4665 – Moscou – Allocution d’ouverture du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une réunion conjointe avec les collèges des ministères des Affaires étrangères russe et biélorusse, avec le ministre Vladimir Makei & Remarques et réponses aux questions des médias à l’issue de la réunion , 10 novembre 2021 – 18H23

 

Allocution d’ouverture du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une réunion conjointe des collèges des ministères des Affaires étrangères russe et biélorusse, Moscou, 10 novembre 2021 – 15H46

Monsieur Makei, Monsieur Mezentsev, Chers Collègues,
Nous sommes ravis de vous accueillir à Moscou pour la réunion annuelle conjointe des collèges des ministères des Affaires étrangères russe et biélorusse.
Je suis heureux de constater que nous pouvons nous rencontrer en personne pour discuter des aspects actuels de notre interaction en matière de politique étrangère malgré la situation sanitaire et épidémiologique compliquée.
Cette rencontre s’inscrit dans un riche dialogue russo-biélorusse, qui s’est visiblement intensifié ces derniers temps. Le Conseil suprême d’État de l’État de l’Union a tenu une réunion historique le 4 novembre 2021, au cours de laquelle nos dirigeants ont approuvé un ensemble de documents d’intégration, notamment les Lignes directrices pour la mise en œuvre des dispositions du traité instituant l’État de l’Union en 2021-2023 et 28 des programmes de l’Union. Ils ont également approuvé une doctrine militaire mise à jour et le concept de politique migratoire de l’État de l’Union. Ces décisions définissent des paramètres concrets pour le développement à long terme de l’intégration russo-biélorusse dans de nombreux domaines.
Nos ministères des Affaires étrangères ont un rôle majeur à jouer dans la mise en œuvre des accords conclus.
Notre discussion d’aujourd’hui sur le programme d’activités concertées de politique étrangère au cours des deux prochaines années se concentrera sur l’appui à la politique étrangère pour la mise en œuvre des décisions d’intégration du Conseil suprême d’État et du Conseil des ministres de l’État de l’Union. Mais nous passerons d’abord en revue les résultats de la mise en œuvre du programme actuel pour 2020-2021. Nous pensons que nos efforts conjoints dans le cadre de ce document de base nous ont permis de résister efficacement aux tentatives de « l’Occident collectif » de faire pression sur nos pays. Nous avons coopéré assez efficacement pour réagir contre la campagne anti-Biélorussie lancée par Washington et ses alliés européens auprès des organisations internationales, dont l’ONU, l’OSCE, le Conseil de l’Europe et l’OACI.
Nous avons étroitement coordonné nos approches. Travaillant en étroite collaboration avec nos alliés et parties aux vues similaires, nous avons repoussé les tentatives d’utiliser ces plateformes multinationales au détriment des intérêts de nos deux pays. Je voudrais souligner que nous avons travaillé conformément aux dispositions du programme pour soutenir les initiatives biélorusses avancées dans le cadre de sa présidence de l’Union économique eurasienne en 2020 et de la CEI en 2021. Je suis convaincu que nous maintiendrons et même renforcerons l’interaction entre nos ministères des Affaires étrangères lors de la mise en œuvre du prochain programme biennal.
Aujourd’hui, nous aborderons également la base de notre coopération sur les plateformes internationales des droits de l’homme et soulignerons le caractère inacceptable de l’ingérence dans les affaires intérieures des États souverains et la politisation de ce sujet.
Nous apprécions la coordination avec nos collègues biélorusses dans ce domaine, y compris au sein des Nations Unies et de l’OSCE. Ensemble, nous plaidons pour que la dimension des droits de l’homme de l’ONU soit libre de toute politique, avec l’élimination de la pratique vicieuse consistant à claquer des pays spécifiques avec des accusations sans fondement sous des prétextes farfelus.
Nous condamnons l’approbation sans caution de résolutions de pays politisées qui n’ont rien à voir avec un véritable engagement à faire respecter les normes universelles des droits de l’homme. Nous partons du principe que des actions de ce genre érodent la confiance dans l’Organisation des Nations Unies et sapent sérieusement la réputation de sa dimension des droits de l’homme. Nous sommes également convaincus que l’abus des mécanismes des droits de l’homme au sein de l’OSCE et du Conseil de l’Europe rend ces structures paneuropéennes moins efficaces et les empêche de réaliser leur potentiel unificateur.
Quant aux sanctions économiques, à notre avis, elles ne peuvent être utilisées qu’en dernier recours, et uniquement comme décidé par le Conseil de sécurité de l’ONU pour faire face aux menaces à la paix et à la sécurité internationales. À cet égard, les mesures coercitives unilatérales sont inacceptables. Ils vont à l’encontre du droit international et sont utilisés par l’Occident pour faire pression sur les gouvernements qu’il considère comme indésirables.
Les efforts de la Russie et de la Biélorussie pour redynamiser la coopération de l’ONU avec l’OTSC et la CEI sont un autre point important à l’ordre du jour d’aujourd’hui. L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté des résolutions en ce sens lors de sa 75e session, rendue possible grâce au travail coordonné des délégations des pays de l’OTSC et de la CEI, prouvant une fois de plus que ces deux associations régionales sont très respectées sur la scène internationale. Tout comme nos amis biélorusses, nous pensons que l’OTSC a un potentiel de consolidation de la paix substantiel et peut contribuer aux efforts conjoints pour maintenir la paix et la sécurité avec l’ONU jouant un rôle central de coordination.
Nous discuterons de la non-prolifération, du désarmement et du contrôle des armements. La tension a augmenté dans ce domaine, ainsi que l’incertitude, l’exacerbation de l’ancien et l’émergence de nouveaux défis et menaces. Les efforts visant à édulcorer l’architecture internationale existante de contrôle des armements se poursuivent, tandis que les facteurs militaires et politiques qui sapent la stabilité stratégique mondiale prennent de l’ampleur. À cet égard, il est particulièrement important que tous les pays respectent leurs engagements internationaux de bonne foi.
Moscou et Minsk prônent le rétablissement de la confiance et la promotion d’un dialogue constructif dans la région euro-atlantique afin d’empêcher une course aux armements et un renforcement militaire au détriment des intérêts de sécurité à long terme de tous les pays de cette région. Nous attachons une grande importance à la coordination de nos démarches, y compris au sein de l’OTSC et de la CEI. Nous avons atteint un niveau élevé de coopération bilatérale au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies, du Forum de l’OSCE pour la coopération en matière de sécurité, de l’AIEA, du Groupe des fournisseurs nucléaires et de la Conférence du désarmement. Nous discuterons également des développements autour du traité Ciel ouvert à la suite du retrait des États-Unis.
La Russie et la Biélorussie partagent des positions similaires sur la Convention sur les armes biologiques et à toxines, ainsi que sur la question des armes « inhumaines ». Depuis que nos collègues américains ont mis fin au Traité FNI, nous avons persisté dans nos appels à trouver des moyens de traiter le problème des missiles avec prévisibilité et retenue. Il est évident que ce travail est toujours aussi pertinent.
Chers Collègues,
Je suis certain qu’au cours de la réunion d’aujourd’hui, nous discuterons en détail de toutes les questions inscrites à notre ordre du jour et prendrons les décisions nécessaires afin de maintenir la coopération traditionnellement étroite et basée sur la confiance entre nos ministères des Affaires étrangères.

https://www.mid.ru/en/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/4930621


Remarques et réponses du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux questions des médias lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères du Bélarus Vladimir Makei à l’issue d’une réunion des collèges des ministères des Affaires étrangères russe et biélorusse, Moscou, 10 novembre 2021 – 18H23

Mesdames et Messieurs,
La réunion des collèges des ministères des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et de la République du Bélarus est un événement annuel. Comme d’habitude, ces réunions ont des horaires chargés et se déroulent sous la forme de discussions ouvertes et franches axées sur l’évaluation des développements actuels et l’analyse de nos performances en ce qui concerne la mise en œuvre du Programme d’actions coordonnées au cours de l’année en cours et nos objectifs à la lumière des décisions prises par nos présidents respectifs au Conseil suprême d’État et des décisions approuvées par le Cabinet des ministres de l’État de l’Union.
Clairement, cette année nos discussions ont porté sur les décisions historiques (je n’hésite pas à utiliser le mot) signées par les présidents de Russie et de Biélorussie le 4 novembre dans le cadre d’une réunion du Conseil suprême d’Etat. Cela comprend également les principaux domaines de nos efforts continus pour mettre en œuvre le traité de l’Union, 28 programmes de l’Union, la doctrine militaire et le concept de politique migratoire. D’une manière ou d’une autre, ces domaines touchent aux activités des ministères des Affaires étrangères. Tous ont besoin d’un solide soutien en matière d’information sur la politique étrangère et d’autres types de soutien. Aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur des mesures spécifiques qui nous aideront à atteindre ces objectifs de la manière la plus efficace.
Nous avons parlé de notre travail au sein des organisations internationales des droits de l’homme. Nous sommes d’accord pour dire qu’il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures et qu’il ne peut y avoir de « professeurs » ou « étudiants » dans ce domaine. La politisation des droits de l’homme est absolument inacceptable.
Nous avons constaté que nos partenaires occidentaux, si friands de sermonner tout le monde sur les droits de l’homme et bien d’autres sujets, ont beaucoup moins à dire lorsqu’il s’agit de respecter les normes universelles des droits socio-économiques. Ils ne cessent de rabâcher les droits politiques, tels que définis par leur propre interprétation pas très saine.
Nous avons discuté de la nécessité d’élargir la coopération des associations d’intégration post-soviétique avec l’ONU, y compris dans le contexte des résolutions adoptées lors de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, à savoir la coopération entre l’OTSC et l’ONU et la coopération entre l’ONU et le CEI. Nous nous sommes mis d’accord sur des actions spécifiques qui faciliteront nos progrès à cette fin.
Nous avons fait une autre chose importante aujourd’hui et c’est la signature du Plan de consultations pour 2022, qui comprend plus de 30 événements spécifiques, principalement des consultations sur diverses activités de politique étrangère et notre coordination de politique étrangère. Nous avons convenu que cette coordination se poursuivra et s’approfondira tant au sein de l’ONU et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe que dans nos approches conjointes des activités hostiles de Bruxelles et de Washington à l’égard de la Biélorussie et de la Russie. Nous avons des raisons de croire que la politique actuelle de confinement de nos pays et les mesures concrètes de l’OTAN pour rapprocher les infrastructures militaires des frontières de l’État de l’Union révèlent la stratégie à long terme de ce bloc militaro-politique. Nous avons une position commune, que nos présidents respectifs ont affirmée plus d’une fois, sur la façon dont nous réagirons à ce genre d’actions inamicales qui violent tous les accords précédents.
Je voudrais à nouveau remercier M. Makei et son équipe pour le travail d’équipe bien coordonné qui profitera à nos pays et à nos peuples.
Question (adressée aux deux ministres) : L’Union Russie-Biélorussie aura 22 ans cette année. Que signifie cette union pour les gens ordinaires? Que leur offrent les nouveaux programmes d’intégration, les taxes uniformes, les retraites et les prix du pétrole ?
Sergueï Lavrov : Je pourrais en parler encore et encore. En 1999, lorsque nous avons signé le Traité sur la création d’un État fédéré entre la Russie et la Biélorussie, nos pays sont entrés dans une phase d’intégration qualitativement nouvelle, différente du type d’intégration de l’Union soviétique et de l’Empire russe. Cette phase consiste à avancer vers l’intégration de deux États souverains et indépendants.
Tout ce qui est fait pour mettre en œuvre le traité sur l’Union, y compris les décisions charnières signées le 4 novembre, vise à faciliter nos tâches sur la scène internationale (ce sur quoi nous nous sommes concentrés dans notre discussion d’aujourd’hui), mais surtout à améliorer le bien-être de nos citoyens par le développement économique et social.
Vladimir Makei a évoqué la question de l’égalité des droits. En effet, beaucoup de choses devenues monnaie courante ont été décidées dans le cadre de l’établissement et du développement de l’État de l’Union. Actuellement, les citoyens de Russie et de Biélorussie ont des droits égaux en matière de soins de santé, de sécurité sociale, de retraite, d’éducation, de liberté de voyager et d’emploi.
Au fur et à mesure que nous approfondissons notre intégration, d’autres questions se posent, nécessitant des solutions en termes de respect de l’égalité des droits des Biélorusses et des Russes. En 2015, le Comité permanent de l’État de l’Union a mis en place un groupe de travail spécial, qui surveille les sujets supplémentaires au fur et à mesure qu’ils se présentent et prend les décisions pertinentes. Nous en avons parlé lors des réunions des collèges. Le président du Comité permanent et secrétaire d’État de l’Union, Dmitri Mezentsev, a participé à nos travaux. Ce groupe de travail poursuivra ses activités.
En parlant des questions que vous avez évoquées, les retraites et les prix de l’énergie sont liés à nos processus d’intégration. Comme l’a noté le président Poutine lors de la réunion du Conseil d’État suprême de l’État de l’Union, nous sommes aujourd’hui en mesure de réguler les prix de l’énergie pour la Biélorussie au sein de l’État de l’Union afin qu’ils soient beaucoup plus avantageux que la moyenne du marché. Nos activités immédiates viseront à mettre en œuvre des éléments des programmes syndicaux tels qu’une politique uniforme en matière de sécurité au travail, de sécurité sociale et de retraite. Il est prévu d’adopter un système intégré d’administration des impôts indirects et d’établir une autorité consultative conjointe sur les questions fiscales. Cela harmonisera les choses et contribuera à améliorer le bien-être de nos citoyens.
Question (à Vladimir Makei) : Le chancelier autrichien Alexander Schallenberg a déclaré que Vienne accueillera une conférence internationale sur les questions biélorusses. Il a noté qu’il est inapproprié de parler à Minsk dans le seul langage des sanctions. Est-ce à dire que nos partenaires occidentaux recherchent une opportunité de dialogue ? De quoi parle cette initiative ? Les autorités actuelles de la République de Biélorussie participeront-elles à cette conférence ?
Sergey Lavrov (après Vladimir Makei) : Je voudrais soutenir cette déclaration. Peut-être que le chancelier autrichien était guidé par les meilleures intentions lorsqu’il a exhorté ses collègues à ne pas parler à Minsk uniquement dans le langage des sanctions et à entamer un dialogue, mais ce n’est pas ainsi qu’on initie un dialogue.
Comme l’a noté M. Makei, et avec raison, cette initiative impliquait un sentiment de supériorité qui s’est propagé à tous les membres de la communauté occidentale, que ce soit l’Union européenne, l’OTAN ou d’autres blocs sous-régionaux. Ce complexe de supériorité est inacceptable dans les relations entre États souverains. L’UE doit respecter les opinions de tous les membres de la communauté internationale conformément à la Charte des Nations Unies et s’abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures de tout État.
Question (aux deux ministres) : Minsk a-t-elle besoin de la médiation de la Russie pour développer un dialogue sur les migrants et les sanctions avec Varsovie, Vilnius et Bruxelles ? Les autorités lituaniennes et polonaises se sont-elles adressées officiellement ou officieusement à Moscou et à Minsk pour leur demander de discuter de la crise migratoire ?

Sergueï Lavrov (réponse après Vladimir Makei) : Ni les Polonais, ni les Lituaniens, ni personne d’autre ne nous ont été interrogés sur une éventuelle médiation ou participation à ces pourparlers. Ils ne s’adressent à personne pour quelque raison que ce soit. Ils aiment simplement être durs lorsqu’ils font des déclarations fortes comme celle-ci, accusant la Biélorussie et la Russie (en tant que pays « derrière ces développements »). Je crois que c’est une expression de ce dont nous venons de parler – un sentiment de supériorité et d’impunité à tous les niveaux.
À ce stade de la situation frontalière, le Bélarus a suggéré à plusieurs reprises de tenir des consultations, de trouver un accord et de résoudre ces problèmes conformément au droit international humanitaire, mais cela n’est pas du tout mentionné dans la rhétorique publique. Une proposition du président biélorusse Alexandre Loukachenko d’entamer des consultations immédiatement après l’incident de Ryanair a également été rejetée. Personne ne voulait l’entendre. Il n’y a pas d’autre moyen que de parler et de décider ce qui s’est réellement passé avec les faits en main. Mais c’est ainsi que sont nos partenaires européens. Ils devraient probablement se regarder d’abord car il y a beaucoup à voir là-bas.
Question : Suite à l’idée que vous avez exprimée à plusieurs reprises aujourd’hui sur la politisation inacceptable de la question des droits de l’homme, quelle est votre réponse au rapport récemment publié par le Secrétaire général de l’ONU dans lequel il accuse les autorités biélorusses de persécuter leurs propres ressortissants pour avoir coopéré avec agences des droits de l’homme de l’ONU ?
Sergueï Lavrov : C’est une source de grave préoccupation pour nous. C’est scandaleux. J’espère qu’à l’avenir le Secrétaire général de l’ONU lira les papiers qu’on lui a donné de signer.
Il s’agit d’une situation causée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme qui met en œuvre des projets relatifs aux droits de l’homme dans différents pays, dont la République du Bélarus, avec des fonds provenant de la contribution volontaire de la Fédération de Russie.
Il s’est soudainement avéré lors de pourparlers avec des représentants de l’ONU à Minsk que le bureau a transféré les fonds qui étaient censés être dépensés pour organiser des séminaires et des conférences sur les droits de l’homme aux avocats de personnes accusées d’avoir participé à des manifestations et des manifestations illégales. Inutile d’expliquer que cela va directement à l’encontre des objectifs pour lesquels la Russie a apporté sa contribution volontaire.
Nous avons demandé des explications aux représentants de ce bureau lorsque nous avons appris ces faits. Aucun n’a été communiqué, mais on nous a dit que des représentants biélorusses auraient été contactés. Mais la façon dont cet épisode embarrassant a été complètement déformé et renversé dans le rapport du secrétaire général de l’ONU est tout simplement choquante.
Puisque nos fonds étaient impliqués, nous avons effectué une démarche auprès du Secrétariat de l’ONU à New York, notamment auprès du Secrétaire général adjoint aux droits de l’homme Ilze Brands Kehris. Elle nous a dit que la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet s’occupait personnellement de cette question. Nous ne sommes pas satisfaits de cela. C’est une chose évidente et facile à comprendre, mais ils essaient de faire marche arrière sur cette question. Nous attendons avec impatience que le Secrétariat et le Secrétaire général des Nations Unies prennent des mesures claires en réponse à cet outrage.
C’est encore un autre exemple de la façon dont l’Occident essaie de privatiser littéralement les secrétariats des agences internationales, violant grossièrement les règles écrites pour les fonctionnaires internationaux, y compris le Secrétaire général de l’ONU et ses employés, dans la Charte des Nations Unies et les documents administratifs pertinents.
En attendant, il y a des choses qui sont beaucoup plus importantes pour la défense des droits humains. Nous avons dit à Mme Brands Kehris que pendant de nombreuses années, nous n’avions pas reçu de réponse sensée à nos nombreuses questions sur le sort des soi-disant « non-ressortissants » en Lettonie et en Estonie ou sur les violations flagrantes des droits des minorités ethniques, principalement russophones, à l’intérieur de l’UE, dans ses pays membres.
Question (aux deux ministres) : le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié les forces de sécurité de Varsovie à la frontière avec la Biélorussie de « première ligne de front ». Un expert militaire affirme également que la situation à la frontière est la plus grave depuis 1939. Quelle est la pertinence de tels parallèles ? Si la Pologne fait vraiment la guerre ou se prépare à une guerre, alors qui combat-elle ?
Sergueï Lavrov : J’ai déjà mentionné que l’utilisation d’exemples historiques et de parallèles historiques peut être vue plus souvent dans le discours de nos collègues occidentaux maintenant. En même temps, ils utilisent toujours ce que j’appellerais des « tactiques d’écrêtage ».
Si les experts militaires polonais disent que la situation leur rappelle 1939, alors pourquoi pas 1938 ? Peut-être que cette année leur rappellerait aussi quelque chose, par exemple, comme la division de la Tchécoslovaquie ?
Je crois que de tels parallèles sont absolument hors de propos. Ils reflètent la pensée superficielle des personnes qui les expriment, surtout si ces personnes détiennent le pouvoir. Ils ne signifient qu’une chose : les membres les plus récents de l’UE continuent de pousser l’Europe, en tant que membre de l’Union européenne et de l’OTAN, vers une escalade de la confrontation avec la Biélorussie et la Russie.
J’espère que les Européens responsables, en particulier les « grands de l’euro », font preuve d’une certaine volonté et refusent de se laisser entraîner dans une spirale dangereuse.

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