- 1/4 « Sont-ils devenus fous se demande le journal Investir ? » L’édito de Charles SANNAT
- 2/4 Pénurie. L’Inde fait s’envoler les cours du blé dans le monde.
- 3/ 4 Pénurie. Il n’y a plus d’essence au Sri Lanka
- 4/4 L’ancien PDG de Goldman Sachs avertit les Américains de se préparer à la récession économique
1/4 « Sont-ils devenus fous se demande le journal Investir ? » L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 17 Mai 2022 |
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
François Monnier le directeur de la rédaction du journal Investir n’est pas franchement ni un complotiste ni un grand révolutionnaire à la solde des forces communistes et au service de la CGT alors quand il nous gratifie d’un édito hebdomadaire intitulés « Sont-ils tous devenus fous ? », cela me donne envie de lire sa prose.
Que dit-il à ses lecteurs ?
Que le risque d’une récession mondiale synchronisée augmente.
« Xi Jinping, Vladimir Poutine et Jerome Powell s’enferment dans une logique implacable de décroissance. Les prochains évènements de mai seront décisifs pour la bourse ».
Il a parfaitement raison de dire que « le pire peut encore être évité, mais que l’environnement ne cesse de se dégrader. A court terme il convient d’être prudent ».
Certes, sauf que personne ne semble plus vouloir éviter le pire.
Hier je parcourais quelques commentaires rapidement où certains lecteurs affirmaient que la guerre nucléaire était impossible car c’était la destruction mutuelle assurée.
La tentation du pire.
Tout d’abord quand tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense. Croire que la destruction mutuelle assurée est une raison suffisante pour écarter la guerre nucléaire est une très grande erreur un peu comme celle jadis où nous pensions que la France ne risquait rien avec sa ligne Maginot.
Pourquoi me direz-vous une guerre nucléaire serait possible aujourd’hui ?
Parce que le nucléaire, que cela plaise ou non, n’est plus envisagé de la même manière. Aujourd’hui certains stratèges pensent pouvoir gagner une guerre nucléaire, ce qui pose la question essentielle et fondamentale de ce que signifie de gagner une guerre nucléaire.
Depuis 50 ans on considère que personne ne peut gagner une guerre nucléaire.
Si cette croyance était fausse alors cela changerait considérablement la perception du risque de guerre nucléaire par les populations.
Entre les armes de faible puissance, celles qui font peu de retombées radioactives, entre les défenses anti-missiles et les boucliers balistiques, entre les armes de premières frappes ultra rapides et ne laissant aucune chance à une réplique possible, la guerre nucléaire n’est plus vue de la même manière ni par les militaires, ni par les politiques. D’ailleurs l’administration Bush avait fait hurler en son temps lorsqu’elle parlait de frappes préventives y compris nucléaires dans sa nouvelle doctrine qui remonte à 2002, soit 20 ans maintenant !
Pour l’économie c’est la même chose.
Nous pourrions croire qu’il n’est de l’intérêt de personne de déclencher les pires misères et les plus grandes catastrophes et pourtant c’est exactement ce qui est en train de se passer.
Les banques centrales montent leur taux pour lutter contre une inflation qui est liée avant tout à une situation militaire en Ukraine où personne ne cherche à faire la paix et à une situation sanitaire en Chine où personne ne veut arrêter le délire de la politique 0 Covid.
Monter les taux une erreur dans le contexte actuel !
En réalité, tous ceux qui regardent de manière objective la situation savent ce qu’il faudrait faire.
Il faudrait négocier avec la Russie pour obtenir des conditions de paix satisfaisante pour tout le monde. Le prix de l’énergie baisserait et donc l’inflation de manière significative.
Il faudrait négocier avec la Chine des politiques sanitaires bienveillantes et coordonnées pour éviter les interruptions de production et les problèmes logistiques entraînant des pénuries et de l’inflation.
Les prix alors baisseraient de manière significative et nous retrouverions un niveau d’inflation acceptable même si durablement plus élevé que lors de la période déflationniste de 30 ans que nous venons de vivre et qui est terminée.
Il faudrait en réalité accepter de partager les ressources, de les payer au juste prix et de partager également la richesse sur la chaîne de valeur de façon plus équitable.
Mais nous ne le voulons pas.
Car nous voulons dominer.
Nous voulons « diriger le nouvel ordre mondial » comme l’a déclaré il y a quelques semaines Joe Biden le président américain sans aucune ambiguïté.
Dans toute relation humaine, les problèmes arrivent lorsque le père veut dire à son enfant comment vivre, le voisin à celui d’à côté comment faire et quand on veut imposer sa manière de voir les choses et de les faire alors celui à qui l’on impose à deux options. Il obéit et se soumet. Il se bat et rentre en conflit.
Nous en sommes là.
Alors oui, ils sont tous devenus fous. Grisés par la volonté de toute puissance, et quand tout le monde devient fou, alors si le pire n’est jamais sûr, le meilleur devient de moins en moins certain, et les pulsions destructrices peuvent prendre le dessus, la situation échappant à toute rationalité, nous rentrons dans un monde où tout est possible. Tout. Même le pire.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.co
2/4 Pénurie. L’Inde fait s’envoler les cours du blé dans le monde.
par Charles Sannat | 17 Mai 2022
L’Inde est le deuxième plus gros producteur de blé au monde derrière la Chine et devant les Etats-Unis ou la Russie en fonction des années et du classement.
En général en 4ème place se trouve la France qui est largement devant l’Ukraine.
Pour autant les classements diffèrent en fonction de ce que l’on compte. La production, les réserves et les stocks ou encore les exportations. La Chine peut être le plus gros producteur mondial elle exporte peu son blé.
Dans tous les cas c’est tout le marché des céréales qui est déstabilisé par la guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et… les intempéries avec la sècheresse qui touche l’Inde mais qui touchera peut-être aussi l’Europe de l’Ouest.
C’est dans ce contexte de pénurie alimentaire que les prix montent.
Charles SANNAT
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3/ 4 Pénurie. Il n’y a plus d’essence au Sri Lanka
par Charles Sannat | 17 Mai 2022 |
Le Sri Lanka est un « petit » pays en termes économiques et de PIB. Les « petits » pays sont évidemment les plus fragiles lorsqu’il y a des turbulences économiques dans le monde. C’est assez logique car les réserves monétaires sont limitées et les investisseurs internationaux ne pardonnent pas les erreurs de politiques monétaires. Chaque déséquilibre se paye comptant et rapidement.
En ce sens d’ailleurs, l’euro est clairement une protection pour notre pays, mais une protection qui est aussi une prison mais c’est un autre débat.
Aujourd’hui le Sri Lanka ne peut même plus acheter d’essence faute de devises.
Il n’est pas le seul pays dans un triste état.
Pensez au Liban qui est aussi dans les limbes économiques.
Lorsque les riches maigrissent, les pauvres, eux, meurent.
Charles SANNAT
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4/4 L’ancien PDG de Goldman Sachs avertit les Américains de se préparer à la récession économique
par Charles Sannat | 17 Mai 2022 |
L’ancien PDG de Goldman Sachs avertit les Américains de se préparer à la récession économique.
L’ancien PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a déclaré que les gens devraient être préparés à une récession économique dans un contexte d’inflation élevée et de prix record de l’essence.
Interrogé lors d’une interview de CBS News dimanche, l’ancien PDG Lloyd Blankfein a déclaré que les Américains devraient se préparer à un avenir économique sombre.
Blankfein était à la tête de la société de banque d’investissement Goldman Sachs entre 2006 et 2018, et notamment lors de la crise économique de 2008.
« C’est définitivement un risque », a-t-il déclaré. « Si je dirigeais une grande entreprise, je serais très préparé pour cela. Si j’étais un consommateur, j’y serais préparé.
Certains des Américains les plus pauvres ressentiront les pires effets de l’inflation, a-t-il déclaré, ajoutant qu’une récession est « un facteur de risque très, très élevé ».
« Il va être difficile pour les gens d’avoir des économies », a déclaré Blankfein. « Mais s’ils ont déjà des économies, ils ne vont pas nécessairement les augmenter rapidement à cause de l’inflation. »
Selon les données fournies par le service automobile AAA , le prix moyen d’un gallon d’essence ordinaire dans tout le pays s’élève à environ 4,47 $, avec des prix atteignant près de 6 $ le gallon en moyenne en Californie. Dans le même temps, les parents se sont dits préoccupés par les pénuries de laits infantiles, les prix à la consommation ayant augmenté d’environ 8,3% en avril par rapport à il y a un an.
« Dans quelle mesure pouvons-nous maintenant compter sur ces chaînes d’approvisionnement qui ne sont pas à l’intérieur des frontières des États-Unis et que nous ne pouvons pas contrôler? »
Blankfein a également dit. « Est-ce que nous nous pensons vraiment obtenir tous nos semi-conducteurs de Taiwan, qui est encore une fois un objet de la Chine », a-t-il ajouté, faisant apparemment référence aux menaces du régime chinois contre le pays autonome ces derniers mois.
« Mais je pense que la Fed dispose d’outils très puissants. Il est difficile de les ajuster avec précision, et il est difficile d’en voir les effets assez rapidement pour les modifier, mais je pense qu’ils réagissent bien », a-t-il poursuivi.
La semaine dernière, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a reconnu que l’augmentation des taux d’intérêt « inclura une certaine douleur », mais a ajouté qu’un résultat bien pire serait que les prix continuent de grimper.
Ce que vient de nous dire l’ancien grand patron de la banque qui dirige le monde, c’est que nous allons évidemment souffrir d’une très grosse récession avec beaucoup d’inflation.
L’effet d’appauvrissement peut être énorme et très rapide.
Pensez résilience !
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source Epoch Times via Reuters.com ici
Sans a priori 