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M. LU Shaye, Ambassadeur de Chine en France publie un article dans Le Figaro … La liberté ne peut justifier la violence et la démocratie n’est pas une excuse pour les émeutiers. 2019/09/03
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Communiqué du Porte-parole de l’ambassade de Chine en France concernant la déclaration conjointe de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne sur la situation en mer de Chine méridionale du 2019/09/05
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Discours de S.E.M. l’ambassadeur Lu Shaye au « Dîner de l’émergence » organisé par la Fondation Prospective et Innovation 2019/09/03
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Intervention de S.E.M. l’Ambassadeur LU Shaye à la Rencontre des Entrepreneurs de France du MEDEF sur le thème « Les bienfaits et les méfaits de la mondialisation »Paris, le 29 août 2019
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Ambassade de Chine à Paris
1 . M. LU Shaye, Ambassadeur de Chine en France publie un article dans Le Figaro … La liberté ne peut justifier la violence et la démocratie n’est pas une excuse pour les émeutiers.2019/09/03
Le 3 septembre 2019, M. LU Shaye, Ambassadeur de Chine en France a publié un article dans Le Figaro, expliquant la position du gouvernement chinois sur la situation actuelle à Hong Hong. Voici le texte intégral :
A peine arrivé en France fin juillet pour y prendre mes nouvelles fonctions d’ambassadeur de Chine en France, j’ai pu voir dans les semaines suivantes, quantité de reportages ou de commentaires de la part des médias français sur la situation à Hong Kong dont certains m’ont semblé pour le moins déroutants.
Tout d’abord, comment peut-on considérer des casseurs comme des démocrates ?
En marge des manifestations contre le projet de révision des règlements sur les extraditions du Gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, de nombreux actes de violence ont éclaté.
Des individus ont saccagé le siège du Conseil législatif, ont outragé le drapeau et les emblèmes nationaux, interrompu la circulation du métro, investi l’aéroport entraînant son blocage, séquestré et frappé touristes et journalistes innocents originaires du continent et ont profané la tombe des parents d’un député. Des médias locaux, soi-disant « libéraux », ont propagé ouvertement la haine et insulté publiquement la cheffe de l’Exécutif en lui lançant : « Tu crèves quand ? ».
Face à de tels débordements de violence, n’importe quel dirigeant, n’importe quelle opinion publique, serait sans aucun doute partisan de la tolérance zéro.
Alors, comment expliquer qu’à Hong Kong les violences aient pris les doux noms de « manifestations pacifiques » et de « mouvement pro-démocratie » ?
Ensuite, pourquoi si peu d’objectivité ?
Le 17 août, des centaines de milliers de Hongkongais ont participé à un grand rassemblement pour dire « Non à la violence, sauvons Hong Kong !». L’événement passe quasiment inaperçu dans les médias d’ici. En revanche, le lendemain, une manifestation d’opposants est retransmise intégralement, en direct et avec commentaires en boucle. Et alors que la police estime à moins de 130 000 le nombre de manifestants, on nous raconte qu’ils étaient 1,7 million.
Face à des missions de maintien de l’ordre sous très haute tension, la police de Hong Kong a fait preuve d’une remarquable retenue. Un policier s’est fait arracher un doigt par un forcené qui l’a mordu. Un autre s’est vu acculé contre un mur et frappé par la foule. Pourtant, personne n’a songé à saluer leur professionnalisme et leur esprit de sacrifice.
Que dire aussi de l’histoire, abondamment relayée, de cette manifestante prétendument victime d’un tir policier de LBD, alors qu’en réalité, sa blessure à l’œil venait d’un coup tiré par son acolyte.
Comment peut-on raconter à ce point n’importe quoi ?
Troisièmement, pourquoi il n’y a plus de liberté d’expression dès lors qu’on parle de Hong Kong?
Récemment, Twitter, Facebook et YouTube ont annoncé avoir fermé un certain nombre de comptes « soutenus par le Gouvernement chinois ». Mais les réseaux sociaux de Hong Kong regorgent de propos incitant à la violence contre les policiers et même à dévoiler leurs données personnelles. Et pourtant, à ma connaissance, aucun de ces comptes-là n’a été fermé.
En revanche, il suffit que les médias et les internautes du continent disent quelques vérités ou bien postent des vidéos des émeutes, pour qu’ils soient immédiatement bloqués.
La liberté ne peut justifier la violence et la démocratie n’est pas une excuse pour les émeutiers. La paix, le développement, l’équité et la justice sont des valeurs qui appartiennent à tous. Nulle part, sur ce point, il ne saurait y avoir « deux poids deux mesures ».
A Hong Kong, le Gouvernement central chinois s’en est toujours strictement tenu à sa politique dite « un pays, deux systèmes ». Cependant, le prérequis fondamental qu’il y ait « deux systèmes », est « un pays ». Or, dès lorsqu’on nie le « un pays », qu’on porte atteinte à la souveraineté de la Chine, qu’on défie le Pouvoir central et l’autorité de la Loi fondamentale de Hong Kong, parler de « deux systèmes » devient sans objet. Nous soutenons fermement l’Exécutif de Hong Kong dans l’exercice de ses prérogatives pour sauvegarder l’État de droit, rétablir l’ordre social et stopper ces violences criminelles. Prétexter son opposition au projet de révision pour déstabiliser Hong Kong, porter atteinte à la souveraineté de la Chine, ou encore, se servir de Hong Kong pour fomenter des opérations d’infiltration et de sabotage sur le continent, est voué à l’échec.
Aujourd’hui, un nombre croissant de Hongkongais commence à mieux saisir la nature véritable de ce « mouvement de protestation ». Répéter mille fois un mensonge n’en fera jamais une vérité.
source/http://www.amb-chine.fr/fra/zfzj/t1694149.htm
M. LU Shaye
2 . Communiqué du Porte-parole de l’ambassade de Chine en France concernant la déclaration conjointe de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne sur la situation en mer de Chine méridionale du 2019/09/05
L’ambassade de Chine en France a pris bonne note de la déclaration conjointe faite le 30 août dernier par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, sur la situation en mer de Chine méridionale.
La Chine ne reconnaît pas « l’arbitrage » que les Philippines ont unilatéralement invoqué sur la question de la mer de Chine méridionale en 2016. En effet, comme chacun sait, un arbitrage n’est valide que si l’ensemble des Parties concernées consent à son principe. Or, dès 2006, la Chine, par une déclaration écrite, et conformément à l’article 298 de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer, avait exclu la question de la mer de Chine méridionale de la procédure de règlement obligatoire des différends prévue par ladite Convention.
De nombreux pays, dont la France et le Royaume-Uni, ont également fait des déclarations d’exclusion similaires. Lorsqu’en 2014, les Philippines ont lancé l’arbitrage, la Chine a immédiatement exprimé, de la façon la plus catégorique, son opposition de principe et son refus d’y participer.
En outre, contrairement à ce qu’ont affirmé de nombreux médias, ce soi-disant tribunal arbitral n’avait strictement rien à voir avec les Nations Unies. Il n’était qu’un jury de complaisance, organisé par et pour les Philippines, sans la moindre légitimité ni impartialité. Que certains pays puissent invoquer cette « sentence arbitrale » émanant d’un tel «tribunal », est tout à fait regrettable et stupéfiant.
La question de la soi-disant « liberté de navigation dans la mer de Chine méridionale » ne se pose pas. Plus de 60% du commerce extérieur et du transport des ressources énergétiques de la Chine y transitent. La Chine est donc plus soucieuse que quiconque de la liberté de navigation dans cette partie du monde. Chaque année, la mer de Chine méridionale est sillonnée par plus de 100 000 bâtiments de commerce. Jamais aucun d’eux n’a été confronté à un problème de liberté de navigation. Certains pays hors de la zone, au nom de cette « liberté de navigation » sont prompts à dépêcher sur place des navires de guerre pour y effectuer des manœuvres militaires et des gesticulations martiales, semant le trouble entre les pays de la zone, dans la hantise que la sérénité y règne. Voilà quelle est l’origine des tensions dans la mer de Chine méridionale.
À l’heure actuelle, grâce aux efforts conjugués de la Chine et des pays de l’ASEAN, la situation dans la zone est restée stable et s’améliore constamment. Les États riverains maintiennent entre eux le dialogue afin de surmonter au mieux leurs différends. Dans le cadre de la mise en œuvre complète et effective de la « Déclaration sur la conduite des Parties dans la mer de Chine méridionale », la Chine et les pays de l’ASEAN ont poursuivi activement les consultations sur un « Code de conduite » et n’ont cessé d’obtenir des avancées significatives.
Le président philippin, Rodrigo Duterte, vient juste d’achever une visite officielle très réussie en Chine. A cette occasion, les deux pays ont dégagé d’importants consensus, notamment pour accélérer l’exploitation conjointe des gisements off-shore de pétrole et de gaz, mais aussi pour hâter la réalisation du « Code de conduite « .
Les États riverains ont toute la volonté, la sagesse et les capacités requises pour régler convenablement la question de la mer de Chine méridionale et parvenir à la stabilité, au développement et à la prospérité à long terme de la région. Nous espérons que les pays extérieurs à la région agiront davantage dans le sens de la paix et de la stabilité dans la zone, et non pas le contraire.
source/ http://www.amb-chine.fr/fra/zfzj/t1694919.htm
3 . Discours de S.E.M. l’ambassadeur Lu Shaye au « Dîner de l’émergence » organisé par la Fondation Prospective et Innovation 2019/09/03
J.P.Raffarin
Monsieur le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Il y a maintenant un mois que je suis arrivé en France pour prendre mes fonctions d’ambassadeur de Chine en France. Je voudrais remercier le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et à la Fondation Prospective et Innovation d’avoir organisé ce magnifique dîner sur le thème des pays émergents et de m’avoir invité comme premier speaker dans le cadre de cet événement. Je suis très heureux de pouvoir évoquer en présence d’entrepreneurs et d’amis français de tous horizons ma vision sur la situation internationale et les relations sino-françaises.
Cette année marque le 55ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France.
Il y a 55 ans, le président Mao Zedong et le général De Gaulle, bravant les obstacles de la Guerre froide, avec un courage exceptionnel propre aux grands hommes D’État, prenaient la décision historique d’établir des relations diplomatiques entre nos deux pays. Ils ouvraient ainsi la voie à un dialogue et une coopération entre les deux grandes puissances de l’Est et de l’Ouest fondé sur le respect mutuel, l’égalité et les avantages réciproques, bouleversant ainsi en profondeur l’architecture et le cours du monde. Depuis 55 ans, fidèles à leur esprit d’indépendance, de compréhension mutuelle, de clairvoyance, d’avantages réciproque et de coopération gagnant-gagnant, nos deux pays ont été ensemble à l’initiative d’un certain nombre de « grandes premières » dans la diplomatie de la Chine avec l’Europe comme avec le reste du monde.
En mars de cette année, le Président Xi Jinping a effectué sa deuxième visite d’État en France avec le succès que vous savez. Nos deux chefs d’État sont convenus de bâtir un partenariat stratégique global plus solide, stable et dynamique sur la base d’un nouveau point de départ historique. Le président Macron se rendra à nouveau en Chine au cours de cette année. Guidées par la vision stratégique des deux chefs d’État, nos relations bilatérales, qui commencent à arborer le visage de la nouvelle ère, s’apprêtent à accueillir des perspectives de développement sans précédent.
C’est à ce moment historique que j’ai l’honneur d’être le 12ème ambassadeur de Chine en France. C’est un grand honneur, mais aussi une lourde responsabilité. Mon souhait le plus cher est de travailler avec les Français de tous horizons pour traduire en résultats concrets les convergences politiques de nos deux chefs d’État, et transformer la chaleur de nos échanges, en succès tangibles et hisser toujours plus haut le niveau de nos relations bilatérales.
Mesdames et Messieurs,
Quand je parle de « nouvelle ère », je fais référence d’une part au nouveau départ que prennent nos relations, mais encore davantage à l’époque que nous vivons et qui traverse des mutations inédites depuis un siècle.
L’un de ces bouleversements est l’émergence de nouveaux pays, dont la Chine est certainement emblématique. C’est pourquoi la série d’événements organisés par M. Raffarin est parfaitement d’actualité.
Ce que je voudrais vous dire ici, c’est que le développement de la Chine est une force positive pour le monde.
D’abord parce que 40 ans de politique de réforme et d’ouverture nous ont permis de sortir plus de 700 millions de Chinois de la pauvreté et de créer la plus grande classe moyenne au monde avec plus de 400 millions de citoyens.
Au premier semestre de cette année, malgré des pressions baissières considérables, nous avons réussi à maintenir une croissance de 6,3%, qui reste la principale source de croissance de l’économie mondiale et est équivalente à la valeur de l’économie Suisse en un an. Notre objectif est de parvenir à un développement innovant, équilibré, écologique, ouvert et partagé, de bâtir une Chine prospère, forte, démocratique, hautement civilisée, harmonieuse et belle.
D’autre part, face à l’aggravation des périls mondiaux, nous pensons que jamais le destin des différentes nations n’a été aussi interdépendant, pour le meilleur comme pour le pire. Voilà pourquoi, le président Xi Jinping a proposé l’idée de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité et d’un nouveau type de relations internationales , en plus de l’initiative des Nouvelles routes de la soie, à savoir la ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du 21e siècle.
La Chine est aujourd’hui le membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU qui fournit le plus gros contingent de soldats aux opérations de maintien de la paix, qui contribue inlassablement à la paix et au développement et joue un rôle leader de premier plan en matière de lutte contre le changement climatique.
Mais parallèlement, on assiste au retour de phénomènes négatifs comme le populisme, le protectionnisme et l’unilatéralisme, qui bousculent les consciences et les limites de l’acceptable.
Avec son slogan « America First », la première puissance mondiale se dédit constamment et rompt ses alliances, s’affranchit des règles de l’OMC et déclenche des guerres commerciales tous azimuts y compris contre la Chine et l’U.E., précipitant dans le ravin le système multilatéral international qu’il avait autrefois bâti de ses mains.
Le président Xi Jinping a dit que la Chine et la France pouvaient, ensemble, changer le destin du monde. Or, justement, notre monde une fois de plus a besoin de grands pays comme la Chine et la France pour prendre leurs responsabilités, et aider la communauté internationale à faire les bons choix, c’est-à-dire à s’engager ensemble pour le développement pacifique et la coopération gagnant-gagnant.
La Chine et la France doivent travailler ensemble à la défense du multilatéralisme et à l’amélioration de la gouvernance mondiale.
« Rien ne se construit sans règles ». La gouvernance mondiale actuelle est la cristallisation d’une réflexion en profondeur suite au désastre des deux guerres mondiales. Nous souhaitons naturellement qu’elle sache s’adapter aux réformes nécessaires qu’impose notre époque. Il n’est bien sûr pas question de rejeter en bloc l’actuelle gouvernance et chacun devra être consulté sur la manière de procéder, sans quoi, le monde risquerait de revenir à la loi de la jungle et personne n’y trouverait son compte.
La Chine et la France doivent défendre l’autorité des Nations-Unies et leur rôle central dans la gouvernance mondiale, poursuivre l’excellente dynamique de coopération en restant leaders avec exemplarité dans la lutte contre le changement climatique et la sauvegarde de la biodiversité. Il faut aussi préserver à tout prix ce succès du multilatéralisme qui est l’accord sur le nucléaire iranien, intensifier nos discussions et notre coordination sur la réforme de l’OMC et élargir nos convergences de vues.
Plus important encore, nous devons ensemble préserver ce principe de base des relations internationales qui est celui du règlement des différends par le dialogue et la négociation.
Lors des négociations commerciales sino-américaines, les États-Unis ont à plusieurs reprises agité le bâton des droits de douane et exercé des pressions dites maximales sur la Chine.
La dernière fois, Donald Trump a même trahi ouvertement sa promesse faite au G20 à Osaka, «de ne plus imposer nouveaux tarifs douaniers sur les produits chinois», en annonçant une taxation supplémentaire de 10% sur les 300 milliards de dollars de marchandises chinoises à destination des USA.
L’Europe et la France sont également visées par les menaces américaines d’imposer des droits de douane et d’ouvrir une enquête « section 301 ». Les États-Unis utilisent leur puissance étatique et appliquent abusivement la prétendue « juridiction de long bras » pour écraser des sociétés technologiques chinoises comme Huawei.
Huawei, n’est ni la première, ni la dernière de leurs victimes. Des sociétés françaises comme Alstom et BNP Paribas ont également beaucoup souffert.
Face à une conception du pouvoir aussi arrogante et brutale, le monde entier devrait se dresser pour dire STOP !
La Chine et la France doivent persévérer dans leur quête d’intérêts mutuels.
La Chine est en passe de supplanter les USA comme premier grand marché de consommation au monde. Malgré cela, notre taux d’urbanisation reste inférieur d’environ 20% à celui des pays développés. Le jour où nous aurons le même taux, la taille de notre marché aura encore doublé. La transformation et la modernisation de l’économie chinoise conjuguée avec les réformes et l’ouverture, offrent des perspectives de coopération formidables dans le nucléaire civil, l’aéronautique, le spatial, l’agro-alimentaire, la santé , l’innovation scientifique, le développement durable et domaines d’excellence des entreprises françaises. Nous pouvons également aller travailler ensemble sur les marchés tiers d’Asie, d’Afrique et d’ailleurs.
Mais nous devons aussi voir dans un contexte de concurrence ouverte, le marché chinois a mûri et les occasions de faire de l’argent facilement et rapidement sont plus rares. Mais coopérer, c’est partager les joies et les peines. On ne peut pas, quand tout va bien, faire fortune dans son coin et commencer à se plaindre qu’on perd de l’argent, dès le vent tourne. Les Chinois disent : « A gros poisson, longue ligne ». Seules les entreprises qui auront une vision stratégique pourront se faire une place sur le marché.
Les constructeurs automobiles français qui sont arrivés de bonne heure en Chine n’ont hélas pas su saisir les opportunités et ont été dépassés par leurs concurrents allemands, américains où japonais, pourtant arrivés après eux. Voilà qui devrait faire réfléchir.
La Chine considère la France comme un partenaire prioritaire avec qui elle souhaite partager les opportunités de développement. Ces dernières années, la Chine a eu recours à des procédures accélérées pour régler plus vite les questions d’autorisations d’importation en Chine de viande de bœuf, de volaille et d’autres produits agroalimentaires français. Les entreprises françaises avec de bon produits, de bonnes technologies et de bons services peuvent se rassurer sur leur compétitivité en Chine et sur leurs perspectives de réussite avec un partenaire chinois.
La Chine et la France doivent renforcer leur confiance mutuelle stratégique et pousser ensemble la coopération Chine-UE. L’UE est une force importante et on peut dire que sans l’UE, le monde ne serait pas multipolaire. Nous voulons une U.E. solidaire, stable et prospère. Nous souhaitons travailler avec elle dans tous les domaines. Nous devrions, ensemble, travailler à la construction des Nouvelles routes de la soie, à la stratégie d’interconnexion euro-asiatique et créer ensemble un grand corridor, un grand marché euro-asiatique pour œuvrer au développement et à la prospérité de ce vaste ensemble. La France est le « moteur » de l’intégration européenne. La coopération sino-française doit être un bel exemple de réussite et dynamiser le développement Chine-UE.
Certaines puissances de l’UE ont vu d’un mauvais œil notre coopération en format « 17 + 1 », la croyant destinée à « diviser pour régner » et déconstruire l’UE. Bien au contraire ! Nous voulons la renforcer en apportant nos ressources financières et techniques et construire des infrastructures utiles au développement des pays de l’Europe centrale et de l’Est qui sont les moins avancés de l’Europe. C’est utile pour combler les disparités de développement dans l’UE et augmenter la taille de son marché, ce qui sera bénéfique tant pour la Chine que pour l’Europe.
Nous devrions également rapprocher nos peuples pour leur permettre de mieux se connaître et s’apprécier mutuellement. La Chine et la France ont une longue tradition d’échanges culturels et de compréhension mutuelle et une assise populaire solide à nos relations bilatérales. Hélas, des malentendus et préjugés persistent, ce qui montre que nos échanges sont encore insuffisants et qu’il y a encore beaucoup à faire. Prenons le tourisme, par exemple : tous les ans, la France accueille 2,3 millions de touristes chinois, ce qui la place au premier rang des destinations européennes. Mais ces touristes ne représentent que 1,5% des 160 millions qui se déplacent. Il y a donc pour la France, un potentiel de croissance énorme. Actuellement, on assiste au retour de la théorie du Choc des civilisations avec son cortège de nationalisme et de populisme. Mais la Chine et la France, tous deux pays de grande culture, avec des histoires différentes, encouragent dans un respect mutuel et dans la tolérance, le dialogue entre les civilisations. C’est fondamental pour le respect de la diversité culturelle dans le monde. Avant la fin de l’année, le Conseiller D’État et ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, coprésidera la 5ème session du Dialogue de haut niveau sino-français sur les échanges humains et culturels. Les deux parties saisiront certainement cette occasion pour développer activement nos échanges humains et consolider l’assise populaire de notre amitié.
En tant qu’ambassadeur de Chine en France, je serai ravi de multiplier les contacts avec les mondes politique, économique, artistique, académique, avec la presse et des médias, les élus français, etc. Ensemble, vous me ferez découvrir votre pays, je vous parlerai de la vraie Chine d’aujourd’hui et j’écouterai avec plaisir vos idées et vos opinions sur le meilleur moyen de développer les relations sino-françaises.
Merci à tous.
source/ http://www.amb-chine.fr/fra/zfzj/t1694665.htm
LU Shaye
4 . Intervention de S.E.M. l’Ambassadeur LU Shaye à la Rencontre des Entrepreneurs de France du MEDEF sur le thème « Les bienfaits et les méfaits de la mondialisation »Paris, le 29 août 2019
1. Quelle est votre opinion sur la globalisation économique ?
Bonjour à tous ! Tout d’abord, je voudrais vous dire combien je suis heureux d’être parmi vous aujourd’hui. Comme vous le savez, j’ai pris mes fonctions il y a tout juste un mois et c’est le premier événement public d’envergure auquel je participe en tant qu’Ambassadeur de Chine en France. Je suis donc ravi de pouvoir m’entretenir avec vous, invités de marque et entrepreneurs, au sujet de la mondialisation.
Pour nous Chinois, la globalisation économique est la conséquence inéluctable de l’industrialisation et du progrès scientifique et technologique.
À partir de la révolution industrielle, au milieu du XIXe siècle, trois cycles de mondialisation ont optimisé l’allocation dans le monde des principaux facteurs de production que sont, le capital, les hommes et la technologie, favorisant ainsi fortement l’essor du commerce, des technologies et des échanges entre les différentes cultures.
Les pays qui les premiers et le plus vigoureusement, se sont engagés dans la mondialisation, sont ceux qui disposent aujourd’hui des économies les plus développées. Ceci est une règle générale qui naturellement, ne s’applique pas aux anciennes colonies occidentales qui, ayant fourni d’importants contingents de ressources matérielles et humaines, ont été sauvagement pillées.
Les pays qui, plus tard, ont réussi à se positionner dans la division internationale du travail, ont également réussi à se développer. Certains se sont même hissés parmi les plus avancés, comme en témoignent les quatre dragons et les quatre tigres asiatiques, et aussi bien évidemment, la Chine.
On voit ainsi que l’intégration économique de tous les pays du monde est une tendance historique majeure et qu’elle s’accomplit par-delà la volonté des hommes.
2. On assiste partout dans le monde à une montée des sentiments anti-mondialisation. Comment voyez-vous la politique de « America first » de Donald Trump, qui depuis son arrivée au pouvoir, a pris la Chine comme première cible ?
Dans la mondialisation il y a des gagnants, il y a des perdants. Tout en stimulant l’économie internationale, la mondialisation a également conduit à des écarts de richesses croissants au sein des pays et entre les différents pays. Et aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent pour la critiquer.
Cependant, nous estimons que ces problèmes ne sont pas inhérents à la mondialisation en soi, mais proviennent plutôt du fait que certains pays développés n’ont pas su distribuer équitablement les dividendes de la mondialisation pour d’un côté améliorer leur compétitivité, et de l’autre rémunérer justement les travailleurs.
Certains pays en développement n’ont pas consacré le peu de dividendes de leur main-d’œuvre et de leurs ressources à l’indispensable développement de leurs infrastructures et de leurs capacités de production.
Pour ces pays, l’anti-mondialisme ne résoudra rien et ils auraient tort de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Mais il existe une erreur plus grande encore, c’est de croire que, lorsqu’on est malade c’est aux autres de se soigner, et de vouloir confisquer pour son seul profit les chances qu’offre à tous l’économie mondiale.
Sur le conflit commercial sino-américain, notre position a toujours été la même : nous ne voulons pas la guerre commerciale, mais si on nous en impose une, nous la ferons.
Nous sommes disposés, dans un esprit de respect mutuel et d’avantages réciproques, à négocier avec les États-Unis pour résoudre leurs préoccupations notamment, en matière de déficit commercial. Cependant, il n’est pas question pour nous de sacrifier nos intérêts fondamentaux pour le simple plaisir de parvenir à un accord.
L’économie chinoise est suffisamment solide et résistante pour faire face aux risques et les menaces qu’entraîneraient les conflits commerciaux.
Parallèlement, nous sommes persuadés que le protectionnisme est une impasse avec, de plus, un fort effet boomerang puisqu’en fin de compte, plus personne ne peut exporter et tout le monde se retrouve coincé.
Comme l’a dit le Président Xi Jinping, vouloir répartir l’océan de l’économie mondiale en une série de petits lacs ou de petits fleuves bien séparés les uns des autres est non seulement impossible mais de plus, totalement à contre-courant de l’histoire.
3. Comment voyez-vous le déficit commercial de la France envers la Chine ? Que répondez-vous à ceux qui disent que la Chine est le plus grand bénéficiaire de la globalisation ?
L’excédent commercial n’est pas l’objectif que poursuit la Chine. La Chine non seulement ne cherche l’excédent commercial envers d’autres pays, mais aussi ouvre toujours d’avantage la porte pour importer plus de marchandises d’autres pays, afin de satisfaire l’aspiration de notre population à une vie meilleure. Quand la Chine intègre dans la mondialisation, nous suivons, nous appliquons des règles de jeu internationales définies par les Occidentaux. Beaucoup de mesures, d’applications, et d’approches pratiquées par la Chine sont apprises auprès de pays occidentaux.
Je ne nie pas le fait que, si depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture, la Chine s’est développée aussi rapidement, c’est dans une large mesure parce qu’elle a su attraper le 3ème train de la mondialisation et qu’elle a su maximiser ses atouts pour réaliser ce pas de géant.
Néanmoins, dire pour autant qu’elle est le plus grand bénéficiaire de la mondialisation me semble discutable.
En effet, les gens se focalisent uniquement sur le taux de croissance du pays, mais rares sont ceux qui prennent en compte les sacrifices consentis par le peuple chinois pour y parvenir.
Tout d’abord, pour comprendre la mondialisation et nous y adapter, les frais d’apprentissage ont été très lourds.
Par exemple, pendant les 30 années qui ont suivi la réforme et l’ouverture, la Chine, pour attirer les investissements internationaux, a accordé aux sociétés étrangères d’importantes exonérations fiscales comme par exemple, une exemption totale d’impôt sur les revenus des sociétés pour les trois premières années et une réduction de moitié de l’impôt sur les deux années suivantes, allant ainsi, bien au-delà du traitement national.
Deuxièmement, les entreprises étrangères en Chine ont certes créé de nombreux emplois en Chine et nous ont aidé à élever notre capacité de production, mais elles ont aussi empoché la grande majorité des bénéfices.
Aujourd’hui, pour un téléphone mobile Apple assemblé en Chine, 80% des bénéfices vont à l’entreprise américaine, 15% vont au Japon, à la Corée du Sud et à l’Union européenne. Ne reste pour la Chine que 5%, péniblement gagnés par ses travailleurs. Ce n’est pas la Chine qui bénéficie le plus de la mondialisation. Tous les pays y gagnent.
En fin de compte, le succès de la Chine repose sur le dur labeur de plus d’un milliard d’individus. Nous avons investi chaque centime des dividendes obtenus de la mondialisation dans notre développement pour bâtir un tissu industriel diversifié répondant à l’ensemble de la classification de l’ONU ainsi qu’un réseau d’infrastructures de classe mondiale, tant en termes de couverture que de qualité. Par ailleurs, nous avons sorti plus de 700 millions de personnes de la pauvreté.
Ainsi, si je devais résumer en deux mots la recette du succès de la Chine, je dirais : opportunités et travail
source/ http://www.amb-chine.fr/fra/zfzj/t1693080.htm
2019 L’Année du Cochon