- 1°/-« Les produits surgelés c’est terminé ! Électricité trop chère ! »
- 2°/-La FED veut déjà discuter de la baisse du rythme de la hausse des taux !
- 3°/-Ukraine. Bombe sale. Déclaration conjointe des ministres des affaires étrangères de la France… du Royaume-Uni et des États-Unis
- 4°/-Super U – des produits habituels risquent de faire bientôt défaut dans les rayons… alerte le PDG
- 5°/-La contraction économique s’accélère en zone euro.
1°/-«Les produits surgelés c’est terminé ! Électricité trop chère !».
par Charles Sannat | 25 Oct 2022 | A la une, Chronique de l’effondrement
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Partout en Europe le problème est le même et partout les conséquences de ce problèmes sont identiques. Partout les réactions gouvernementales sont semblables c’est-à-dire qu’il n’y en a aucune. Rien.
Le problème vous le connaissez. C’est le calcul du prix de l’électricité qui est basé sur un mode lui-même indexé sur le prix du gaz en étant totalement déconnecté du prix réel de production. Moins de 50 euros le MWH en France, mais 1 000 euros en prix de vente sur les « marchés ». Délirant.
Les conséquences, vous les connaissez aussi. C’est un prix tel de l’énergie que quantités de production ne peuvent plus être produites parce que ce n’est plus rentable de le faire.
Mais les conséquences non encore visibles sont en réalité gravissimes et multiples.
Aujourd’hui je voulais que l’on s’arrête quelques instants sur la chaîne du froid et les surgelés.
En France silence radio pudique sur l’avenir des surgelés et des congelés ! Pourtant en Belgique, le problème, lui, est déjà évoqué, certes sur la pointe des pieds.
Crise énergétique : les surgelés trop chers à stocker, les magasins s’adaptent
« Vendre des produits surgelés, c’est s’engager à laisser tourner les congélateurs jour et nuit pour ne pas briser la chaîne du froid. Toutefois, depuis que la Russie a lancé son offensive en Ukraine, en février dernier, les prix de l’électricité explosent et un congélateur en consomme beaucoup. Face à cette nouvelle donne, les petites et moyennes entreprises s’adaptent.
Éteindre les congélateurs n’est pas une option pour les gérants de « Nordic Centre » à Péronnes-lez-Binche, dans la région du centre. La surface commerciale est presque entièrement dédiée à la vente de surgelé. Le congélateur de stockage peut accueillir jusqu’à 180 palettes. La marge de manœuvre pour faire baisser la facture d’énergie y est donc plus limitée, « on ne peut pas baisser la température et on en pas réduire la quantité stockée, on doit, au contraire, faire rentrer les produits pour anticiper les fêtes de fin d’année », explique Claudy Hobst, le responsable du magasin.
Ici, la solution réside dans les investissements. Les congélateurs et les réfrigérateurs sont alimentés par des moteurs indépendants. « On va investir dans une centrale au CO2, un moteur qui alimente toutes les machines et qui est moins énergivore ». La société devra toutefois mettre la main au portefeuille, « il faudra plusieurs années pour amortir l’investissement » ajoute Claudy Hobst.
Le secteur du stockage dans l’impasse
Les sociétés qui se concentrent uniquement sur le stockage réfrigéré doivent en revanche subir les coûts de plein fouet. « La facture peut dépasser le million d’euros » selon l’UBPIF, l’Union Professionnelle Belge de l’Industrie du Froid. » Nous avons demandé de l’aide à l’État en tant qu’Union professionnelle mais on nous répond qu’il faut être patient ».
Cette hausse des coûts se ressent déjà sur les tarifs de stockage. Si laisser une palette au frais pendant une semaine ne coûtait que deux euros il y a quelques mois, aujourd’hui, cela coûte le triple ».
Ce n’est pas juste quelques usines le problème, c’est toute l’économie !
Le gouvernement et les technocrates pourraient croire que le problème ne se pose que pour quelques industries appelées en langage administratif les « électro-intensifs ».
La réalité c’est que comme à chaque fois, ils se trompent.
Cela concerne toute l’économie.
- Vous pensez que la restauration collective est possible sans surgelés ?
- Que l’agro-industrie peut tourner sans congeler des aliments ?
- Vous croyez un seul instant que l’on peut apporter des plateaux dans les hôpitaux, dans les prisons sans sous-vide (il faut de l’énergie pour le vide) sans cellule à refroidissement rapide (il faut beaucoup d’énergie pour descendre des aliments très vite en température). Vous croyez que l’on pourra avoir une chaîne du froid efficace avec des voiturettes électriques ?
C’est toute la chaîne alimentaire qui est touchée de plein fouet non pas par les pénuries mais par un mode de fixation des prix délirant !
NON il n’y a pas de pénurie d’énergie !
Malgré tout ce que vous pouvez entendre à la télé, non, il n’y a pas de pénurie d’énergie.
Il n’y a pas de coupure d’électricité en France.
- Non nous ne produisons pas l’essentiel de notre courant avec du gaz russe contrairement aux Allemands.
- Non nos usines ne manquent pas d’électricité.
Je ne vous dis pas qu’il ne faut pas faire d’effort. Il faut en faire, ne serait-ce que pour dégager des capacités pour aider les Allemands parce que c’est ce qui doit-être fait.
Oui il faut économiser.
Mais économiser ne veut pas dire vendre à un prix délirant déconnecté de toutes les réalités économiques et tuer notre système productif, commercial et alimentaire.
En Belgique comme en France, les États sont absents et ne traitent pas le problème.
« Nous avons demandé de l’aide à l’Etat en tant qu’Union professionnelle mais on nous répond qu’il faut être patient ».
La réponse belge est la même chez nous.
Et vous savez pourquoi ?
Parce que la Belgique, comme la France, ne veulent pas prendre la décision de revenir comme l’ont fait l’Espagne et le Portugal sur le mode de fixation des prix de l’énergie en Europe.
Pourquoi ?
Parce que l’Allemagne ne le veut pas.
Alors on tergiverse et l’on tente de contourner le problème en inventant des solutions encore plus délirantes les unes que les autres et encore plus compliquées.
Au lieu de dire que l’on fixe le prix de vente de l’énergie par rapport à son coût de production plus une marge, non, on évoque la possibilité de limiter les prix du gaz, pour faire baisser les prix de l’énergie indexés sur le prix d’un gaz qui ne nous est plus livré par la Russie. Bref, du délire total.
Du délire total parce que l’Europe nous a conduit dans un délire technocratique ou plus personne n’ose affronter la grande Allemagne.
Alors, nous attendons.
Et notre industrie se meurt.
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Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
2°/-La FED veut déjà discuter de la baisse du rythme de la hausse des taux !
par Charles Sannat | 25 Oct 2022 | Crise Économique
« États-Unis : La Fed pourrait commencer à débattre du rythme de hausse de taux » c’est le titre de cette très importante dépêche de l’agence Reuters.
« La Réserve fédérale (Fed), qui devrait opter lors de sa réunion de novembre pour une nouvelle forte hausse de ses taux, pourrait s’orienter vers un débat sur un ralentissement du rythme de son resserrement monétaire.
La banque centrale américaine est susceptible d’envoyer un message en ce sens à l’issue de sa réunion des 1er et 2 novembre alors que certains de ses membres mettent en balance les risques croissants pour la croissance économique et l’absence de réels progrès dans le contrôle de l’inflation.
« Ce débat sur la direction exacte à prendre et sur la nécessité de dépendre davantage des données va s’intensifier au cours de la dernière partie de l’année », a déclaré James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, dans une interview accordée à Reuters il y a dix jours.
Si la présidente de l’antenne de San Francisco, Mary Daly, a reconnu vendredi que l’inflation élevée rendait « très difficile » une pause dans les hausses de taux, elle a estimé que « le moment est venu de commencer » à débattre d’un ralentissement.
Les investisseurs s’attendent largement à ce que la Fed relève la semaine prochaine l’objectif de taux des fonds fédéraux de trois quarts de points pour la quatrième fois consécutive, le portant entre 3,75 % et 4,00 %.
La vice-présidente de la Fed, Lael Brainard, a fait il y a deux semaines l’inventaire des raisons d’être prudent dans le resserrement monétaire, sans appeler ouvertement à un ralentissement ou à une pause.
Charles Evans, le président de la Fed régionale de Chicago, a de son côté mis en garde contre les risques « non linéaires » considérables pour l’économie si le taux des fonds fédéraux est relevé bien au-delà du niveau de 4,6 % que les membres du comité ont projeté en moyenne d’atteindre fin 2023. »
Alors pour le moment il est trop tôt pour affirmer avec certitude que nous atteignons probablement aussi bien le pic d’inflation que le pic de hausse de taux, mais c’est bien la première fois que la FED évoque de manière très claire la possibilité de discuter du ralentissement de la hausse.
Les marchés interprètent cela comme la déjà fin de la hausse des taux et la fin de ce cycle de resserrement monétaire.
Les marchés ont à mon avis une légère tendance à l’optimisme béat.
En effet les projections économiques de septembre montrent que 17 responsables de la Fed sur 19 estiment que les risques inflationnistes sont orientés à la hausse…
Et… « D’autres sont d’avis que même si la Fed ralentit ses hausses de taux à un demi-point de pourcentage dès décembre, le resserrement monétaire reste rapide par rapport aux standards et pourrait rapidement pousser l’objectif des « fed funds » à 5 % ou plus. »
Il ne faut pas que la FED désespère les marchés, alors beaucoup de coups de frein, et quelques espoirs en accélérant de temps en temps, au moins dans le discours.
Charles SANNAT
Source Boursorama.com ici
https://insolentiae.com/la-fed-veut-deja-discuter-de-la-baisse-du-rythme-de-la-hausse-des-taux/
3°/-Ukraine. Bombe sale. Déclaration conjointe des ministres des affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis
par Charles Sannat | 25 Oct 2022 | Grille article, Guerre
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une bombe sale, non il n’y a pas de bombe « propre ». Une bombe dite sale, est une bombe « classique » et plus ou moins puissante en terme explosif, et qui va projeter des matières radioactives.
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Imaginez pas exemple que vous ayez accès à quelques déchets de la centrale au hasard de Tchernobyl. Des déchets biens immondes et bien radioactifs.
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Imaginez que vous remplissez quelques camions de ces déchets et de quelques dizaines de tonnes de TNT.
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Imaginez que vous fassiez un immense feu d’artifice en plein milieu d’une grande ville.
Et bien vous avez à peu près ce à quoi pourrait ressembler l’explosion d’une bombe « sale », qui contient plein de matières radioactives. Finalement vu comme cela, il y a bien des bombes propres (non radioactives) et sales… avec déchets nucléaires et contamination massive sur une surface qui restera tout de même « réduite » et avec un nombre de morts également « mesurés » par rapport à une bombe nucléaire.
La déclaration est assez simple et pour le coup assez inquiétante, car elle n’est pas de nature à laisser entrevoir la moindre envie d’apaisement.
« Personne ne serait dupe ». « nos pays rejettent ces allégations ». « détermination commune à continuer à soutenir le peuple ukrainien face à la guerre d’agression brutale du président Poutine ».
Nous continuons donc dans l’escalade en réalité.
Au moment où vous lisez ces lignes, les Etats-Unis renforcent leurs troupes notamment en Roumanie. La France continue de déployer des hommes et du matériel. Les Occidentaux sont de plus en plus engagés en Ukraine.
L’histoire jugera.
Le problème n’est pas ici de savoir qui est gentil ou très, très méchant.
Le véritable problème c’est de savoir jusqu’où nous sommes prêts pour défende « nos valeurs » et jusqu’où la Russie est prête à aller pour défendre les siennes.
Cette question n’est pas théorique.
Elle devrait agiter en réalité tous les débats.
Parce qu’en fonction de la réponse, vous avez soit la paix potentielle avec une victoire de l’Otan et une réduction de la Russie, soit un massacre dont l’Europe a historiquement le secret avec un holocauste nucléaire.
Charles SANNAT
4°/-Super U : des produits habituels risquent de faire bientôt défaut dans les rayons, alerte le PDG
par Charles Sannat | 25 Oct 2022 | Grille article, Pénuries
Pour Dominique Schelcher, patron de Système U, la situation est plus qu’inquiétante notamment pour les entreprises du secteur agroalimentaire.
« Entre la crise sanitaire, la crise de l’énergie et la guerre en Ukraine, les produits, qui manquent déjà à hauteur de 12 % dans les rayons, pourraient encore plus faire défaut », s’alarme-t-il dans un entretien au Journal du dimanche, dimanche 23 octobre. « Nous n’avons jamais connu, en tout cas pas depuis plus de cinquante ans, une crise comparable à celle d’aujourd’hui. La chaîne alimentaire française se situe à un tournant. C’est bien plus grave que pendant la pandémie », explique-t-il. D’abord, la guerre en Ukraine est venue compliquer la situation. « Nous sommes passés de 2 % de rupture de produits à un taux de 10-12 % », souligne le chef d’entreprise.
Et de rajouter très justement et ce n’est pas faute de le dire et de le redire « avec l’explosion des coûts de l’énergie, le risque de faillite pèse sur de nombreuses entreprises de l’agroalimentaire ».
Alors que fera-t-on lorsque nous aurons éteint tous les congélateurs de ce pays parce que nous calculons nos prix de vente de l’électricité sur le cours du poil d’ours russe arraché à la main par des enfants sur des animaux vivants et en liberté ?
Que se passera-t-il quand tous les rayons commenceront à se vider ?
« Selon la Coopération agricole, qui représente un tiers des marques, beaucoup de producteurs seront bientôt contraints d’effectuer des choix de gammes, à cause de coûts trop élevés : des agriculteurs décideront par exemple d’abandonner la volaille au profit des céréales », explicite-t-il. « Les fabricants pourraient réduire le nombre de références dans leurs gammes en renonçant aux produits les plus chers, ou à ceux qui se vendent le moins » détaille-t-il. « Résultat, des rayons habituellement bien achalandés devraient être vides, comme celui de la charcuterie ou du fromage, précise le patron de Super U ».
Vous pourriez me dire, ho, ce n’est rien on ne mangera plus de charcuterie !
Sauf que vous ferez quoi des millions de personnes qui travaillent pour couper les tranches, emballer les tranches, transporter les tranches, mettre en rayon les tranches, et encaisser le prix des tranches à la caisse ?
Croyez-vous que les supermarchés peuvent avoir des kilomètres de rayons vides et continuer à bien marcher ?
C’est un massacre à la tronçonneuse de toute notre économie qui est en train de se préparer sous nos yeux.
Nous n’avons plus que quelques semaines pour arrêter ce phénomène avant qu’il ne soit trop tard.
Avertissez et prévenez votre député. Pour lui écrire c’est ici. Si vous ne savez pas quoi lui dire, envoyez-lui cet article et abonnez-le gratuitement au site insolentiae !
Charles SANNAT
Source Capital.fr ici

5°/-La contraction économique s’accélère en zone euro.
par Charles Sannat | 25 Oct 2022 | Chronique de l’effondrement,
Selon l’agence de presse Reuters « l’activité du secteur privé en zone euro a subi en octobre sa plus forte contraction depuis près de deux ans, la crise du coût de la vie rendant les consommateurs plus prudents, ce qui affecte la demande, montrent lundi les résultats préliminaires de l’enquête mensuelle de S&P Global auprès des directeurs d’achats.
L’indice PMI composite, considéré comme un bon baromètre de l’évolution globale de l’économie, a reculé à 47,1 en première estimation après 48,1 en septembre. Le consensus Reuters le donnait à 47,5.
Il s’agit du quatrième mois de contraction et du chiffre le plus faible enregistré depuis novembre 2020 ».
« L’accélération du repli de l’activité et la dégradation de la demande enregistrées en octobre préfigurant une contraction de l’économie de la zone euro au quatrième trimestre, une récession de l’économie de la région semble de plus en plus inévitable », a déclaré Chris Williamson, économiste en chef chez S&P Global.
« La demande recule quant à elle à un rythme soutenu et les entreprises s’inquiètent de plus en plus du niveau élevé de leurs stocks et de ventes plus modestes qu’anticipé, à fortiori à l’approche de l’hiver. Le risque d’une accélération de la contraction dans les prochains mois apparaît donc élevé », a-t-il ajouté.
L’Europe qui fait la guerre économique à la Russie s’enfonce donc dans la crise.
Macron avait utilisé cette formule merveilleuse de litote « je ne dirais pas que c’est un échec, c’est plutôt que cela n’a pas fonctionné ».
C’est un peu la même chose avec l’effondrement de l’économie russe, pays qui croule sous l’énergie qu’il peut vendre à la Chine qui croule sous la production de tous les bidules ! Aujourd’hui en Russie, les voitures sont chinoises, comme les téléphones ou les ordinateurs… comme chez nous en fait, bien que pour les voitures chinoises vous ne les voyez pas encore, mais elles arrivent !
Charles SANNAT
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Source agence Reuters ici
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