3048 – Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 1er novembre 2018

  1. Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Espagne

  2. Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil de coordination du « Dialogue de Trianon » prévue le 7 novembre
  3. Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à une réunion conjointe du CMAE, du CMD et du CSCS de l’OTSC
  4. Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à des pourparlers avec le Ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mohamed el-Amine Souef
  5. Sur la situation autour de Maria Boutina, arrêtée aux USA
  6. Sur la situation concernant la détention de Kirill Vychinski  
  7. Sur l’évolution de la situation en Syrie
  8. Sur les déclarations de James Mattis concernant la Syrie
  9. Sur l’évolution de la situation autour de la bande de Gaza
  10. Sur l’évolution de la situation en Centrafrique
  11. Sur le bilan de la réunion du Conseil Otan-Russie
  12. Sur l’éventuelle sortie des USA du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI)

 1/ Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Espagne

Mardi 6 novembre, à l’invitation des autorités espagnoles, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra à Madrid pour une visite de travail. Il s’entretiendra de manière approfondie avec le Ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération Josep Borrell.

Borrell   Migracion es seguramente mas dificil de resolver que crisis euro Josep Borrell

Durant cette visite, il est prévu d’évoquer l’ensemble des relations bilatérales, ainsi que la coopération entre les deux pays sur la scène internationale concernant les problèmes les plus aigus de la politique mondiale.

La Russie et l’Espagne entretiennent un dialogue politique actif aussi bien au sommet que dans le cadre des contacts interministériels. Afin de l’intensifier et d’élargir l’éventail des questions abordées, les deux ministres comptent signer le Plan de consultations politiques entre les Ministères des Affaires étrangères de la Russie et de l’Espagne pour 2019-2020.

Pendant leur entretien, Sergueï Lavrov et Josep Borrell

examineront la situation sur le continent européen et « remettrons les pendules à l’heure » sur la coopération bilatérale auprès des principales plateformes internationales:

l’Onu, l’OSCE, le Conseil de l’Europe, l’OIAC.

Les deux interlocuteurs accorderont une attention particulière à l’état actuel des relations de la Russie avec l’UE et l’Otan dans l’optique d’une éventuelle contribution à leur normalisation.

Les deux parties échangeront également leurs avis sur la stabilité stratégique, le processus de paix au Proche-Orient, la situation autour de la Syrie, de la Libye et en Ukraine, ainsi que d’autres questions figurant à l’ordre du jour international.

Dans le développement des relations russo-espagnoles, un rôle important incombe aux liens commerciaux et économiques, qui affichent une dynamique positive en dépit des restrictions extérieures. En 2017, les échanges ont atteint 5,3 milliards de dollars. Cette année, la croissance s’est poursuivie. La Commission intergouvernementale mixte pour la coopération économique et industrielle travaille activement. Ses réunions se déroulent régulièrement dans les deux pays (à Madrid en 2015 et à Moscou en 2017).
La coopération sociale et culturelle fera l’objet d’une discussion à part entière. Nos pays ont accumulé une riche expérience de grands projets communs dans ces secteurs.
  • En 2011 a été organisée l’Année croisée de la Russie et de l’Espagne,
  • et en 2015-2016 l’Année de la langue et de la littérature.
  • L’Année russo-espagnole du tourisme organisée en 2017 a donné une impulsion significative à la hausse des échanges touristiques entre nos pays. Rien que l’an dernier, l’Espagne a été visitée par 1,12 million de touristes russes, et plus de 118 000 Espagnols sont venus en Russie.

Les deux ministres évoqueront l’organisation en 2019-2020 de l’Année croisée russo-espagnole de l’éducation et de la science, qui se doublera d’un échange d’étudiants.

Ce grand événement permettra de mettre en œuvre plusieurs projets importants visant à renforcer les positions de la langue russe, de l’éducation et de la science russes dans l’espace culturel, scientifique et éducatif de l’Espagne, ainsi que d’améliorer globalement l’entente entre les peuples de nos pays.
2/ Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil de coordination du « Dialogue de Trianon » prévue le 7 novembre

Dialogue de Trianon index

 

Mercredi 7 novembre, la partie russe du Conseil de coordination du forum franco-russe des sociétés civiles « Dialogue de Trianon » se réunira sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

     russie france diplomatie-russe-Serguei-Lavrov-homologue-francais-Jean-Yves-Drian-20-2017-Moscou_0_729_473  Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, et son homologue français Jean-Yves Le Drian, le 20 juin 2017 à Moscou / AFP

 

Cette activité est organisée en prévision de la deuxième réunion du Conseil de coordination franco-russe du « Dialogue de Trianon » à Versailles (France) le 27 novembre, à laquelle participeront le Ministre russe et son homologue français Jean-Yves Le Drian.
La première réunion du Conseil de coordination du forum s’est tenue le 25 mai 2018 à Saint-Pétersbourg dans le cadre de la visite officielle du Président français Emmanuel Macron en Russie.

Le « Dialogue de Trianon » a été créé à l’initiative des présidents de la Russie et de la France. Il est appelé à contribuer à la coopération bilatérale par l’interaction entre les représentants des sociétés civiles.

3/ Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à une réunion conjointe du CMAE, du CMD et du CSCS de l’OTSC

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Une réunion conjointe

  • du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE),
  • du Conseil des ministres de la Défense (CMD)
  • du Conseil des secrétaires des conseils de sécurité (CSCS) de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC)

est prévue jeudi 8 novembre à Astana en prévision de la session du Conseil de sécurité collective de l’OTSC.

La Russie y sera représentée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et le Secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie Nikolaï Patrouchev.

kazakhstan-le-ministre-des-affaires-c3a9trangc3a8res-du-kazakhstan-kac3afrat-abdrakhmanov-1049880499  le Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan Kaïrat Abdrakhmanov

Cette réunion conjointe, qui sera présidée par le Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan Kaïrat Abdrakhmanov, permettra d’échanger les points de vue sur la mise en œuvre des décisions des sessions précédentes du Conseil de sécurité collective de l’OTSC, de « remettre les pendules à l’heure » concernant la mise au point des documents soumis aux chefs d’État des pays membres de l’Organisation,
notamment de la déclaration du Conseil de sécurité collective, de la Déclaration des dirigeants des États membres de l’OTSC sur les mesures coordonnées vis-à-vis des participants aux conflits armés du côté des organisations terroristes internationales,
ainsi que d’autres documents sur les domaines d’activité de l’OTSC
notamment la coopération militaire, la gestion des crises, la lutte contre le terrorisme international, la migration clandestine, ou encore l’encadrement juridique des statuts d’observateur et de partenaire de l’OTSC.

Pour cette réunion a été préparée la déclaration des ministres des Affaires étrangères de l’OTSC sur les questions d’actualité relatives à la lutte contre la migration clandestine.

Kirghizistan  Situation géographique
Le Kirghizstan se situe en Asie Centrale, encadré par la Chine à l’est et au Sud-est, le Kazakhstan au Nord, l’Ouzbékistan à l’ouest et le Tadjikistan au Sud-ouest. Il possède d’une superficie qui correspond à 198500 km², et il est totalement enclavé et ne possède pas d’accès à la mer. Les trois quarts du territoire sont occupés par des montagnes, majoritairement par le massif de Tian Shan et par le Pamir au Sud-ouest. Le massif de Tian Shan débute par le pic de Khan Tengri 7005m d’altitude (Roi du ciel) et se divise en trois parties : Tian Shan Nord, Tian Shan Centre et Tian Sud en culminant à 7439 au pic Jéniche (victoire en langue kirgize).
Il est prévu que le Ministre des Affaires étrangères du Kirghizistan Tchyngyz Aïdarbekov présente les priorités de l’activité de l’Organisation pendant la présidence kirghize de l’OTSC (pendant la session du Conseil de sécurité collective de l’OTSC aura lieu la passation de la présidence par rotation du Kazakhstan au Kirghizistan).
Un échange d’avis sur les problèmes d’actualité relatifs à la sécurité régionale et internationale est également prévu, ainsi que sur les aspects pratiques pour renforcer la coopération entre les États membres dans le cadre de l’Organisation et sur la scène internationale.
4/ Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à des pourparlers avec le Ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mohamed el-Amine Souef
Discours-de-S.-E.-Mohamed-El-AminCOMORES Le Ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mohamed el-Amine Souefe   Ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mohamed el-Amine Souef
Le Ministre comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mohamed el-Amine Souef est attendu à Moscou pour une visite de travail du 8 au 10 novembre. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le recevra vendredi 9 novembre.
Les deux ministres aborderont le développement des liens russo-comoriens traditionnellement amicaux dans le domaine politique, commercial, économique, social, et d’autres secteurs.

COMORES Lu-Vu-Mayotte-Carte

Les deux chefs de diplomatie échangeront également leurs avis sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun en mettant l’accent sur la prévention et le déblocage des situations de crise en Afrique et au Moyen-Orient, la lutte contre la piraterie dans le nord-ouest de l’océan Indien et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.
5/ Sur la situation autour de Maria Boutina, arrêtée aux USA

RUSSIE AMBASSADEUR Anatoli Antonov A WASHINGTON 6baba304b2c14a35b619d59a9ed9f1ecAnatoli Antonov, diplomate chevronné, ex-vice-ministre des Affaires étrangères et de la Défense, est nommé en qualité de nouvel ambassadeur russe aux États-Unis. 22/08/2017

Les représentants de l’Ambassade de Russie à Washington continuent de rendre régulièrement visite à la citoyenne russe Maria Boutina dans la prison américaine où elle se trouve depuis trois mois et demi après avoir été arrêtée par les autorités américaines sous un prétexte complètement fallacieux et sur des accusations politisées.
Grâce au travail obstiné des diplomates russes pour améliorer ses conditions de détention, Maria a été transférée dans une cellule plus confortable. Du moins, il y fait chaud. Sa ration s’est diversifiée, et il est devenu possible d’acheter de la nourriture dans un magasin local. L’attitude envers notre compatriote de la part de l’administration de la prison est devenue plus correcte. Nous le reconnaissons.
Dans le même temps, nous avons remarqué la publication de l’agence de presse Associated Press dans laquelle Maria Boutina est une nouvelle fois accusée d’avoir agi en tant qu’« agent d’un gouvernement étranger », voire d’espionnage. Il s’agit manifestement de nouvelles insinuations grossières qui visent à former une attitude préconçue vis-à-vis de Maria au sein de la société américaine, et à provoquer une nouvelle vague d’agitation autour de la prétendue « ingérence russe » à l’approche des élections du 6 novembre au Congrès américain.

En ce qui concerne le procès sur l’affaire montée de toutes pièces contre elle, l’audience a été reportée du 13 novembre au 6 décembre.

Malgré cela, la préparation active du procès se poursuit. Les avocats espèrent que leur ligne de défense permettra de prouver le caractère infondé des accusations.
De son côté, le Ministère des Affaires étrangères continue d’exiger des autorités américaines qu’elles fassent cesser cet arbitraire scandaleux. Nous insistons sur la libération immédiate de Maria Boutina.
6/ Sur la situation concernant la détention de Kirill Vychinski

 ukraine rédacteur en chef du site RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski. 1036428905

A la veille de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, nous continuons d’exiger de Kiev la libération sans conditions et immédiate du rédacteur en chef du site RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski.

Depuis mai, depuis son arrestation sur une accusation fallacieuse de haute trahison, il est détenu par les autorités ukrainiennes sans aucune forme de procès.
Nous soutenons le commentaire public du Représentant de l’OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir, exprimant notamment l’espoir que Kirill Vychinski soit libéré ce 4 novembre. Mais il vient d’être rapporté d’Ukraine que l’appel de l’OSCE n’avait pas été entendu. Malheureusement, Kirill Vychinski restera en détention pendant encore un mois.

Les journalistes ont le droit à la liberté d’expression et d’opinion et ne doivent, en aucune circonstance, constituer une cible à cause de leur activité professionnelle.

Nous appelons les structures internationales compétentes et les ONG des droits de l’homme à réagir plus fermement et à condamner résolument toutes les formes de pression des autorités ukrainiennes sur les médias, notamment les poursuites judiciaires et la violence physique.
7/ Sur l’évolution de la situation en Syrie

SYRIE 03.11.2018 tahriralshamafpeditHuras al-Din armed group rejects demilitarisation deal for Syria's Idlib    Huras al-Din armed group rejects demilitarisation deal for Syria’s Idlib

Ajout par sans a priori le 04/11/2018

Un groupe rebelle prend pour cible

les positions syriennes et russes

dans la zone démilitarisée en Syrie

French.xinhuanet.com | Publié le 2018-11-04 à 03:28
SYRIE IDLIB 374cb2f8-ba9f-11e8-9c25-be3aae6acc9c_1  17 septembre 2018, http://www.leparisien.fr/international/syrie-poutine-et-erdogan-se-mettent-d-accord-sur-une-zone-demilitarisee-a-idlib-17-09-2018-7892277.php
DAMAS, 3 novembre (Xinhua) — Le groupe rebelle Hurras al-Din, lié à al-Qaïda, a pris pour cible samedi les positions des forces gouvernementales syriennes ainsi que les zones où se trouvent les positions russes, dans la zone démilitarisée située dans le nord de la Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Selon l’observateur de la guerre en Syrie, le groupe a ciblé les positions des forces syriennes et de ses alliés russes dans la campagne de la province de Lattaquié et sur des plaines d’al-Ghab, dans le nord-ouest de la province de Hama, au centre de la Syrie.
Le groupe d’observation, basé en Grande-Bretagne, a indiqué que les forces syriennes avaient également pris pour cible des positions rebelles dans la partie des plaines d’al-Ghab sous le contrôle des rebelles samedi. On ne dispose pas d’informations sur le nombre de victimes.
La zone démilitarisée s’étend du nord-est de la province de Lattaquié au nord de la province de Hama et à l’ouest de Lattaquié, et couvre aussi des zones situées dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
La province d’Idleb constitue le dernier bastion majeur des rebelles en Syrie.
Hayat Tahrir al-Cham, également connu sous le nom de Front al-Nosra, une organisation affiliée à al-Qaïda, considéré comme le plus puissant des groupes rebelles de la province d’Idleb, a refusé de se retirer de la zone démilitarisée.
L’accord sur la création d’une zone démilitarisée a été conclu en septembre par la Turquie et la Russie, afin d’empêcher l’armée syrienne de lancer une offensive à grande échelle contre la province d’Idleb.
Le gouvernement syrien avait accueilli favorablement l’accord, mais avait souligné qu’il n’était que temporaire.
Dans le cadre de cet accord, la Turquie a pour tâche de persuader les groupes rebelles d’Idleb de respecter ce projet, alors qu’Ankara jouit d’une influence importante sur les militants qui s’y trouvent.

L’Observatoire a déclaré samedi que les rebelles se trouvaient toujours dans la zone et ne s’étaient pas retirés comme prévu.

http://french.xinhuanet.com/2018-11/04/c_137579870.htm

La situation en Syrie reste difficile.

Les terroristes d’al-Nosra et d’autres groupuscules affiliés à Al-Qaïda restent présents dans la zone de désescalade d’Idleb et poursuivent leurs tentatives effrontées de saper la mise en œuvre du Mémorandum signé entre la Russie et la Turquie le 17 septembre à Sotchi.
Les radicaux continuent de bombarder les positions des forces gouvernementales syriennes au sud de la province d’Idleb, ainsi qu’au nord et à l’ouest de Hama. Leurs bombardements quotidiens contre les quartiers résidentiels de l’ouest d’Alep font grimper le nombre de morts parmi les civils.
A l’Est de l’Euphrate, la situation n’est pas moins tumultueuse. Le week-end dernier, Daech a lancé une série de frappes soudaines et puissantes contre les unités kurdes des Forces démocratiques syriennes soutenues par les USA. Finalement, les Kurdes, ayant perdu plus de 70 hommes et déplorant plus de 100 blessés, ont dû abandonner les positions qu’ils avaient prises à al-Soussa et d’autres communes voisines. Ils se sont empressés d’en accuser leurs alliés américains, qui auraient refusé de leur accorder un appui aérien. Malgré l’opération antiterroriste menée par la « coalition » conduite par les USA et les forces kurdes de l’autre côté de l’Euphrate, on assiste toujours à des déplacements massifs de civils, à des kidnappings et des homicides commis par Daech dans cette région.
Au sud du pays, dans la zone de 55 km arbitrairement établie par les Américains (et de facto occupée) dans les environs d’al-Tanf, le camp de déplacés internes de Roukban est le théâtre d’une catastrophe humanitaire.

Le niveau de mortalité s’y est nettement accru à cause d’une pénurie de nourriture et de médicaments.

Le convoi humanitaire de l’Onu prévu pour le 25 octobre a d’abord été reporté au 27 octobre, puis annulé par l’organisation « pour des raisons de sécurité et de logistique ». Dans ce contexte, nous n’avons pas pu passer à côté de la critique exprimée par certains observateurs américains indépendants à l’égard des agissements des USA en Syrie.
En particulier, les analystes du magazine American Conservative ont indiqué que malgré les tentatives actives de l’administration américaine de rejeter la responsabilité de la situation critique à Roukban sur Damas, le fond du problème résidait tout de même dans la présence américaine et le fait que les autorités syriennes n’avaient pas le droit d’entrer dans la zone mentionnée.

Raqqa est une autre « tache » sur la réputation des USA et de la « coalition » dont ils sont à la tête.

SYRIE La ville de Raqqa complètement dévasté par la guerre. 1508479966854  La ville de Raqqa complètement dévasté par la guerre. 

La reconstruction promise il y a plus d’un an par les Américains, « par leurs propres moyens », n’avance pratiquement pas. Au cours de cette période, il a été seulement possible d’assurer partiellement l’approvisionnement en eau des abords de la ville. Le nettoyage de Raqqa des mines et des gravats n’a toujours pas commencé, et la ville est privée d’électricité et d’infrastructure en principe.

Néanmoins, il y a aussi des points positifs dans l’évolution de la situation en Syrie.

Le retour au foyer des déplacés internes et le rapatriement des réfugiés syriens se poursuit.

Par exemple, en une seule journée, le 27 octobre,
  • 175 Syriens sont revenus du Liban via les postes de contrôle de Tel Kallah et de Djdeida,
  • 325 personnes via le poste de contrôle récemment ouvert de Nassyb depuis la Jordanie.
  • De plus, près de 800 personnes sont revenues sur les territoires contrôlés par le gouvernement syrien d’Idleb via le poste de contrôle d’Abou Douhour.

SYRIE Talal al-Barazi,1talalbarazi1-2105wk-2 Talal al-Barazi,

Le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi, a promis que les travaux de reconstruction de l’infrastructure détruite et des sites sociaux importants de Palmyre seraient terminés d’ici deux mois, et que le retour organisé des civils dans cette ville pourrait commencer dans les jours à venir.
8/ Sur les déclarations de James Mattis concernant la Syrie

USA JAMES MATTIS 19F33A1E-199A-4DDB-9CBA-3DD862185134_w1023_r1_s  James Mattis

Nous sommes encore contraints de revenir à notre perpétuelle rubrique des « déclarations des représentants officiels américains ».

Ainsi, le Secrétaire américain à la Défense James Mattis a affirmé pendant son discours à l’Institut de la paix à Washington ce 30 octobre que

« si le régime iranien n’avait pas soutenu Bachar al-Assad, ce dernier ne serait plus là depuis longtemps », et qu« étant donné que même ce soutien s’est avéré insuffisant et que Vladimir Poutine est entré en scène, nous y voyons une raison indiquant qu’au final il faudra expulser Bachar al-Assad du pouvoir.« 

Je voudrais rappeler à James Mattis que si la Russie ne lui avait pas apporté son soutien, la Syrie n’existerait plus depuis longtemps en tant qu’État membre de l’Onu, et qu’à sa place prospérerait un califat terroriste.

Avant l’opération de l’aviation russe en Syrie fin septembre 2015, Daech contrôlait 70% du territoire du pays et avait toutes les chances de répandre son influence sur la toute la région, notamment en Irak en mettant la main sur ses plus grandes provinces pétrolières. Malheureusement, la « coalition » rapidement créée pendant l’été 2014 par les Américains pour combattre Daech ne pouvait pas se vanter de résultats signifiants à l’époque.

Nous sommes également étonnés par les commentaires du chef du Pentagone concernant les élections en Syrie.

Selon lui, si elles étaient organisées par les autorités actuelles de Damas, elles ne bénéficieraient pas de la confiance de la population ni de la communauté internationale.
En principe, les USA sont des as pour remettre en question les résultats des élections légitimes, aiment y chercher une « trace étrangère », même quand il est question d’élections sur leur propre territoire.
  • Mais pourquoi aller si loin dans les révélations prophétiques?
Après tout, dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies, la communauté internationale a clairement décrit la nature des élections appelées à couronner le processus de paix en Syrie: libres et justes, observées par l’Onu, correspondant aux plus hauts standards internationaux de transparence et de contrôle, et ouvertes à tous les Syriens, y compris de la diaspora.
  • Au lieu d’émettre une critique préventive et injustifiée de Damas, ne serait-il pas préférable de fournir des efforts pour les aider à avancer vers de telles élections?
Et il est impossible de qualifier autrement que de jalousie non dissimulée les accusations de James Mattis visant Moscou d’aspiration à remplacer le « processus de paix en Syrie dans le cadre de l’Onu par les processus de Sotchi et d’Astana ».

La Russie apporte une contribution considérable au règlement de la crise syrienne basé sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies, et le format d’Astana créé par les pays garants travaille depuis le début en coordination étroite avec des représentants de l’Onu.

Astana ne s’est jamais positionné comme un substitut au processus de Genève. Au contraire, cette plateforme est appelée à apporter une impulsion importante aux négociations de Genève, à accroître l’efficacité du travail mené. Nous espérons que la contribution déjà apportée et continuellement renforcée par le trio d’Astana sera utilisée à part entière pour le règlement définitif du long conflit sanglant en Syrie avec la participation directe, et surtout constructive, de Washington.
9/ Sur l’évolution de la situation autour de la bande de Gaza

GAZA PALESTINE 227900-b8da416b8db07e3b11210b206727ddb1 Palestine octobre 2018

La situation autour de la bande de Gaza s’est de nouveau significativement dégradée.

Le 26 octobre, près de 30 roquettes ont été tirées contre le territoire israélien depuis Gaza. Ces attaques ont infligé des dégâts matériels à plusieurs sites d’infrastructure dans les communes israéliennes proches de Gaza.
Le jour même, l’aviation israélienne a attaqué 80 sites du Hamas et d’autres groupes palestiniens. Les médias parlent de destructions significatives de l’infrastructure urbaine et de différents édifices. Ce nouveau sursaut d’escalade militaire intervient alors que la tension à la frontière entre Israël et Gaza n’est pas retombée depuis mai.

1168247-funerailles-PALESTINE GAZA de-trois-adolescents-tues-dans-une-frappe-aerienne-de-l-armee-israelienne-sur-la-bande-d trois adolescents palestiniens tués par drones Israélien

Pendant les manifestations qui se sont déroulées vendredi 25 octobre, les actions des militaires israéliens ont fait 5 morts et plus de 80 blessés plus ou moins graves parmi les Palestiniens. 28 octobre, un drone israélien a tué trois adolescents palestiniens près d’une clôture frontalière à l’est de Khan Younes. Le 29 octobre, un Palestinien a été tué pendant la dispersion d’une protestation sur la côte près de Gaza par des militaires israéliens.

Moscou est préoccupé par une telle évolution de la situation, quand des actions irréfléchies et hâtives augmentent les risques de grande confrontation armée autour de la bande, susceptibles d’entraîner de nouvelles victimes parmi les civils des deux côtés et la dégradation de la situation humanitaire sur les territoires palestiniens.

Une nouvelle fois, nous appelons les Israéliens et les Palestiniens à faire preuve de retenue, à prendre d’urgence des mesures pour éviter le déclenchement d’un nouveau conflit militaire aux conséquences tragiques et imprévisibles.

Comme nous l’avons déclaré à plusieurs reprises, pour faire cesser la violence il faut mener la situation vers la reprise du processus de paix selon les termes de la solution à deux États en s’appuyant sur les décisions connues du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies, ainsi que l’Initiative de paix arabe.

Les décisions unilatérales prises aujourd’hui en contournant la base juridique internationale connue du processus de paix au Proche-Orient non seulement ne servent pas cet objectif, mais ne font que l’éloigner.

10/ Sur l’évolution de la situation en Centrafrique

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Ces derniers temps, plusieurs médias étrangers ont rapporté de prétendues déclarations qui auraient été tenues par des représentants de groupes armés centrafricains concernant la sortie de la Déclaration de Khartoum signée le 28 août dernier avec la médiation du Soudan et de la Russie.

En opposition à cette démarche, les combattants se seraient dits prêts à soutenir l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en Centrafrique élaborée par l’Union africaine, et les actions de l’Union européenne pour promouvoir le processus de paix dans ce pays. Les articles en question soulignent également qu’il aurait été exigé des autorités centrafricaines de retirer leurs représentants  et les forces de sécurité intérieure des territoires contrôlés par les groupuscules. Ces informations ont été publiées non seulement sans tenir compte de l’avis de la Russie, mais également sans fournir la moindre preuve.

Comme l’a montré la suite des événements, les publications relayées par ces médias étaient fausses.

Cela concerne également l’intox sur le prétendu ultimatum des combattants vis-à-vis des spécialistes russes se trouvant en Centrafrique.
Les représentants des bandes armées centrafricaines, dont les signatures se trouveraient sous ces déclarations, ont démenti leur implication et ont réaffirmé leur attachement aux engagements politiques pris dans le cadre de la Déclaration de Khartoum. Le fait est que ces fake news se sont retrouvées à la une des moteurs de recherche et des flux d’actualité pendant plus d’une journée. C’est un exemple marquant de la manière dont l’intox et les fake news relayées sans tenir compte de la moindre source vérifiée peuvent conduire à la propagation de la désinformation.

A general view shows the headquarters of the African Union building in Ethiopia's capital Addis Ababa  Le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, capitale éthiopienne.

Il est évident que les auteurs de ces publications falsifiées avaient clairement pour objectif de donner une impression d‘ »incompatibilité » des efforts mentionnés de la Russie et du Soudan avec le travail des médiateurs dans le cadre de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en Centrafrique.
Comme nous l’avons déjà noté à de nombreuses reprises, Moscou tient en grande estime le rôle de l’Union africaine dans l’établissement d’un dialogue à part entière entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés, et suit attentivement l’activité du groupe de médiateurs de l’Initiative africaine au sein duquel la Russie possède le statut d’observateur.
Sincèrement intéressée par la stabilisation et la prospérité des États et des peuples d’Afrique, la Russie a l’intention de poursuivre son soutien actif aux démarches de l’Union africaine visant à débloquer les crises sur le continent conformément au principe « des solutions africaines aux problèmes africains ».
11/ Sur le bilan de la réunion du Conseil Otan-Russie
Pendant la dernière réunion du Conseil Otan-Russie, mercredi 31 octobre, ont été évoqués les problèmes d’actualité liés à la nécessité de réduire la tension militaire entre la Russie et l’Otan et d’empêcher des incidents dangereux. Les participants ont organisé des briefings pour présenter les exercices des forces de l’Otan (Trident Juncture-2018) et de la Russie (Vostok-2018).
Marine Conduct Air Assault Training  Des marines américains sécurisent une piste d’atterrissage lors d’un entraînement d’assaut aérien à la base aérienne de Keflavik en Islande, le 17 octobre 2018, en préparation de la dernière partie de l’exercice Trident Juncture en Norvège. (DVIDS/US Marine Corps/Sgt. Devin J. Andrews)
La Russie a souligné l’importance du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) en tant que facteur de maintien de la stabilité européenne et mondiale. Nous avons souligné que la Russie souhaitait immuablement assurer la viabilité du Traité. Nous sommes fermement attachés au Traité FNI et nous respectons rigoureusement ses termes. Nous avons mis l’accent sur notre disposition à élucider au maximum et rapidement les circonstances suscitant la préoccupation des USA. Nous avons exprimé nos préoccupations de longue date vis-à-vis de la mise en œuvre du Traité FNI par les autorités américaines.

OTAN RUSSIE Des chars russes, lors d'une présentation de matériel militaire près de Moscou.000_DV2063713_0  Des chars russes, lors d’une présentation de matériel militaire près de Moscou.

Un échange d’avis a eu lieu sur la situation en Afghanistan dans le contexte des menaces terroristes régionales, ainsi que sur d’autres questions de sécurité internationale.
12/ Sur l’éventuelle sortie des USA du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI)

USA Le président américain Donald Trump à Elko (Nevada, sud-ouest des États- 1165520-us-president-donald-trump-hosts-a-make-america-great-again-rally Le président américain Donald Trump à Elko (Nevada, sud-ouest des États-

La déclaration tenue par le Président américain le 20 octobre, dans laquelle il fait part de son intention de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), suscite un profond regret et une sérieuse préoccupation.

Nous pensons que cela serait l’une des plus dangereuses erreurs dans la succession de démarches entreprises par Washington pour se retirer d’une série d’accords internationaux et de structures, notamment du Traité ABM.

La rupture du Traité FNI serait très dangereuse et se refléterait très négativement sur la sécurité internationale et la stabilité stratégique. Elle risque d’entraîner des régions entières dans une nouvelle course aux armements. La situation autour du Traité ne concerne donc pas seulement la Russie et les USA, mais également les autres membres de la communauté internationale.

Nous appelons tous ceux qui se sentent responsables du sort de la stabilité et de la sécurité mondiales à envoyer à Washington le signal clair que les plans annoncés représentent un grand danger.

La logique dicte que ces plans ne doivent pas rencontrer l’approbation des États attachés au maintien de la sécurité mondiale. En témoignent les commentaires des représentants officiels de plusieurs pays et l’écho des experts et des analystes dans les médias internationaux.
La Russie a soumis à la Première commission de l’Assemblée générale des Nations unies une résolution condamnant les USA pour leur intention de détruire le Traité. Nous remercions les États qui nous ont soutenus et ont affiché une position indépendante, une approche responsable. En ce qui concerne les autres, ils ont passé outre la possibilité de s’exprimer au profit du maintien de cet élément crucial du système de contrôle des armements.

USA RUSSIE Site de défense antimissile américain à Deveselu, en Roumanie. ©AFP f0ceddba-92f9-479b-8142-91f540163770         Site de défense antimissile américain à Deveselu, en Roumanie. ©AFP

Tout en détruisant le Traité FNI, les USA mènent une campagne propagandiste massive par laquelle ils tentent de présenter les choses comme si cette démarche était provoquée par les « violations » des termes de ce document par la Russie.
Une telle formulation ne correspond pas du tout à la réalité, et les tentatives de rejeter la responsabilité sur nous sont complètement inadmissibles. Après tout, les autorités américaines n’ont pas pris la peine de présenter de preuves tangibles pour appuyer leurs allégations. Elles restent infondées et sont clairement provocatrices.

Nous déclarons de nouveau que notre pays respecte rigoureusement les termes du Traité.

Par ces accusations infondées à notre égard, les USA cherchent à dissimuler leurs propres infractions directes et flagrantes du Traité, que nous avons pointées à différentes reprises ces dernières années. Nous n’avons toujours pas reçu de réponses cohérentes à nos préoccupations.
Dans l’ensemble, nous avons l’impression que l’aspiration de Washington à sortir du Traité FNI s’explique par sa volonté de garantir sa propre supériorité militaire tous azimuts et de s’assurer une liberté d’action totale.

En témoignent d’autres facteurs comme l’intensification de l’activité militaire du Pentagone en Europe.

Parmi les exemples récents, notons la fourniture, dans une base militaire américaine en Allemagne, de la plus importante cargaison de munitions depuis 20 ans – un record depuis les bombardements de la Yougoslavie par l’Otan. D’où la question: qu’arrivera-t-il si le Traité FNI disparaît? Il faut croire qu’en Europe se retrouveront également des Tomahawk sol-sol actuellement interdits par le Traité…

Nous devons très sérieusement mettre en garde les autorités américaines: si elles détruisaient le Traité FNI, nous devrions réagir. Et comme l’a déjà déclaré le Président russe Vladimir Poutine: immédiatement et symétriquement.

USA RUSSIE FNI Rupture américaine du traité FNI la Russie apte au défi5bd80bee09fac2d3528b4567  Rupture américaine du traité FNI : la Russie apte au défi

Comme nous l’avons indiqué plusieurs fois, bien que ce Traité ne soit pas parfait, il conserve néanmoins sa valeur. Nous sommes prêts à mener le travail nécessaire afin de préserver sa viabilité. Mais pour cela, nous avons besoin d’un partenaire responsable qui souhaite poursuivre le dialogue. La solution au problème ne pourra être trouvée que via un dialogue franc, équitable et constructif. Nous espérons que Washington en prendra enfin conscience.

A suivre…

SOURCE/ http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/3394727