Horizons et débats – N° 16, 22 juillet 2019 – La Rédaction
ds. S’il restait véritablement à prouver que l’UE est une entité antidémocratique, le marchandage autour des postes dirigeants de l’UE en serait une réalité de plus.
En effet, les postes de pointes au sein de l’UE ont été «négociés» à huis clos. Avec la proposition de placer
- l’Allemande Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission,
- l’Italien David-Maria Sassoli à la présidence du Parlement,
- l’Espagnol Josep Borrel au poste de responsable des Affaires étrangères
- la Française Christine Lagarde à la présidence de la BCE,
«seuls les anciens et majoritairement grands pays de l’UE ont obtenu gain de cause»,
écrit la «Neue Zürcher Zeitung» le 4 juillet sur sa Une. Voilà une démonstration du pouvoir des chefs de gouvernement.
Le poker de Macron
Macron semble avoir réussi à faire valoir ses intérêts sur toute la ligne: «Macron a réussi son poker», titre la «Neue Zürcher Zeitung» à la page 3.
Le président français célèbre ce compromis de Bruxelles sur la répartition des postes comme un grand succès. Il a parlé d’un «résultat extrêmement positif». Certains des idéaux de Macron se sont concrétisés avec les nouvelles nominations aux postes principaux de l’UE.
Il a loué avec enthousiasme Ursula von der Leyen pour
«ses compétences, son courage, sa détermination et son engagement en faveur de l’amitié franco-allemande».
Il voit dans la ministre allemande de la Défense
«un soutien à ses idées, notamment concernant la coopération approfondie en matière de défense européenne et des projets d’armement franco-allemands».
Avec la nomination de Christine Lagarde, le président français a réussi un nouveau coup. Son nom n’était pas en première ligne pour le poste au sommet de la BCE, mais à Paris, elle avait depuis un certain temps déjà été prise en considération comme joker pour un poste européen de premier plan.
Une victoire pour les banquiers d’affaires?
M. Macron, entré en politique en tant que banquier d’affaires et associé de Rothschild, fut d’abord conseiller en politique économique et financière de François Hollande, avant de rejoindre en 2014 le cabinet de Manuel Valls sous le président Hollande comme ministre de l’Économie.
En 2017, quand il s’est présenté comme candidat à la présidence avec le parti En Marche nouvellement créé, il a été en mesure de recueillir très rapidement des dons s’élevant à des dizaines de millions.
M. Macron plaide pour des institutions communes dans la zone euro.
Il appelle à l’établissement d’un budget commun de plusieurs centaines de milliards d’euros, légitimé par le Parlement européen et géré par un ministre de l’Économie et des Finances, suite à quoi l’UE deviendrait une union de transfert permettant de communautariser la dette française.
En accord avec Mme Merkel, il exige la formation d’une armée européenne puissante.
La démocratie directe n’est pas souhaitée
D’autre part, Macron rejette clairement toute introduction de la démocratie directe sous forme d’initiatives populaires avec les référendums qui en découlent – une des revendications fondamentales des Gilets jaunes.
Le 4 février 2019, la journaliste indépendante française Diana Johnstone écrivait dans Horizons et débats: