1/Conférence de presse du 14 mars 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
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MASTV : Le soir du 13 mars, la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques d’hiver de Beijing 2022 s’est tenue au Stade national. Le président du Comité international paralympique, Andrew Parsons, a déclaré que les Jeux avaient été « merveilleux, sûrs et spectaculaires ». Il a déclaré que « la Chine a établi une référence pour tous les futurs Jeux d’hiver » et a félicité la Chine d’être devenue « une puissance des sports paralympiques d’hiver ». Il a remercié le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Beijing, le Comité national paralympique de Chine, le gouvernement chinois et le peuple chinois. Avez-vous quelque chose à partager avec nous ?
Des bénévoles paralympiques lors de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques d’hiver de Beijing 2022 au Stade national, le 13 mars 2022 à Beijing, en Chine.cf/ https://www.beijing2022.cn/paralympics/wog.htm?cmsid=WRM2022031300464900
Zhao Lijian : Au cours des neuf derniers jours, près de 600 athlètes paralympiques de 46 pays et régions ont concouru pour l’excellence avec passion, et ont ému le public mondial par leur persévérance et leurs efforts inlassables pour obtenir les meilleures performances. Leurs efforts pour se surpasser et repousser les limites ont illustré les valeurs des Jeux paralympiques, à savoir « le courage, la détermination, l’inspiration et l’égalité », et ont fait briller l’esprit de respect de soi, de confiance en soi, d’auto-perfectionnement et d’autonomie des athlètes paralympiques. Les Jeux paralympiques d’hiver de Beijing 2022 ont transmis au monde la confiance, l’amitié et l’espoir et s’inscriront dans l’histoire du sport pour les personnes handicapées.
En tant qu’hôte, la Chine s’est engagée à offrir au monde des Jeux verts, inclusifs, ouverts et propres. Grâce à une coopération et une coordination étroites de toutes les parties, la Chine a surmonté les risques et les défis posés par la COVID-19 et assuré l’organisation des événements et le service aux Jeux avec une haute qualité. La Chine a tenu son engagement d’accueillir deux Jeux tout aussi merveilleux l’un que l’autre et de présenter au monde des Jeux paralympiques simplifiés, sûrs et splendides. Le monde a entendu l’appel de l’époque à la solidarité et à l’inclusion et la partition « Ensemble pour un avenir commun ».
Lors de ces Jeux paralympiques, la délégation chinoise, dont la moyenne d’âge est de 25 ans, a pris la tête du classement des médailles paralympiques avec plus de médailles d’or et plus de médailles que tout autre pays, établissant ainsi le record depuis que la Chine a participé pour la première fois aux Jeux paralympiques d’hiver.
Les athlètes paralympiques chinois ont concouru dans tous les sports des Jeux et ont progressé sur tous les plans. Les Jeux paralympiques d’hiver de Beijing ont efficacement promu le développement des sports d’hiver pour les personnes handicapées en Chine, ont favorisé l’amélioration de l’environnement accessible de la ville hôte et ont rendu la société plus inclusive. Les remarquables réalisations des sports pour personnes handicapées en Chine ont démontré la puissance institutionnelle de la Chine à promouvoir le bien-être des personnes handicapées, et ont incarné la performance du développement des droits de l’homme et du développement national de la Chine. À l’avenir, la Chine continuera à travailler avec le reste de la communauté internationale pour perpétuer l’héritage des Jeux paralympiques, promouvoir le développement vigoureux des sports paralympiques, favoriser un plus grand développement de la cause des personnes handicapées dans le monde, et apporter une nouvelle et plus grande contribution à la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
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Bloomberg : Des responsables américains affirment que la Russie a demandé à la Chine une assistance militaire pour sa guerre en Ukraine. Pourriez-vous confirmer cette information ? Si elle est exacte, quelle a été la réponse de la Chine à cette demande ? La Chine envisage-t-elle de fournir un soutien à la Russie à l’avenir, y compris un soutien économique ?
Zhao Lijian : Récemment, les États-Unis ont répandu de manière malveillante de la désinformation visant la Chine. La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente et claire. Nous avons joué un rôle constructif dans la promotion des pourparlers de paix. La priorité absolue en ce moment est que toutes les parties fassent preuve de retenue, apaisent la situation au lieu de mettre de l’huile sur le feu, et travaillent à un règlement diplomatique plutôt que de faire monter les tensions.
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Shenzhen TV : Selon des reportages, Taïwan a récemment signé un contrat de vente d’armes avec les États-Unis pour l’achat d’un système d’information et de communication de terrain (FICS) pour un montant total de 6,99 milliards de dollars NT. Il s’agit de la mise en œuvre du suivi d’un plan américain de vente d’armes à Taïwan de décembre 2020. Avez-vous un commentaire à faire ?
Les tensions militaires entre Taïwan et la Chine continentale ont rarement été aussi vives. (Sam Yeh/AFP) 2020 CF/ https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/washington-approuve-de-nouvelles-ventes-darmes-a-taiwan-1258153
Zhao Lijian : La partie chinoise s’oppose fermement aux ventes d’armes américaines à la région chinoise de Taïwan, qui violent gravement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, en particulier le Communiqué du 17 août, interfèrent dans les affaires intérieures de la Chine, et nuisent aux relations Chine-États-Unis ainsi qu’à la paix et à la stabilité à travers le détroit de Taïwan.
Les États-Unis devraient sérieusement respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis et mettre fin aux ventes d’armes à Taïwan et aux liens militaires avec Taïwan.
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China News Service : Le National Computer Network Emergency Response Technical Team / Coordination Center of China (CNCERT/CC) a découvert dernièrement que depuis la seconde moitié du mois de février, l’Internet chinois a subi des cyberattaques persistantes de la part de groupes étrangers, qui ont pris le contrôle d’ordinateurs en Chine par le biais d’attaques et ont ensuite lancé des cyberattaques contre la Russie, l’Ukraine et le Bélarus. L’analyse a révélé que les attaques provenaient principalement des États-Unis, mais aussi de pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas. La Russie est la cible de 87 % des attaques. Avez-vous un commentaire à faire ?
Zhao Lijian : Ces chiffres montrent que les États-Unis sont véritablement l’« empire du piratage » du monde. La Chine est gravement préoccupée par les cyberattaques contre d’autres pays qui proviennent des États-Unis et utilisent la Chine comme tremplin. C’est une preuve supplémentaire que la Chine est la cible d’attaques lancées par des pirates informatiques de nombreux pays.
Dans le contexte de la situation actuelle en Ukraine, une telle démarche peut avoir pour effet négatif d’induire en erreur la communauté internationale et de diffuser de la désinformation.
Nous avons remarqué qu’un ancien haut fonctionnaire américain a appelé publiquement à lancer des cyberattaques contre la Russie il y a peu. Nous ne savons pas quel rôle le gouvernement américain a joué dans cette affaire, ni s’il existe un lien quelconque entre ces activités et la longue pratique américaine de dénigrement de la Chine dans le cyberespace.
La Chine exhorte les États-Unis à adopter une attitude plus responsable dans le cyberespace et à mettre immédiatement fin à ces cyberactivités malveillantes.
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The Paper : Selon des reportages, le Congrès américain a adopté le projet de loi sur les crédits consolidés de 2022, qui comprend une section interdisant au gouvernement américain d’utiliser les fonds mis à disposition par la loi pour créer, acquérir ou afficher toute carte qui représente « de manière inexacte » Taïwan et les îles ou groupes d’îles administrés par les autorités taïwanaises. Quel est le commentaire de la Chine ?
Zhao Lijian : Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde. Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. C’est un fait historique et juridique et un consensus international. Toute carte précise devrait être basée sur ces faits.
La démarche des États-Unis constitue une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Chine, une manipulation politique de la carte de la région de Taïwan et une tentative de créer la fausse impression de « deux Chine » et « une Chine, un Taïwan ». La Chine exprime son vif mécontentement à cet égard et s’oppose fermement à ces agissements.
Un avertissement sévère à la partie américaine : jouer la « carte de Taïwan », c’est comme jouer avec le feu. Cela va non seulement pousser Taïwan dans une situation dangereuse, mais aussi entraîner des conséquences insupportables pour les États-Unis. Les États-Unis doivent cesser d’affaiblir le principe d’une seule Chine et de tolérer ou de soutenir les actes sécessionnistes visant à l’« indépendance de Taïwan ». Ils doivent revenir à la signification originale et véritable du principe d’une seule Chine, honorer leurs engagements politiques envers la partie chinoise, sauvegarder sérieusement la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan et préserver l’intérêt général des relations entre la Chine et les États-Unis.
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China Daily : Selon des reportages, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré lors d’une réunion de la Commission du budget de la Chambre des conseillers, le 10 mars, que le gouvernement japonais n’a pas l’intention de discuter de la politique de partage nucléaire selon laquelle des armes nucléaires américaines seront déployées sur le territoire japonais pour une utilisation conjointe, mais qu’il n’y a aucun problème pour le LDP et d’autres partis ou les ressortissants japonais à discuter de la question. La partie chinoise a-t-elle un commentaire à faire ?
Par SudOuest.fr avec AFP-
Zhao Lijian : La Chine est toujours d’avis que le Japon, en tant qu’État non doté d’armes nucléaires partie au TNP, devrait sérieusement remplir ses obligations en matière de non-prolifération. La Chine s’oppose également toujours au déploiement d’armes nucléaires par des États dotés d’armes nucléaires sur le territoire d’autres pays.
Pour des raisons historiques, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire sont suivies de près. Dernièrement, on a pu observer au Japon des appels dangereux répétés qui contreviennent à ses trois principes anti-nucléaires, ce qui donne à ses voisins asiatiques et à la communauté internationale de fortes raisons de se demander si le Japon peut suivre une voie de développement pacifique.
La Chine est gravement préoccupée par cette situation et exhorte le Japon à faire preuve de prudence dans ses paroles et ses actes et à adopter une attitude responsable dans le maintien de la paix et de la stabilité régionales.
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Reuters : Pourriez-vous nous en dire plus sur la réunion d’aujourd’hui entre Yang Jiechi et Jake Sullivan ? À quelle heure exactement la rencontre aura-t-elle lieu à Rome ?
Published: Oct 06, 2021 03:17 PM Updated: Oct 06, 2021 05:13 PM
Zhao Lijian : Nous avons publié des informations pertinentes. S’il y a plus d’informations, nous les publierons en temps voulu.
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Agence de presse Xinhua : Il est rapporté que le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu une réunion le 11 mars pour examiner la question de la biosécurité en Ukraine. L’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des États-Unis auprès de l’ONU, a déclaré lors de la réunion que la Chine diffusait de la désinformation pour soutenir la Russie. Quel est le commentaire de la Chine ?
Zhao Lijian : Les activités militaires biologiques en Ukraine sont la préoccupation commune de la communauté internationale.
Selon des informations publiées récemment, des dizaines de laboratoires biologiques en Ukraine sont exploités sous l’ordre du Département américain de la Défense, et les États-Unis ont investi plus de 200 millions de dollars dans les activités de ces laboratoires.
Les recherches américaines en la matière visent à créer un mécanisme de propagation secrète d’agents pathogènes mortels. Selon des responsables russes, la Russie a découvert plus de 30 laboratoires biologiques appartenant aux États-Unis en Ukraine. Des destructions d’urgence ont été effectuées sur les projets concernés, mais des traces de peste, d’anthrax et d’autres agents pathogènes ont été découvertes.
Victoria Nuland
La sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland a reconnu que l’Ukraine possède des « installations de recherche biologique » et que les États-Unis travaillent avec la partie ukrainienne sur la manière d’empêcher que ces « matériaux de recherche » ne tombent entre les mains des forces russes.
Les médias américains ont également rapporté que le gouvernement américain a menti au sujet des laboratoires biologiques secrets en Ukraine et a caché au peuple américain le véritable objectif du soutien à ces laboratoires.
L’OMS a également recommandé à l’Ukraine de détruire les agents pathogènes à haut risque stockés dans les laboratoires de santé publique du pays.
Face aux documents, photos, matériels et autres preuves trouvés par la Russie en Ukraine, les États-Unis n’ont pas pu convaincre en qualifiant simplement de « désinformation » les préoccupations. Les États-Unis prétendent toujours être « ouverts et transparents ». Ils doivent se montrer à la hauteur de leurs paroles. Si les préoccupations sont de la « désinformation »,
pourquoi les États-Unis ne publient-ils pas des documents détaillés pour prouver leur innocence ?
À quoi les États-Unis ont-ils consacré les 200 millions de dollars ?
Quel type de recherches les États-Unis ont-ils menées sur quels agents pathogènes ?
Que tentent-ils de cacher alors que l’Ambassade des États-Unis en Ukraine a supprimé tous les documents pertinents sur son site Web ?
Pourquoi les États-Unis restent-ils le seul pays au monde à s’opposer à la mise en place d’un mécanisme de vérification multilatéral dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques depuis 20 ans ?
Si les États-Unis veulent prouver leur innocence, pourquoi n’ouvrent-ils pas ces laboratoires biologiques à des enquêtes indépendantes menées par des experts internationaux ?
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AFP : Une question complémentaire sur le reportage selon lequel la Russie a demandé le soutien de la Chine. La Chine a-t-elle reçu des demandes d’aide de la part de la Russie dans la guerre en Ukraine jusqu’à présent ? La Chine envisagera-t-elle d’apporter son aide à la Russie dans cette guerre ?
Zhao Lijian : Dans ma réponse précédente à Bloomberg, j’ai déjà indiqué clairement que les États-Unis diffusent de la désinformation. La Chine a précisé sa position sur les relations Chine-Russie à de multiples occasions.
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BBC : Vous venez de mentionner que les États-Unis ont supprimé des documents sur leur site Web concernant ces laboratoires biologiques. J’ai vérifié, mais les documents semblent tous être là. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il consulté le site Web de l’Ambassade américaine en Ukraine, parce que les documents semblent y être ?
Zhao Lijian : Vous voulez dire que les documents ne sont pas supprimés ?
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Journaliste : D’après ce que je peux voir, tous les documents sont là. Je veux dire que vous pouvez consulter le site Web. Je peux vous donner l’URL.
Zhao Lijian : Ce que j’ai vu était différent.
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Journaliste : Pourquoi avez-vous dit que les informations que vous avez vues sont différentes ? Pourriez-vous l’expliquer ?
Zhao Lijian : Pour autant que je sache, les documents pertinents de ces laboratoires biologiques ont été supprimés par l’Ambassade des États-Unis en Ukraine.
10 »’
Journaliste : Voudriez-vous consulter encore le site Web de l’Ambassade États-Unis en Ukraine pour voir si ces documents sont là ?
Zhao Lijian : Je viens de préciser la position de la Chine.
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Phoenix TV : Selon des reportages, le 13 mars, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Jake Sullivan a déclaré dans une interview que les États-Unis pensent que « la Chine, en fait, savait avant l’invasion que Vladimir Poutine préparait quelque chose, même si elle n’en a peut-être pas saisi toute l’ampleur ». Et la Chine et d’autres pays ne devraient pas essayer d’aider la Russie à échapper aux sanctions. Les États-Unis suivent de près la mesure par laquelle Beijing apporterait un soutien économique ou matériel à la Russie et ont clairement indiqué à la Chine les conséquences d’un tel comportement. Quel est le commentaire de la Chine ?
Jake Sullivan
Zhao Lijian : La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente et claire. La Chine a porté un jugement indépendant et exposé sa position selon la réalité des faits, de manière objective et juste. Sur la question de l’Ukraine, toute désinformation qui rejette les efforts de la Chine, déforme ses intentions et la dénigre ne vise qu’à rejeter les responsabilités des contradictions, à inciter à la confrontation et à tirer profit de la question. Ce n’est ni responsable ni éthique.
Les sanctions ne sont jamais un moyen efficace de résoudre les problèmes. La Chine s’oppose à toutes les formes de sanctions unilatérales et à la juridiction au bras long des États-Unis, et défendra résolument les droits et intérêts légitimes des entreprises et des individus chinois.
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ITV News : Puis-je demander si le président Xi a l’intention de parler à nouveau avec le président Poutine ? Et que fait exactement le gouvernement chinois pour jouer ce rôle constructif dans la promotion des pourparlers de paix ?
Zhao Lijian : La Chine a partagé à de multiples occasions ses efforts pour promouvoir les pourparlers de paix. Je n’ai aucune information à offrir pour le moment quant à un arrangement entre les deux dirigeants.
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Associated Press of Pakistan : Le Pakistan a protesté et condamné la semaine dernière la violation de son espace aérien par un objet volant supersonique d’origine indienne. Le Pakistan a également demandé une enquête approfondie et transparente sur cet incident, qui reflète le mépris de l’Inde pour la sécurité aérienne, la paix et la sécurité dans la région. En tant que pays majeur de la région, quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?
Un chasseur des forces aériennes indiennes tire un missile lors d’un exercice, dans le Rajasthan, près de la frontière pakistanaise, en février 2019. (Image d’illustration) — © Manish Swarup / AP / KEYSTONE
Zhao Lijian : La Chine a pris note des informations concernées. Le Pakistan et l’Inde sont tous deux des pays importants en Asie du Sud, qui assument la responsabilité du maintien de la sécurité et de la stabilité régionales. La Chine appelle les pays à dialoguer et à communiquer dès que possible, à examiner en profondeur l’incident, à renforcer le partage d’informations et à établir rapidement un mécanisme de rapports afin que de tels incidents ne se reproduisent plus et que les malentendus et les erreurs de jugement soient évités.
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Yomiuri Shimban : La Russie a récemment publié une liste de pays et régions inamicaux, dans laquelle figure Taïwan. Quel est le commentaire de la Chine ? Si la Russie prend des mesures contre Taïwan, que fera la Chine ?
Zhao Lijian : Quant à savoir pourquoi Taïwan figure sur la liste, la réponse est claire pour tous. Si Taïwan est sanctionné, c’est de sa propre faute.
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RIA Novosti : Le Premier ministre japonais a déclaré lundi que la situation en Ukraine et les actions de la Russie soulignent la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations unies. Quel est le commentaire de la Chine ?
Zhao Lijian : La position de la Chine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies est cohérente et claire. La partie chinoise n’est pas d’accord avec l’opinion de la partie japonaise.
Le Japon a-t-il fait ces remarques lorsque les États-Unis ont illégalement envahi l’Irak et largué des bombes sur la République fédérale de Yougoslavie ?
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Bloomberg : Vendredi soir, le représentant de l’ONU a déclaré lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies que l’ONU n’avait pas connaissance de la présence d’armes biologiques en Ukraine. Quel est le commentaire de la Chine sur cette déclaration de l’ONU ?
Conseil de Sécurité de l’ONU
Zhao Lijian : Nous avons également pris note des remarques concernées faites par la partie onusienne. La communauté internationale est depuis longtemps très préoccupée par les activités bio-militaires des États-Unis. C’est pourquoi la Chine a demandé aux États-Unis de rendre publiques leurs activités bio-militaires dans le pays et à l’étranger, y compris les détails concernant Fort Detrick et les 336 laboratoires biologiques à l’étranger.
La communauté internationale est très préoccupée par les activités des États-Unis dans ce domaine. Les États-Unis devraient cesser leurs activités qui violent la Convention sur les armes biologiques, répondre aux préoccupations de la communauté internationale dès que possible et donner une explication aux peuples du monde.
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NHK : La Chine a déclaré qu’elle jouerait un rôle actif pour apaiser la situation en Ukraine. Quelle suggestion la Chine envisage-t-elle de proposer pour une désescalade lors de la réunion Chine-États-Unis à Rome ?
Zhao Lijian : Je viens de répondre à une question similaire. La Chine publiera des informations en temps voulu. Je suis sûr que la question de l’Ukraine sera un sujet brûlant lors de cette réunion.
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BBC : Je vais vous lire l’un de ces documents sur le site Web de l’Ambassade des États-Unis en Ukraine. Voici la description américaine : « Les priorités du programme de réduction de la menace biologique en Ukraine sont de recueillir et de sécuriser les agents pathogènes et les toxines qui posent des problèmes de sécurité, et de continuer à s’assurer que l’Ukraine peut détecter et signaler les épidémies causées par des agents pathogènes dangereux avant qu’elles ne posent des menaces pour la sécurité ou la stabilité. » L’ensemble du programme ne semble pas avoir de rapport avec les armes, mais plutôt avec la sécurisation des agents pathogènes dangereux. Il semble qu’il y ait un certain malentendu au niveau international sur ce qui constitue un programme d’armement et ce qui constitue un programme de sécurisation des agents pathogènes. De nombreux pays, dont la Chine, possèdent de telles installations, qui n’ont souvent ou habituellement rien à voir avec les armes ou la guerre. Se pourrait-il que ces installations en Ukraine n’aient absolument rien à voir avec les armes ? Et pourriez-vous expliquer comment le gouvernement chinois conçoit cette distinction ?
L’Ambassade des Etats-Unis en Ukraine
Zhao Lijian : Vous avez dit que les États-Unis ont insisté sur le fait que ces installations sont destinées à la recherche. Je peux vous dire que la réponse des États-Unis a été jusqu’à présent contradictoire et déroutante.
Selon l’accord signé en 2005 entre le Département américain de la Défense et la partie ukrainienne, les représentants du Département américain de la Défense ont le droit de participer à toutes les activités connexes dans les installations en Ukraine.
Les informations désignées par la partie américaine comme « sensibles » ne doivent pas être divulguées par l’Ukraine. Selon le document que les États-Unis ont soumis à la réunion des États parties à la Convention sur les armes biologiquesà la fin de 2021, les États-Unis disposent d’installations de coopération en Ukraine, dont 26 laboratoires.
Nous nous demandons si les États-Unis ont envoyé leur personnel ?.
Quel est le champ d’activité spécifique ?
Combien d’installations de coopération y a-t-il ?
Quel type d’informations sensibles sur la santé publique ne peut être partagé ?
La partie ukrainienne sait-elle sur quoi les États-Unis ont travaillé en Ukraine ?
Si les informations publiées par les États-Unis sont contradictoires et présentent des lacunes importantes, comment les États-Unis peuvent-ils convaincre la communauté internationale qu’ils ont effectivement mis en œuvre les obligations dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques ?
Malgré le consensus international sur la nécessité de garantir le respect de la Convention par la vérification, les États-Unis ont fait cavalier seul pour entraver la mise en place d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques. Cela explique la suspicion de la communauté internationale à l’égard des activités biomilitaires des États-Unis.
Pendant des décennies, les États-Unis ont volontiers montré du doigt les autres et les ont accusés de ne pas se conformer à la Convention, en leur disant qu’ils devraient accepter la vérification et en recourant même à des sanctions et à des opérations militaires.
Cependant, lorsqu’il s’agit des États-Unis eux-mêmes, ils refusent la vérification et tentent de s’en sortir en disant simplement « nous sommes en conformité avec la Convention ». Comment cela se fait-il ? Il s’agit là d’un double standard typique. De plus, étant donné la crédibilité des États-Unis, il est très difficile pour eux de gagner la confiance de la communauté internationale.
Une fois de plus, nous exhortons les États-Unis à agir de manière responsable, à donner des éclaircissements sur leurs activités militaires biologiques sur leur territoire et à l’étranger, et à cesser de faire cavalier seul dans l’obstruction à l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques.
Cela contribuera à restaurer la confiance de la communauté internationale dans le respect par les États-Unis de leurs obligations internationales et à renforcer la biosécurité mondiale.
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Journaliste : Vous avez dit que les États-Unis ont 26 laboratoires en Ukraine. Encore une fois, selon les documents sur le site Web de l’Ambassade des États-Unis en Ukraine concernant cette recherche sur les pathogènes, il s’agit en fait de laboratoires ukrainiens que les États-Unis ne font qu’aider. Pourquoi le gouvernement chinois croit-il qu’il s’agit de laboratoires américains et non de laboratoires ukrainiens, auxquels les États-Unis apportent leur aide ?
Zhao Lijian :Avez-vous suivi ce que je viens de dire ? Je viens de parler longuement. Je vous ai dit que le Département américain de la Défense avait fourni plus de 200 millions de dollars.
J’ai également cité un accord signé en 2005 entre le Département américain de la Défense et l’Ukraine, qui stipule clairement que les représentants du Département américain de la Défense ont le droit de participer à toutes les activités connexes dans les installations en Ukraine.
Les informations désignées par le Département américain de la Défense comme « sensibles » ne doivent pas être divulguées par l’Ukraine. Ne croyez pas que je n’ai pas lu les informations pertinentes sur le site Web de l’Ambassade des États-Unis en Ukraine. Si vous lisez attentivement ces informations, il ne devrait pas être difficile de voir qu’il est clairement indiqué que le Département de la Défense des États-Unis finance les projets concernés.
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Journaliste : Donc, vous avez effectivement regardé les documents sur ce site Web, et certains d’entre eux ne sont pas supprimés ?
Zhao Lijian : J’ai vu quelques liens en ligne.
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Prasar Bharati : Selon des reportages, l’Ambassade de Chine à Islamabad a délivré des visas aux étudiants pakistanais ce mois-ci. Pourriez-vous confirmer cela ? Combien de visas ont été délivrés ? Et comment ces étudiants ont-ils été sélectionnés ? Quelle est la procédure qu’ils devront suivre pour venir en Chine ?
Zhao Lijian : Je sais que vous êtes très intéressé par la question du retour des étudiants indiens en Chine pour leurs études. Vous avez soulevé des questions concernées ici à plusieurs reprises. Nous comprenons parfaitement ce que vous ressentez et ce que ressentent les étudiants internationaux, y compris ceux de l’Inde, qui attendent avec impatience de rentrer en Chine à une date rapprochée pour poursuivre leurs études.
Actuellement, la situation de la COVID-19 est compliquée et sérieuse. Le gouvernement chinois attache une grande importance à la question du retour des étudiants étrangers en Chine pour poursuivre leurs études. En garantissant la sécurité, il coordonne l’organisation du retour en Chine d’un petit nombre d’étudiants étrangers ayant des besoins réels, à la lumière de l’évolution de la situation épidémique internationale et des caractéristiques des spécialités des étudiants. Les étudiants concernés doivent se conformer strictement aux protocoles de prévention des épidémies de la Chine.
La Chine a pris ces mesures raisonnables dans le but de protéger la santé et la sécurité de tous les citoyens chinois ainsi que des ressortissants étrangers en Chine. Nous comptons sur votre compréhension.
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Journaliste : Pourriez-vous présenter la politique de la Chine concernant le retour des étudiants internationaux ? Par exemple, sur quelles considérations des visas seront-ils délivrés aux étudiants de tel ou tel pays ? Aujourd’hui, vous n’avez pas nié ce reportage concernant les étudiants pakistanais. Pourriez-vous nous en dire plus sur la manière dont la décision a été prise ?
Zhao Lijian : J’ai déjà donné quelques explications. Si vous souhaitez en savoir plus sur les détails, nous pourrions essayer d’obtenir plus d’informations auprès des départements compétents. Comme je l’ai dit, en garantissant la sécurité, le gouvernement chinois coordonne l’organisation du retour en Chine d’un petit nombre d’étudiants étrangers ayant des besoins réels, à la lumière de l’évolution de la situation épidémique internationale et des caractéristiques des spécialités des étudiants. Il s’agit d’un processus qui prend du temps. Le travail correspondant est en cours.
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Journaliste : Vous avez mentionné un petit nombre d’étudiants étrangers ayant des besoins réels. Quels sont donc ces besoins ?
Zhao Lijian : Vous êtes également au courant de la situation actuelle de COVID-19. Alors que le tsunami du variant Omicron continue de faire rage dans le monde, la Chine a pris des mesures de prévention et de contrôle raisonnables et nécessaires visant à protéger la santé et la sécurité des citoyens chinois, des ressortissants étrangers en Chine ainsi que d’un petit nombre d’étudiants internationaux venant en Chine.
Nous examinerons de manière coordonnée la question du retour des étudiants étrangers en Chine pour poursuivre leurs études, nous étudierons activement les options possibles et nous organiserons progressivement le retour de ceux qui en ont besoin de manière ordonnée.
https://www.fmprc.gov.cn/fra/xwfw/fyrth/lxjzzdh/202203/t20220316_10652199.html
2/Conférence de presse du 15 mars 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
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CCTV : Selon des reportages, un fonctionnaire américain a déclaré lors d’un briefing sur la réunion entre le directeur Yang Jiechi et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan que ce dernier a réitéré « notre politique d’une seule Chine basée sur la Loi sur les relations avec Taïwan, les trois communiqués et les six assurances. Et il a souligné les préoccupations concernant les lignes et les actions provocatrices de Beijing dans le détroit de Taïwan ». Quel est le commentaire de la Chine ?
Zhao Lijian :Yang Jiechi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et directeur du Bureau de la Commission des Affaires étrangères du Comité central du PCC, a rencontré le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan à Rome, en Italie, le 14 mars, heure locale.
Les deux parties ont eu des échanges francs, approfondis et constructifs sur les relations sino-américaines et les questions internationales et régionales d’intérêt commun. Elles ont convenu de mettre conjointement en œuvre le consensus atteint par les deux chefs d’État, d’améliorer la compréhension, de gérer les divergences, d’élargir le consensus, de renforcer la coopération et de créer davantage de conditions pour ramener les relations sino-américaines sur la bonne voie d’un développement sain et régulier.
Le directeur Yang a souligné que la question de Taïwan touche à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine. Dans les trois communiqués conjoints Chine-États-Unis, les États-Unis ont clairement reconnu qu’il n’y a qu’une seule Chine.
Le principe d’une seule Chine est la condition préalable à l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis et constitue le fondement politique des relations sino-américaines.
L’administration américaine actuelle s’est engagée sur la question de Taïwan à adhérer à la politique d’une seule Chine et à ne pas soutenir l’« indépendance de Taïwan », mais ses actions récentes ne sont manifestement pas conformes à ses déclarations.
La Chine est gravement préoccupée par les récents propos et actes erronés des États-Unis sur la question de Taïwan et s’y oppose fermement. Toute tentative de tolérer et de soutenir les forces sécessionnistes de Taïwan et de jouer la « carte de Taïwan » afin d’utiliser Taïwan pour contenir la Chine n’aboutira jamais.
La Chine exhorte les États-Unis à reconnaître pleinement la haute sensibilité de la question de Taïwan, à respecter strictement le principe d’une seule Chine, les dispositions des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis et les engagements pris par les États-Unis, et à s’abstenir d’aller plus loin sur la voie dangereuse.
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AFP : Selon un reportage, les États-Unis ont dit à leurs alliés que la Chine a signalé sa volonté de fournir une assistance militaire à la Russie après que celle-ci a demandé des équipements comme des missiles sol-air. La Chine peut-elle confirmer cela ? Lorsque vous répondiez à des questions similaires hier, vous avez dit que les États-Unis ont diffusé de la désinformation visant la Chine. Cela signifie-t-il que la Chine n’a ni reçu ni répondu à des demandes d’assistance de la Russie dans la guerre en Ukraine ? Ou bien dites-vous que certaines parties de ces reportages sont inexactes ? Et si c’est le cas, pourriez-vous clarifier quelles parties de ces reportages sont de la désinformation ?
Zhao Lijian : Hier, j’ai répondu à des questions similaires. J’en ai assez dit. La pratique des États-Unis n’est rien d’autre que de la diffusion de désinformation.
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Macau Monthly : Selon des responsables américains anonymes, le 14 mars, le gouvernement américain a informé ses alliés de l’OTAN et de plusieurs pays asiatiques par le biais de télégrammes diplomatiques et par l’intermédiaire d’agents de renseignement que la Chine avait signalé sa volonté de fournir une assistance militaire et économique à la Russie à la demande de cette dernière. Il aurait également indiqué que la Chine devrait démentir ces plans. Il aurait également déclaré que cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une stratégie bien pesée visant à contrer la désinformation en se montrant beaucoup plus ouvert que d’habitude en matière de renseignement. Quel est le commentaire de la Chine ?
Dmitri Peskov
Zhao Lijian : Je suis sûr que vous avez noté que le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a démenti le 14 mars l’affirmation selon laquelle la Russie aurait demandé une aide militaire à la Chine. Les États-Unis créent et diffusent de temps à autre des informations erronées. Ce n’est ni professionnel ni éthique, et encore moins responsable. En agissant ainsi, les États-Unis se discréditeront davantage devant le monde.
Les États-Unis devraient réfléchir en profondeur à leur rôle dans l’évolution de la crise ukrainienne et faire davantage d’efforts pour contribuer à la détente de la situation.
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Quotidien du Peuple : L’ambassadeur Chen Xu, représentant permanent de la Chine auprès de l’Office des Nations unies à Genève et d’autres organisations internationales en Suisse, a récemment prononcé une déclaration commune au nom de plus de 40 pays lors de la 49e session du Conseil des droits de l’homme. Dans ses remarques, l’ambassadeur Chen Xu a appelé le HCDH à accroître sa contribution aux droits économiques, sociaux et culturels et au droit au développement, et a exprimé son opposition à la pratique consistant à utiliser les droits de l’homme comme un outil politique. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
L’ambassadeur Chen Xu
Zhao Lijian : La cause mondiale des droits de l’homme est confrontée à de graves défis. Près de 800 millions de personnes dans le monde vivent dans une extrême pauvreté. La pandémie de COVID-19 continue de faire des ravages dans le monde et pourrait faire retomber 71 millions de personnes dans la pauvreté.
La pandémie a mis en évidence le grave sous-investissement des mécanismes multilatéraux des droits de l’homme dans les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement.
La Chine se félicite de l’accent mis par le HCDH sur la lutte contre les inégalités, qui est au cœur de son travail, et espère que le Haut-Commissariat déploiera plus d’efforts constructifs pour protéger les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement, notamment en aidant les pays en développement à surmonter les défis de l’épidémie et à parvenir à un développement économique et social durable.
Mettre fin à la pauvreté et à la faim et faire en sorte que tous les êtres humains puissent mener une vie prospère et épanouissante et réaliser leur potentiel dans la dignité et l’égalité sont des éléments clés du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies.
L’éradication de la pauvreté est en soi la promotion et la protection des droits de l’homme.
La Chine soutient que tous les pays devraient coordonner la réduction de la pauvreté et le développement économique, social, culturel et environnemental, ainsi que la protection des droits de l’homme. Nous appelons tous les pays à donner la primauté au peuple, à garantir et à améliorer le bien-être du peuple, à protéger efficacement les droits des groupes vulnérables et, en particulier, à réduire l’impact de la COVID-19 sur les populations démunies afin que personne ne soit laissé pour compte. Nous espérons que le HCDH continuera à jouer un rôle positif à cet égard.
Dans le même temps, nous espérons que toutes les parties pourront promouvoir le partenariat par le biais d’un dialogue constructif et de la coopération, respecter la voie du développement des droits de l’homme choisie indépendamment par les pays à la lumière de leurs conditions nationales, et s’opposer à la pratique consistant à utiliser les droits de l’homme comme un outil politique.
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CNR : Le 11 mars, la 49e session du Conseil des droits de l’homme a tenu un dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le représentant chinois a exprimé sa préoccupation concernant le grave problème de la violence policière et de la torture aux États-Unis. Avez-vous plus d’informations à ce sujet ?
Manifestation contre les violences policières à Times Square, à New York, le 7 juillet 2016 | Yana Paskova/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
Zhao Lijian : De graves incidents impliquant des décès causés par la violence policière dans l’application de la loi se multiplient à n’en plus finir aux États-Unis. En 2021, plus de 1 124 Américains sont morts de violences policières. La plupart des victimes ont été tuées par la police dans des circonstances impliquant des crimes non violents ou même sans comportement criminel. The Lancet a publié une étude montrant qu’environ 30 800 personnes sont mortes de violences policières entre 1980 et 2018 aux États-Unis. Les personnes noires ont 3,5 fois plus de risques que les personnes blanches de mourir de violences policières.
Les médias font fréquemment des révélations sur la torture, les mauvais traitements et la violence dans divers centres de détention aux États-Unis, y compris dans des prisons privées.
La prison de Guantanamo Bay est tristement célèbre pour les sévices et la torture systématiques infligés aux prisonniers. La CIA, sous le prétexte de la « guerre contre le terrorisme », a mis en place des sites noirs dans de nombreux pays, où des « suspects terroristes »étaient secrètement détenus de manière arbitraire et où des aveux étaient extorqués sous la torture.
Comme les porte-parole du Ministère des Affaires étrangères et les médias l’ont révélé à maintes reprises, les « prisons flottantes » américaines à bord de 17 navires de la marine américaine et le réseau de sites noirs dans des pays comme la Lituanie sont des exemples typiques de la manière dont le système pénitentiaire américain bafoue l’État de droit et les droits de l’homme.
Comme les faits l’ont pleinement prouvé, les États-Unis ne sont pas en position de se présenter comme « phare des droits de l’homme » et « défenseur des droits de l’homme », et encore moins de faire des remarques gratuites sur la situation des droits de l’homme dans d’autres pays sous de faux prétextes.
La Chine appelle le Conseil des droits de l’homme et le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants à accorder une plus grande attention aux violations des droits de l’homme commises par les États-Unis et à les exhorter à adopter des mesures concrètes pour résoudre les problèmes pertinents.
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CRI : Selon des reportages, Yang Yanyi, représentante du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, ancienne ambassadrice et cheffe de la mission chinoise auprès de l’UE et ancienne ambassadrice à Brunei, a récemment visité les Philippines, l’Indonésie, le Cambodge, Singapour et le secrétariat de l’ASEAN. Je me demande si vous avez des informations à ce sujet.
Wang Yi,
Zhao Lijian : Récemment, Yang Yanyi, représentante du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, ancienne ambassadrice et cheffe de la mission chinoise auprès de l’UE et ancienne ambassadrice à Brunei, s’est rendue aux Philippines, en Indonésie, au Cambodge, à Singapour et au secrétariat de l’ASEAN. Sa visite visait à renforcer la communication avec les pays de l’ASEAN, à mettre en œuvre les résultats et le consensus obtenus lors du sommet spécial pour célébrer le 30e anniversaire des relations de dialogue entre l’ASEAN et la Chine tenu l’année dernière, et à faire progresser la construction du partenariat stratégique global Chine-ASEAN.
Yang Yanyi
Au cours de la visite, l’ambassadrice Yang Yanyi a eu un échange de vues approfondi avec les ministres des Affaires étrangères et les hauts fonctionnaires chargés des affaires de l’ASEAN des quatre pays, le secrétaire général de l’ASEAN et d’autres personnes sur la mise en œuvre des résultats du sommet commémoratif, l’approfondissement de la coopération pragmatique entre les deux parties, la mise en œuvre de l’Initiative pour le développement mondial ainsi que les questions internationales et régionales d’intérêt commun, atteignant un large consensus. Toutes les parties ont fait l’éloge de l’importance du sommet commémoratif et sont convenues de formuler un plan d’action sur le partenariat stratégique global, de renforcer la coopération dans des domaines tels que la lutte contre la COVID-19, l’économie et le commerce, la connectivité, l’économie numérique, le développement durable, et les échanges humains et culturels, d’intensifier la communication sur la mise en œuvre de l’Initiative pour le développement mondial et de promouvoir conjointement une reprise régionale complète dans l’ère post-COVID.
Toutes les parties ont souligné la nécessité de soutenir le rôle central de l’ASEAN dans la coopération régionale et de résoudre correctement les différends par le dialogue et la consultation afin de sauvegarder conjointement la bonne dynamique de paix, de stabilité, de développement et de prospérité dans la région.
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Bloomberg : Plus de 2,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie le 24 février. Selon l’ONU, près de 600 personnes sont mortes et 1000 autres ont été blessées. La Chine craint-elle que les attaques de la Russie sur les villes fassent des victimes civiles ? Les gens du monde entier ont vu la Russie attaquer des villes, des zones résidentielles et des installations médicales. La Chine essaie-t-elle de convaincre la Russie de mettre fin à ces actions ?
Zhao Lijian : La question de l’Ukraine s’inscrit dans un contexte historique complexe. La Chine est profondément peinée de voir la situation en Ukraine devenir celle qu’elle est aujourd’hui. La crise ukrainienne est le résultat de l’interaction de facteurs complexes. Les dirigeants chinois, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, les porte-parole du Ministère des Affaires étrangères et d’autres responsables diplomatiques ainsi que les départements compétents ont œuvré en faveur de pourparlers de paix.Nos porte-parole vous ont également fait part des efforts de la Chine de manière très détaillée.
La Chine a également fourni une aide humanitaire à l’Ukraine. Je peux vous dire que le troisième lot de fournitures humanitaires de la Chine est arrivé hier en Pologne et sera bientôt livré à l’Ukraine. La position et la déclaration de la Chine sur la question de l’Ukraine sont totalement objectives, justes et constructives.
Nous avons un objectif clair, à savoir apaiser la situation et mettre fin au conflit le plus rapidement possible. Nous pensons que la position de la Chine sera comprise et soutenue par de plus en plus de pays.
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AFP : Une question complémentaire sur la désinformation et la crise ukrainienne. La Chine a déjà accusé les États-Unis d’attiser le feu sur la question de l’Ukraine. La Chine s’engagera-t-elle à ne pas envoyer d’aide à la Russie dans son invasion et à ne pas ajouter de l’huile sur le feu ?
Zhao Lijian : Je viens d’exposer la position de la Chine sur les questions pertinentes. Notre position sur la question de l’Ukraine est irréprochable.
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Reuters : Pourriez-vous offrir plus de détails sur cette troisième cargaison d’aide humanitaire que vous venez de mentionner ? Par exemple, quelle est sa valeur ? De quoi se compose-t-elle ?
Zhao Lijian : La Chine a publié un communiqué de presse sur ce sujet. Vous pouvez vous y référer
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Global Times : Selon des reportages, un porte-parole du Ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré le 14 mars : « Nous faisons actuellement une pause dans les négociations nucléaires » et « Nous ne sommes pas en mesure d’annoncer un accord maintenant, car il y a des questions importantes en suspens qui doivent être décidées par Washington ». Le même jour, Ned Price, porte-parole du Département d’État américain, a déclaré que Washington serait ouvert à des « alternatives diplomatiques » si l’impasse provoquée par les sanctions contre la Russie rendait impossible un retour formel à l’accord nucléaire de 2015. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?
Ebrahim Raisi président de l’Iran
Zhao Lijian :Actuellement, la négociation sur la reprise du respect du JCPOA est entrée dans sa phase finale. Toutes les parties sont parvenues à un consensus sur la plupart du texte de l’accord de reprise du respect du JCPOA, quelques points devant encore être résolus. La Chine espère que toutes les parties intensifieront leurs efforts diplomatiques et s’efforceront de parvenir rapidement à un accord sur les questions en suspens.
Les États-Unis, en tant qu’initiatrices de la crise nucléaire iranienne, devraient prendre une décision politique dans les plus brefs délais et répondre positivement aux préoccupations légitimes de l’Iran.
Dans le même temps, les négociations sur le nucléaire iranien ne se déroulent pas dans le vide. Nous avons noté que la situation en Ukraine a certaines répercussions sur le processus de négociation. En ce qui concerne les préoccupations soulevées par la Russie, la Chine soutient les États-Unis, l’Europe et la Russie dans l’intensification des consultations afin d’explorer une solution mutuellement acceptable.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de meilleure alternative au JCPOA. Toutes les parties doivent préserver ensemble les résultats durement acquis des négociations. Nous continuerons à participer de manière constructive aux négociations et restons déterminés à remettre le JCPOA sur les bons rails à une date rapprochée, à faire respecter le régime international de non-prolifération nucléaire et à préserver la paix et la stabilité au Moyen-Orient.
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CCTV : Selon les médias japonais, des travaux de creusement sont effectués près des unités 5 et 6 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi afin de construire un puits vertical destiné à stocker l’eau radioactive diluée et traitée qui sera ensuite rejetée dans l’océan. Avez-vous un commentaire à faire ?
Photo aérienne prise le 7 avril 2021 montrant les réservoirs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi où est stockée l’eau radioactive issue du refroidissement des réacteurs endommagés en mars 2011. PHOTO / KOJI ITO / YOMIURI / AFP
Zhao Lijian : La Chine est très préoccupée par les tendances de la partie japonaise. Depuis longtemps, la communauté internationale fait part de ses doutes et de ses inquiétudes à la partie japonaise concernant la légitimité du rejet en mer, la rationalité du plan de rejet, la crédibilité des données relatives à l’eau radioactive et la fiabilité de l’équipement de purification de l’eau radioactive.
La partie japonaise n’a pas encore donné d’explication complète et crédible. Le groupe de travail technique de l’AIEA a effectué sa première visite au Japon le mois dernier et a posé une série de questions à la partie japonaise. L’évaluation de l’élimination de l’eau radioactive est toujours en cours.
Il est extrêmement irresponsable que le Japon fasse la sourde oreille aux préoccupations de toutes les parties et fasse avancer les travaux préparatoires du rejet en mer de manière précipitée.
Le Japon devrait sérieusement répondre aux préoccupations légitimes de la communauté internationale, revenir sur sa mauvaise décision de rejeter l’eau radioactive dans l’océan, arrêter immédiatement les travaux préparatoires et respecter sérieusement ses obligations internationales. Il ne devrait pas prendre la liberté de commencer à déverser de l’eau radioactive dans l’océan avant d’avoir atteint un consensus avec les parties prenantes et les organisations internationales concernées, y compris l’AIEA.
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Beijing Daily : Récemment, la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA de mars a de nouveau intégré la coopération en matière de sous-marins à propulsion nucléaire entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie comme point complet de l’ordre du jour. Le représentant chinois a fait une déclaration. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Le Président du Conseil en 2021-2022 est S. E. Shin Chae-Hyun, gouverneur représentant la République de Corée. – Il succède à S. E. Heidi Alberta Hulan, gouverneur représentant le Canada.- Les vice-présidents sont S. E. Miguel Camilo Ruiz, gouverneur représentant la Colombie, et S. E. Dominika Anna Krois, gouverneur représentant la Pologne
Zhao Lijian : La coopération en matière de sous-marins à propulsion nucléaire entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie pourrait créer des risques de prolifération nucléaire et ébranler le système international de non-prolifération, provoquer un nouveau cycle de course aux armements et compromettre la prospérité et la stabilité régionales. La Chine est gravement préoccupée par cela et s’y oppose fermement.
Après la réunion de novembre de l’année dernière, le conseil de l’AIEA a décidé par consensus d’intégrer la question d’AUKUS comme point complet de l’ordre du jour de la réunion de mars,sur proposition de la Chine, afin de discuter des questions liées à la coopération en matière de sous-marins à propulsion nucléaire d’AUKUS. Cette décision reflète pleinement les graves préoccupations de la communauté internationale, y compris des membres du conseil d’administration de l’AIEA, qui ne doivent pas être négligées par les trois pays.
Comme l’a souligné le représentant chinois lors de la réunion, la coopération trilatérale en matière de sous-marins nucléaires concerne l’intégrité, l’efficacité et l’autorité du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et les questions relatives aux accords de garanties touchent aux intérêts de tous les membres de l’agence et devraient être décidées par tous les États membres par le biais de discussions.
À cette fin, la Chine a suggéré que l’AIEA mette en place un comité spécial ouvert à tous les États membres, afin de mener des discussions approfondies sur toutes les questions politiques, juridiques et techniques pertinentes et de soumettre un rapport de recommandations au conseil d’administration et à la conférence générale de l’agence.
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ne devraient pas poursuivre la coopération concernée, et le secrétariat de l’AIEA ne devrait pas avoir de consultation avec les trois pays sur le soi-disant accord de garanties pour leur coopération en matière de sous-marins nucléaires jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint par toutes les parties.
La Chine appelle tous les États membres de l’AIEA à poursuivre les discussions substantielles sur la coopération en matière de sous-marins à propulsion nucléaire d’AUKUS par le biais du processus intergouvernemental, à défendre par des actions concrètes le système international de non-prolifération avec le TNP comme pierre angulaire, et à préserver la paix et la sécurité internationales.
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Dragon TV : Il est rapporté que Dian Triansyah Djani – co-sherpa indonésien du G20, a déclaré qu’en tant que pays assumant la présidence tournante du G20, l’Indonésie pense que chaque pays a le droit d’exprimer ses préoccupations sur diverses questions, y compris la situation en Ukraine, mais le G20 est un mécanisme multilatéral de coopération économique et l’Indonésie se concentrera sur le respect des engagements décrits dans la Déclaration des dirigeants du G20 à Rome ainsi que sur ses propres priorités et n’a pas l’intention d’inclure la crise ukrainienne dans l’ordre du jour actuel. Avez-vous un commentaire à faire ?
Zhao Lijian :Le G20 est le principal forum pour la coopération économique internationale, et non une plateforme appropriée pour discuter des questions de sécurité politique telles que l’Ukraine.
Dans les circonstances actuelles, le G20 assume d’importantes responsabilités en matière de promotion de la coopération internationale contre la pandémie et de préservation de la stabilité et de la reprise de l’économie mondiale.
Le G20 doit s’en tenir à son mandat, approfondir la solidarité et la coopération, et travailler ensemble pour relever les défis majeurs tels que la santé publique mondiale et les questions économiques et financières.
La Chine soutient l’Indonésie, qui assure la présidence tournante du G20, dans la promotion de la coopération dans divers domaines, conformément à l’ordre du jour établi sur le thème « Se rétablir ensemble, se rétablir plus fort ».
La Chine continuera à participer en profondeur au processus de préparation du sommet de Bali et à travailler avec toutes les parties concernées pour faire de ce sommet un succès et apporter une contribution positive à l’amélioration de la gouvernance économique mondiale et à la promotion de la reprise économique post-COVID.
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AFP : Nous avons remarqué que le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, a déclaré hier que le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et la délégation américaine avaient « soulevé directement et très clairement nos préoccupations concernant le soutien de la RPC à la Russie à la suite de l’invasion ». Il a donc déclaré : « nous avons fait savoir très clairement à Beijing que nous ne resterons pas inactifs et que nous ne permettrons à aucun pays de dédommager la Russie pour ses pertes ». Si votre position est que les reportages des médias ont été de la désinformation visant la Chine, quelle est votre réponse à cette déclaration officielle sur les préoccupations de l’administration américaine ?
Ned Price
Zhao Lijian : Le directeur Yang Jiechi a souligné lors de la réunion de Rome que la Chine ne souhaite pas voir la situation en Ukraine devenir ce qu’elle est aujourd’hui
Yang Jiechi
Il est important de faire la lumière sur l’histoire de la question ukrainienne, de traiter le problème à la racine et de répondre aux préoccupations légitimes de toutes les parties.
Il a également souligné la nécessité d’adopter une perspective à long terme, de préconiser activement la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable, et d’encourager les parties concernées à engager un dialogue d’égal à égal et à chercher à mettre en place une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable, conformément au principe d’indivisibilité de la sécurité, afin de sauvegarder la paix en Europe et dans le monde entier.
La partie chinoise maintient toujours que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées et que les buts et principes de la Charte des Nations unies doivent être observés.
La Chine s’engage à faciliter le dialogue pour la paix et estime que la communauté internationale devrait soutenir conjointement les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine afin d’obtenir rapidement des résultats substantiels, de manière à désamorcer la situation le plus rapidement possible.
Toutes les parties doivent faire preuve de la plus grande retenue, protéger les civils et empêcher une crise humanitaire massive. La Chine a fourni une aide humanitaire d’urgence à l’Ukraine et continuera à déployer ses efforts à cette fin. La Chine s’oppose fermement aux propos et aux actes consistant à diffuser la désinformation et à déformer et à salir la position de la Chine.
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AFP : La Chine est-elle préoccupée par d’éventuelles sanctions des États-Unis si la situation évolue ? Les États-Unis ont dit qu’ils suivaient de près toute action du côté chinois. Si, comme les médias l’ont suggéré, la Russie a demandé une assistance à la Chine, d’éventuelles sanctions américaines figurent-elles parmi les considérations de la Chine pour savoir si elle peut ou non fournir une assistance à la Russie ?
Zhao Lijian : La Chine a exposé sa position sur les sanctions à de multiples occasions.
La Chine n’est pas d’accord pour résoudre les problèmes par des sanctions, et encore moins par des sanctions unilatérales qui n’ont aucun fondement en droit international.
La réalité a prouvé depuis longtemps que les sanctions non seulement ne résolvent pas les problèmes, mais en créent de nouveaux. Elles aboutiront à une situation où de multiples acteurs seront perdants, et perturberont le processus de règlement politique.
L’économie mondiale est déjà en difficulté en raison de l’impact de la COVID-19. Les sanctions ne feront que créer des chocs sur la reprise économique mondiale et ne seront bénéfiques à aucune des parties.
Nous demandons instamment aux États-Unis de ne pas porter atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine lorsqu’ils gèrent les relations avec la Russie.
La Chine et la Russie continueront à mener une coopération économique et commerciale normale dans un esprit de respect mutuel, d’égalité et de bénéfices réciproques.
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AFP : Selon des reportages, l’Arabie saoudite a invité le président Xi Jinping à se rendre à Riyad après le mois sacré du Ramadan, qui commence début avril. La Chine a-t-elle reçu une telle invitation ? Et le président Xi a-t-il prévu une telle visite ?
Zhao Lijian : Je n’ai aucune information à offrir.
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PTI : Le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, a déclaré hier qu’il était en contact étroit avec la Chine, la France, l’Allemagne, Israël et la Turquie sur les efforts de médiation pour mettre fin au conflit en Ukraine. Avez-vous un commentaire à faire à ce sujet ?
Zhao Lijian : La position de la Chine a été bien exposée. Nous soutenons tous les efforts diplomatiques visant à promouvoir des pourparlers de paix propices à l’apaisement des tensions.
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AFP : Les Philippines ont déclaré lundi qu’elles avaient convoqué l’ambassadeur de Chine dans le pays après qu’un navire de la marine chinoise a été surpris à naviguer illégalement dans les eaux philippines. Le navire est resté trois jours dans la mer de Sulu et les autorités philippines ont déclaré qu’il s’agissait d’une intrusion illégale et d’une violation de la souveraineté philippine. La partie chinoise a-t-elle des commentaires à faire à ce sujet ?
Zhao Lijian: La navigation du navire de la marine chinoise dans les eaux philippines était un exercice du droit de passage inoffensif conformément à la CNUDM. Le passage chinois était sûr et standard, et conforme au droit international et aux pratiques internationales. Nous espérons que les parties concernées pourront le considérer d’une manière objective et rationnelle.
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Reuters : Vous avez mentionné hier que l’Ambassade américaine en Ukraine avait supprimé certains documents sur les laboratoires biologiques de son site Web. Ces laboratoires, selon les États-Unis, sont conçus pour prévenir l’apparition d’épidémies, mais il semble que la Russie et la Chine aient suggéré à plusieurs reprises qu’ils avaient un objectif militaire. Où avez-vous obtenu cette information à l’origine ? Ce que j’ai trouvé, c’est qu’une journaliste bulgare a posté le 26 février sur Twitter des reportages dans lesquels elle prétendait que l’Ambassade américaine en Ukraine avait supprimé ces documents. Cependant, à l’heure actuelle, aucun des documents qu’elle avait mentionnés n’a été supprimé. Ils sont toujours là. Ce tweet de cette journaliste bulgare est-il votre source ? Ou avez-vous obtenu des renseignements de la Russie ? Est-ce que ce sont vos propres services de renseignement qui vous ont fourni ces informations ?
Zhao Lijian : D’après nos informations, les États-Unis ont effectivement supprimé des documents. Vous devriez peut-être demander aux États-Unis s’ils ont récupéré les documents ou si les documents que vous avez vus ont été oubliés par les États-Unis, car c’est aux États-Unis qu’il incombe de donner une explication et des éclaircissements.
Vous devriez également demander aux États-Unis si leur pratique est destinée à faire mystère de choses très simples ou à dissimuler davantage de choses.
Je tiens à souligner que les préoccupations de la communauté internationale concernant les laboratoires biologiques américains en Ukraine se résument à ce que les États-Unis ont fait et à ce qu’ils ont caché au public.
Pourquoi les États-Unis sont-ils la seule partie à s’opposer à l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques depuis 20 ans ?
Pourquoi ne pas ouvrir ces laboratoires biologiques à une enquête indépendante menée par des experts internationaux ?
Je vous suggère de poser ces questions aux États-Unis.
40′
Journaliste : Merci pour votre réponse. Mais je voulais savoir quelle était votre source d’information. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Zhao Lijian : Comme je l’ai dit hier, conformément à l’accord signé en 2005 entre le Département américain de la Défense et la partie ukrainienne, les représentants du Département américain de la Défense ont le droit de participer à toutes les activités connexes dans les installations en Ukraine.
Les informations désignées par la partie américaine comme « sensibles » ne doivent pas être rendues publiques par l’Ukraine.
Selon le document que les États-Unis ont soumis à la réunion des États parties à la Convention sur les armes biologiques à la fin de 2021, les États-Unis disposent d’installations de coopération en Ukraine, dont 26 laboratoires.
Cependant, le Département américain de la Défense a déclaré récemment que les États-Unis et l’Ukraine coopèrent dans 46 laboratoires. N’est-ce pas contradictoire ?
Nous avons également noté que la partie américaine n’a pas donné d’éclaircissements dans sa déclaration d’hier sur ce qui suit : les représentants du Département américain de la Défense ont le droit de participer aux activités connexes dans les installations en Ukraine. La partie ukrainienne doit stocker tous les agents pathogènes dangereux dans les laboratoires désignés pour la recherche coopérative et transférer aux États-Unis les copies demandées des souches d’agents pathogènes dangereux. Les informations clés, y compris celles désignées par la partie américaine comme « sensibles », ne doivent pas être rendues publiques par l’Ukraine.
Comment cela pourrait-il convaincre qui que ce soit ? On ne peut s’empêcher de se demander si les États-Unis ont envoyé du personnel dans ces laboratoires ou non. Quel est leur champ d’activité exact ? Combien d’installations de coopération les États-Unis possèdent-ils en Ukraine ?
Par ailleurs, selon des sources ouvertes, ces laboratoires en Ukraine fonctionnent sous le commandement du Département américain de la Défense et les États-Unis y ont investi plus de 200 millions de dollars.
Vous m’interrogez sur les informations dont je dispose. Nous avons noté que la Russie a récemment divulgué certains projets de recherche américains dans des laboratoires biologiques en Ukraine.
L’un d’eux, le projet UP-4, étudie la possibilité d’une propagation des virus aviaires par les oiseaux migrateurs.
Le projet R-781 utilise les chauves-souris comme vecteurs d’agents pathogènes pouvant être transmis à l’homme.
Un autre projet, dont le nom de code est UP-8, vise à étudier le virus de la fièvre hémorragique du Congo-Crimée et les hantavirus.
Les preuves révélées par la Russie montrent que les États-Unis tentent d’obtenir des moyens de libérer des armes chimiques biologiques en expérimentant les rapports entre les oiseaux migrateurs et la propagation des virus. Elles montrent également que les États-Unis et certains autres pays occidentaux collectent et transfèrent de manière planifiée des échantillons biologiques en Ukraine et pourraient avoir mené des recherches biologiques ciblant différentes populations ethniques.
Confrontés aux preuves révélées par la Russie, les États-Unis tentent de s’en sortir en les qualifiant simplement de « désinformation ».
Est-ce bien convaincant ? Si les États-Unis veulent prouver leur innocence, ils doivent donner des éclaircissements de manière complète et responsable sur leurs activités biomilitaires.
Nous nous félicitons d’une évaluation conjointe des documents fournis par la Russie dans le cadre de l’ONU et de la Convention sur les armes biologiques. Plus important encore, nous appelons les États-Unis à ouvrir ces laboratoires biologiques à des enquêtes indépendantes menées par des experts internationaux et à cesser de faire cavalier seul dans l’obstruction à la mise en place d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques.
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The Paper : Selon des reportages, l’élection présidentielle extraordinaire s’est déroulée avec succès au Turkménistan l’autre jour. Le vice-premier ministre et candidat du Parti démocratique Serdar Berdimuhamedov a été élu nouveau président à une large majorité des voix. Quel est le commentaire de la Chine ? La Chine enverra-t-elle un message de félicitations au Turkménistan ? Comment voyez-vous le développement des relations Chine-Turkménistan ?
Président Serdar Berdimuhamedov – Turkménistan
Zhao Lijian : La Chine adresse ses chaleureuses félicitations au Turkménistan pour le bon déroulement de l’élection présidentielle et l’élection de Serdar Berdimuhamedov en tant que président. Le président Xi Jinping a envoyé un message de félicitations à Serdar Berdimuhamedov.
En tant que partenaire stratégique fondé sur la sincérité et la confiance mutuelle, la Chine soutient fermement le Turkménistan dans la poursuite d’une voie de développement adaptée à ses conditions nationales.
Nous sommes convaincus que sous la direction du président Serdar Berdimuhamedov, le Turkménistan continuera à maintenir la stabilité, à réaliser divers objectifs de développement et à faire de nouveaux progrès dans la construction du pays.
La Chine attache une grande importance aux relations Chine-Turkménistan. Nous sommes prêts à travailler avec le Turkménistan pour saisir l’opportunité du 30e anniversaire des relations diplomatiques afin d’approfondir la coopération globale et mutuellement bénéfique, et faire progresser constamment les relations bilatérales pour le bénéfice des deux pays et des deux peuples.
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Bloomberg : La secrétaire générale adjointe des Nations unies et haute-représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a déclaré la semaine dernière qu’aucune nation n’avait déposé de plainte auprès du Conseil de sécurité concernant les armes biologiques en Ukraine. La Chine a-t-elle déposé des plaintes incluant ses prétendues preuves, étant donné ses préoccupations répétées à ce sujet ?
Izumi Nakamitsu – ONU
Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant de la situation que vous avez mentionnée. Le représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU a exposé la position solennelle de la Chine sur cette question lors des discussions sur les laboratoires biologiques des États-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU.
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AFP : Une question complémentaire à celle de Reuters sur le site Web de l’Ambassade américaine en Ukraine. Vous avez dit que les États-Unis ont peut-être récupéré ou omis de supprimer certains documents. Voulez-vous dire que les États-Unis ont peut-être récemment récupéré les documents que montre votre capture d’écran ? À la connaissance de la Chine, quand ces documents ont-ils été supprimés ?
Zhao Lijian : Vous pouvez voir « 404 not found » sur la capture d’écran que j’ai tweetée. Cela signifie que vous ne pouvez pas trouver le document après avoir cliqué sur l’URL. Pour savoir quand les États-Unis ont récupéré les documents et s’il s’agit des documents originaux, il faut demander aux États-Unis.
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Bloomberg : J’aimerais revenir sur la situation humanitaire en Ukraine, car il semble qu’elle va s’aggraver. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a prévenu que le Ministère russe de la Défense n’exclut pas la possibilité de mettre sous son contrôle de grandes villes déjà entièrement encerclées. Et pourtant, des diplomates chinois, dont Yang Jiechi, ont appelé toutes les parties à faire preuve de retenue pour protéger les civils. La Chine craint-elle que les pertes civiles augmentent en Ukraine ? Et quels outils la Chine utilise-t-elle pour empêcher que cela ne se produise ?
Zhao Lijian :Nous avons partagé à plusieurs reprises la position de la Chine sur la situation humanitaire en Ukraine. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a également développé l’initiative chinoise en six points sur la situation humanitaire en Ukraine. Je ne m’attarderai pas sur cela.
En restant en contact avec les parties concernées, la Chine a appelé les parties à prévenir une crise humanitaire de grande ampleur et à protéger la sécurité des civils.
Nous avons également remarqué que des progrès ont été réalisés sur cet aspect dans les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine.
Les deux parties ont ouvert des couloirs humanitaires, par lesquels des citoyens de divers pays, dont la Chine, ont été évacués des zones de conflit.
La Chine espère renforcer la communication avec toutes les parties afin d’apaiser la situation en Ukraine le plus rapidement possible. Nous ne souhaitons pas voir les civils pris au piège des conflits et nous compatissons profondément avec eux.
https://www.fmprc.gov.cn/fra/xwfw/fyrth/lxjzzdh/202203/t20220317_10652609.html
3/Conférence de presse du 16 mars 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
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CCTV : Selon des reportages, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les États-Unis disposaient de centaines de laboratoires biologiques militaires à travers le monde, dont près de 30 en Ukraine, qui « présentent des dangers mortels pour un très grand nombre de civils ». « Et beaucoup ont été installés dans un certain nombre d’anciens pays soviétiques, précisément le long du périmètre des frontières de la Russie, ainsi que sur les frontières de la Chine, et sur les frontières des autres pays de la région ». La Russie exigera que ce problème soit examiné par tous les pays parties à la Convention sur les armes biologiques, et redoublera d’efforts pour que les États-Unis cessent de bloquer l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention. La partie chinoise soutient-elle la demande de la Russie ?
Affiche : Les Etats-Unis possèdent 336 laboratoires biologiques dans 30 pays. (Xinhua)
Zhao Lijian : Nous avons pris note des remarques du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La sécurité biologique concerne l’intérêt commun de toute l’humanité.
Les États-Unis ont l’obligation de respecter la Convention sur les armes biologiques et d’apporter des éclaircissements sur les questions qui préoccupent la communauté internationale.
En fait, la communauté internationale est depuis longtemps très préoccupée par les activités militaires biologiques menées par les États-Unis sur leur territoire et à l’étranger.
Il ne s’agit pas d’un problème limité aux laboratoires américains en Ukraine, ni d’un nouveau problème causé par la situation actuelle.
Nous nous félicitons de l’évaluation conjointe par la communauté internationale des documents révélés par la Russie dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques et de l’ONU. Dans le même temps, les éclaircissements américains seront également entendus de manière équitable et juste. La communauté internationale peut saisir cette occasion pour relancer le processus de négociation en vue de l’établissement d’un mécanisme de vérification.
Une fois de plus, nous appelons les États-Unis à modifier leur position consistant à s’opposer seuls à l’établissement d’un tel mécanisme de vérification. Cela contribuera à restaurer la confiance de la communauté internationale dans le respect par les États-Unis de leurs obligations internationales et sera également propice à l’amélioration de la biosécurité mondiale.
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AFP : Selon le communiqué de presse au sujet de la conversation téléphonique entre le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares, la Chine ne veut pas être affectée par les sanctions occidentales contre la Russie. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur ce que signifie « affectée » dans ce contexte ? Le ministre des Affaires étrangères a-t-il mis en garde les pays contre l’imposition de nouvelles sanctions à la Chine ? Voulait-il dire que la Chine s’oppose à tout effet indirect des sanctions actuelles sur sa propre économie ou voulait-il dire autre chose ?
Zhao Lijian : Nous avons publié le communiqué de presse à ce sujet. La position de la Chine concernant l’opposition aux sanctions est claire.
Ces derniers temps, les États-Unis ont fait de nombreuses remarques provocatrices sur la Chine. Par exemple, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré que la Chine devra faire face à des conséquences importantes si elle soutient « l’invasion » de la Russie.
Elle a également déclaré que la Chine et la Russie ne représentent que 15 à 20 % de l’économie mondiale. Les pays du G7 en représentent plus de 50 %. Même si la Chine ignore les avertissements américains et aide la Russie à faire face à l’impact des sanctions, les États-Unis disposent encore d’une série d’outils, en coordination avec leurs partenaires européens.
Les remarques de la partie américaine constituent une intimidation et une coercition flagrantes et exposent la mentalité de la guerre froide et de la confrontation des blocs profondément ancrée du gouvernement américain. Elles représentent un autre produit de la philosophie américaine consistant à faire les choses « en position de force ».
Sur la question de l’Ukraine, la Chine a porté un jugement indépendant et a exposé sa proposition selon la réalité des faits, de manière objective et juste. La Chine a appelé au dialogue et à la négociation, œuvré à la désescalade de la situation et mis en avant l’initiative chinoise pour résoudre la crise actuelle.
Toute désinformation qui rejette les efforts de la Chine, déforme ses intentions et la salit avec des mensonges est irresponsable et immorale.
Je tiens à réaffirmer que les sanctions ne sont jamais un moyen efficace de résoudre les problèmes. La Chine s’oppose à toutes les formes de sanctions unilatérales et à la « juridiction au bras long » des États-Unis.
Nous défendrons résolument les droits et intérêts légitimes des entreprises et des individus chinois. Manier le bâton des sanctions tout en cherchant le soutien et la coopération de la Chine ne fonctionnera tout simplement pas.
Nous exhortons les États-Unis à ne pas porter atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine sous quelque forme que ce soit. Si les États-Unis n’en font qu’à leur tête, la Chine prendra certainement des contre-mesures énergiques.
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Bloomberg : L’ambassadeur de Chine aux États-Unis, Qin Gang, a déclaré hier dans une tribune que la Chine n’avait aucune connaissance préalable de l’opération militaire russe et qu’elle aurait essayé de l’empêcher. Comment la Chine voit-elle la décision de la Russie de ne pas l’informer d’un événement aussi important pour la stabilité mondiale ? Cela est-il cohérent avec le partenariat que le président Xi Jinping a réaffirmé le mois dernier avec Vladimir Poutine ?
Zhao Lijian : Je pense que l’ambassadeur Qin Gang a exprimé la position de la Chine de manière suffisamment claire dans son article. En tant que pays souverain, la Russie a le droit de prendre ses propres décisions. Il n’y a pas de lien nécessaire entre cela et les relations Chine-Russie.
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Beijing Youth Daily : Il a été rapporté que le 15 mars, le représentant chinois a exprimé ses inquiétudes concernant la violation des droits de l’enfant aux États-Unis lors du dialogue interactif avec la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants au cours de la 49e session du Conseil des droits de l’homme. Avez-vous un commentaire à faire ?
Zhao Lijian : La violation prolongée des droits de l’enfant aux États-Unis est triste et inquiétante.
Les statistiques montrent que le gouvernement américain a détenu pas moins de 45.000 enfants migrants illégaux en 2021.
Au cours des dernières années, sur les 266.000 enfants migrants détenus par les États-Unis, 25.000 ont été détenus pendant plus de 100 jours.
Les centres de détention concernés sont gérés de manière chaotique et sont fréquemment le théâtre de mauvais traitements, de travail forcé et d’autres violations des droits de l’homme. Les enfants détenus souffrent de graves traumatismes physiques et mentaux.
Il est encore plus déchirant d’apprendre que le gouvernement américain a séparéde force les enfants migrants détenus de leurs parents, ce qui a entraîné la séparation familiale de nombreux migrants. Beaucoup d’enfants ne sont pas encore réunis avec leurs parents.
En outre, de nombreux enfants ont été victimes de fusillades sur les campus en raison de la prolifération des armes à feu aux États-Unis.
Une étude concernée révèle que la violence par arme à feu a augmenté de plus de 30 % aux États-Unis pendant la pandémie de COVID-19 et que le nombre d’enfants admis dans les hôpitaux pour des blessures par balle a grimpé en flèche.
Aux États-Unis, en 2021, 44.750 personnes ont été tuées par balle, dont 1.533 adolescents et enfants de moins de 17 ans, et 40.359 personnes ont été blessées par balle, dont 4.107 adolescents et enfants de moins de 17 ans.
Nous disons souvent que les enfants sont comme des fleurs délicates qui doivent être entretenues avec soin et nourries par le soleil et la rosée. En regardant ces enfants dont les droits ont été violés aux États-Unis, on ne peut s’empêcher de se demander si les enfants américains ont leurs « droits de l’homme » et leur « liberté » protégés.
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Agence de presse Yonhap : Selon des reportages, la RPDC a lancé un missile balistique aujourd’hui. Il s’agit du 10e lancement cette année. Quel est le commentaire de la Chine ?
Zhao Lijian : La Chine a pris note des reportages concernés. Je ne suis pas au courant de la situation spécifique pour le moment. La position de la Chine sur cette question est cohérente et claire.
La Chine espère que la paix et la stabilité seront maintenues sur la péninsule coréenne et soutient que toutes les parties doivent travailler activement à la promotion des pourparlers de paix et faire preuve de retenue.
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Reuters : En réponse aux affirmations de responsables américains selon lesquelles la Russie aurait envoyé des demandes de matériel militaire à la Chine, la Chine a répondu en qualifiant ces affirmations de désinformation. L’ambassadeur Qin Gang a publié une tribune dans le Washington Post dans laquelle il a également exposé la position de la Chine sur cette question. Je me demandais si, à l’avenir, la Chine allait utiliser d’autres méthodes pour convaincre les pays, en particulier les partenaires avec lesquels elle entretient des relations de coopération, qu’elle n’envisage pas d’envoyer du matériel militaire à la Russie ? Va-t-elle multiplier les actions diplomatiques de ce type ?
Zhao Lijian : Je voudrais citer un dicton chinois qui dit : « Certaines personnes mentent sans faire de brouillon au préalable. » Certains responsables américains diffusent de tels mensonges sous couvert d’anonymat.
Pourquoi sont-ils trop timides pour rendre leur nom public ?
Pour ce qui est de votre question, nous avons exposé la position de la Chine à de nombreuses reprises. Tout à l’heure, j’ai également répondu aux remarques provocatrices des États-Unis. Nous avons exprimé notre position sur le développement des relations Chine-Russie à de multiples occasions. Ce n’est pas la peine de la répéter ici.
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TASS : Des responsables du Ministère russe des Affaires étrangères ont déclaré à l’agence TASS l’autre jour que, tout en avertissant la Russie de ne pas utiliser d’armes biochimiques en Ukraine, les États-Unis se dérobent en fait à leurs responsabilités pour leurs propres activités biochimiques en Ukraine et dissimulent une action provocatrice à grande échelle que les États-Unis et l’Ukraine préparent. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire sur le comportement des États-Unis consistant à se dérober à leurs responsabilités ?
S. Lavrov
Zhao Lijian : Comme je viens de le dire, la communauté internationale est depuis longtemps très préoccupée par les activités militaires biologiques des États-Unis. D’après les informations fournies par les États-Unis, le pays possède 336 laboratoires dans 30 pays. Il ne s’agit pas d’une question limitée aux laboratoires américains en Ukraine, ni d’une nouvelle question née de la situation actuelle.
Les États-Unis ont l’obligation de respecter la Convention sur les armes biologiques et de clarifier ce qu’ils font, face aux préoccupations de la communauté internationale. Ils ne pourront pas s’en sortir en détournant l’attention.
Pendant des décennies, les États-Unis ont accusé pour un rien d’autres pays de ne pas respecter la Convention et ont exigé des autres qu’ils acceptent les vérifications, ce qui leur a permis de lancer des opérations militaires et d’imposer des sanctions.
Pourquoi les États-Unis s’exemptent-ils des vérifications et tentent-ils de convaincre les autres en affirmant simplement qu’ils respectent la Convention ?
En outre, les États-Unis peuvent difficilement gagner la confiance de la communauté internationale avec leur niveau de crédibilité. Nous nous souvenons encore que quelqu’un a décidé d’envahir illégalement l’Irak avec un flacon de détergent à la main.
Nous exhortons une fois de plus les États-Unis à agir de manière responsable, à donner des éclaircissements complets sur leurs activités militaires biologiques et à cesser de s’opposer seuls à l’établissement d’un mécanisme de vérification dans le cadre de la Convention sur les armes biologiques. Cela aidera à restaurer la confiance de la communauté internationale dans le respect par les États-Unis de leurs obligations internationales et à améliorer la sécurité biologique mondiale.
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AFP : Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré hier que l’Ukraine devait accepter de ne pas devenir membre de l’OTAN. Vous savez certainement que la Russie a cité la menace de l’expansion de l’OTAN comme une raison de son invasion de l’Ukraine. Quel est le commentaire du Ministère des Affaires étrangères sur cette déclaration du président Zelenskyy ?
Président Zelenskyv
Zhao Lijian : La partie chinoise a pris note des remarques du président Zelenskyy. Nous encourageons toutes les parties concernées à engager un dialogue sur un pied d’égalité, à faire face aux différends et aux problèmes accumulés au fil des ans, à prendre au sérieux l’impact négatif des cycles consécutifs d’expansion de l’OTANvers l’Est sur l’environnement de sécurité de la Russie, et à travailler à la construction d’un mécanisme de sécurité européen équilibré, efficace et durable, conformément au principe de sécurité indivisible.
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Reuters : Hier, l’ambassadeur de Chine en Ukraine a eu une réunion avec des responsables locaux de l’Ukraine. Nous nous demandions si le Ministère des Affaires étrangères avait un commentaire à faire sur la déclaration de l’ambassadeur selon laquelle la Chine apporterait son aide à l’Ukraine.
Zhao Lijian: Je ne suis pas au courant de l’information que vous avez mentionnée. La position de la Chine sur le développement des relations Chine-Ukraine est cohérente et claire.
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AFP : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi aurait prévu de se rendre en Inde dans le courant du mois. La partie chinoise est-elle en mesure de confirmer ces plans ? Et pourriez-vous donner plus de détails sur les sujets qui seront abordés ?
Zhao Lijian : Nous publierons des informations en temps utile, le cas échéant.
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Macau Monthly : Le porte-parole du Département d’État américain a déclaré l’autre jour que le principe de base de l’ordre international, selon lequel « les grands pays ne peuvent pas intimider les petits pays », a été violé dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Quel est votre commentaire ?
Zhao Lijian : Quelle ironie pour les États-Unis de dire « les grands pays ne peuvent pas intimider les petits pays ».
Si les États-Unis réfléchissent à ce qu’ils ont fait à Cuba et au Panama dans les années 1960, à la Grenade dans les années 1980, à la Yougoslavie dans les années 1990, à l’Afghanistan et à l’Irak au début de ce siècle,et à la Syrie et à la Libye par la suite, ils constateront qu’il s’agit d’exemples classiques de grands pays qui intimident les petits pays.
Pourquoi les États-Unis n’ont-ils pas dit un mot sur ces faits ? Les États-Unis devraient bien porter l’étiquette des grands qui intimident les petits.
La solution à la crise ukrainienne réside dans le dialogue et la négociation, plutôt que dans un « ordre fondé sur des règles » défini unilatéralement selon ses propres normes, et encore moins dans le fait de contraindre les autres à choisir leur camp et de créer l’effet paralysant de la division des pays entre amis et ennemis.
Le monde a besoin de paix, pas de guerre ; il appelle à la justice, pas à l’hégémonie ; il aspire à la coopération, pas à la confrontation. C’est ce qu’espère la grande majorité des pays du monde.
Dans le monde, il n’y a qu’un seul système international, celui centré sur les Nations unies, qu’un seul ordre international, celui fondé sur le droit international, qu’un seul ensemble de règles fondamentales régissant les relations internationales, celui basé sur les buts et principes de la Charte des Nations unies.
Si les États-Unis souhaitent sincèrement apaiser la situation en Ukraine, ils devraient se tenir du côté de la paix et de la justice, comme le font la plupart des pays dans le monde.
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Reuters : Le service américain des douanes et de la protection des frontières a déclaré mardi que, depuis le 14 mars, il avait retenu des marchandises du géant chinois des vêtements de sport Li Ning dans tous les ports américains, affirmant qu’une enquête qu’il avait menée avait révélé la présence de travailleurs de la RPDC dans la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise. Le Ministère des Affaires étrangères est-il au courant et a-t-il des commentaires à faire ?
Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant de la situation que vous avez mentionnée. La Chine s’oppose fermement à toutes les formes de « juridiction au bras long » et aux sanctions unilatérales.
https://www.fmprc.gov.cn/fra/xwfw/fyrth/lxjzzdh/202203/t20220318_10653010.html
4/Conférence de presse du 17 mars 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
À l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie Ramtane Lamamra, la ministre des Affaires étrangères de la Tanzanie Liberata Mulamula et le ministre des Affaires étrangères de la Zambie Stanley Kakubo se rendront en Chine du 18 au 21 mars.
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Hubei Media Group : À propos du conflit russo-ukrainien, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré lors d’une conférence de presse le 16 mars que la communauté internationale doit être solidaire et que le Japon « appelle la Chine à prendre des mesures responsables ». Par ailleurs, le gouvernement japonais a annoncé de multiples sanctions à l’encontre de la Russie depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien. Le Premier ministre japonais a qualifié les îles Kouriles du sud de « territoire inhérent du Japon, illégalement occupé par la Russie », et a déclaré que le Japon envisageait de réviser sa stratégie de sécurité nationale afin de renforcer globalement la capacité de défense du Japon. Quel est le commentaire de la Chine ?
Fumio Kishida – Japon
Zhao Lijian : Sur la question de l’Ukraine, la Chine s’est toujours engagée à promouvoir les pourparlers de paix et à proposer son initiative pour résoudre la crise actuelle, et a fait des efforts positifs pour désamorcer la situation. La position de la Chine est objective, juste, constructive et irréprochable.
En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques.
Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes.
Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus.
Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire.
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AFP : Encore une question sur la crise ukrainienne. De plus en plus de preuves montrent que la Russie a lancé plusieurs attaques contre des cibles civiles en Ukraine. Hier, les forces russes auraient attaqué un théâtre dans la ville de Mariupol. Des centaines de civils se seraient réfugiés à l’intérieur, et le mot russe « enfants » était clairement peint sur le sol à l’extérieur. Et pourtant, les forces russes ont quand même attaqué, tuant un nombre inconnu de civils. La Chine ne s’est pas explicitement opposée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie jusqu’à présent. Pouvons-nous estimer que la Chine peut accepter ce type de massacre aveugle de civils ? Le président Biden a qualifié le président Poutine de « criminel de guerre ». La Chine reconnaît-elle que la Russie a peut-être commis des crimes de guerre en Ukraine ?
Zhao Lijian : Sur la question de l’Ukraine, la Chine a fait connaître son point de vue selon lequel la communauté internationale devrait se concentrer sur deux choses, à savoir les pourparlers de paix et la prévention d’une crise humanitaire à grande échelle. Nous avons également fait d’énormes efforts à cet égard.
La Chine a proposé une initiative en six points pour améliorer la situation humanitaire en Ukraine et a pris des actions concrètes. Nous continuerons à fournir une nouvelle aide humanitaire en fonction des besoins.
Je tiens à souligner que la position de la Chine sur les pourparlers de paix est cohérente. Vous pouvez vous référer aux déclarations de la Chine sur les dossiers brûlants, notamment l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan, la Palestine et Israël.
En ce qui concerne les victimes civiles et la situation humanitaire, je me demande si vous vous préoccupez également des victimes civiles en Irak, en Syrie, en Afghanistan et en Palestine.
Ces civils ne signifient-ils rien pour vous ? N’oubliez pas la Serbie en 1999, ou la Yougoslavie. Vous êtes-vous soucié des pertes civiles dans ces pays ? Si ce n’est pas le cas, vous n’êtes pas en mesure de porter des accusations contre la Chine.
La position de la Chine est au-dessus de tout soupçon, objective et juste. Mais les États-Unis, l’OTAN et certains médias occidentaux font preuve d’une grande hypocrisie, d’autant plus que certains reportages sentent le racisme.
Nous suggérons que certains médias concentrent davantage d’efforts sur les choses qui sont propices à la promotion de la paix. Ils pourraient conseiller aux États-Unis et à l’OTAN de ne pas fournir de munitions ni de jeter de l’huile sur le feu, mais de s’asseoir pour des discussions et des négociations avec l’Europe, la Russie et l’Ukraine afin de construire la paix.
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Phoenix TV : La Chine a toujours souligné son impartialité dans le conflit Russie-Ukraine. Mais certains commentaires indiquent que la position de la Chine devient de plus en plus « inconfortable » et « embarrassante » à mesure que la situation évolue. Quelle est votre réponse à cela ?
Zhao Lijian :J’ai exposé la position de la Chine sur la question de l’Ukraine à de nombreuses reprises. Contrairement à celle de quelques pays, la position de la Chine est au-dessus de tout soupçon, objective, juste et irréprochable.
En parlant d’« inconfortable », ce sont les pays qui se bercent d’illusions en pensant qu’ils peuvent dominer le monde après avoir gagné la guerre froide, ceux qui poussent cinq fois l’expansion de l’OTAN vers l’est au mépris des préoccupations des autres pays en matière de sécurité, et ceux qui mènent des guerres dans le monde entier tout en accusant les autres pays d’être belliqueux, qui devraient vraiment se sentir « inconfortables ».
J’ai appris que les chats, les chiens et les arbres en Russie seront sanctionnés. J’ai également entendu dire que « Le Lac des cygnes » de Tchaïkovski est supprimé.
Mais Tchaïkovski est un compositeur célèbre mort il y a plus de 100 ans. Quels défauts peut-on lui trouver, à lui ou à son « Lac des cygnes », un chef-d’œuvre éternel du ballet ?
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Agence de presse Xinhua : Pourriez-vous nous faire part des préparatifs de la visite des ministres des Affaires étrangères algérien, tanzanien et zambien en Chine et des attentes de la Chine ? Comment la Chine envisage-t-elle les relations avec ces trois pays ?
Zhao Lijian : Je viens de publier des informations sur les visites des ministres des Affaires étrangères algérien, tanzanien et zambien.
Le ministre des Affaires étrangères Algérien et de la Communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra
La Chine et l’Algérie jouissent d’une profonde amitié. L’Algérie est le premier pays arabe à avoir établi un partenariat stratégique global avec la Chine.
Ces dernières années, sous la direction stratégique des deux chefs d’État, les relations Chine-Algérie ont connu un développement complet et profond.
Les deux parties se sont soutenues fermement sur les questions liées aux intérêts fondamentaux et aux préoccupations majeures de chacune, ont activement promu la coopération dans le cadre de « la Ceinture et la Route », et ont obtenu des résultats fructueux dans la coopération pragmatique dans divers domaines.
Les deux pays ont veillé l’un sur l’autre dans la lutte contre la COVID-19, et ont maintenu une communication et une coordination étroites sur les affaires internationales et régionales. La Chine attache une grande importance au développement des relations entre la Chine et l’Algérie, et est prête à porter conjointement le partenariat stratégique global Chine-Algérie à un nouveau palier.
LeMinistre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré la Ministre tanzanienne des Affaires étrangères Liberata Mulamula à Dakar en 2021
La prochaine visite sera la première visite en Chine de la ministre tanzanienne des Affaires étrangères, Liberata Mulamula, depuis son entrée en fonction.
La Chine et la Tanzanie sont des partenaires stratégiques globaux qui entretiennent une amitié de longue date. Notre amitié traditionnelle, forgée par les dirigeants de l’ancienne génération des deux parties, se perpétue jusqu’à ce jour.
Sous la direction des chefs d’État chinois et tanzanien, les relations bilatérales ont connu un développement rapide, avec une confiance politique mutuelle croissante et une coopération pragmatique solide dans divers domaines. Nous nous sommes fermement soutenus mutuellement sur les questions concernant les intérêts fondamentaux et les préoccupations majeures de chacun, et nous avons maintenu une communication et une coordination étroites sur les affaires internationales et régionales.
La Chine considère et développe toujours ses relations avec la Tanzanie dans une perspective stratégique et à long terme.
Nous sommes prêts à travailler avec la Tanzanie pour renforcer la coopération dans le cadre de « la Ceinture et la Route », mettre en œuvre les Neuf Programmes du Forum sur la coopération sino-africaine et obtenir davantage de nouveaux résultats dans la coopération bilatérale.
Stanley Kakubo
Il s’agira également de la première visite en Chine du ministre zambien des Affaires étrangères Stanley Kakubo, depuis sa prise de fonction.
La Zambie est le premier pays d’Afrique australe à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine. Nos deux pays jouissent d’une amitié traditionnelle. Ces dernières années, la coopération bilatérale dans divers domaines a fait des progrès remarquables et l’amitié traditionnelle continue de s’approfondir.
La Chine est prête à travailler avec la Zambie pour consolider davantage la confiance mutuelle politique, approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines, renforcer la communication et la coordination dans les affaires internationales et régionales, et apporter des avantages aux deux pays et aux deux peuples.
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Bloomberg : , a déclaré lors de sa rencontre avec les dirigeants régionaux à Lviv que « nous avons vu à quel point le peuple ukrainien est uni, et cela évoque sa force ». Il a également déclaré que la Chine était une amie de l’Ukraine et respectait son État, et qu’elle souhaitait aider l’économie ukrainienne à se développer. Le Ministère des Affaires étrangères soutient-il la description de la position de la Chine indiquée par l’ambassadeur ?
L’ambassadeur de Chine en Ukraine Fan Xianrong
Zhao Lijian : Nous soutenons bien sûr la déclaration de notre ambassadeur. La Chine soutient tous les efforts propices à une désescalade et à un règlement politique et s’oppose à tout acte allant à l’encontre du règlement diplomatique ou conduisant même à une escalade.
Nous continuerons à jouer un rôle constructif dans l’apaisement de la situation en Ukraine et nous sommes prêts à déployer nos efforts pour surmonter la crise humanitaire.
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Associated Press : Le Département américain de la Justice a accusé cinq hommes de harceler des dissidents chinois aux États-Unis pour le compte du gouvernement chinois. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Le gouvernement chinois a-t-il fait cela ? A-t-il été l’instigateur du harcèlement ? Comment le gouvernement chinois répond-il à cette accusation ?
Zhao Lijian : Je ne suis pas au courant des détails.
En principe, je tiens à souligner que la Chine s’oppose fermement au dénigrement et à la diffamation injustifiés des États-Unis à l’encontre de la Chine en trouvant des prétextes.
La Chine demande toujours aux citoyens chinois de se conformer aux lois et règlements des pays d’accueil. Nous n’avons jamais demandé et ne demanderons jamais aux citoyens chinois de faire des choses en violation des lois et règlements locaux. L’accusation de « plan de répression transnationale » est totalement inventée. La tentative des États-Unis d’exagérer la « menace chinoise » et de ternir la réputation de la Chine est vouée à l’échec.
La partie américaine devrait abandonner la mentalité de la guerre froide et les préjugés idéologiques, cesser les accusations sans fondement et la diffamation contre la Chine, et faire davantage pour promouvoir les relations sino-américaines.
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AFP : Les régulateurs américains ont révoqué hier la licence de télécommunications de Pacific Networks, affirmant que la propriété de la société par le gouvernement chinois soulevait « des risques significatifs en matière de sécurité nationale et d’application de la loi ». Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?
Zhao Lijian : J’ai pris note des reportages concernés et je vous renvoie aux départements compétents de la Chine pour les détails.
En principe, je tiens à souligner que les États-Unis, sans fournir aucun fait sur l’infraction, ont révoqué la licence de l’entreprise chinoise aux États-Unis en invoquant à nouveau la « sécurité nationale ». Cet abus flagrant du concept de sécurité nationale et l’utilisation du pouvoir de l’État pour entraver les entreprises chinoises portent gravement atteinte aux règles du commerce international et nuisent aux droits et intérêts légitimes des consommateurs, y compris les utilisateurs américains. Le gouvernement chinois soutient les entreprises concernées dans la défense de leurs intérêts conformément à la loi, et continuera à prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder résolument les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises.
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Bloomberg : Le journal allemand Bild affirme que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a tenté de se rendre à Beijing récemment, mais que son avion a fait demi-tour à mi-chemin. La Chine a-t-elle invité Lavrov à Beijing et ce reportage est-il exact ?
Zhao Lijian : Vous feriez mieux de demander au journal allemand où il a obtenu cette information.
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Reuters : La Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye a rendu une décision contraignante selon laquelle la Russie doit immédiatement suspendre ses opérations militaires en Ukraine. Quel est le commentaire du gouvernement chinois ?
La Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye
Zhao Lijian : La Chine a pris note des mesures provisoires de la CIJ fondées sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
La Chine ne fera pas de commentaires sur les détails, car les juges exercent leurs fonctions de manière indépendante. En fait, en dehors des juges chinois et russe, quatre juges ont publié leur déclaration ou leur opinion séparée sur la décision. Un juge a noté explicitement qu’il était en faveur des mesures provisoires en raison de la situation actuelle en Ukraine et de la souffrance de la population, plutôt que de la légalité.
La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est cohérente. Nous soutenons la Russie et l’Ukraine pour qu’elles continuent à résoudre correctement les questions pertinentes par la négociation et la consultation, et la communauté internationale pour qu’elle joue un rôle actif dans le règlement pacifique des différends. Toutes les parties devraient éviter de rendre la question plus compliquée.
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Bloomberg : L’ancien chef du service de renseignement extérieur britannique a déclaré que seul Xi Jinping peut influencer Poutine et arrêter la guerre en Ukraine. Xi a-t-il eu des conversations téléphoniques avec Poutine au sujet de la guerre en Ukraine ? Quel a été le sujet de ces conversations, si c’est le cas ?
Zhao Lijian : J’ai pris note des remarques concernées. La Chine a encouragé le dialogue pour la paix et fait des efforts pour résoudre pacifiquement la crise ukrainienne. Ces efforts comprennent les conversations téléphoniques du président Xi Jinping avec les dirigeants des pays concernés. La Chine continuera à jouer un rôle constructif dans la question de l’Ukraine.
Toutefois, c’est à celui qui a fait le nœud de le défaire. Je tiens à souligner que ceux qui ont provoqué la crise ukrainienne devraient réfléchir aux rôles qu’ils ont joués, assumer sérieusement les responsabilités qui leur incombent, prendre des actions concrètes pour apaiser la situation et résoudre le problème, au lieu de rejeter la faute sur les autres.
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Reuters : Vous venez de dire que le président chinois Xi Jinping a eu des conversations téléphoniques avec les dirigeants des pays concernés. Combien de fois Xi a-t-il parlé à Vladimir Poutine récemment ? Combien de fois a-t-il parlé au président de l’Ukraine récemment ?
Zhao Lijian :Nous avons publié en temps utile les communiqués de presse au sujet des conversations téléphoniques du président Xi Jinping avec les dirigeants.
La Chine continuera à promouvoir les pourparlers de paix et à jouer le rôle qui lui revient dans la question de l’Ukraine.
Je tiens à souligner que la Chine est un grand pays dont le bilan et la crédibilité en matière de paix et de sécurité sont des plus louables. Toute tentative de nier les efforts de la Chine et de déformer ses intentions est irresponsable. Nous espérons que les parties concernées pourront contribuer à apaiser la situation en Ukraine de manière sérieuse, plutôt que de diffuser délibérément des informations erronées afin de rejeter la responsabilité sur d’autres pays, d’inciter à la confrontation et de tirer profit de la situation.
J’ai quelques questions à vous poser.
Les États-Unis ont promu à cinq reprises l’expansion de l’OTAN vers l’est. Ils ont prétendu que l’expansion de l’OTAN vers l’est visait à défendre la paix.
La paix est-elle atteinte ? Ils ont affirmé vouloir prévenir la guerre en Europe. La guerre est-elle évitée ? Ils ont annoncé leur engagement en faveur d’un règlement pacifique de la crise. Mais de la fourniture d’une aide militaire au renforcement de la dissuasion militaire, ont-ils fait quelque chose de bon pour la paix ?
La Chine décide toujours de manière indépendante de sa position et de ses politiques selon la réalité des faits. Nous saluons tous les efforts diplomatiques propices au règlement politique de la question ukrainienne, et nous soutenons la Russie et l’Ukraine dans la recherche, par le dialogue et les négociations, d’un règlement politique qui tienne compte des préoccupations légitimes des deux parties et qui soit favorable à une stabilité et une sécurité durables en Europe.
La Chine continuera à jouer un rôle constructif dans la recherche et la réalisation de la paix et du développement.
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Question complémentaire : Comme il n’y a pas eu beaucoup d’informations sur les conversations téléphoniques entre Xi et Zelenskyy ces derniers temps, cela signifie-t-il que Xi n’a pas beaucoup parlé à Zelenskyy ces derniers temps ?
Zhao Lijian : Vous avez raison. J’espère que vous pouvez prêter plus d’attention aux informations publiées par notre Ministère des Affaires étrangères. Les ministres des Affaires étrangères de la Chine et de l’Ukraine se sont entretenus au téléphone. Nous avons déjà publié l’information, mais il n’y a pas eu de conversation téléphonique entre les deux chefs d’État.
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Question complémentaire : La Chine prévoit-elle de parler au président Zelenskyy ?
Zhao Lijian : Je n’ai aucune information à offrir pour le moment.
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Reuters : Selon la Charte des Nations unies, à laquelle la Chine a adhéré, l’article 2, alinéa 3, stipule que « les membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger. » L’article 2, alinéa 4, stipule que « les membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations unies ». La Chine pense-t-elle que les actions de la Russie en Ukraine se conforment à ces principes ?
Zhao Lijian : Nous avons répondu à des questions similaires à de nombreuses reprises lors de nos conférences de presse.
La position de la Chine sur la question de l’Ukraine est irréprochable, objective, juste et constructive. Notre objectif est clair : œuvrer à la désescalade et mettre fin au conflit le plus rapidement possible. Nous pensons que la position de la Chine sera comprise et soutenue par de plus en plus de pays. La position de la Chine est conforme aux intérêts communs des parties concernées et des autres pays du monde et peut résister à l’épreuve de l’histoire.
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Reuters : Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que le fait que la Chine ne se soit pas prononcée contre l’agression de la Russie est totalement incompatible avec ce que la Chine répète sans cesse sur le caractère sacro-saint de la Charte des Nations unies et des principes fondamentaux en termes de souveraineté des nations. Quel est le commentaire de la Chine ?
Antony Blinken
Zhao Lijian : Nous avons noté que le secrétaire d’État Blinken a également affirmé que « la Chine est déjà du mauvais côté de l’histoire » dans sa déclaration. Une telle diffamation à l’encontre de la Chine expose pleinement la mentalité de la guerre froide et la pensée de la confrontation des blocs de la partie américaine. La Chine est fermement opposée à de telles remarques qui ne contribuent en rien à la résolution du problème.
En ce qui concerne la question de l’Ukraine, la Chine a porté un jugement indépendant selon la réalité des faits, de manière objective et juste.
La partie chinoise maintient toujours que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées, et que les buts et principes de la Charte des Nations unies doivent être observés.
Nous attachons de l’importance aux préoccupations de tous les pays en matière de sécurité et soutenons tous les efforts propices au règlement pacifique de la crise. En tant que grand pays responsable, la Chine continuera à jouer un rôle constructif dans le maintien de la paix et de la stabilité mondiales.
George Kennan en famille … mort en 2005
Les médias internationaux ont récemment mentionné à de nombreuses reprises que George Kennan, ancien ambassadeur des États-Unis en Union soviétique, a suggéré au gouvernement américain, dans les années 1990, que l’élargissement de l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie serait l’erreur la plus fatale de la politique américaine. De nombreux experts réputés en relations internationales dans le monde entier ont formulé ce conseil.
Malheureusement, le gouvernement américain a fait la sourde oreille et s’est acharné à promouvoir l’expansion de l’OTAN vers l’est, et ce, à cinq reprises déjà. La décision des États-Unis concernant l’expansion de l’OTAN vers l’est est directement liée à la crise ukrainienne actuelle.
J’ai lu l’autre jour un reportage selon lequel Tulsi Gabbard, ancien membre de la Chambre des représentants des États-Unis, a déclaré que la crise aurait pu être terminée et la guerre facilement évitée si les États-Unis avaient simplement promis de ne pas accepter que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN. Mais ils ont choisi de ne pas le faire.
La clé de la résolution de la crise ukrainienne est entre les mains des États-Unis et de l’OTAN.
Nous espérons que les États-Unis et l’OTAN, en tant qu’initiateurs de la crise, pourront réfléchir à leur rôle dans la crise ukrainienne. Ils devraient assumer sérieusement leurs responsabilités et prendre des actions concrètes pour apaiser la situation, résoudre le problème et mettre fin au conflit en Ukraine dans les meilleurs délais. Nous espérons également que les États-Unis pourront réellement travailler avec la plupart des pays en développement dans le monde pour se tenir du côté de la paix et de la justice et contribuer à atténuer rapidement la situation en Ukraine.
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Reuters : Il y a quelques semaines, votre collègue a noté que, selon le Ministère russe de la Défense, la Russie ne visait que des cibles militaires en Ukraine. Des reportages indiquent que des civils ont été pris pour cible dans un certain nombre de régions. Par exemple, des reportages indiquent que des civils faisant la queue pour du pain ont été tués dans une ville proche de Kiev. Quelle est la position du gouvernement chinois sur les civils pris pour cible dans cette guerre ?
Zhao Lijian : Vous ne m’avez pas suivi lorsque je répondais aux questions précédentes, n’est-ce pas ? Je viens de parler longuement de nos déclarations sur les civils ukrainiens et je ne vais pas répéter cela encore et encore.
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Bloomberg : Une question complémentaire à ce que nous avons demandé hier. L’ambassadeur de Chine en Ukraine a déclaré que la Chine n’attaquerait jamais l’Ukraine. Cela signifie-t-il que la Chine ne fournira pas à la Russie d’armes ou d’autres aides qui pourraient être utilisées pour attaquer l’Ukraine ?
Zhao Lijian : Est-ce votre propre interprétation ? La Chine a fait des déclarations à ce sujet à de multiples occasions. Une telle association n’a aucun fondement.
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La question suivante a été posée après la conférence de presse.
Q : Selon les reportages, un séisme de magnitude 7,3 a secoué la côte nord-est du Japon au large de la préfecture de Fukushima le 16 mars, faisant quatre morts et 97 blessés et déclenchant un avis de tsunami. Quel est le commentaire de la Chine ? Y a-t-il des victimes chinoises ?
Plus de peur que de mal. Un puissant séisme d’une magnitude estimée à 7,3 a touché la région de Fukushima, samedi 13 février, au Japon. Aucun décès ni dégâts matériels majeurs n’étaient signalés ce dimanche matin
Zhao Lijian : Un puissant tremblement de terre a frappé les eaux près de la préfecture de Fukushima, au Japon, hier soir. Nous pleurons les victimes et exprimons nos condoléances aux familles endeuillées et aux blessés. L’Ambassade de Chine au Japon, le Consulat général à Niigata et le Consulat général à Sapporo ont immédiatement activé le mécanisme d’urgence et vérifié d’urgence les informations pertinentes. Nous n’avons reçu aucune information concernant des victimes chinoises à ce jour. Notre Ministère des Affaires étrangères et les missions diplomatiques au Japon continueront à suivre de près la situation après le tremblement de terre et les répliques sismiques, et fourniront l’assistance nécessaire aux citoyens chinois au Japon en temps voulu.
https://www.fmprc.gov.cn/fra/xwfw/fyrth/lxjzzdh/202203/t20220319_10653456.html