5333 – Ch.Sannat « Bataille à la BCE pour la fin de la hausse des taux ! ». 23.Février 23 – Insolentiae

  • 1°/« Bataille à la BCE pour la fin de la hausse des taux ! ».
  • 2°/Ils ont mis plus d’un an pour se rendre compte que l’on n’est pas égaux devant l’inflation !
  • 3°/« Une défaite de la Russie serait une catastrophe pour la Chine » selon l’Express
  • 4°/Le seul plan de licenciement qui ne me fera pas pleurer ! McKinsey prévoit de licencier 2.000 personnes
  • 5°/Ce pays devient fou. Maintenant le chèque alimentaire…

1°/« Bataille à la BCE pour la fin de la hausse des taux ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 23 Fév 2023 | A la une, Banques Centrales


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
J’aime la langue des banquiers centraux, un langage qui utilise les images et autres périphrases pour dire, sans dire tout en disant et en suggérant ce qui pourrait être compris ou qui devrait être compris sans pour autant que cela soit certain.
Vous vous souvenez de ce que disait Allan Greenspan surnommé le Maestro. « Si vous m’avez compris c’est que je me suis sans doute mal exprimé ».
Ainsi parlent les banquiers centraux, et cela fait 30 ans maintenant pour ne pas dire plus que je les écoute avec attention. J’ai appris leur langue, et je sais quand ils disent la vérité ou quand ils nous carabistouillent. La majorité du temps, en réalité, ils tentent de noyer le poisson.
Nous vivons une période de ce type. Il faut maintenir le flou sur les intentions profondes pour forger le consentement, préparer les esprits et permettre une évolution ordonnée des choses. L’ennemi du banquier central c’est la panique.
C’est son risque ultime.
Un banquier central ne fait pas de l’économie. Il fait de la psychologie. 
C’est une idée d’une immense importance à bien comprendre. Non.
Les banquiers centraux ne font pas d’économie, ils font de la psychologie, et ce que je vais vous expliquer ici, personne ne vous le dit jamais.
La banque centrale gère la monnaie fiduciaire.
Fiduciaire… du latin fiduciarius, de fiducia qui signifie confiance, de fidere qui signifie avoir foi, et enfin de fides, la foi.
Voilà qui est clair et évident. La monnaie, c’est la confiance et c’est la foi. La foi en une valeur imperceptible.
La valeur d’une monnaie n’est qu’une convention sociale, la force d’une monnaie n’est qu’une fiction imaginaire partagée et donc incarnée dans la réalité.
Le banquier central est un prêtre. Il a en charge le dogme et veille à la croyance des fidèles.
La peur du banquier central c’est la panique, car la panique c’est la perte de confiance, c’est le « fiduciaire » qui part en fumée.
La solidité d’une monnaie se résume à la solidité de la foi de ses fidèles.
Perdez confiance dans la monnaie et cette dernière s’effondre comme un château de carte en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
La monnaie est une illusion.
Alors le langage des banquiers centraux est fascinant et je ne me lasse jamais d’analyser et d’observer ce spectacle dont si peu comprennent aussi bien la beauté que la nécessité ou l’importance.
Je vous cite donc le gouverneur de la banque de France.
« Il y a eu un excès de volatilité sur les anticipations de taux terminal [le niveau où la BCE cessera de remonter ses taux directeurs, NDLR], confie aux « Echos » François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Autrement dit, les marchés ont un peu surréagi depuis jeudi. »
« Un excès de volatilité sur les anticipations de taux terminal ». Cette phrase n’a strictement aucune signification. Les anticipations de taux ne sont pas fausses, elles ne sont pas justes non plus, disons juste qu’il y a un excès de volatilité… mais qu’est-ce que cela peut-il bien vouloir dire ? Les taux vont-ils monter plus ? Moins ? On ne sait pas. Ce que l’on sait c’est qu’il a un excès de volatilité. Vous pouvez admirer cette phrase. Vraiment. Je ne suis pas ironique pour une fois. Elle veut dire en fait, « ne paniquez pas » mais sans dire si vous aviez raison ou tort de paniquer, et le pire, c’est que cette phrase est de nature à calmer la… volatilité donc l’inquiétude ! C’est assez remarquable quand on y songe. C’est le pouvoir des mots.
Pour le reste, la BCE qui regroupe les gouverneurs de toutes les banques centrales nationales, bataille autour de cet objectif de taux « terminal ».
A court terme, il y a consensus pour relever le taux d’intérêt à 3 % en mars mais pour la suite c’est une autre histoire et les objectifs divergent. Faudra-t-il s’arrêter à 3,25 %, à 3,5 %, ou aller jusqu’à 3,75 %, voire plus ?
Europe du Nord, contre Europe du Sud !
En bas pour les sudistes, Fabio Panetta l’italien de la BCE il faut faire attention à ne pas trop monter les taux ! Sans blague quand vous voyez la dette italienne c’est une évidence !! « Nous allons de plus en plus devoir prendre en compte les risques d’un durcissement monétaire trop fort ».
En haut pour les nordistes, la réponse d’Isabel Schnabel, l’allemande qui s’y colle il ne faut pas crier victoire avant d’avoir tuer la peau de l’ours, de l’avoir dépecé, mangé, et sans doute même digéré depuis plusieurs mois histoire d’être très prudent. « Nous sommes loin de déclarer victoire contre l’inflation. » Elle prône l’approche inverse : attendre d’avoir des « preuves robustes » d’un changement de tendance avant de ralentir la hausse des taux d’intérêt.
Et donc évidemment ces désaccords ont provoqué des remous sur les marchés financiers. « Le taux d’emprunt des obligations allemandes à dix ans est passé de 2,4 % à 2,5 %, celui de la France, de 2,9 % à 3 %. »
C’est le fameux « excès de volatilité » dont parle le gouverneur français dans sa tentative de motion de synthèse entre sudistes et nordistes.
Ce qui est certain c’est que les taux de la BCE iront au moins jusqu’à 3 %, et très vraisemblablement jusqu’à 3.5 %. L’argent retrouve une valeur, et tous les acteurs économiques seront contraints de faire moins de bêtises. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais à court terme, ce sera douloureux pour tous les drogués à l’argent gratuit.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/bataille-a-la-bce-pour-la-fin-de-la-hausse-des-taux-ledito-de-charles-sannat/

2°/Ils ont mis plus d’un an pour se rendre compte que l’on n’est pas égaux devant l’inflation !
par Charles Sannat | 23 Fév 2023 | Grille article, Pouvoir d’achat |


C’est un article de France Info (source ici) qui montre bien à quel point ils comprennent vite à condition qu’on leur explique très longtemps.
« Les Français plus âgés et éloignés des villes ont été les plus touchés par l’inflation l’an dernier, selon l’OFCE »… Bravo les vedettes de l’OCDE. Je vais postuler là-bas, la paye est bonne d’après les rumeurs, mais bon, aller travailler Paris cela m’obligerait à quitter poules, chat et potager ce qui n’est pas dans mes projets à court terme !
« Qui a été le plus affecté par l’augmentation des prix l’an dernier ? L’ampleur du choc dépend essentiellement de l’âge et de la taille de l’agglomération de résidence, répond l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dans une étude, mercredi 22 février.
« Plus l’âge de la personne de référence est élevé, plus forte est [son] exposition » aux prix de l’énergie et des produits alimentaires, qui ont augmenté respectivement de 15 % et de 12 % entre fin 2021 et fin 2022. « Un ménage dont la personne de référence est âgée de plus de 65 ans connaît un taux d’inflation supérieur de 0,6 point par rapport à l’inflation moyenne », mesurée à 5,2 % par l’Insee. Si la personne de référence est âgée de 30 à 40 ans, « l’inflation serait inférieure de 0,5 point par rapport à la moyenne, en lien avec de moindres dépenses alimentaires dans son panier de consommation », poursuit l’OFCE.
Autre constat : plus l’agglomération de résidence est petite, plus l’inflation est fortement ressentie.
La hausse des prix moyenne subie par un ménage en zone rurale « serait supérieure de 1 point à la moyenne, tandis qu’elle est inférieure de 0,8 point en agglomération parisienne ». « Les dépenses en carburant sont supérieures dans les petites communes, tout comme les dépenses énergétiques pour le logement », souvent plus spacieux hors des grandes villes et donc plus cher à chauffer, explique l’OFCE.
L’hétérogénéité du choc d’inflation subi par les Français « montre la difficulté à organiser une politique de compensation fondée exclusivement sur des transferts conditionnés sur un seul facteur », souligne l’étude de l’OFCE.
Et oui les vedettes c’est pour ça qu’il faut calculer plusieurs taux d’inflation en fonction des grandes typologies de vies de nos concitoyens, ruraux complets, semi-ruraux, urbains de centre-ville ou péri-urbain ! Bref, avec les outils informatiques actuels rien n’est plus facile à faire !
C’est ainsi que l’on pourra concevoir des politiques publiques plus efficaces et plus ciblées, encore faut-il faire preuve d’un tantinet de créativité pour mettre en place de nouveaux outils.. On ait de l’économie comme au siècle dernier.
Affligeant.
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/ils-ont-mis-plus-dun-an-pour-se-rendre-compte-que-lon-est-pas-egaux-devant-linflation/

3°/« Une défaite de la Russie serait une catastrophe pour la Chine » selon l’Express
par Charles Sannat | 23 Fév 2023 | Grille article, Guerre


Guerre en Ukraine : « Une défaite de la Russie serait une catastrophe pour la Chine » titre l’Express qui n’est pas franchement pro-russe, d’où l’intérêt justement de cette information.
Pour l’hebdomadaire, « le scénario d’un effondrement du régime russe inquiète particulièrement Pékin, souligne le sinologue François Godement ».
« Washington tire la sonnette d’alarme. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé dimanche 19 février que la Chine envisagerait de fournir des « armes » à la Russie pour l’appuyer dans son conflit en Ukraine. Or Pékin, qui nie en bloc, avait jusqu’alors veillé à ne pas s’y impliquer directement, même si la Chine fournit un vrai soutien économique à son voisin.
« Si c’était le cas, cela constituerait un changement majeur de la posture de la Chine, et détruirait complètement la neutralité de façade qu’elle tente d’afficher », résume François Godement, conseiller pour l’Asie à l’Institut Montaigne, qui juge cependant peu probable le scénario d’une livraison d’armes offensives par le régime communiste à la Russie. Mais n’écarte pas la possibilité d’envois de munitions et de pièces détachées ».
La Chine peut largement envoyer les armes à l’Iran, ou mieux directement à la Corée du Nord, qui se chargera de les expédier discrètement à son voisin russe.
Godement le dit parfaitement.
« Une défaite de la Russie serait une catastrophe pour la Chine »
Pourquoi ?
Parce que si les Etats-Unis soumettent la Russie et la force à rentrer dans la conception américaine du nouvel ordre mondial, alors, la Chine sera le domino suivant à tomber, et c’est inacceptable pour la Chine encore traumatisée par l’humiliation de l’opium du siècle dernier.
Si l’Otan indique Poutine ne doit pas gagner en Ukraine pour la Chine et la Russie une défaite n’est pas plus possible.
Lorsque personne ne veut perdre, alors c’est une guerre à mort.
Et ces moments de guerre à mort peuvent nous conduire aux pires des extrémités, car personne, personne ne va accepter de reculer.
C’est dans ces moments-là que le pire devient possible.
Charles SANNAT
Source l’Express.fr ici

https://insolentiae.com/une-defaite-de-la-russie-serait-une-catastrophe-pour-la-chine-selon-lexpress/

4°/Le seul plan de licenciement qui ne me fera pas pleurer ! McKinsey prévoit de licencier 2 000 personnes
par Charles Sannat | 23 Fév 2023 | Emploi & Chômage,


McKinsey prévoit de licencier 2.000 personnes, selon Bloomberg, et c’est franchement l’un des plans de licenciements qui ne va pas m’empêcher de dormir, tant cette entreprise n’est en réalité qu’une éminence grise dont on peut a minima très raisonnablement douter de la moralité profonde, aussi bien de l’entreprise que des individus qui la compose.
Comme le mentionne avec pudeur l’AFP, « ces licenciements arrivent deux ans après que les quelque 650 associés de McKinsey aient choisi Bob Sternfels pour remplacer Kevin Sneader à la tête de l’entreprise. Le court mandat de ce dernier avait été particulièrement marqué par des poursuites judiciaires aux États-Unis, accusant McKinsey d’avoir contribué à la crise des opiacés via ses conseils aux groupes pharmaceutiques comme Purdue Pharma, le fabricant de l’anti-douleur OxyContin. McKinsey avait accepté en février 2021 de payer 573 millions de dollars pour solder ces poursuites. L’entreprise n’a pas répondu à une sollicitation de l’AFP dans l’immédiat. »
Oui, McKinsey était à la manœuvre pour faire en sorte que les médicaments opiacés soient vendus en masse avec à la clef des bénéfices monstrueux pour quelques laboratoires pharmaceutiques, qui sont loin de nous vouloir que du bien, et une immense crise sanitaire aux Etats-Unis avec 80.000 morts par an, oui 80.000 rien qu’en 2022 liés à cette crise des opiacés. C’est un massacre auquel McKinsey a participé.
Une expérience sans doute précieuse de la manière de gérer l’acceptation de nouveaux traitements par les populations et les stratégies de communication nécessaire, dans le cadre du Covid où McKinsey a été à la barre dans le monde entier. De quoi vous l’avouerez nourrir quelques doutes et autres questions légitimes.
Crise des opioïdes, 82 000 morts en un an. Source ici.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici

https://insolentiae.com/le-seul-plan-de-licenciement-qui-ne-me-fera-pas-pleurer-mckinsey-prevoit-de-licencier-2000-personnes/

5°/Ce pays devient fou. Maintenant le chèque alimentaire…
par Charles Sannat | 23 Fév 2023 | Chronique de l’effondrement,


Voilà ce que j’écrivais il y a 12 ans. Nous étions en 2011. Le titre ?
Les Chèques de la Honte.
« C’est la grande mode. À chaque problème de pouvoir d’achat la fausse bonne idée d’un chèque correspondant est mise en place.
Mr. et Mme Toutlemonde ne peuvent plus se nourrir décemment à midi et voilà le chèque restaurant.
Mr. et Mme Toutlemonde ne peuvent plus partir en vacances et payer les péages et voici le chèque vacances. D’ailleurs les péages d’autoroute sont une gabelle moderne versée à des sociétés privatisées ayant racheté une misère une infrastructure financée par les impôts de l’ensemble du peuple français pendant des décennies. Cette gabelle profite aux actionnaires ce qui est normal. Il serait scandaleux bien sûr que la collectivité profite des sommes versées à chaque passage. Un actionnaire étant un être supérieur il est normal de lui verser la dîme. Sachez-le manants !
Puis, le chèque de rentrée car Mr. et Mme Toutlemonde ne peuvent plus payer les fournitures scolaires pour leur enfants ni les habiller convenablement.
Pour Mr. et Mme Classesupérieures il y a le chèque emploi-service pour payer femme de ménage, nounou ou jardinier. Il ne faut pas oublier que Mr. et Mme Classesupérieures deviennent de moins en moins supérieurs. Seuls les mégas riches continuent à s’empiffrer.
Lorsque le prix de l’essence augmente on évoque la possibilité d’un chèque essence. Pour le fioul domestique qui sert à se chauffer, il y a bien désormais le chèque chauffage. Certains esprits chagrins dont je fais décidément partie font bien remarquer que plus de 80 % du prix d’un litre de carburant sont des taxes mais chut… faisons un chèque.
Il ne faut pas oublier le chèque lire, pour acheter des livres, les chèques cadeaux que les entreprises utilisent à merveille en lieux et place d’une commission. Mon petit salarié tu as très bien travaillé. Voici 50 € en chèque cadeaux. « Dis merci patron ! ». J’en ai reçu quelques-uns de ces chèques « cadeaux ». Ils sont insupportables. Ils ne se mettent pas de côté (il y a une date de validité) et je ne dois vraiment pas avoir de chance car à chaque fois, ce que je veux acheter est toujours plus cher que le chèque dont je dispose. Donc je dépense plus et m’appauvris en réalité à chaque fois que j’en reçois un… Merci patron quoi ! Je vous passerai le détail qui consiste en différentes marques de chèques cadeaux qui sont valables chacun dans un type de magasins différents.
Comme l’École est l’éducation doivent devenir une marchandise comme les autres, des députés géniaux proposent un chèque éducation (Mr. et Mme Classesupérieures rajouteront certainement un peu de leur poche pour que leur enfants accèdent aux meilleures écoles tandis que Mr. et Mme Toutlemonde qui ont un fils iront dans les écoles les moins chères et les moins bonnes, mais chut..).
Ces chèques que l’on reçoit, que l’on prend et qu’on utilise sont des chèques de la honte. Ils masquent le véritable problème.
Quel système économique souhaitons-nous ?
Quel partage, quel contrat social ?
L’enjeu du pouvoir d’achat sera au centre de la campagne Présidentielle de 2012. Il est fort probable qu’un candidat « audacieux » finisse par nous proposer un chèque caddy pour faire nos courses toutes les semaines. Il ne faudra pas se méprendre.
Ce chèque caddy sera un mélange de soupe populaire moderne et de ticket de rationnement qui ne diront pas leur nom. Nous aurons alors atteint le fond.
Il occultera encore une fois l’absence du seul chèque utile, valable et indispensable… le chèque du salaire de fin de mois. Un emploi et un salaire permettant à M. et Mme Toutlemonde de vivre de leur travail.
Mais il devient tellement rare qu’un Petit Prince moderne pourrait demander… « dis, dessine-moi un travail ».
Nous sommes en 2023 et nous y arrivons. Nous voilà au chèque caddy pour faire ses courses !
La présidente de la FNSEA plaide pour un chèque alimentaire pour les plus modestes plutôt qu’un panier anti-inflation
Le panier anti-inflation, dispositif sur lequel planche le gouvernement depuis plus d’un mois pour tenter de répondre à l’inflation dans les rayons des supermarchés, n’est « pas enterré » malgré les critiques, a assuré mardi 21 février le cabinet de la minitre déléguée au Commerce Olivia Grégoire.
Parmi les détracteurs, se trouve Christiane Lambert, la médiatique présidente du premier syndicat agricole, la FNSEA. « Nous avons exprimé notre rejet du panier anti-inflation, promu et présenté par Olivia Grégoire, puis promu et présenté par Bruno Le Maire », a-t-elle déclaré mardi lors d’une conférence de presse. « Beaucoup de distributeurs disent : ‘nous devons vendre moins cher, parce que les Français raisonnent leur alimentation à l’euro près’. Pour eux, c’est le prétexte pour tirer les prix vers le bas » , a-t-elle encore estimé.
Il y a près de quinze jours, elle a adressé un courrier à Alexandre Bompard, directeur général de Carrefour, qu’elle a rendu public sur Twitter, dans lequel elle « dénonce les premières dérives du panier anti-inflation ». Dans ce courrier relevé par BFMTV , la responsable syndicale décrit cette opération promotionnelle intitulée « Défi anti-inflation » comme « un panier de produits peu qualitatifs sans origine française garantie, à des prix dérisoires ». Outre son absence de ciblage, elle critique une déconnexion des prix des produits proposés par rapport aux coûts des producteurs français. « Comment est-il possible de proposer de la viande de porc (importée) à un prix trois fois moins cher que celui de l’alimentation pour chien ? […] Aider les plus précaires comme vous prétendez le faire faire, doit-il passer par de la pâte à tartiner, des bières, des sodas ? », dénonce la FNSEA.
Christiane Lambert plaide ainsi pour l’instauration d’un chèque alimentaire destiné aux ménages les plus modestes. « Ce dernier permet de cibler directement les populations précaires, améliore la qualité et la variété de leur alimentation, sans induire de destruction de valeur dans nos filières », fait-elle valoir dans son courrier.
Il y a quelques mois, la FNSEA avait envisagé un montant journalier de trois euros par personne dans le cadre de ce chèque alimentaire pour 5,5 millions de Français précaires, soit un coût total annuel d’environ 6 milliards d’euros, rapporte BFMTV. Il pourrait finalement s’agir d’un chèque annuel de 100 euros , sur le modèle des chèques vacances ou du chèque énergie, destiné aux 2 millions de Français les plus précaires.
Elle doit en parler ce mercredi à Emmanuel Macron, qu’elle doit rencontrer à l’Élysée à quelques jours du début du Salon de l’agriculture. « On a travaillé pour faire une proposition clé en main. On reste persuadé que c’est la meilleure formule » , assure Christiane Lambert au micro de RTL. « Plus de deux millions de Français précaires pourraient y avoir droit. « Notre idée, c’est de dire : ‘Aidons ceux qui sont précaires’. On a l’outil pour le faire et pour cibler les personnes comme on a pu repérer qui étaient les ayant droit pour le chèque vacances ».
En finir avec ces chèques de la honte !
L’effet est très pervers. Tout travail mérite salaire et chaque salaire doit être décent et permettre à chacun de vivre dignement.
Les chèques qui complètent nécessitent une fiscalité de plus en plus lourde, plus d’impôts, et moins de revenus. Un travail qui rémunère de moins en moins. Un système d’assistanat de plus en plus généreux. Un refus de plus en plus partagé du travail et donc de la participation à la société.
Encore une fois, si tout le monde revendique son droit à la paresse en même temps, aucun train, bus, ou avion ne pourra vous emmener paresser au soleil.
Le travail n’est pas une option pour une société et le laisser croire est stupide, comme le fait de laisser croire que l’on règle des problèmes sociaux majeurs par une succession de chèques honteux de 100 euros pour chaque sujet.
Terrifiant de bêtise.
Charles SANNAT
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