GGG
Cher Andreï Vadimovitch,
Chers collègues,
Je vous remercie de m’avoir convié au forum de Valdaï et à cette discussion.
Je suis très reconnaissant envers les organisateurs d’avoir choisi cette thématique: la situation au Proche et au Moyen-Orient. C’est le berceau d’un grand nombre de civilisations et de religions mondiales. Aujourd’hui que cette région s’est transformée en plateforme d’expériences manifestement déraisonnables et chargées de répercussions tragiques, ce thème est particulièrement sensible.
Les racines de ces événements résident probablement dans une citation dont j’ai pris connaissance dans un rapport annuel du Club Valdaï: «La non-ingérence dans les affaires intérieures n’est qu’une déclaration orale, pas une norme de conduite». Encore une citation: «La souveraineté des États ne limite plus les actions des autres». Il s’agit d’un constat visiblement très simple et évident qui montre pourtant un fait «de fond».
Les opérations aventureuses de changement de régime en Irak et en Libye se sont, de fait, soldées par la destruction de la structure étatique de ces pays.
L’Irak progresse avec plus ou moins du succès vers la normalisation de son État. Nous aidons activement nos collègues irakiens, notamment en renforçant les capacités opérationnelles de leurs forces de sécurité, et soutenons leur armée dans la lutte contre les vestiges des groupes terroristes.
La situation en Libye est beaucoup plus grave, bien que la communauté internationale y entreprenne des efforts visant à assurer un dialogue inclusif. Mais trop d’acteurs extérieurs sont actuellement présents dans le pays, et on n’arrive pas toujours à lancer un processus de paix durable.
Observons de plus près l’histoire de la région:
depuis la fin des années 1970 et le début des années 1980, quand l’Union soviétique était présente en Afghanistan, les moudjahidines organisaient leur résistance en bénéficiant d’un soutien très actif de nos collègues américains qui leur livraient des armes et tout le nécessaire pour mener une lutte armée.
On a constaté en résultat l’apparition d’al-Qaïda, qui se sent toujours très bien et a frappé les États-Unis le 11 septembre 2001.
Logiquement, il aurait fallu à l’époque comprendre qu’il était criminel de compter sur la possibilité de contrôler les terroristes, de miser sur ces derniers en espérant les utiliser à des fins géopolitiques, comme s’il était possible d’assurer qu’ils ne portent aucun préjudice et ne dérapent jamais. C’est illusoire.
Un autre exemple de la même erreur estl’invasion en Irak, qui s’est soldée par la formation de Daech.
L’invasion en Syrie et l’encouragement des troubles dans ce pays afin de déstabiliser cet État du Proche-Orient ont permis à Al-Qaïdade prendre de nouvelles formes dont la plus connue est le groupe Hayat Tahrir al-Cham, source principale de problèmes dans la province d’Idleb aujourd’hui.
Suite aux événements en Libye, bombardée en violant de manière grossière la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu qui venait d’être adoptée, les combattants de Daech ont établi des liens étroits avec les groupes terroristes africains tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique, Boko Haram ou Al-Chabab.
Aujourd’hui, cette internationale terroriste sème la terreur sur la moitié du continent africain, probablement, notamment dans la région du Sahara-Sahel. Voilà la réalité où les vainqueurs de la «guerre froide» ont ressenti leur impunité et l’absence de toutes limites, ont décidé de faire ce qu’ils voulaient.
Quant à la Syrie, d’autres pays ont pris la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de cet État à la demande de son Gouvernement légitime. Ces États ont ainsi aidé à y prévenir la répétition du scénario libyen, ce qui a malheureusement provoqué une réaction nerveuse de nos partenaires occidentaux.
Ces derniers n’analysaient pas la situation du point de vue de la nécessité d’éliminer les terroristes et les extrémistes, mais du point de vue de la lutte géopolitique.
Pourquoi la Russie se permet-elle une chose interdite à tout le monde sauf à eux-mêmes? Quod licet Iovi, non licet bovi – « ce qui est permis à Jupiter ne l’est pas aux vaches ».
Cette attitude explique justement les premières réactions – assez nerveuses, à la limite de l’hystérie – aux événements qui se sont déroulés à Alep et dans d’autres régions de la Syrie, où l’armée nationale libérait les territoires des terroristes avec notre soutien. Rappelez-vous des lamentations concernant de prétendues atrocités à Alep, la population affamée ou privée des médicaments nécessaires.
Immédiatement après la libération de l’Est d’Alep, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé en Syrie, une femme très honnête, s’est rendue sur les lieux et a dit qu’il y avait beaucoup de dépôts de médicaments et tous les équipements médicaux nécessaires, contrôlés auparavant par les combattants.Personne n’a rien écrit sur ce fait. |
On affirmait seulement que le régime syrien et les Russes «massacraient les civils».A Alep, la vie pacifique a été rétablie en un temps record, tout comme a été déminé le territoire et que tout le nécessaire a été fourni aux habitants qui commençaient à y revenir. |
On n’a rien constaté de ce genre, par exemple, à Raqqa où la coalition menée par les Américains combattait le terrorisme en lançant des tapis de bombes. On n’a même pas enterré tous les corps dans la ville depuis 1,5-2 ans, sans parler du déminage.
Il s’agit de doubles standards, c’est évident.
C’est dommage, car notre objectif commun est, à mon avis, d’empêcher cette région de devenir un foyer terroriste, malgré les tendances existantes en ce sens: j’ai déjà mentionné l’exemple libyen. La situation est très grave.
Au lieu de s’unir dans la lutte contre le terrorisme sans doubles standards, sans tenter d’utiliser des criminels à ses propres fins géopolitiques et de renoncer à la logique « ami-ennemi », nos collègues cherchent à tout prix à accuser les organes et les structures de la Syrie de tous les péchés capitaux. Je ne vais pas entrer dans les détails de la situation à l’OIAC.
C’est un exemple révélateur qui montre comment l’Occident tente de privatiser le Secrétariat d’une organisation internationale universelle.
Il cherche à tordre les bras aux pays qui ne peuvent pas exprimer leur position et se sentir en sécurité pour remplacer la Convention universelle par une chose qui lui permet, par le biais des collaborateurs obéissants du Secrétariat de l’OIAC, d’appliquer l’arbitraire dans le champ légal, plus exactement en dehors de ce champ.
Néanmoins, nous sommes réalistes, nous voulons travailler avec tous ceux qui peuvent aider à régler réellement les problèmes.
Il y a des signes de bon sens dans nos contacts avec les collègues américains et occidentaux. Même s’ils y étaient réticents, ils ont salué les accords conclus avec la contribution du format d’Astana entre le gouvernement et l’opposition en Syrie sur la création du Comité constitutionnel et la mise au point de ses règles procédurales.
Petite précision: tout le monde sait que ce processus a été rendu possible après le déroulement du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi en janvier 2018. Tout le monde sait que c’est là que les délégués du gouvernement, du parlement, de la société civile et de l’opposition ont pris la décision de créer le Comité constitutionnel. Tout le monde est au courant des efforts déployés par le « trio d’Astana » pour que cela ait lieu. Cela aurait pu se produire un an plus tôt si nos collègues occidentaux n’avaient pas interdit de facto au Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres de donner son autorisation à Staffan de Mistura pour valider la liste des membres du Comité constitutionnel approuvée par l’opposition et le gouvernement avec la contribution du « trio d’Astana ». Nous ne sommes pas rancuniers, nous avons poursuivi le travail. Le représentant de l’UE, quand il a salué l’annonce de la création du Comité constitutionnel, n’a pas mentionné le « trio d’Astana », contrairement aux États-Unis qui ont tout de même reconnu le rôle de la Russie, de l’Iran et de la Turquie dans une déclaration publique. |
A présent, c’est donc un travail très difficile qui nous attend, bien plus difficile que celui qui a précédé. Désormais, à la même table des négociations, les opposants et le gouvernement, avec la participation de délégations de la société civile, devront s’entendre sur la réforme constitutionnelle.
Cette dernière doit poser les bases des élections à venir. Toutes les cartes seront sur la table. J’espère que l’Onu contribuera de manière impartiale à ce processus. Le « trio d’Astana » ne restera pas non plus à l’écart. Nous ferons tout pour que les Syriens eux-mêmes s’entendent sans aucune ingérence extérieure. Il y a des signes de tentatives d’ingérence dans ce processus. Nous les écarterons délicatement mais fermement.
Pour parler des autres problèmes du Moyen-Orient, je suis très inquiet par le révisionnisme qui se manifeste actuellement dans la politique américaine au sujet du processus de paix au Proche-Orient, du dossier israélo-palestinien.
De facto, la solution à deux États est rejetée, le travail du quartet des médiateurs internationaux est bloqué. On nous affirme que le fameux « deal du siècle », promis il y a deux ans déjà, est sur le point de faire son apparition. Il n’existe toujours pas.
Nous savons approximativement de quoi il sera question: de l’abandon de la solution à deux États.
Avec tout le monde arabe et les autres membres de l’Onu, nous nous tiendrons fermement aux décisions prises au Conseil de sécurité des Nations unies, qu’il faut appliquer. Bien sûr, dans cette région il faut une architecture inclusive. C’est nécessaire au regard de ce qui se passe dans le golfe Persique. Malheureusement, Washington s’est fixé pour objectif de diaboliser, d’isoler et de pousser par tous les moyens l’Iran à la capitulation. Les accusations visant l’Iran sous divers prétextes ne s’appuient sur aucune preuve tangible.
Le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien a constitué un exemple typique de négligence totale du droit international et des décisions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Non seulement les États-Unis ont eux-mêmes refusé de remplir ces décisions, mais ils interdisent également, sous peine de sanctions, à tous les autres pays de remplir le Plan d’action et la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.
D’autres initiatives de nos collègues américains dans cette région – notamment celle d’une « Otan moyen-orientale », d’une coalition internationale pour garantir la sécurité de la navigation maritime dans le golfe Persique – relèvent du traçage de lignes de démarcation, sont dirigées contre l’Iran. Il faut garantir la sécurité dans le golfe Persique, c’est indéniable, mais l’Iran a également des propositions qui, à l’inverse, ne sont dirigées contre personne, ne sont pas exclusives..
Il propose à tous les pays d’unir les efforts, de patrouiller et d’assurer la sécurité du fonctionnement de cette artère mondiale cruciale.
Nous avons également notre proposition d’entamer une discussion sur l’élaboration d’une Conception de la sécurité collective dans le golfe Persique et plus largement autour de lui.
Mi-septembre a été organisée une discussion entre les experts sur cette idée à l’Institut d’études orientales affilié à l’Académie des sciences de Russie. Plus de 30 spécialistes russes, arabes, britanniques, français, indiens et chinois y ont participé. Je trouve ce dialogue très utile.
La situation gravissime au Yémen, où l’Onu constate la plus grande catastrophe humanitaire, ne peut être réglée qu’à travers des négociations inclusives. Nous sommes rassurés par la récente proposition des Houthis de cesser le feu et d’ouvrir les négociations.
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, y a réagi très positivement. Je pense que l’envoyé spécial du Secrétaire générale de l’Onu pour le Yémen Martin Griffiths, qui souhaite sincèrement faire avancer le processus de paix, peut prendre appui sur ces récentes démarches, qui suscitent un certain optimisme, bien que très prudent.
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Question: Si l’on s’attarde un peu sur les principes de la politique russe au Moyen-Orient, on remarque que d’un côté il y a des approches générales de la politique étrangère, et de l’autre des initiatives caractéristiques de la Russie.
Mes collègues parlent très souvent du principe de proximité égale. Il s’agit probablement d’un acquis important de la Russie et de la diplomatie russe, qui sait maintenir non seulement des relations stables, mais aussi les relations qui progressent de manière infaillible.Nous constatons actuellement le développement de relations avec des partenaires qui sont conflit entre eux.Ainsi, malgré un développement très actif de ses relations avec Israël,
Lors du débat d’hier sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux, on a souligné que le caractère non résolu de ce problème était utilisé comme un outil d’endoctrinement des jeunes par des idées radicales.
Vous avez mentionné le JCPOA et la décision unilatérale et néfaste du Président américain Donald Trump de quitter le «deal» nucléaire. On a beaucoup parlé de la position particulière des Européens. Elle se transforme, se développe. Examinons les perspectives.Nous savons ce que les États-Unis veulent.Nous constatons un affrontement entre des positions irréconciliables sur le dialogue entre l’Amérique et l’Iran.
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Sergueï Lavrov: Vos questions sont assez larges, assez vastes. Tout d’abord, je voudrais dire quelques mots sur l’importance et la durabilité de notre influence dans la région.
Nous n’essayons jamais de nous ingérer nulle part sans invitation, simplement pour exercer notre influence.
Si l’on examine les interventions américaines, on comprend bien qu’elles visent à faire agir les pays concernés selon les diktats de Washington. Les Américains estiment qu’il est avantageux pour eux d’y entretenir des turbulences incessantes, car les États-Unis sont loin alors que les bases américaines sont proches.
Ils peuvent donc décider de soutenir telle ou telle partie compte tenu du contexte, définir les sources et le trajet des hydrocarbures, vendre leurs armes.
Plus long est un conflit, plus importante est la demande en armes américaines.
A vrai dire, il s’agit de la demande en armes en général, mais les Américains trouvent des moyens, ils sont de bons commerçants: soit tu achètes, soit ils te coinceront dans d’autres domaines.
Vitaly Naoumkine ©GCSP
Nous ne voulons pas que le seul objectif de notre influence soit de faire agir les autres selon les suggestions de Moscou. Vitali Naoumkine vient de souligner que nous essayions toujours de maintenir des relations avec toutes les parties sans aucune exception.
C’est vrai. Ainsi, nous voulons utiliser notre influence en Syrie pour y assurer la paix et la sécurité, pour empêcher cette région présentant une mosaïque ethnique et religieuse unique de se détruire, de se transformer en nouveau refuge des terroristes et d’autres personnes dangereuses. La sécurité, la coexistence des cultures, des civilisations et des religions – tout cela nous importe.
Dans les parties du Moyen-Orient où la Russie agit d’une manière ou d’une autre, on ne constate aucune désunion, aucune séparation des peuples, des confessions et des structures civilisationnelles à cause des actions russes.
Quant à l’Irak et la Libye (j’ai déjà cité ces exemples), on y constate un exode massif des chrétiens: il s’agit de centaines de milliers de personnes.
La Libye s’est transformée en trou noir ouvrant la voie vers l’Europe aux migrants d’autres pays d’Afrique, notamment de la région du Sahara-Sahel. Cette situation s’explique uniquement par la destruction de ce pays qui a existé pendant des décennies. Son régime n’était probablement pas très démocratique, mais son caractère ne faisait souffrir personne, certainement pas les Libyens.
Ils pouvaient suivre gratuitement leurs études à l’étranger, menaient une vie digne, il n’y avait pas de pauvres.
Nous tentons d’exercer notre influence afin d’établir un dialogue inclusif avec toutes les parties en conflit et d’assurer la paix et la sécurité dans la région concernée. Nous avons intérêt à maintenir notre présence en Syrie – la base de maintenance de la marine à Tartous et la base aérienne de Khmeimim.
Premièrement, cela a été fait avec l’approbation complète des autorités absolument légitimes, d’un État membre de l’Onu.
Deuxièmement, nous utiliserons cette présence uniquement aux fins que je viens de mentionner. Vous ne constaterez aucune tentative d’imposer des positions ou d’obliger les autres à mettre en œuvre nos approches.
Ainsi, quand les bandits menés par les combattants de Daech et d’Al-Qaïda se sont approchés de Damas en août 2015, le gouvernement syrien avait souligné sa volonté de mener un dialogue avec le soutien de la Russie et d’autres pays.
Robert Malley ex conseiller d’Obama
L’opposition armée – si ce terme est justifié – affirmait à l’époque qu’elle prendrait le pouvoir et résoudrait toutes les questions. Peut-être que Robert Malley pourra vous dire comment il se souvient de cette situation. Je me rappelle bien que les Américains et les autres pays étrangers n’avaient pas du tout tenté de soutenir à l’époque le thème du dialogue et des négociations. Quand nous avons aidé à arrêter les bandits et à stabiliser la situation, nous avons commencé pratiquement dès les premiers jours de notre présence à appeler au dialogue, notamment suite au tournant dans la lutte contre le terrorisme, quand le gouvernement syrien a rétabli le contrôle sur la majorité de son territoire. Il n’avait visiblement pas beaucoup d’intérêt à examiner des concessions éventuelles avec les opposants. Nous agissions de manière cohérente et pas conjoncturelle, et influions sur nos amis syriens pour qu’ils acceptent le dialogue national. Nous comprenons que sans cela, la situation ne pourra pas être stable.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan montre une carte représentant l’évolution du territoire palestinien, à l’Assemblée générales des Nations unies à New York le 24 septembre 2019. (Crédit – Drew Angerer /AFP)
En ce qui concerne le problème palestinien, je pense, et je l’ai dit plusieurs fois à nos amis israéliens, que son non-règlement est probablement le seul facteur majeur impactant la situation de la diffusion de l’idéologie extrémiste, qui permet aux terroristes de recruter dans ses rangs des jeunes du Moyen-Orient depuis le plus jeune âge.
On inculque aux enfants, en Palestine et dans d’autres pays arabes, qu’il y a 70 ans il a été promis de créer deux États sur la même base légale.
Un État existe depuis longtemps et se sent suffisamment en confiance, mais l’autre n’existe toujours pas.
Mes interlocuteurs israéliens se vexent souvent contre moi – comment puis-je dire ça, le terrorisme en soi est un mal. Bien évidemment qu’il est un mal en soi et qu’il faut l’éradiquer. Mais sans se tourner vers l’origine qui repose à la base de l’idéologie extrémiste, sa propagation, qui explique comment il est possible de pousser la jeunesse sur cette voie malsaine, nous n’arriverons à rien.
Nous ne ferons que lutter éternellement contre les manifestations, et non la cause de cette situation.
Nous allons voir à quoi va aboutir la constitution du gouvernement israélien. Des processus intéressants sont à l’œuvre. J’ai entendu qu’il y avait des contacts entre l’alliance « Bleu et Blanc » (Benny Gantz) et la « Liste arabe unie », et qu’une coopération était admise dans ce format avec des partis religieux juifs. Ce sont des processus intéressants. Si je comprends bien, la participation de la Liste arabe unie à la coalition serait déjà un bon signal pour la reprise des négociations israélo-palestiniennes. Puis pour régler les problèmes sur la base de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies mais compte tenu, évidemment, des changements qui se sont opérés dans la région depuis l’adoption de ces résolutions par tous. Il est tout à fait possible d’apporter des nuances.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à Téhéran, en Iran, le lundi 10 juin 2019.
La dernière question concernait l’Iran. Le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s’est exprimé de manière très négative au sujet des partenaires européens à New York.
Parce qu’ils ont mis en place pendant un an le mécanisme de contournement des sanctions américaines, pour contourner le SWIFT, appelé Instex. Il a été créé depuis longtemps. Cela fera bientôt un an qu’il existe uniquement sur le papier. Il a été annoncé récemment qu’en plus du « trio européen » (Royaume-Uni, France, Allemagne) huit autres pays s’étaient dits prêts à utiliser ce canal de commerce avec l’Iran. Mais si je comprends bien, aucune transaction n’a été menée à bien. Les tentatives de réaliser de telles transactions pour des marchandises purement humanitaires, qui ne sont pas soumises aux sanctions, même américaines, n’ont encore rien donné. Il s’agit de transactions dérisoires par rapport à ce qui a été promis à l’Iran et à ce que pourrait représenter en soi le commerce entre l’Iran et l’UE.
Mohammad Javad Zarif a cité l’un de ses interlocuteurs européens, membre du Plan d’action, selon lui, qui lui a fait comprendre de manière émotive que les Européens ne pouvaient rien faire sans l’aval des Américains. Il l’a dit publiquement en conférence de presse.
Je comprends la déception de l’Iran. Je comprends que Téhéran réagisse à l’impuissance totale de nos collègues européens en se dégageant progressivement des obligations qu’il a assumées volontairement dans le cadre du Plan d’action. Mais cela ne nous réjouit pas. Nous remarquons que l’Iran n’a encore enfreint aucun de ses engagements sur les documents juridiquement contraignants – le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, l’Accord de garanties avec l’AIEA et le Protocole additionnel à l’Accord de garanties volontairement appliqué. Tout ce que fait l’Iran est contrôlé par l’AIEA. C’est un point primordial.
Nous notons également que l’Iran est disposé à revenir à tout moment à l’accomplissement des engagements volontaires dans le cadre du Plan d’action dès que les autres pays en feront de même. Nous déployons des efforts. Nous menons un dialogue avec l’Iran, la Chine et avec le « trio » européen. Honnêtement, je n’écarte pas la possibilité d’une rencontre irano-américaine, notamment au sommet, à un moment donné. Le Président américain Donald Trump en a parlé.
Le Président iranien Hassan Rohani
Le Président iranien Hassan Rohani a dit qu’il était prêt, mais qu’il fallait d’abord stopper les sanctions. Dans ce monde, tout est possible. Le style de l’administration américaine admet tous contacts et solutions. Nous le saluerions. Si les problèmes actuels étaient examinés honnêtement et ouvertement, nous ne ferions que nous en réjouir.
On peut proposer ce que l’on veut en plus du Plan d’action, mais seulement si cela ne conditionne pas le respect des engagements de tous les pays dans le cadre du Plan d’action et sans tenter de modifier de quelconque manière le Plan d’action. Ce plan doit être maintenu à part entière, il doit être mis en œuvre dans son intégralité. En parallèle, il est possible d’évoquer absolument tout, si tous les acteurs du processus sont d’accord.
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Question: J’ai lu attentivement le rapport annuel du club Valdaï. Je trouve vraiment que dans les nouvelles conditions décrites par le rapport, le rôle grandissant du facteur religieux est évident. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que ce facteur, de même que le facteur national, est très sensible.
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Sergueï Lavrov: La thématique des persécutions des chrétiens, tout comme d’autres minorités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, est abordée à notre initiative depuis plusieurs années, pratiquement depuis le début du Printemps arabe. Il était visible que les chrétiens faisaient partie des plus touchés.
En 2014, quand l’OSCE examinait la Déclaration sur la lutte contre l’antisémitisme, soutenue à l’unanimité, nous avons souligné (nous n’étions pas les seuls, avec des représentants du Vatican, de la Hongrie, de l’Arménie et d’autres pays) qu’il était tout aussi important d’élever la voix pour la protection des chrétiens et des musulmans également.
L’islamophobie se propageait déjà à l’époque en Europe. Les chrétiens ont souffert à cause du Printemps arabe (je rappelle que c’était en 2014,). En décembre 2014, la session ministérielle de l’OSCE a écrit dans sa décision qu’à la prochaine session ministérielle en 2015 seraient adoptées deux déclarations séparées condamnant la christianophobie et l’islamophobie. Cinq années se sont écoulées. Chaque fois que nous rappelions cet engagement, certaines puissances d’Europe occidentale l’esquivaient sous différents prétextes, se référant au politiquement correct et à la nécessité d’être tolérants et au multiculturalisme.
Je trouve que c’est honteux. D’ailleurs, il est question de l’un des pays qui ont honte des crucifix sur les façades des écoles et les en retirent. Nous n’abandonnerons pas ce thème et feront en sorte qu’il soit évoqué et ne soit pas oublié.
En l’absence de telles décisions, nous organisons chaque année en marge de l’OSCE et du Conseil des droits de l’homme de l’Onu des activités pour la protection des chrétiens et d’autres – nous le soulignons toujours – minorités nationales, et nous continuerons de le faire.
En ce qui concerne le facteur religieux, et la manière dont il est entremêlé aujourd’hui avec la politique contemporaine, vous savez qu’il est entremêlé très profondément et, malheureusement, de manière destructive.
Quand les souffrances et les fardeaux se multiplient dans le monde, l’homme aspire tout naturellement à quelque chose de spirituel, il veut éprouver un certain espoir. En ce sens, la religion apporte indéniablement un soulagement, un calme et un espoir pour son avenir et celui des proches. Je trouve que l’Église orthodoxe russe et les Églises orthodoxes fraternelles, le Vatican, l’Église catholique romaine, cherchent à remplir ce rôle très activement. Comme vous l’avez dit, nous coopérons étroitement précisément pour utiliser les sentiments religieux afin de promouvoir l’entente et régler les conflits.
Malheureusement, je suis contraint d’attirer l’attention sur l’attitude de nos collègues américains envers ce facteur.
Sam Brownback wants to convince global policymakers that promoting religious freedom can reduce terrorism and boost the economy. | John Hanna/AP Photo
Le Département d’État américain a nommé un représentant spécial pour la liberté de religion, Sam Brownback.
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Il exige publiquement que toutes les Églises orthodoxes reconnaissent l’ »Église orthodoxe ukrainienne », illégale et non canonique.
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Il exige publiquement que la question de l’ »Église orthodoxe ukrainienne » soit réglée en Ukraine,
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et il s’occupe non seulement de la liberté de religion, mais également d’imposer des décisions politisée aux communautés religieuses.
Car aucune Église orthodoxe ne s’est encore pliée à la décision du Phanar, qui était dictée par des raisons politisées connues, et n’a reconnu l‘ »Église orthodoxe ukrainienne », n’a renoncé aux messes communes.
Mais nous savons avec certitude que les Américains font pression sur ces Églises orthodoxes russes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et essaient même, face à la réticence à obéir volontairement, de menacer voire de faire éclater les Églises orthodoxes isolées dans la région.
Je trouve que le dialogue initié par le Saint Patriarche et le Pape de Rome pourrait être poursuivi précisément selon le point de vue qu’il faut protéger la religion contre tout jeu politique, qui plus est contre les jeux dans les régions où ont lieu des conflits et des crises.
Un dialogue inter-civilisationnel se déroule à l’Onu. C’est une plateforme très intéressante et encore peu exploitée. Il y a un dialogue interreligieux à l’Unesco – cet axe fonctionne à notre initiative. Il pourrait être exploité plus activement également.
J’espère qu’avec l’Église orthodoxe russe et d’autres confessions, en collaboration avec les partenaires étrangers concernés, nous pourrons défendre plus activement les sentiments religieux contre toute politisation.
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Question: A quel point sommes-nous prêts à élargir activement notre coopération militaire avec un éventail plus large de pays du Moyen-Orient afin de consolider nos résultats, nos acquis? |
Sergueï Lavrov: Nous considérons la coopération militaire et technique comme une sphère de coopération mutuellement avantageuse avec nos partenaires. Pratiquement tous les pays du Moyen-Orient ont reçu de telles offres.
Et ce en réponse à l’intérêt qu’ils avaient exprimé. Il s’agit des pays du Golfe persique, de la Turquie, naturellement, ou encore des pays de l’ASEAN si nous parlons du Moyen- et de l’Extrême-orient. Cela concerne évidemment l’Inde et la Chine. Je vous assure que les résultats seraient encore plus impressionnants sans la concurrence absolument malhonnête de la part des États-Unis, qui exigent de ne pas acheter les équipements russes fiables et peu coûteux, mais d’acquérir le matériel américain qui est probablement aussi fiable, mais beaucoup plus coûteux.
Malgré cette pression, nous avons établi des relations très prometteuses avec les pays de l’ASEAN, l’Inde et les États du Moyen-Orient, notamment du Golfe persique. Des contrats sont en état de rédaction et d’application. A mon avis, ces projets sont très encourageants.
Au début a été soulevé ce thème: peut-on extrapoler nos succès à d’autres régions du monde? A mon avis, la politique orientale de la Russie (il ne s’agit pas du Moyen-Orient, mais de l’Extrême-Orient) mérite une haute appréciation. J
e suis un peu embarrassé de le dire, mais toute la politique ne se limite pas au Ministère des Affaires étrangères. Il s’agit notamment de la composante économique, de l’initiative de réunir les efforts de l’UEEA, de l’OCS et de l’ASEAN avancée par le Président russe Vladimir Poutine en mai 2016 ici, à Sotchi. Elle a suscité de l’intérêt.
Le nombre de pays de l’ASEAN qui deviennent partenaires de l’UEEA en matière de création de zones de libre-échange ne cesse de croître, et la liste d’attente est par ailleurs assez importante dans ce domaine. Ce processus ne fera que prendre de l’ampleur.
Il y a des questions concernant l’harmonisation des processus d’intégration eurasiatique du point de vue de notre vision de l’initiative « La Ceinture et la Route ». Il y a également le sujet de la logistique et des corridors de transport. Des corridors contournant le Sud de la Russie sont en projet, mais la Russie promeut activement ses propres itinéraires, terrestres ou maritimes, le Passage de Nord-Est, tout ce qui est lié au gaz naturel liquéfié (GNL). Il s’agit d’un sujet très large qui renforce réellement nos positions dans cette région leader du point de vue de la croissance et qui – ce qui est très important – gagne rapidement de l’influence.
Outre le développement de la coopération militaire dans cette région, je voudrais souligner l’attention accordée par le Gouvernement et le Président russe à son développement économique. Il s’agit notamment du port libre de Vladivostok et du territoire de développement avancé. On ne constate malheureusement toujours aucun effet démographique. Ce sujet a récemment été évoqué. On adoptera des mesures supplémentaires. Il faut encourager les gens à vivre dans la région, à y déménager. Je pense qu’il ne faut pas ménager les fonds ou d’autres moyens d’encouragement pour atteindre cet objectif.
Le Premier ministre japonais Shinzō Abe donne une conférence de presse conjointe avec le président iranien Hassan Rohani à Téhéran, le 12 juin (AFP)
Même un allié des États-Unis aussi fiable que le Japon commence à se faire sa propre opinion sur les événements au Moyen-Orient. Ce n’est pas par hasard que le Premier ministre japonais Shinzo Abe s’est rendu à Téhéran et s’est publiquement prononcé à New York pour une rencontre entre le Président américain Donald Trump et le Président iranien Hassan Rohani. Cela montre l’envergure de la dépendance du Japon envers le Moyen-Orient, et avant tout envers les sources d’énergie.
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Question: L’Ukraine a signé hier la « formule de Steinmeier ».
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Sergueï Lavrov: En ce qui concerne la « formule de Steinmeier », il existe certains problèmes.
La « formule de Steinmeier » a été signée hier à Minsk par tous les membres du Groupe de contact, y compris par Donetsk et Lougansk.
Ces derniers l’ont pourtant fait sur une feuille de papier isolée, car certains estiment évidemment qu’il aurait été indigne pour eux d’apposer leur signature près de celles des autres participants, bien que toutes les signatures se trouvent sur la même feuille dans les accords de Minsk. Hier, j’espérais qu’il s’agissait d’un problème cosmétique ou de protocole, mais la réaction de certains à Kiev m’a inquiété. Ainsi, Piotr Porochenko et le parti de Ioulia Timochenko – sans parler de Sviatoslav Vakartchouk et d’autres forces politiques radicales – ont exigé de leur expliquer pourquoi « on vendait le peuple ukrainien ».
Cette « formule » est connue depuis octobre 2015. Elle a été avancée à Paris et confirmée ensuite par les sommets du format Normandie et les réunions au niveau des ministres et des experts, mais sans pouvoir la mettre noir sur blanc.
Quelles sont donc les raisons d’une réaction aussi aiguë des opposants au Gouvernement de Vladimir Zelenski?
Ils ne veulent probablement pas perdre l’argument de la protection de leur identité nationaliste, et ils estiment que tout rapprochement entre Kiev et le Donbass, tout règlement selon les conditions fixées par les accords de Minsk, équivaudrait à une capitulation.
Mais c’est Piotr Porochenko qui a personnellement signé les accords de Minsk.
Oui, on nous dit aujourd’hui qu’il n’y aura aucun statut spécial malgré la « formule de Steinmeier ». L’administration de Vladimir Zelenski affirme qu’il y aura une décentralisation qui donnera au Donbass plus d’avantages que les accords de Minsk.
Vladimir Zelenski
Je voudrais attirer spécialement l’attention sur un paragraphe des Accords de Minsk qui est rarement cité.
Il stipule que les autorités ukrainiennes procéderont à la décentralisation dans tout le pays, en mettant au point notamment les paramètres de cette décentralisation pour certaines zones des régions de Donetsk et de Lougansk.
Autrement dit, quelle que soit la décentralisation, je ne sais pas pour les autres régions de l’Ukraine mais cette partie de l’Ukraine, la partie du Donbass, doit être entendue et sa position doit être prise en compte.
Ministre ukrainien des Affaires étrangères Vadim Pristaïko,
Nous entendons, tantôt du Ministre ukrainien des Affaires étrangères Vadim Pristaïko, tantôt de quelqu’un d’autre, qu’il n’y aura ni amnistie ni statut particulier.
Nous avons parlé aujourd’hui des problèmes israélo-palestiniens, de la solution à deux États et de la tentative de mettre en œuvre les résolutions adoptées approuvant les solutions à deux États.
Bien qu’on nous qualifie de puissance révisionniste, ce sont nos collègues occidentaux qui révisent tout le droit international. J’ai essayé d’en parler en détail à l’Assemblée générale des Nations unies.
Autre exemple: la Bosnie-Herzégovine. Il y a l’accord de Dayton pour cet État, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies, selon lequel la République serbe possède ce fameux statut particulier (d’ailleurs, cet élément a été utilisé dans les Accords de Minsk).
Maintenant, sous la pression des États-Unis et de plusieurs pays d’Europe occidentale, on exige que les partis bosniaques et certains partis croates sous leur supervision mènent la situation vers la création d’un État unitaire en Bosnie.
L’objectif est simple: aspirer la Bosnie au sein de l’Otan.
Ils utilisent à cet effet différentes ruses, notamment la révision de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.
La résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies pour le Kosovo implique plusieurs éléments très concrets, notamment des droits particuliers pour les Serbes qui vivent au Kosovo – or le Kosovo fait partie de la Serbie. Avec énormément de mal, l’UE a aidé Pristina et Belgrade à se mettre d’accord sur des démarches intermédiaires visant des accords généraux pour vivre ensemble. Ils sont convenus de la création de la Communauté des municipalités serbes du Kosovo, qui garantit des droits linguistiques, culturels et religieux aux Serbes. Cette communauté n’est pas territorialement unie – il y a le Nord où les territoires sont compacts, mais il y a également des enclaves qui, conformément à cet entente, font également partie de la Communauté des municipalités serbes du Kosovo. Cette communauté, selon le document signé par Pristina, possède un drapeau, des armoiries et un hymne. Depuis quatre ans cet accord est sur le papier.
Maintenant, avec la participation active des États-Unis, on cherche à le modifier et à faire en sorte que le Kosovo ait le droit d’adhérer à l’Otan avec la plus grande base américaine en Europe – Camp Bondsteel.
Le Camp Bondsteel est la seconde plus grande base militaire de l’armée de terre des États-Unis en Europe
De tels exemples sont probablement contagieux, et en Ukraine il existe des forces qui prennent entièrement exemple sur les États-Unis. Il est évident pour moi que les Accords de Minsk, également approuvés par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, sont mis à l’épreuve. On cherche également à les modifier. Mais j’espère que les propos du Président ukrainien Vladimir Zelenski sur l’attachement à la mise en œuvre des Accords de Minsk sont la position d’un individu qui détermine la politique étrangère et commande les forces armées ukrainiennes.
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Question: Vous avez noté à juste titre que votre bonne éducation ne vous permettait pas de lire le courrier des autres, mais il y a des gens qui ne sont pas si bien éduqués et qui ont lu cette correspondance, et ils y ont vu quelque chose qui témoigne d’une trace russe. Est-ce que cela signifie qu’il existe un risque que la Russie puisse être impliquée dans un nouveau cycle de jeu pouvant conduire à certaines complications pour nos relations avec l’Ukraine, les États-Unis.
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Sergueï Lavrov: Je suis d’accord que la recherche d’une trace russe est une idée fixe. Ce thème, qui a été avancé, si je ne m’abuse, par Nancy Pelosi, montre qu’au sein de la direction du Parti démocrate américain certains n’arrivent toujours pas à se résigner à leur incapacité à renverser le Président américain Donald Trump et à secouer sérieusement l’opinion publique aux États-Unis même, et encore moins à prouver une quelconque influence de la Russie sur les processus politiques intérieurs.
Ils ne prennent plus la peine de chercher le moindre argument ou preuve. On lance simplement le thème de la trace russe, et c’est tout.
Autre circonstance: la tentative de couvrir à Kiev ceux qui avaient activement tenté de contribuer à l’arrivée d’un président démocrate à la Maison blanche aux élections de 2016 et utilisaient exactement les mêmes méthodes qui sont actuellement condamnées par le parti démocrate, qui accuse la Fédération de Russie d’en avoir fait usage.
à suivre…
SOURCE/ http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/3826083
Réponses de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, aux questions de la chaîne de télévision Pervyi kanal, Sotchi, 2 octobre 2019
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Question: Des craintes et une certaine vigilance ont été exprimées concernant le fait que le Président ukrainien Vladimir Zelenski pourrait ne pas toujours tenir ses engagements jusqu’au bout.
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Président ukrainien Vladimir Zelenski
Sergueï Lavrov: Il ne peut pas y avoir de plan B.
Les accords de Minsk sont le fondement sur lequel il faut tout construire. Plus concrètement, la «formule de Steinmeier» constitue déjà un compromis par rapport au texte initial des accords de Minsk approuvés par le Conseil de sécurité de l’Onu. Selon le texte initial, il faut adopter la loi sur le statut spécial et la fixer dans la Constitution avant d’organiser les élections.
Si une personne se rend dans un bureau de vote pour soutenir un candidat, elle veut naturellement savoir quelles seront les pouvoirs concrets de ce dernier s’il est élu. Par le passé, au cours de l’examen de la nécessité de respecter ce passage, l’ancien Président ukrainien Piotr Porochenko avait déclaré lors d’une réunion du «format Normandie» qu’il ne pouvait pas octroyer ce statut spécial car il ne savait pas quels candidats seraient élus.
Frank-Walter Steinmeier, Ministre allemand des Affaires étrangères nouveau président de l’Allemagne 2016
C’était une approche absolument conflictuelle, contreproductive et – ce qui est le plus important – illégale. Frank-Walter Steinmeier, Ministre allemand des Affaires étrangères à l’époque, a donc proposé cette formule de compromis.
Selon cette dernière, la loi devrait être adoptée et entrer en vigueur de manière provisoire le jour des élections, après la fermeture des bureaux de vote, pour devenir permanente suite à la confirmation du caractère honnête et juste du scrutin par le rapport final de l’OSCE. Il s’agit déjà d’un compromis et d’une concession.
Il est donc impossible de se distancier des principes de base des accords de Minsk tels que l’amnistie, le statut spécial fixé dans la Constitution, le retrait des forces et du matériel, le rétablissement complet des liens économiques ou la levée du blocus qui contredisait absolument les accords de Minsk. Tout cela reste immuable, sinon on ne pourra rien faire.
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Question: Quand pourrait être organisée une rencontre du «format Normandie»? |
Sergueï Lavrov: C’est aux présidents de décider.
SOURCE/ http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/3826195
Ces articles pourraient être intéressant car désolé de vous le dire, mais la présentation est incompréhensible : on ne sait pas où sont les citations, qui commente quoi, qui s’exprime, si une partie du texte sont des commentaires de votre part, etc…
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Je vous conseille de voir la présentation « originale » qui a été copié mais pas en totalité … et vous avez en dernier recours l’ « original » … en générale ces sites qui reproduisent et mettent en page en ajoutant parfois des « précisions » et des photos sont là pour essayer d’inciter à la lecture … car les statistiques montrent que la lecture « effective » d’un article dans son intégralité est MINIME … Bonne Journée https://sansapriori.net/2019/10/09/3493-allocution-et-reponses-aux-7-questions-par-serguei-lavrov-ministre-des-affaires-etrangeres-de-la-federation-de-russie-lors-de-la-session-du-club-de-discussion-international-valdai-consacree-a/
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