- 1°/« La Banque de France met en garde Bercy sur les crédits ! ».
- 2°/Les très riches fuient Paris !
- 3°/La fin des tickets de caisse… c’est bien un problème pour le consommateur !
- 4°/Vers une nouvelle hausse des taux de la BCE dès le mois de mai.
1°/« La Banque de France met en garde Bercy sur les crédits ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 7 Avr 2023 | A la une, Immobilier
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
A la Banque de France on n’est pas content, et c’est le moins que l’on puisse dire de la tentative de Bercy de faire pression pour faciliter le financement des crédits immobiliers.
Voilà ce que l’on pouvait lire il y a quelques jours dans les colonnes des Echos (source ici), dans un article intitulé « Crédit immobilier : le gouvernement prêt à assouplir certains critères d’octroi »
« La chute de la production de crédit immobilier commence à inquiéter jusqu’à Bercy. Le ministère de l’Economie et des Finances serait ainsi prêt à ouvrir la discussion sur les critères d’octroi gravés dans le marbre en 2022 par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). »
En effet les critères imposés depuis le 1er janvier 2022 fixent un taux d’endettement maximum de 35% et une durée des prêts limitée à 25 ans. Mais alors que la production de crédit immobilier ralentit, courtiers et banquiers souhaiteraient un peu plus de souplesse.
Faut-il laisser les gens s’endetter plus facilement maintenant ?
Vous connaissez mon point de vue, ou ceux qui me suivent régulièrement le devineront, je pense qu’il est important de ne jamais pousser au crime les gens, de ne jamais les forcer, ou les inciter de manière malsaine ou parfois juste excessive.
Faire croire à un ménage fragile qu’il peut devenir propriétaire facilement, qu’un crédit c’est facile à rembourser, et que les charges se payent toutes seules, n’est pas forcément faire preuve de générosité. Tous les parents savent bien que la démagogie n’est pas la meilleure manière d’élever les enfants. Il faut savoir parfois refuser.
D’ailleurs, en droit « bancaire », endetter un ménage fragile cela est un délit bancaire, et porte le nom de « soutien abusif ».
La banque doit toujours s’assurer à ce que l’emprunteur soit bien solvable et les juges sont toujours très sévères sur ce point là et ils ont bien raison.
Lorsque les taux montent très fort, lorsque les travaux énergétiques peuvent être coûteux, lorsque les prix de l’immobilier peuvent baisser, ce n’est pas le moment d’engager sur 20 ans des profils fragiles. Pour ceux qui ont plus de mou, acheter sa résidence principale a toujours un intérêt patrimonial fort. Commencer jeune également.
Les critères actuels du HCSF, n’ont rien de délirants et une capacité de 35% d’endettement est une bonne limite adaptée dans l’écrasante majorité des cas. Je suis donc complètement aligné sur l’analyse de la Banque de France qui dit que depuis que le mode de fixation du taux d’usure à été revu, il n’y a plus de problème de financement sur le marché immobilier et c’est globalement vrai.
Voici la note de la Banque de France.
« Nous sommes sortis d’une période de taux d’intérêt exceptionnellement favorables, liés à la politique monétaire accommodante menée depuis 2015. Le crédit immobilier revient aujourd’hui logiquement aux niveaux de taux d’intérêt et de volume de production de la période antérieure à 2015.
C’est en France, cependant, que cette normalisation se passe de façon la plus progressive et ordonnée pour les emprunteurs : le crédit y est moins cher, plus abondant et plus sûr que chez tous nos voisins européens. Le bon réglage du taux de l’usure, désormais mensualisé, y contribue. L’accès au crédit reste équitable entre les différentes catégories d’emprunteurs (dont les primo-accédants) et les différents âges.
La moindre production du crédit immobilier, qui fait suite à plusieurs années de très forte croissance du crédit à des taux très bas, s’explique aujourd’hui avant tout par la moindre demande des ménages. Ils ont satisfait beaucoup de leurs demandes durant ces années, y compris jusqu’au premier semestre 2022. Ils attendent de façon assez logique la stabilisation des prix de l’immobilier.
La remontée des taux d’intérêt rend bien sûr les emprunts moins attractifs et certaines mensualités trop lourdes.
Les mesures d’octroi du HCSF ne jouent pas, à l’inverse, de rôle significatif dans le ralentissement du crédit
:– Elles sont en vigueur depuis début 2021 et ont coïncidé avec 18 mois de production record. Comme le HCSF l’avait annoncé, il ne s’agissait pas en effet de rendre le crédit plus rare, mais de le rendre plus sûr
– Ces mesures coïncident avec une pratique prudentielle du secteur bancaire consistant à limiter le taux d’effort à 35 % maximum et limiter la durée des prêts à 25 ans (à un niveau significativement plus élevé que les habitudes du passé). Elles sont assorties d’une flexibilité de 20 % qui n’est utilisée que partiellement par les banques, à 14,5 %;
– Elles ont été adoptées à l’unanimité par le HCSF qui, lors de sa dernière réunion du 7 mars, en a relevé la bonne application. Le HCSF estime que ces mesures permettent de protéger aussi bien les Français emprunteurs que les prêteurs – la solidité des banques ;
– Les flexibilités accordées aux banques sont à 80% réservées aux primo-accédants. La proportion de ces derniers dans les nouveaux crédits accordés est stable, ce qui valide l’équilibre d’ensemble des mesures.
Modifier aujourd’hui ces normes de protection ne changerait pas le cycle normal du crédit immobilier ; par contre, ceci risquerait de pousser nombre de ménages vers des situations de surendettement à durée longue et taux plus hauts. Ce serait le plus mauvais moment pour le faire, alors que l’endettement des ménages français, à 66% du PIB, est déjà supérieur au reste de la zone euro et à tous nos grands voisins.
Au-delà d’éventuels aménagements à la marge, il est important de ne pas déséquilibrer le financement sain de l’immobilier comme base du développement durable de ce secteur ». Source Banque de France ici.
Attention aux crises de crédits !
Ces crises menacent toujours les banques car en cas de hausse significative des incidents de remboursement, c’est la solvabilité des banques qui est en jeu, et cela menace également directement les foyers, les ménages, les familles endettées, qui peuvent tout perdre et au-delà des dégâts financiers, les dégâts humains peuvent être ravageurs.
Alors, oui, il faut encadrer les crédits, car l’usage de l’emprunt nécessite toujours de la prudence et de la pondération aussi bien à titre personnel que collectif. Mesurez toujours votre recours aux crédits.
Mon pépé me disait toujours, il n’y a que pour deux choses que tu peux emprunter, pour acheter ta voiture ou pour acheter ta maison, bien que pour ta voiture, le mieux c’est quand même de l’acheter au comptant, même si elle est d’occasion. Résultat je roule en Dacia, mais sans crédit, à cause du pépé !!
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
2°/Les très riches fuient Paris !
par Charles Sannat | 7 Avr 2023 | Chronique de l’effondrement
Haaaaa, la compétitivité de la place parisienne.
Haaaaa, l’art de vivre à la française.
Haaaaa, le luxe de la capitale parisienne.
Bon, ça c’est pour la légende et c’était vrai avant.
Dans les faits Paris est devenu une ville immonde. C’est moche, c’est sale, c’est pollué, c’est bouché, c’est plein de rats, on ne peut plus s’y déplacer, même les trottinettes sont interdites, vous finirez tous en RATP pour rentre avec tes pieds, entre les poubelles pas ramassées, les agressions, les vols, et la vie qui y est hors de prix.
Alors, évidemment, tous ceux qui sont allés voir ailleurs si l’herbe était plus verte ne s’y trompent pas et partent de Paris, surtout avec le télétravail qui permet à tous ceux dont les dents ne rayent pas le parquet d’axer sur la qualité de vie.
Vous savez quelle est la meilleure manière détruire une ville sans faire la guerre ?
Confier sa gestion à des socialistes et à des écologistes !
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/les-tres-riches-fuient-paris/
3°/La fin des tickets de caisse, c’est bien un problème pour le consommateur !
par Charles Sannat | 7 Avr 2023 | Grille article, Pouvoir d’achat
Nous sommes en période d’inflation, et en période d’inflation, vous le savez, parce que nous le subissons au quotidien, c’est la valse des étiquettes. Il ne se passe pas un passage aux courses, sans que des prix changent et montent, et si comme moi, vous faites vos courses globalement toutes les semaines, au même endroit et que vous connaissez les produits que vous achetez (toujours les mêmes ou presque) vous avez en mémoire les prix.
Et les prix changent très très souvent.
Changer les prix en caisse peut se faire de manière centralisée puisque tous les systèmes des grands distributeurs sont justement nationaux. Donc pour les caisses c’est facile, mais aller changer tous les prix physiquement, sur toutes les étiquettes (même électroniques) dans les rayons, c’est une autre paire de manche. D’ailleurs dans ma grande surface de bricolage de mon coin normand, nous n’avons aucune étiquette de prix sur les produits du « bâti ». Il faut aller prendre une « scanette » car les prix sont mis à jour… tous les jours.
Alors, oui, les erreurs se multiplient et cela se voit sur les tickets de caisse. Ce n’est donc pas du tout le moment, en réalité d’abandonner les tickets de caisse, et non, nous ne sauverons pas la planète avec ce genre de mesurettes absurdes écologiquement parlant.
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/la-fin-des-tickets-de-caisse-cest-bien-un-probleme-pour-le-consommateur/
4°/Vers une nouvelle hausse des taux de la BCE dès le mois de mai.
par Charles Sannat | 7 Avr 2023 | Banques Centrales,
Vous l’entendez la petite musique de la hausse qui continue sa poursuite folle vers les 4 % en zone euro ?
Comme nous l’apprend l’agence Reuters,
« la Banque centrale européenne (BCE) devra relever ses taux d’intérêt en mai si l’économie et l’inflation continuent d’évoluer conformément aux dernières projections économiques de l’institution de mars, a déclaré son économiste Philip Lane ».
« Si le scénario de base que nous avons développé avant le stress bancaire se confirme, il sera approprié de procéder à une nouvelle augmentation des taux en mai », a-t-il dit dans une interview publiée jeudi par la Cyprus News Agency, principale agence de presse chypriote.
« Toutefois, nous devons être dépendants des données pour évaluer si ce scénario est toujours valable au moment de notre réunion de mai », a-t-il ajouté.
Si les marchés prévoient en mai une hausse de 0.25, portant à 3.75% les taux de la BCE, ce qui veut dire des taux d’emprunt largement au-dessus des 4%, une hausse de 0.5 est parfaitement possible, notamment, si l’inflation sous-jacente devait continuer à montrer des signes d’accélération.
La BCE profitera certainement des moments de calme entre les périodes de « stress bancaire » comme il est dit pudiquement.
« Philip Lane a fait valoir que la prochaine décision de l’institution dépendra des perspectives d’inflation, de l’évaluation par la banque de la dynamique sous-jacente des prix et de la transmission d’une politique plus restrictive à l’économie ».
L’inflation sous-jacente, c’est globalement l’inflation hors énergie, tabac, et globalement tout ce qui monte !
Tenez, voici la définition exacte de l’inflation sous-jacente selon l’Insee.
L’indice d’inflation sous-jacente est un indice désaisonnalisé qui permet de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix.
Il traduit l’évolution profonde des coûts de production et la confrontation de l’offre et de la demande.
Il exclut les prix soumis à l’intervention de l’État (électricité, gaz, tabac…) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes,…) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux.
L’indice d’inflation sous-jacente est corrigé des mesures fiscales (hausse ou baisse de la TVA, mesures spécifiques sur les produits…) de façon à neutraliser les effets sur l’indice des prix de la variation de la fiscalité indirecte ou des mesures gouvernementales affectant directement les prix à la consommation. L’inflation sous-jacente est ainsi plus adaptée à une analyse des tensions inflationnistes, car moins perturbée par des phénomènes exogènes.
Source Insee ici
Bon, pour résumer, l’inflation que regardent les banques centrales c’est uniquement celles des salaires ! Si les salaires montent et si les gens sont augmentés ce qui est le cas, alors les banques centrales monteront les taux, car l’inflation va-être alimentée structurellement par ces hausses de salaires.
Charles SANNAT
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Source Reuters via Boursorama.com ici
https://insolentiae.com/vers-une-nouvelle-hausse-des-taux-de-la-bce-des-le-mois-de-mai/