1/Allocution du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères de l’État du Qatar M. Ben Abdel Rahman Al Thani à l’issue des pourparlers, Moscou, 14 mars 2022
2/Allocution et réponses aux questions des médias de Sergueï Lavrov Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie à l’issue des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran H. Amir Abdollahian, Moscou, 15 mars 2022
3/Interview de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la chaîne RBC, Moscou, 16 mars 2022
1/Allocution du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères de l’État du Qatar M. Ben Abdel Rahman Al Thani à l’issue des pourparlers, Moscou, 14 mars 2022

Mesdames et Messieurs,
Nous avons eu des entretiens utiles et substantiels avec mon homologue et ami qatari M. Ben Abdel Rahman Al Thani.
Pour des raisons évidentes, une grande attention a été accordée au dossier ukrainien. Nous avons partagé comment la crise actuelle couvait depuis de nombreuses années avec la complaisance de collègues occidentaux qui ont pris le patronage du régime de Kiev. Nous avons expliqué comment une opération militaire spéciale est menée dans le but de protéger les habitants du Donbass d’une menace militaire directe, comment nous parvenons à une solution aux problèmes de démilitarisation, de dénazification, y compris par des négociations. Ils ont été initiés il y a une semaine et se poursuivent sur le territoire biélorusse et en régime de visioconférence. J’ai évoqué ma rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine Dmitri Kuleba en marge du Forum diplomatique d’Antalya en Turquie. Nous avons parlé de l’attention que les représentants russes accordent à la résolution des problèmes humanitaires, à la création de couloirs humanitares pour l’évacuation des civils de la zone de combat et à l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence (médicaments et autres produits essentiels) de la Russie à la population des régions concernées de l’Ukraine.
Nous apprécions l’attention des dirigeants qatariens (personnellement l’émir Tamim bin Hamad Al Thani) à la situation actuelle. Le Qatar souhaite et essaie d’utiliser ses opportunités pour aider à parvenir à un accord sur les questions à l’ordre du jour, en tenant compte des intérêts de la sécurité européenne commune (y compris la sécurité de la Russie, de l’Ukraine) et de la nécessité de s’assurer qu’aucune menace contre la Russie vienne du territoire de l’Ukraine, aux personnes qui veulent protéger la langue, la culture, les traditions russes (y compris les traditions de l’Église orthodoxe russe) et vivent dans le pays sans être soumises à aucune discrimination, notamment liée aux manifestations néonazies
Nous avons trouvé cette conversation utile. Nous avons convenu de poursuivre les contacts sur ce sujet. Nous apprécions l’intérêt du Qatar à aider à atteindre les résultats nécessaires.
Nous avons discuté des relations bilatérales qui se développent progressivement. C’est dans l’intérêt à long terme de nos États. Nous nous sommes mis d’accord sur les mesures supplémentaires à prendre pour maintenir une tendance positive dans le commerce et pour développer la coopération en matière d’investissement conformément aux accords conclus entre le président russe Vladimir Poutine et l’émir du Qatar T. Ben Hamad Al Thani. Cette année, une réunion de la commission russo-qatarie sur la coopération commerciale, économique et technique doit se tenir à Doha.
Nous avons de bonnes perspectives et un intérêt commun à poursuivre la coordination sur le marché mondial de l’énergie, y compris dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz. Le Fonds russe d’investissements coopère avec l’Agence d’investissements du Qatar et met en œuvre un solide paquet de projets communs.
Traditionnellement, nous coopérons étroitement avec le Qatar sur les problèmes restants dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Il y a un fort potentiel de conflit. Il existe un risque d’exacerbation des crises existantes.
En ce qui concerne la Syrie, nous tenons pour la mise en œuvre intégrale et complète de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons raconté à quoi ressemble l’activité du format Astana maintenant. Dans un proche avenir, la réunion de la « troïka » avec la participation des observateurs et des parties syriennes devrait avoir lieu. Nous nous souvenons de l’intérêt du Qatar pour la coopération avec la Russie et la Turquie en termes d’aide au règlement des problèmes humanitaires en Syrie.
Récemment, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, s’est rendu en Fédération de Russie. Je l’ai également rencontré le 10 mars à Antalia. Nous confirmons les plans de reprise des travaux de la Commission constitutionnelle fin mars 2022 à Genève.Il est nécessaire d’augmenter l’aide humanitaire urgente aux Syriens, y compris dans la mise en œuvre de projets de rétablissement de l’électricité, des services médicaux, de la construction de logements et de l’éducation. Tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont prononcés en faveur de cela en juillet 2021, en adoptant une résolution appropriée. A l’heure actuelle sa mise en œuvre traine en longueur. Dans le cadre de l’ONU, nous attirons l’attention des dirigeants des structures internationales et des donateurs, qui doivent effectuer cet invocation du Conseil de sécurité de l’ONU.
Nous coopérons pour promouvoir le règlement libyen, où des complications sont maintenant apparues.
La Russie et le Qatar sont favorables à une consolidation rapide des efforts internationaux en faveur de la reprise des négociations palestino-israéliennes afin de résoudre les questions clés du statut final de l’État de Palestine et d’un règlement de paix global. Je voudrais souligner l’importance particulière du rétablissement de l’unité palestinienne. La Russie et le Qatar peuvent et essaient de contribuer à la réalisation de cette tâche importante.
Après le retrait des contingents militaires étrangers d’Afghanistan, la situation requiert l’attention quotidienne de la communauté mondiale. Le Qatar, ainsi que d’autres acteurs extérieurs, joue un rôle important dans les efforts visant à stabiliser la situation, notamment en garantissant le financement des programmes humanitaires dont la population de ce pays qui souffre depuis longtemps a cruellement besoin.
Nous avons un vaste ordre du jour. Les entretiens d’aujourd’hui ont permis de faire des progrès significatifs dans la recherche de nos opportunités communes pour aider à résoudre les nombreux problèmes du monde moderne.
https://mid.ru/fr/foreign_policy/news/1804014/
2/Allocution et réponses aux questions des médias de Sergueï Lavrov Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie à l’issue des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran H. Amir Abdollahian, Moscou, 15 mars 2022
Mesdames et Messieurs,
Nous avons eu des entretiens avec mon collègue, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran H. Amir Abdollahian. Les entretiens se sont déroulés dans une atmosphère traditionnellement amicale. Ils étaient francs, substantiels et utiles.
Nous avons discuté des moyens d’élargir davantage notre coopération bilatérale large et multiforme conformément aux accords conclus par les présidents Vladimir Poutine et Ibrahim Raisi lors de la visite du dirigeant iranien à Moscou les 19 et 20 janvier derniers. L’étude d’un nouveau « grand » accord interétatique, initiée par la partie iranienne, se poursuit. Nous avons exprimé un intérêt mutuel à signer ce document de base dans les plus brefs délais. Il reflétera l’état actuel et les perspectives des relations russo-iraniennes. Les principes d’interaction sur la scène internationale ont été confirmés.
Nous avons accordé une attention particulière à la coopération commerciale et économique, noté la croissance stable du commerce, malgré les sanctions illégitimes en cours et la pandémie de coronavirus. En 2021, il a augmenté de près de 82%, dépassant les 4 milliards de dollars.Nous avons convenu de ne pas nous arrêter là, de renforcer des liens d’affaires, y compris pour contribuer à améliorer leur qualité, y compris au niveau interrégional.
Nous avons réaffirmé qu’aucune sanction illégitime n’empêchera notre progression. Nous avons examiné de manière constructive les problèmes internationaux d’actualité. Nous avons une position commune sur la promotion par les partenaires occidentaux, États-Unis en tête, du concept d’« ordre basé sur des règles », qu’ils tentent de remplacerle droit international. Il symbole l’injustice et des doubles standards, ainsi que des restrictions unilatérales illégitimes que j’ai mentionnées, dirigées contre les citoyens ordinaires.
Nous nous sommes fermement prononcés en faveur de la démocratisation de la vie internationale sur la base du strict respect par tous de la Charte des Nations Unies et ses principes, et du renforcement du rôle central de l’ONU dans les affaires mondiales.
Nous avons décidé de continuer à développer une coopération efficace au sein de l’ONU, où nos positions coïncident traditionnellement ou sont très proches.
Nous saluons la décision d’engager la procédure d’admission de l’Iran en tant que membre à part entière de l’OCS prise lors du 21ème sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai à Douchanbé en septembre 2021. Téhéran joue un rôle important en Eurasie et coopère étroitement avec l’Organisation depuis longtemps. Nous accordons à cette coopération une nouvelle qualité de haut niveau.
Nous soutenons des négociations lancés en novembre 2021 sur la conclusion d’un accord de libre-échange à part entière entre l’Iran et l’UEE. Nous sommes convaincus que la libéralisation des tarifs douaniers aura un impact positif sur la dynamique des relations commerciales et économiques russo-iraniennes.
Nous avons évoqué en détail la situation actuelle autour du Plan d’action global conjoint sur le programme nucléaire iranien.Nous pronons la reprise rapide de la pleine mise en œuvre de l’accord, soutenu par la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la base de l’équilibre des intérêts qui y était initialement prévu. Nous attendons que les États-Unis reviennent sur le terrain juridique de l‘ »accord nucléaire » et lèvent les sanctions illégales qu’ils ont imposées et frappent durement non seulement l’Iran et son peuple, mais un certain nombre d’autres pays .
Nous avons échangé des vues sur la situation militaro-politique et humanitaire en Syrie et avons exprimé la disposition mutuelle à poursuivre une coordination étroite afin de parvenir à une paix à long terme et d’améliorer la situation humanitaire dans ce pays. Nous sommes convenus de continuer à coopérer activement à ces fins dans le cadre du format d’Astana, qui a prouvé son efficacité, avec la participation de nos collègues turcs.
Nous avons « remis les pendules à l’heure » sur d’autres sujets régionaux importants, notamment la situation en mer Caspienne, en Transcaucasie, en Afghanistan et au Yémen.
Nous avons évoqué la situation en Ukraine et autour. Nous avons remercié nos collègues iraniens pour leur position objective et équilibrée, pour leur compréhension des préoccupations de sécurité de la Russie qui ont surgi à la suite des actions déstabilisatrices des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN.
Pour notre part, nous avons réitéré que le but de nos actions consiste de protéger les habitants du Donbass de la menace militaire du régime de Kiev, de la démilitarisation et de la dénazification de l’Ukraine en pleine conformité avec les valeurs inscrites dans la Charte des Nations Unies et dans le cadre des documents de l’OSCE adoptés au plus haut niveau.
Je considère que les discussions qui ont eu lieu ont été utiles. Nous avons convenu de rester en contact sur toutes les questions discutées. Monsieur le Ministre m’a aimablement invité à effectuer une nouvelle visite à Téhéran. Invitation acceptée. Nous nous mettrons d’accord sur les dates dans un proche avenir.
Qu’il me soit permis à cette occasion je voudrais féliciter les amis iraniens et, en leur personne, tous ceux qui célèbrent la fête printanière du Norouz, à l’approche de cet événement lumineux.
Question 1 (traduite du persan): On dit que lors des négociations à Vienne, la Russie a réclamé aux Etats-Unis de présenter des garanties écrites que les sanctions contre Moscou n’affecteraient pas les relations avec Téhéran. Est-ce que cela pourrait empêcher de parvenir à un accord ou ce sont les exigences illogiques des américains qui vont l’empêcher ?
Sergueï Lavrov: Nous avons reçu les garanties écrites. Elles sont inclues aux accords de reprise du Plan d’action global commun sur le programme nucléaire iranien. Tous les projets et secteurs d’activité envisagés par le Plan d’action ont été protégés, y compris l’implication directe de nos entreprises et spécialistes, y compris la coopération sur un projet phare de coopération que la centrale nucléaire de Bushehr, et dans le cadre de tous les plans existants à cet égard. Les Américains essaient de nous accuser de freiner cet accord. C’est un mensonge. L’accord n’a pas été définitivement approuvé dans certaines capitales. Moscou n’en fait pas partie.
Question 2 (traduite du persan, adressée à Hossein Amir-Abdollahian): Hier, vous avez eu un entretien téléphonique avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kuleba, qui voulait envoyer un message, par votre intermédiaire, au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Comment commenteriez-vous cela ?
Sergueï Lavrov (ajoute après Hossein Amir-Abdollahian): Lors des négociations, Monsieur Hossein Amir-Abdollahian nous a informé de son entretien téléphonique avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Il a transmis les souhaits de Dmitri Kuleba qu’il faut « arrêter la guerre » au plus vite. C’est exactement ce que nous faisons – nous arrêtons la guerre que le régime de Kiev mène contre la population du Donbass depuis au moins huit ans. Elle doit s’arrêter. Surtout maintenant, alors qu’une fois de plus nous voyons le vrai visage des radicaux de Kiev. Hier, ils ont attaqué le centre de Donetsk avec un système Tochka-U avec une arme à sous-munitions, tuant 20 personnes et blessant de nombreux autres civils. Tous ces faits sont passés sous silence en Occident, qui continue de semer l’hystérie en répandant de pures fakes.
Nous avons remis le dossier à nos amis iraniens (nous le distribuons à tous nos interlocuteurs).
Ce dossier montre, sur la base des faits concrets, ce que représentent les autorités ukrainiennes, quelle position tiennent les responsables ukrainiens (à commencer par le président), comment ils traitent leurs engagements dans le cadre de la Charte des Nations unies, des décisions de l’ONU, de l’OSCE, et des Accords de Minsk. Ils ont signé le Paquet de mesures pour l’application des Accords de Minsk et l’ont détruit avec la complicité (voire l’encouragement) de la part de nos collègues occidentaux.
Nous continuons les négociations : sur la question d’un statut neutre pour l’Ukraine dans le contexte des garanties de sécurité pour tous les acteurs de ce processus ; sur la démilitarisation de l’Ukraine pour qu’il n’y ait aucune menace pour la Fédération de Russie sur son territoire ; sur la dénazification du pays dont la politique néonazie a été inscrite dans plusieurs dispositions législatives, y compris sur la nécessité de lever toutes les restrictions discriminatoires relatives à la langue, l’enseignement, la culture et les médias russes.
Question 3: La Russie a déclaré à maintes reprises qu’il n’y avait pas alternative au Plan d’action global commun. Il parait que les Etats-Unis pourront proposer un nouvel accord sans la participation de la Russie. Dans ce cas, y a-t-il des contre-initiatives prévues par Moscou ?
Sergueï Lavrov: Il s’agit d’une autre tentative de nous accuser. De notre côté, il n’y avait pas et il n’y a pas d’exigences exorbitantes. Tous nos droits de la coopération avec l’Iran dans le cadre du Plan d’action sont protégés. Si les américains ne sont pas parvenus à un accord final sur la relance du JCPOA, et je suppose qu’ils veulent rejeter leur faute sur les autres. Comme Monsieur Hossein Amir-Abdollahian l’a indiqué, pour l’instant, le problème réside dans les exigences exorbitantes des Etats-Unis.
Question 4: Un « accord nucléaire » pourrait dégeler les exportations de pétrole iranien. Cela affectera-t-il d’une manière ou d’une autre les exportations de pétrole russe ? Existe-t-il des mécanismes pour niveler de telles conséquences sur les relations entre Moscou et Téhéran ?
Sergueï Lavrov:Ce n’est pas que « l’accord nucléaire » peut débloquer les exportations du pétrole iranien, il va les débloquer. Cela fait partie intégrante de l’accord, que nous avons activement soutenu. Quant à l’impact de la sortie prochaine du pétrole iranien sur le marché mondial, il sera ressenti par l’ensemble de la communauté des pays exportateurs et importateurs. Il existe des mécanismes permettant d’éviter des surprises de volatilité. Il s’agit d’abord de l’organisation OPEP dont l’Iran fait partie. Dans les situations d’émergence de nouveaux volumes d’hydrocarbures sur le marché mondial, il élabore un accord sur la répartition optimale des quotas.Je suis convaincu que dès que toutes les questions concernant l’entrée du pétrole iranien sur le marché seront réglées, nous commencerons à travailler de façon constructive.
Question 5: La Russie a soulevé au Conseil de Sécurité la question de laboratoires biologiques en Ukraine, en avançant des preuves importantes. La communauté internationale s’intéresse-t-elle à cette question ? Sont-ils prêts à en parler ? Est-ce que Moscou va revenir à cet agenda ?
Sergueï Lavrov:Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un intérêt de la part de la communauté internationale, Il s’agit plutôt de stupéfaction négative et de réticence .
Les faits révélés témoignent qu’il s’agit des activités illégales sans précédent des Etats-Unis visant à établir des laboratoires biologiques militaires partout dans le monde. Il y en a des centaines, dont presque 30 rien qu’en Ukraine. De nombreux laboratoires ont été créés dans plusieurs autres pays post-soviétiques, tout au long du périmètre des frontières de la Russie, de la Chine et d’autres pays voisins.
Nous exigerons que ce problème soit examiné dans le contexte des obligations de tous les pays participant à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes biologiques ou à toxines et sur leur destruction.
Nous intensifierons nos efforts pour empêcher les américaines de bloquer notre proposition, présentée il y encore 20 ans, sur la nécessité de doter la Convention d’un mécanisme spécial de vérification permettant d’examiner des informations alarmantes sur la production des produits chimiques qui pourraient potentiellement être utilisés dans la fabrication des armes biologiques.
Ils ne veulent pas la mise en place de ce mécanisme, car il va assurer la transparence de toutes les activités liées à la biologie. La transparence, c’est justement ce que les américains ne veulent pas accepter. Ils préfèrent contrôler tout eux-mêmes, et c’est exactement ce qu’ils ont fait jusqu’à maintenant.
Je suis convaincu que la communauté internationale est convaincue (et sera encore convaincue) de l’inadmissibilité de telles activités, lourdes de menaces mortelles pour un grand nombre de civils.
https://mid.ru/fr/foreign_policy/news/1804343/

3/Interview de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la chaîne RBC, Moscou, 16 mars 2022
Question 1: Les pourparlers se déroulaient en Biélorussie, puis en visioconférence. Le 10 mars, vous avez parlé à Antalya au Ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba. D’après vous, comment se déroulent les négociations actuellement?
Sergueï Lavrov: Je ne me suis pas rendu en Turquie pour « intercepter« les négociations biélorusses convenues par le Président russe Vladimir Poutine et le Président ukrainien Vladimir Zelenski. Elles se déroulent en visioconférence maintenant. Le Président Vladimir Zelenski a demandé au Président turc Recep Tayyip Erdogan de parler au Président Vladimir Poutine pour que nous rencontrions avec Dmitri Kouleba à Antalya, car tous les deux nous comptions participer au Forum diplomatique d’Antalya.
Au vu de cette demande, le Président russe Vladimir Poutine a ordonné d’organiser cette rencontre et d’entendre ce que Dmitri Kouleba avait à proposer (et c’est ce que je lui ai demandé de faire). Il a déclaré qu’il n’était pas venu pour répéter les déclarations publiques. Ce qui m’a encore plus intéressé. En une heure et demie de conversation en présence du Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, Dmitri Kouleba n’a avancé aucune nouvelle idée, malgré plusieurs rappels que j’aurais voulu entendre quelque chose qui n’a pas été dit dans l’espace public. Mais en vain. Nous avons parlé et c’est bien. Nous sommes prêts à de tels contacts à terme. Il est préférable de savoir quelle sera la valeur ajoutée de tels contacts et quel est le rapport des propositions de créer ou d’organiser de nouveaux canaux d’interaction avec le fonctionnement du processus de négociation durable (« canal biélorusse »).
Je ne commenterai pas les détails. Ils sont délicats. Comme disait le chef de la délégation russe Vladimir Medinski, les négociations sont menées sur les problèmes humanitaires, la situation sur le terrain du point de vue des activités militaires et sur le processus de paix. L’agenda est assez connu (il a été annoncé publiquement plusieurs fois par le Président russe Vladimir Poutine lors de ses allocutions détaillées): la sécurité et le sauvetage des vies des gens dans le Donbass; empêcher que l’Ukraine devienne une menace permanente pour la sécurité de la Fédération de Russie; empêcher que l’idéologie nazie interdite dans le monde entier, notamment en Europe civilisée, renaisse en Ukraine.
Je me réfère à l’avis de nos négociateurs. Ils constatent que les négociations avancent difficilement (pour des raisons évidentes). Néanmoins, il existe un certain espoir de déboucher sur un compromis. C’est également l’avis de certains représentants ukrainiens, notamment des collaborateurs du bureau de Vladimir Zelenski et du Président ukrainien lui-même.
Question 2: Le Président ukrainien Vladimir Zelenski a déclaré que les positions de la Russie et de l’Ukraine aux négociations étaient devenues plus « réalistes ».
Sergueï Lavrov: C’est un avis plus réaliste venant de Vladimir Zelenski. Avant cela, il faisait des déclarations conflictuelles. Nous voyons que ce rôle et cette fonction ont été délégués au Ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba. Il a commencé à dire que les exigences de la Russie étaient « inacceptables ». Que pouvons-nous faire s’il existe une volonté de créer une tension supplémentaire (qui si l’actuelle ne suffisait pas) dans l’espace médiatique?
C’était la même chose avec les Accords de Minsk. Dmitri Kouleba était devant « à cheval » parmi ceux qui réduisaient en miettes les Accords de Minsk. Il déclarait publiquement qu’ils ne les respecteraient pas. Je laisserais aux négociateurs la possibilité de travailler dans une atmosphère plus calme, sans attiser une nouvelle hystérie.
Question 3: Le Président ukrainien Vladimir Zelenski a déclaré qu’ils étaient des « personnes adéquates ». Comme quoi, ils comprennent que l’Otan ne les attend plus. Quelle est la raison de ce changement de discours? L’aspiration d’intégrer l’Otan est inscrite dans la Constitution ukrainienne. Ils disaient tout le temps que Kiev veut effectivement adhérer à l’Otan.
Sergueï Lavrov: Le changement de discours est dû au fait que cette adéquation « se fraye un chemin » dans les esprits des dirigeants ukrainiens. La question relative à la cessation de l’existence de l’URSS était réglée d’une manière spécifique: l’avis de tout le monde n’a pas été demandé, cela a été décidé « à trois ». Après quoi, une certaine cohésion s’est instaurée sous la forme de la Communauté des États indépendants.C’est bien qu’au moins rétrospectivement un respect a été témoigné aux autres républiques de l’ex-Union soviétique.
La Déclaration de souveraineté de la République socialiste soviétique d’Ukraine adoptée avant les accords de Belovej (Minsk) stipule clairement que l’Ukraine sera un État non aligné et militairement neutre. Dans tous les documents suivants sur l’établissement de la structure étatique ukrainienne, cette Déclaration était toujours énumérée parmi les documents de base.Après le coup d’État anticonstitutionnel en février 2014, de nouvelles thèses sur un mouvement « ininterrompu » vers l’Otan (outre l’UE) ont commencé à faire leur apparition. Cela sapait l’intégrité du processus antérieur et les documents de base sur lesquels repose l’État ukrainien, car la Déclaration de souveraineté et l’Acte de proclamation de l’indépendance de l’Ukraine continuent d’être énumérés parmi les documents à la base de la structure étatique de l’Ukraine.
C’est loin d’être la seule contradiction. La Constitution ukrainien n’a pas modifié l’article sur la nécessité de garantir les droits des russophones et d’autres minorités nationales. Malgré cela, un éventail de lois est adopté allant directement à l’encontre de ce terme constitutionnel. Ils discriminent grossièrement la langue russe contrairement à toutes les normes européennes.
Nous nous souvenons que le Président ukrainien Vladimir Zelenski parlait récemment de la nécessité pour l’Otan de « fermer »le ciel, de commencer à faire la guerre pour l’Ukraine, de recruter des mercenaires pour les envoyer au front. Cela a été exprimé de manière agressive. La réaction de l’Alliance, où il reste encore des gens sensés, a refroidi cet élan. L’adéquation de la situation actuelle mérite d’être saluée.
Avant la prise de la décision définitive de lancer l’opération militaire spéciale, le Président russe Vladimir Poutine avant mentionné lors d’une conférence de presse au Kremlin nos initiatives concernant les garanties de sécurité en Europe, avait expliqué l’inadmissibilité du fait que la sécurité de l’Ukraine soit garantie via son adhésion à l’Otan. Il avait dit directement que nous étions prêts à chercher toutes les solutions pour garantir la sécurité de l’Ukraine, des pays européens et de la Russie, sauf l’élargissement de l’Otan vers l’est.L’Alliance nous assure:« N’ayez pas peur, nous sommes une alliance défensive, rien ne menace vous ou votre sécurité. » L’Alliance a été proclamée défensive à l’aube de son existence. Pendant la guerre froide il était clair qui se défend contre qui et où. Il y avait le Mur de Berlin – en béton et géopolitique. Tout le monde avait accepté cette ligne de contact entre le Pacte de Varsovie et l’Otan. Il était clair quelle ligne défendrait l’Otan.
Quand le Pacte de Varsovie a disparu, et l’Union soviétiquea disparu également, l’Otan a commencé à s’élargir vers l’est à sa guise, sans consulter ceux qui faisaient partie auparavant de l’équilibre des forces sur le continent européen. À chaque fois cette « ligne de défense » se déplaçait vers l’est. Quand cette ligne est arrivée à proximité immédiate (personne ne prenait au sérieux nos remarques ces vingt dernières années), nous avons avancé des initiatives sur la sécurité européenne qui, à notre plus grand regret, ont été également ignorées par nos partenaires arrogants.
Question 4: Beaucoup de gens en Russie et en Ukraine se posent aujourd’hui la question si cette situation aurait-elle pu être résolue par la paix ? Pourquoi ça n’a pas marché ? Pourquoi une opération spéciale était-elle nécessaire ?
Sergueï Lavrov:Parce que l’Occident n’a pas voulu résoudre cette situation de manière pacifique. Je l’ai déjà dit, mais je tiens à le souligner à nouveau. Il ne s’agit pas du tout de l’Ukraine, mais de l’ordre mondial.
Les États-Unis ont « écrasé » toute l’Europe. Maintenant, certains Européens nous disent : vous vous êtes comporté « comme ça », l’Europe avait des « intérêts particuliers » de la part des États-Unis, et maintenant nous les avons forcés à se réunir. Je pense qu’il s’est passé quelque chose de complètement différent. Les États-Unis, sous le président George Biden,se sont fixés pour tâche de subjuguer l’Europe et ont obtenu son adhésion inconditionnelle au cours américain. C’est un moment fatidique et historique de l’histoire moderne, car il reflète la « bataille » au sens le plus large du terme sur ce à quoi ressemblera l’ordre mondial à l’avenir.
Il y a de nombreuses années, l’Occident a cessé d’utiliser le terme« droit international », qui est inscrit dans la Charte des Nations Unies, et a inventé le terme « ordre mondial basé sur les règles». Ces règles ont été écrites dans un cercle étroit. Ceux qui les ont acceptés ont été encouragés par l’Occident. Dans le même temps, des structures étroites et non universelles ont été créées dans les même directions que ces structures universelles existent déjà. Il y a l’UNESCO, en parallèle, une sorte de partenariat international a été créé en faveur de l’information et de la démocratie. Il y a le droit international humanitaire et le Bureau spécial des Nations Unies pour les réfugiés et les questions connexes. Dans l’Union européenne, un partenariat spécial est en train d’être créé sur la même question, mais uniquement à condition que ces décisions seront prises sur la base des intérêts de l’Union européenne, sans tenir compte des processus universels.
La France et l’Allemagne créent une alliance de multilatéralistes. A notre question pourquoi le créer, alors que le multilatéralisme s’incarne dans l’ONU – l’organisation la plus légitime, la plus universelle – la réponse est intéressante : « Vous savez, il y a beaucoup de rétrogrades, et nous sommes avant-gardistes. Nous voulons promouvoir le multilatéralisme de manière à ce que personne ne nous ralentisse». Lorsqu’on demande quels sont les idéaux de ce multilatéralisme, la réponse est : « Ce sont les valeurs de l’Union européenne ». Cette arrogance, un sentiment incompris de sa propre supériorité infinie, prévaut également dans la situation que nous envisageons maintenant : construire un monde dans lequel l’Occident dirigera tout en toute impunité et sans poser de questions. Il y a beaucoup de spéculations sur le fait que la Russie est désormais « empilée », car c’est presque le dernier obstacle à surmonter avant de s’attaquer à la Chine. On dit ça « d’une manière simple », mais il y a une vérité sérieuse là-dedans.
Vous avez demandé pourquoi cela ne pouvait pas être résolu par la voix pacifique. Nous proposions de résoudre ce problème pacifiquement depuis de nombreuses années. La proposition de Vladimir Poutine en 2007 à la Conférence de Munich sur la sécurité était déjà prise très au sérieux par de nombreux politiciens objectifs – américains et européens – à l’époque. Malheureusement, ceux qui prenaient les décision dans les États de l’Ouest l’ont ignorée. De la même manière de nombreuses évaluations politiques des politologues de renommée mondiale ont été ignorées par les grandes revues américaines (Foreign Policy, Foreign Affers) et européennes. En 2014, un coup d’État a eu lieu.L’Occident s’est rangé du côté de l’Ukraine, des putschistes arrivés au pouvoir à Kiev. Il refuse catégoriquement d’établir des limites dans les relations entre l’OTAN et la Russie. Ces avertissements ont également retenti, mais n’ont pas été pris en compte.
Lisez Brzezinski, qui écrivait dans les années 1990 que le dossier ukrainien serait important. Il a directement déclaré que la Russie, avec une Ukraine amie, etait une grande puissance, avec une Ukraine hostile, c’est un acteur régional. C’est là ou la géopolitique a été « enterrée ». L’Ukraine n’a joué qu’un rôle d’instrument pour empêcher la Russie de défendre ses droits légitimes et égaux sur la scène mondiale.
Question 5: Il n’y a pas si longtemps j’ai vu le discours de l’actuel conseiller du président de l’Ukraine, Alexeï Arestovich. Il disait qu’un statut neutre pour l’Ukraine coûte trop cher. « Nous ne pouvons pas nous le permettre. » Quelle est votre appréciation de cette déclaration ? Est-ce vrai ? Si nous revenons à ce qui inquiète les Ukrainiens ordinaires – les garanties de sécurité – qu’est-ce que la Russie est prête à faire ? Quelles garanties elle peut donner ?
Sergueï Lavrov: Le statut neutre est maintenant sérieusement discuté en conjonction avec les garanties de sécurité. C’est exactement ce qu’a dit le président Vladimir Poutine lors d’une de ses conférences de presse : toutes les options sont possibles, toutes les garanties de sécurité acceptables pour l’Ukraine et pour tous les pays, y compris la Russie, à l’exception de l’élargissement de l’OTAN. C’est ce qui est actuellement discuté au cours de négociations. Il y a des formulations spécifiques qui, à mon avis, sont sur le point de faire l’objet d’un accord.
Question 6: Pouvez-vous les nommer ou pas encore ?
Sergueï Lavrov: Je préférerais ne pas le faire maintenant. Parce que c’est un processus de négociation. Contrairement à certains de nos partenaires, nous essayons de respecter la culture des négociations diplomatiques. Bien que nous ayons été obligés de rendre publics des documents qui sont généralement fermés. Cela a été fait dans les situations où nos contacts avec les coauteurs allemands et français du « format Normandie » ont été déformés à 180 degrés dans leur présentation publique. Ensuite, nous avons été obligés, pour que la communauté mondiale connaisse ses héros, de les rendre public. Maintenant, pendant les discussions des garanties de la neutralité de l’Ukraine, il n’y a pas de telles tentatives provocatrices. L’esprit constructif qui commence à se manifester et, qui j’espère prévaudra, donne l’espoir que nous pourrons nous mettre d’accord sur ce sujet. Il est clair que déclarer simplement la neutralité et les garanties de manière isolée constituerait une avancée significative. Le problème est beaucoup plus large. Nous en avons parlé, y compris du point de vue de valeurs notoires – la langue russe, la culture, la liberté d’expression: puisque les médias russes sont tout simplement interdits, et ceux qui diffusaient en Ukraine même en russe ont été fermés.
Question 7: Mais on nous peut toujours dire que nous sommes un pays indépendant, et nous pouvons choisir la langue à parler. Pourquoi – la Russie et Moscou – nous obligez-vous à parler russe ?
Sergueï Lavrov: Parce que l’Ukraine a des engagements européennes. Il existe une Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Il y a nombre d’autres engagements, y compris au sein du Conseil de l’Europe, dont nous nous retirons (cela a déjà été annoncé officiellement). Mais nous ne renoncerons jamais à nos engagements concernant les droits des minorités nationales, linguistiques, culturelles ou autres. Nous ne sortirons jamais des documents qui garantissent la liberté d’accès à l’information.
Dans les années 1990, tout le monde se frottait les mains en attendant que l’Union soviétique deviendrait désormais un partenaire absolument obéissant et inconditionnel de l’Occident. A l’époque nous avons essayé par tous les moyens possibles de montrer que la perestroïka et la nouvelle pensée ouvrent un chapitre fondamentalement nouveau dans l’histoire de notre État. Dans le cadre de l’OSCE, nous avons signé tout ce que l’Occident proposait, y compris la Déclaration proposée par l’Occident à l’époque et soutenue par nous, dans le cadre de l’OSCE, qui contenait des engagements d’assurer la liberté d’accès à l’information tant au sein de chaque pays tant aux sources transfrontalières. Maintenant, nous ne pouvons pas atteindre l’Occident pour qu’ils commencent eux-mêmes à remplir cette obligation (initiée par eux).
Cette exigence concernant la langue russe est inscrite dans les obligations.L’Ukraine ne les a pas refusés. Pouvez-vous imaginer ce qui se passerait si la langue suédoise était interdite en Finlande ? Il y en a six pour cent, et elle est la deuxième langue nationale. Ou en Irlande, ils interdiraient l’anglais, en Belgique – le français, on peut continuer longtemps. Mais toutes ces langues minoritaires sont respectées et dans notre cas une exception est faite. C’est une discrimination directe, et toute cette Europe éclairée ne dit rien.
Question 8: Nous n’avons pas attendu d’être expulsés du Conseil de l’Europe et avons décidé d’en sortir nous-mêmes. Pourquoi?
Sergueï Lavrov: En fait, cette décision a déjà été prise il y a longtemps. Non pas parce que nous y étions « suspendus » dans nos droits -ils nous ont été rendus- mais parce que l’organisation s’est complètement dégradée. Elle a été créée en tant qu’organisation paneuropéenne, où tous les pays européens sans exception sont présents, à l’exception de la Biélorussie, qui avait le status d’observateur. Nous l’avons aidée à participer à des conventions individuelles (c’est autorisé au Conseil de l’Europe). En général, la Biélorussie a envisagé la possibilité d’y adhérer.
Cependant, ces dernières années, le Conseil de l’Europe s’est transformé en une autre OSCE (désolé pour ce mot grossier), où toute l’idée originale, l’idée d’interaction, de consensus, comme principal outil pour réaliser la tâche de la coopération et la sécurité paneuropéenne a été remplacée par la polémique, la rhétorique, qui est devenue de plus en plus russophobe et a déterminé les intérêts unilatéraux de l’Occident, principalement des pays de l’OTAN, et de l’Union européenne. Ils utilisaient leur majorité tant à l’OSCE qu’au Conseil de l’Europe, où ils avaient « brisé » la culture du consensus, du compromis, imposé un vote sur des décisions reflétant exclusivement leur point de vue, indiquant ainsi clairement qu’ils ne veulent pas tenir compte de nos intérêts, et ne s’intéressaint qu’à nous faire la leçon et à nous moraliser, ce qu’ils faisaient en réalité.
Nous avons mûri depuis longtemps pour partir, mais les derniers événements et la décision imposée par le vote nous ont poussés à partir définitivement. L’Assemblée parlementaire a commencé à recommander quelque chose au Comité des Ministres, et il a voté la suspension de nos droits. Ils nous ont dit : ne vous inquiétez pas, la seule limitation est que vous ne pourrez pas participer aux réunions, mais de l’argent peut être versé au budget. Cela nous a été dit directement.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a souligné qu’aucunes garanties des droits de l’homme contenues dans la Convention européenne des droits de l’homme (nous nous en retirons également, cela fait partie intégrante du processus de retrait du Conseil de l’Europe) ne seront pas enfreint et violé. Premièrement, nous avons des garanties constitutionnelles, il y a des garanties qui découlent des conventions internationales auxquelles la Russie participe. Ce sont des conventions universelles : le Pacte international relatif aux droits politiques et civils ; Pacte international relatif aux droits socio-économiques(auquel les États-Unis ne participent pas) ; La Convention Internationale des Droits de l’Enfant(les Etats-Unis n’y participent pas non plus) et bien d’autres actes qui ont déjà été largement incorporés dans la législation. Aujourd’hui, nos juristes examinent, avec la Cour constitutionnelle, avec le ministère de la Justice,les compléments à apporter aux lois russes pour que le retrait du Conseil de l’Europe n’affecte pas les droits des citoyens.
à suivre…
https://mid.ru/fr/foreign_policy/news/1804655/