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La Hongrie fait marche arrière sur les lois anti-Soros – 22 avril 2021 – VisegradPost –
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Le Fidesz rejoint les Conservateurs au Conseil de l’Europe – 21 avril 2021 – VisegradPost –
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Le gouvernement roumain accuse le coup de sa politique covidienne – 20 avril 2021 -VisegradPost –
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La Tchéquie expulse 18 diplomates russes – la Russie rend la pareille – 19 avril 2021 – VisegradPost –

1/La Hongrie fait marche arrière sur les lois anti-Soros – 22 avril 2021 – VisegradPost –
Hongrie – Nouvel épisode dans l’interminable procession d’Echternach – deux pas en avant et un pas en arrière – à laquelle se livrent tour à tour les institutions européennes et le gouvernement hongrois : la Hongrie s’apprête à abroger la loi de 2017 sur les ONG financées par l’étranger ainsi que la loi dite lex CEU.
Loi de transparence pour les ONG étrangères
L’affaire avait fait grand bruit il y a presque quatre ans lorsqu’en juin 2017, malgré les appels du Parlement européen, le parlement hongrois avait adopté une loi, dite de transparence, instituant que les ONG actives en Hongrie et financées par des fonds étrangers devaient désormais s’enregistrer auprès des tribunaux et déclarer sur toutes leurs publications qu’elles n’étaient pas des organisations hongroises – une loi que de nombreux observateurs avaient dès lors considérée comme une « loi anti-Soros », du nom du spéculateur et milliardaire américain d’origine hongroise finançant tout un réseau d’ONG en Europe centrale et propageant par ce biais toute une série d’idéologies dites progressistes (immigrationnisme, LGBT, etc.).
« Restrictions discriminatoires et injustifiées »
Or, la Cour de Justice de l’Union européenne avait statué en juin 2020 que cette loi enfreignait la législation européenne :
« Les restrictions de la Hongrie sur le financement des organisations civiles par des personnes établies en dehors de cet État membre ne sont pas conformes au droit de l’Union »,
avaient déclaré les juges de Luxembourg considérant que les dispositions de cette loi hongroise imposaient des « restrictions discriminatoires et injustifiées ». Le 18 février dernier, la Commission européenne avait donné à la Hongrie un délai de deux mois pour modifier sa loi. « Les organisations de la société civile sont un élément indispensable de nos démocraties. Nous devons les soutenir, pas les combattre », avait alors déclaré la vice-présidente de la Commission européenne, Věra Jourová.
La lex CEU adoptée en mars 2017 stipule que que pour délivrer des diplômes étrangers en Hongrie, une université doit disposer dans son pays d’origine d’un campus en bonne et due forme, une condition que la Central European University – université américaine établie alors à Budapest et financée par George Soros – ne fut pas en mesure de remplir, entraînant le déménagement d’une partie de ses activités dans la capitale autrichienne.
« La CEU a été poussée dehors. […] C’est du jamais vu. Une institution américaine expulsée d’un pays membre de l’OTAN. Ils expulsent une institution européenne d’un pays de l’Union européenne, »
avait alors déclaré son directeur, Michael Ignatieff, bien que la CEU soit en réalité toujours présente et active en Hongrie jusqu’à ce jour.
Mise en conformité de la législation hongroise
Le vice-premier ministre hongrois, Zsolt Semjén, a déposé ce mardi 20 avril devant le parlement hongrois un projet de loi visant à abroger, en date du 1er juillet 2021, la loi de 2017 sur les ONG tandis qu’un autre projet de loi abrogera les dispositions relatives aux universités étrangères. Pour le gouvernement hongrois, il ne s’agit bien évidemment pas d’une quelconque reculade mais d’une simple mise en conformité de la législation hongroise à la décision de la CJUE ayant par ailleurs « confirmé que garantir la transparence du soutien apporté aux organisations capables d’influencer de manière significative le débat public peut servir l’intérêt public supérieur », le nouveau texte vise
« à mettre en place de nouvelles dispositions conformes au droit de l’Union européenne ».
Article signé par la Rédaction.
https://visegradpost.com/fr/2021/04/22/la-hongrie-fait-marche-arriere-sur-les-lois-anti-soros/
2/Le Fidesz rejoint les Conservateurs au Conseil de l’Europe – 21 avril 2021 – VisegradPost –
Hongrie – Suite au divorce entre le Fidesz et le Parti populaire européen (PPE) intervenu début mars après plusieurs années de différends, les spéculations vont bon train pour savoir à quel groupe le parti de Viktor Orbán sera affilié dans l’avenir, ses plus proches alliés, le PiS polonais et la Lega italienne appartenant l’un aux Conservateurs et réformistes européens (62 députés au Parlement européen) et l’autre au groupe Identité et démocratie (75 députés).
Pas d’alliance envisagée entre le Fidesz, le RN et l’AfD
Plusieurs possibilités sont envisagées, dont – vraisemblablement la plus probable – l’adhésion aux Conservateurs et réformistes européens (CRE), la fusion des groupes CRE et ID, voire la création d’un nouveau groupe autour du Fidesz, du PiS et de la Lega. Une chose semble sûre pour le moment, et ses dirigeants l’ont rappelé plusieurs fois ces dernières semaines, le Fidesz ne fera pas cause commune avec le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen ou l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) au Parlement européen.
Katalin Novák – ministre de la Famille et vice-présidente du Fidesz chargée des relations européennes – l’expliquait dans un entretien publié le 17 avril par le quotidien hongrois Magyar Nemzet :
« Tandis que bien des partis voudraient coopérer avec le Fidesz, quant à nous, nous ne demandons qu’à faire alliance avec des groupes politiques prêts à s’engager pour les valeurs de la droite traditionnelle ».
Cohabitation avec le FPÖ et l’AfD au Conseil de l’Europe
La question se posait aussi accessoirement pour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, et elle vient d’être tranchée : le Fidesz a rejoint le Groupe des conservateurs européens (GCE) dont font partie le FPÖ autrichien, le Vlaams Belang flamand, le SPD tchèque, l’AfD allemande et la Lega italienne – tous membres du groupe Identité et démocratie au Parlement européen – mais aussi le PiS polonais et les Conservateurs britanniques.
« Pas de relation bilatérale avec l’AfD »
Cette adhésion au groupe conservateur au Conseil de l’Europe, associée aux déclarations d’hier de Katalin Novák rappelant que
le Fidesz n’a « pas de relation bilatérale avec l’AfD, [que ses] partenaires en Allemagne sont […] la CDU et la CSU [et que le Fidesz n’a] pas l’intention de changer cela »,
semble indiquer une prochaine adhésion du parti de Viktor Orbán aux groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) au Parlement européen, Katalin Novák ayant encore une fois clairement exclu de collaborer avec l’AfD au parlement européen.
https://visegradpost.com/fr/2021/04/21/le-fidesz-rejoint-les-conservateurs-au-conseil-de-leurope/
3/Le gouvernement roumain accuse le coup de sa politique covidienne – 20 avril 2021 -VisegradPost –
Roumanie – La gestion de l’épidémie de coronavirus continue de faire des ravages au sein des coalitions gouvernementales en Europe centrale, après la crise gouvernementale slovaque mise en veilleuse suite à la permutation de poste entre MM. Matovič et Heger, et après l’éviction des ministres tchèques des Affaires étrangères et de la Santé, c’est au tour du gouvernement roumain de connaître des remous.
Limogeage du ministre de la Santé et de sa secrétaire d’État
Mercredi dernier, 14 avril, le premier ministre libéral roumain – Florin Cîțu (Parti national-libéral, PNL), annonçait le limogeage de son ministre de la Santé – Vlad Voiculescu, membre de l’alliance USR-PLUS (Union Sauvez la Roumanie – Parti de la Liberté, de l’Unité et de la Solidarité) ainsi que de la secrétaire d’État Andreea Moldovan. La décision du premier ministre est intervenue suite à plusieurs incidents, dont la publication par Mme Moldovan d’une ordonnance du ministère de la Santé fixant de nouveaux critères facilitant la mise en quarantaine des grandes villes, y compris Bucarest, or cette ordonnance du ministère de la Santé aurait été concoctée par M. Voiculescu et Mme Moldovan sans prendre la peine de consulter les autres membres du gouvernement. M. Cîțu qui expliquait vouloir restaurer la confiance :
« La lutte contre Covid-19 a sollicité au maximum les ressources de l’État, en particulier dans le système de santé. Pour réussir, la confiance dans les institutions de l’État est nécessaire »,
a également annoncé que le vice-premier ministre – Dan Barna, coprésident d’USR-PLUS, assurerait par intérim les fonctions de ministre de la Santé.
Une décision inacceptable
Les dirigeants de l’USR-PLUS considèrent comme inacceptable la réaction du premier ministre. En conséquence, M. Barna a refusé d’assumer l’intérim au ministère de la Santé, obligeant Florin Cîțu à le faire lui-même, tandis que l’USR-PLUS annonçait retirer son soutien au premier ministre qui perdrait de la sorte sa majorité au parlement.
« Le limogeage de Vlad Voiculescu par le premier ministre est une décision unilatérale et politiquement immature. Cela soulève de grandes questions sur la capacité du premier ministre Cîțu à diriger la coalition »,
a ainsi déclaré Dan Barna. « L’annonce de ce matin relative à ma prise en charge de l’intérim, sans me consulter, est aussi une décision qui confirme l’immaturité. Nous avons discuté avec le président de la Roumanie [Klaus Iohannis, ndlr.], et nous trouverons une solution ».
« Florin Citu n’a plus le soutien d’USR-PLUS pour rester premier ministre »
Le communiqué de l’USR-PLUS est on ne peut plus clair : Florin Cîțu « a pris une décision unilatéralement, ce qui va à l’encontre de l’esprit dans lequel nous avons formé cette coalition gouvernementale. Dès le début, nous avons décidé de travailler en équipe pour réformer la Roumanie, et jusqu’à aujourd’hui, c’est ainsi que nous avons pris les décisions conjointes […] À partir de ce moment, Florin Citu n’a plus le soutien d’USR-PLUS pour rester premier ministre […] L’alliance USR-PLUS veut rester dans une coalition gouvernementale qui entreprend des réformes, pas une dans laquelle elle ne fait que les approuver mais ne les fait pas ».
« Des différences fondamentales » entre les nombres rapportés et réels de décès liés au Covid
De son côté, le ministre de la Santé limogé, Vlad Voiculescu, n’est pas non plus demeuré en reste pour amplifier la polémique. Ainsi, lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi, il a déclaré qu’il y avait « des différences fondamentales » entre les nombres rapportés et réels de décès liés au Covid.
« J’ai peur pour les gens de ce pays, pour ceux qui ont besoin d’aide, pour ceux qui sont considérés par les politiciens uniquement comme un électorat […] J’ai aussi peur pour les bonnes personnes du système, celles qui attendent un changement depuis longtemps, celles qui ont vu la réalité dans ce qui s’est passé ces jours-ci, à savoir que si vous bouleversez trop le système, alors il n’a même pas besoin d’arguments pour vous éliminer ». M. Voiculescu a poursuivi son propos en évoquant des vulnérabilités « effrayantes » au sein des institutions roumaines à tous les niveaux : « Ces vulnérabilités ne sont pas personnelles, elles n’appartiennent à aucun ministre ou à un autre, ces vulnérabilités appartiennent à un système. Cela prend du temps, des personnes et des processus, une certaine mentalité et une certaine approche pour changer les choses. […]
Le problème de l’État roumain, dans le domaine de la santé et dans tout autre domaine, reste la capacité extrêmement limitée de ses institutions […]
Je pense que j’avais tort d’attendre une certaine décence en temps de pandémie, de la décence de la part de certains politiciens ou d’une partie de la presse.
Je pensais que le premier ministre nommé par la coalition n’utiliserait pas la force que je lui ai donnée pour des raisons davantage liées à sa carrière politique. […] La Roumanie a besoin que les hommes politiques agissent chaque jour dans l’intérêt du peuple […] La gestion de la pandémie telle qu’elle s’est produite ces derniers mois a connu plusieurs épisodes dont le public était moins au courant. Le premier ministre roumain ne parlait presque jamais avec le ministère de la Santé, lançant des objectifs sans parler à personne, le premier ministre roumain était ainsi devenu le premier épidémiologiste du pays, parlant de choses qu’il ne savait pas, dont il n’a discuté avec personne, pas même avec des experts. […] Je ne voudrais pas avancer de chiffres parce que nous n’avons pas réussi à documenter cela, mais notre enquête montre qu’il existe des différences fondamentales entre les chiffres rapportés et réels. […]
Nous parlons d’une méthodologie défectueuse. Je peux le dire avec certitude. Et le résultat de cette méthodologie est une différence dont nous ne connaissons pas l’ampleur […] C’est une question de méthodologie [...] Ce que je pense qu’il s’est passé, et j’ai des indices sérieux, c’est qu’il y a eu une sous-déclaration.
Cela ne change pas la réalité, mais cela change la perception. Nous avons pris un hôpital, nous avons regardé le nombre de décès, puis nous avons regardé comment cela est signalé sur chaque plateforme. Dans les deux cas, il y a une sous-déclaration, et la différence entre les deux plateformes est significative ».
Le premier ministre Florin Cîțu a alors affirmé que le groupe de travail évoqué par M. Voiculescu n’existait pas : « Suite aux informations publiées dans la presse, j’ai demandé au secrétaire d’État Andrei Baciu de me dire s’il existe un groupe de travail au niveau du ministère de la Santé qui s’occupe d’une telle chose. Aujourd’hui, nous avons la confirmation que ce groupe de travail est inexistant ». Une affirmation apparemment un peu hâtive puisque démentie entre-temps par un membre d’USR-PLUS, Liviu Iolu, qui a publié sur son compte Facebook le document créant ledit groupe de travail, signé le 12 avril par la secrétaire d’État Andreea Moldovan, ce qui prouve au minimum que la partie PNL de l’exécutif n’était pas informée.
Manifestations et scandale hospitalier en toile de fond
Cette crise gouvernementale arrive après près de deux mois de manifestations – rassemblant, dans plusieurs villes, jusqu’à 10 000 personnes – à travers tout le pays contre les nouvelles restrictions de libertés. Mais c’est un récent scandale hospitalier qui a contribué le plus à faire monter la pression sur le gouvernement. Le 9 avril, la section orthopédique de l’hôpital Foişor à Bucarest a été vidée durant la nuit de ses patients pour être transformé en section Covid, donnant lieu à des images de patients fragiles évacués tardivement pour laisser l’hôpital vide. Une manifestation nocturne s’est alors tenue devant l’hôpital et l’affaire a fait grand bruit dans le pays.
De plus, le témoignage d’une pneumologue dénonçant le protocole de prise en charge des patients Covid a également eu un impact non négligeable en Roumanie.
4/La Tchéquie expulse 18 diplomates russes – la Russie rend la pareille – 19 avril 2021 – VisegradPost –
andrej-babis.23 avril 2021