûr ! Aujourd’hui, la branche hongroise de cette organisation est accusée par d’anciennes employées de discrimination et de harcèlement. En Hongrie, cette ONG est tout sauf dormante, à tel point qu’il n’est pas exagéré de se demander si ses activités ne peuvent pas être qualifiées d’ingérence. Comment cette ONG dispose-t-elle d’autant de moyens lui permettant d’être la crème mondiale du combat pour les droits de l’homme ? La troisième partie de notre enquête.

De l’argent des gouvernements ? Jamais !

AI en fait une question de principe. Pas de fonds gouvernementaux, peu importe le pays concerné. Sauf pour les projets d’éducation aux droits humains, dont on se doute bien que c’est l’ONG elle-même qui fixe la définition. Mais l’impartialité et l’indépendance sont les mots d’ordre de cette organisation créée en 1961 par lavocat Peter Benenson, de son vrai nom Peter James Henry Solomon, collaborateur du bureau du ministère de l’Information et de la Presse britannique lors de son service pendant la Seconde Guerre mondiale et membre du centre de décryptage en charge du déchiffrage des codes allemands.
Le précédent volet a montré que dans le cas d’autres ONG, le terme non-gouvernemental était plus que trompeur et cachait souvent des liens étroits avec les services américains. AI n’est pas en reste en termes de collusions avec différentes strates du pouvoir US. Dans un rapport publié en 2014 sous la direction de Christian Harbulot, des membres de l’Association de l’École de guerre économique ont montré les liens entre le gouvernement américain, l’OTAN et AI.
Les auteurs de ce rapport citent le cas de Suzanne Nossel, directrice d’AI USA en 2012–2013, et surtout ancienne assistante personnelle d’Hillary Clinton aux Affaires étrangères. Ils rappellent aussi ces curieuses affiches publicitaires d’AI placardées dans les rues lors du sommet de l’OTAN en mai 2012 : on peut y lire l’inscription « Droits humains pour les femmes et les jeunes filles en Afghanistan : OTAN, continuez les progrès ! ». Mais les liens financiers sont-ils aussi directs que cela ? Bien évidemment, non. AI est animal financier souple et difficile à cerner, son financement passe d’ailleurs par la société Amnesty International Charity Limited, enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles.

Le discours officiel d’Amnesty sur ses financements

Les informations données publiquement par AI sont on ne peut plus classiques et convenues. Il s’agit du discours habituel des ONG à ce sujet. Ainsi, sur la page Financements et Salaires d’AI, on peut lire : « La très grande majorité de nos revenus provient des dons versés par des personnes dans le monde entier. Ces dons de particuliers permettent à Amnesty International de rester totalement indépendante vis-à-vis de tous les gouvernements et intérêts économiques et de toute idéologie politique et religion. Pour mener notre travail de recherche sur les droits humains, nous ne sollicitons ni n’acceptons aucun fonds provenant de gouvernements ou de partis politiques, et nous n’acceptons de soutien que de la part d’entreprises triées sur le volet. Grâce à notre collecte de fonds basée sur des principes éthiques et aux dons des particuliers, nous pouvons continuer de défendre fermement et résolument l’universalité et l’indivisibilité des droits humains. » Autant dire, circulez, y’ a rien à voir !

Regardons y tout de même de plus près

En 2021, AI a levé un total de 357 millions d’euros, une collecte en hausse de 7% par rapport à 2020 (334 millions d’euros). AI est fier d’annoncer qu’une bonne partie (71% en 2021) de ses recettes provient de donations régulières et ponctuelles d’individus. Selon le rapport annuel pour 2021, « la grande majorité [des] revenus provient de petits dons de particuliers. Plus de 1,7 million de personnes ont fait des dons à Amnesty International en 2021. Le don moyen par mois était de 12,59 €. »
C’est le couplet classique des ONG tentaculaires à dimension mondiale : « Nous œuvrons pour le Bien grâce à votre engagement et à votre soutien. » Les braves petits donateurs au secours des opprimés, beau comme l’Antique ! Mais l’ONG AI serait-elle en mesure d’arriver au même résultat en disposant d’une surface médiatique et marketing moins importante ? En effet, AI est l’archétype de cette organisation chouchoutée et respectée par les médias de grand chemin. Et encore plus important : elle sert de référence pour parler de droits de l’homme. On ne compte plus les articles dans la presse subventionnée dont la phrase la plus importante commence par « Selon Amnesty International… »
La publicité et les relations publiques d’AI sont ainsi assurées par des organes extérieurs à l’organisation elle-même. Une machine de propagande bien-pensante lui donne une situation idéale sur le marché des bons sentiments, les petits donateurs foncent tête baissée. Le feraient-ils s’ils savaient d’où provient le reste des recettes d’AI ?

Regardons y encore de plus près

11% des recettes 2021 vient de legs dont la structure en termes de montant n’est pas précisée. On peut néanmoins imaginer qu’il s’agit de sommes dont la moyenne dépasse largement celui du don moyen (12,59 €). Cette moyenne est à n’en douter explosée en ce qui concerne le soutien reçu par les trusts et fondations, ou encore par ce qu’AI appelle les « major donors ».
C’est là que le bât blesse cruellement. On retrouve parmi ces fameuses fondations finançant AI les usual supects, ces papes de la « philanthropie » et autres succursales du Bien dont on ne soulignera jamais assez dans les colonnes de l’Ojim le rôle dans la mise en œuvre d’un agenda mondialiste écrasant tout ce qu’ils jugent incorrect et mal.
En l’espèce, c’est un véritable cas d’école. S’appuyant sur sa propre règle prévoyant que l’organisation ne peut recevoir de fonds publics sauf pour financer des projets d’ « éducation aux droits humains », AI a été soutenue financièrement ces dernières années par le Département d’État américain, le Département pour le développement international du Royaume-Uni, la Commission européenne et d’autres gouvernements occidentaux (les Pays-Bas et la Norvège par exemple). Un tableau qui ne serait pas complet si on n’y ajoutait pas les donateurs suivants : fondation Rockefeller, fondation Ford et l’Open Society de George Soros. Et pour couronner le tout : la National Endowment for Democracy, cette créature aux milles pattes toute droit sortie des bureaux de la CIA.

Amnesty International, une synthèse

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Pour qualifier AI, il pourrait suffire d’utiliser la réplique culte de Bernard Blier dans un film de Michel Audiard : « J’ai déjà vu des faux-culs, mais vous êtes une synthèse. » Entre déclarations de bons sentiments et scandales révélant des pratiques financières douteuses et des comportements que sa propre morale réprouve, AI est un faux-nez des plus classiques des réseaux mondialistes et des services occidentaux.
Accusée de « biais systémique » et de racisme par le très bien élevé Guardian, des faits confirmés par une étude 106 pages réalisée la firme Global HPO Ltd, cette ONG est non seulement une arme redoutable du mondialisme mais aussi une organisation trainant derrière elle une sale réputation. Et pourtant, AI court toujours. Son budget augmente chaque année et elle continue de prêcher sa bonne parole aux quatre coins de la terre. Elle est aux côtés de Human Rights Watch la plus importante machine à tenir en joue médias, gouvernements et acteurs politiques au profit d’intérêts économiques et politiques à peine cachés. A suivre le dernier volet de notre enquête.

https://visegradpost.com/fr/2023/04/11/amnesty-international-qui-paie-3-4/