2593 – VisegradPost … analyse les relations de l’Ukraine avec la Hongrie … et le V4 … 6 courts articles

  • 1- La fausse poudrière de Subcarpatie … attention aux manipulations
  • 2- La Hongrie empêche le sommet OTAN-Ukraine à cause de la réforme de l’éducation ukrainienne portant atteinte aux Hongrois d’Ukraine
  • 3- Réforme de l’éducation en Ukraine : vers un blocage de son intégration dans l’UE ?
  • 4- Le V4 veut aider l’Ukraine
  • 5- Des nationalistes ukrainiens menacent la minorité hongroise
  • 6- Des frontières mouvantes

1- La fausse poudrière de Subcarpatie … attention aux manipulations

Par Ferenc Almássy.-

Les Carpates débutent d’une petite colline en Autriche pour s’étendre sur la Slovaquie, le sud-est de la République Tchèque, le Sud de la Pologne, le Nord de la Hongrie, le Sud-Ouest de l’Ukraine, la Roumanie et l’Ouest de la Serbie.

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Cela représente 8 pays indépendants, 8 langues essentiellement Slave dont l’Ukrainien qui utilise un alphabet Cyrillique, 7 monnaies dont certaines devraient être remplacées par l’Euro dans les prochaines années, 2 grandes religions du Christianisme, l’église Orthodoxe et l’église Catholique… Et tout autant de cultures et de traditions que les Carpates peuvent renfermer.

 

Ukraine, Transcarpatie/Subcarpatie – Récemment, de nombreux articles sont parus, tous plus alarmistes les uns que les autres, sur la situation des Hongrois d’Ukraine. Tout n’est pas rose, mais un retour au calme et une mise au point s’imposent alors que les provocations se multiplient et que nombreux sont ceux qui attisent les tensions.

L’intérieur du centre culturel hongrois de Ujhorod le 27 février 2018 après l’attaque au molotov. Photo : MTI/NEMES JÁNOS

Une certaine presse européenne s’alarme du sort des Hongrois de Subcarpatie – en tant que Hongrois, je choisis d’utiliser cette appellation plutôt que Transcarpatie ; question de point de vue géographique – ce qui évidemment, de prime abord, me réjouit. Seulement voilà, dans un contexte de guerres hybrides, de “fake news” et de “soft power”, rien n’est laissé au hasard.

L’Ukraine est un jeune État bancal, sans tradition étatique propre et dans une situation économique calamiteuse ; sans parler bien sûr de la Crimée et du Donbass. Située sur une ligne de fracture réactivée par des intérêts tiers, l’Ukraine tente de donner des gages aux États-Unis, pour des raisons qui lui sont propres et que je ne commenterai pas ici.

Et parmi ces gages, le gouvernement ukrainien a décidé de mettre en place une mesure fortement jacobine, digne du chauvinisme européen du XIXe siècle : sa réforme de l’enseignement vise à imposer l’ukrainien comme langue exclusive dans toutes les écoles, y compris celles des minorités nationales [article à suivre](russophone, mais aussi hongroise, polonaise, roumaine, ou bulgare).

Au départ, il s’agit d’imposer l’ukrainien comme langue dans le secondaire. On apprend maintenant que cela concernera plus tard toutes les écoles, y compris primaires, et que même le personnel des établissements scolaires devra parler exclusivement en ukrainien dans les locaux scolaires.

C’est comme ça que la IIIe République française par exemple a éradiqué ou condamné à mort la plupart des langues et patois de France il y a moins de 100 ans.

Bref, les articles alarmistes se multiplient, notamment en Hongrie, où un sentiment d’impuissance et de colère, le tout mêlé de tristesse et de nostalgie de la Hongrie d’avant Trianon, remplit la presse patriotique.

Le gouvernement Fidesz, national-conservateur, à 40 jours des élections parlementaires dans un climat de politique interne très tendu, se doit de garder son image de protecteur des Hongrois d’outre-frontières (ils sont 1,2 million en Roumanie, 500.000 en Slovaquie, 230.000 en Serbie, 150.000 en Ukraine). D’où l’inflexible chantage des Affaires étrangères hongroises suite à l’annonce de cette loi sur l’éducation – qui par ailleurs a été dénoncée par tout le monde, de la Russie à la Pologne ; seuls les États-Unis s’en sont réjouit et ont ouvertement félicité la Rada – parlement ukrainien – pour cette réforme.

Tout cela s’ajoute à une absence d’application de l’autonomie régionale votée en 1991, et à la conscription des jeunes Hongrois pour la guerre du Donbass qui détruit la communauté hongroise déjà si amoindrie dans cette région.

Paradoxalement, l’attribution de passeports hongrois aux citoyens ukrainiens de nationalité hongroise (id est, culturellement et/ou ethniquement hongrois) par le gouvernement de Viktor Orbán, ainsi que le régime sans visa pour l’espace Schengen aux citoyens Ukrainiens …

contribuent à vider la Subcarpatie de ses Hongrois, qui y sont en continu depuis au moins 11 siècles et qui souffrent d’une démographie désastreuse. D’ici quelques générations, les Hongrois pourraient bien disparaître d’Ukraine si les choses restent ainsi.

De quoi relativiser beaucoup de choses. Et voir d’une autre perspective les enjeux entourant cette communauté désolée.

Après les nombreuses provocations de nationalistes ukrainiens à l’égard des Hongrois de Subcarpatie, voilà ces dernières semaines une nouvelle série de provocations… mais cette fois-ci, il ne s’agit pas de défilés de mouvements nationalistes ukrainiens. Depuis début février, les tensions ont été nourries : banderoles écrites dans un hongrois sorti de google translate provoquant les Ukrainiens, vidéo anonyme où drapeaux polonais et hongrois sont brûlés par quatre jeunes de proclamant “nationalistes ukrainiens”, deux tentatives – dont une à succès – d’incendie criminel du centre culturel hongrois de Ungvár (Oujhorod)…

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Zsolt Németh

Selon le représentant des Hongrois de Subcarpatie, « quelqu’un cherche à tout prix à déstabiliser la Subcarpatie, ce que nous ne voulons surtout pas ». Pour Zsolt Németh, le président de la Commission parlementaire hongroise à la défense, le but de l’incendie du centre culturel est de terroriser les hongrois d’Ukraine.

Et tout cela, souligne-t-il, dans un étrange mutisme des autorités ukrainiennes et européennes.

Et pour compliquer le tout : les autorités ukrainiennes ont interpellé deux citoyens polonais, membres de l’organisation national-révolutionnaire et pro-russe Falanga, les accusant d’être à l’origine de la tentative d’incendie ratée de début février.

Il ne fait aucun doute qu’un certain nombre de forces ont intérêt à ce que la situation dégénère en Subcarpatie.

Un rapide coup d’œil à la presse laisse planer un doute terrible.

  • D’un côté, on souffle sur les braises, pour générer un front contre l’Ukraine – voire favoriser l’ouverture d’un nouveau front conflictuel pour Kiev ?
  • et de l’autre, on souffle également sur les braises en comparant Orbán à Poutine, et en faisant accroire que le gouvernement hongrois voudrait secrètement – vous avez dit complotisme ? – récupérer la Subcarpatie – Orbán va sûrement envoyer ses dix tanks, l’Ukraine peut trembler !

Bref, l’instrumentalisation de la minorité hongroise profite à certains, mais pas aux principaux intéressés : les Hongrois de Subcarpatie. Dans ce contexte où les tensions artificielles sont entretenues et renforcées par des forces diverses, il est plus important que jamais de prendre du recul et sortir de cette logique d’affrontement. Et il est pour cela important que toute provocation soit condamnée. Et les autorités ukrainiennes doivent arrêter de se tourner exclusivement vers les États-Unis par simple opposition à la Russie, et apprendre à tisser des liens particuliers avec ses voisins, qui ne demandent que ça : le V4 a tout intérêt à une Ukraine stable, prospère et apaisée.

La Hongrie elle-même a été jusqu’à septembre – date du vote de la loi controversée sur l’enseignement – le principal soutien de l’Ukraine sur le scène internationale pour son accession au régime sans visa de l’UE.

Le temps est venu pour l’Ukraine de prendre de la hauteur, et ne pas réitérer les erreurs passées de ses voisins : les Hongrois ont payé très cher leur tentative chauviniste du XIXe siècle de vouloir magyariser une partie des peuples non-hongrois de Hongrie. Le jacobinisme n’est pas la voie à suivre pour un pays européen riche de plusieurs nationalités enracinées.

Le groupe de Visegrád est potentiellement le meilleur allié de l’Ukraine ; pas les États-Unis, qui n’ont ni compréhension des peuples de la région, ni égard pour les intérêts de la région. Mais pour cela, l’Ukraine doit dialoguer, et assurer la sécurité de ses minorités, et en premier lieu aujourd’hui, de la minorité hongroise.

source/https://visegradpost.com/fr/2018/02/28/la-fausse-poudriere-de-subcarpatie-attention-aux-manipulations/


2 – La Hongrie empêche le sommet OTAN-Ukraine à cause de la réforme de l’éducation ukrainienne portant atteinte aux Hongrois d’Ukraine 29-10-2017

Hongrie / Ukraine – La Hongrie a mis son veto à la convocation du prochain sommet OTAN-Ukraine. Cela fait suite à un différent entre la Hongrie et l’Ukraine portant sur la récente réforme de l’éducation qui menace selon Budapest la communauté hongroise d’Ukraine.

Début septembre, l’Ukraine votait une réforme de l’éducation. Pour le gouvernement hongrois, cette réforme porte gravement atteinte – notamment – aux droits de la minorité hongroise d’Ukraine.

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Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a ainsi déclaré qu’à cause de ce “coup de couteau dans le dos”, la Hongrie n’apporterait plus aucun soutien à l’Ukraine sur la scène internationale tant qu’un changement concernant la minorité hongroise n’aurait pas lieu. Le ministre hongrois souligne que jusqu’au vote de cette loi, la Hongrie était pourtant le plus grand soutien de l’Ukraine dans son intégration, notamment en ayant soutenu le régime sans visa pour les citoyens ukrainiens.

La promesse du ministre hongrois à l’égard de l’Ukraine a été tenue : vendredi 27 octobre, la Hongrie a mis son veto pour la convocation du sommet OTAN-Ukraine prévu pour décembre. Selon le ministère hongrois, l’Ukraine ne s’écarte pas seulement des accords internationaux mais également du programme d’intégration de l’OTAN qui prévoit de faire valoir les droits des minorités.

Les ministres des Affaires étrangères de Hongrie et d’Ukraine se sont rencontrés à Budapest le 12 octobre pour discuter de la question, mais aucun compromis n’a alors été trouvé.

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Cependant, selon l’agence russe TASS, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie a déclaré que “la tristement célèbre loi sur l’éducation qui a été condamné de par le monde comme étant discriminatoire sera amendée en faveur de la langue hongroise et d’autres langues de l’Union européenne”. Ce qui laisse à penser qu’un accord favorisant les minorités liées à des pays pouvant appuyer l’intégration de l’Ukraine dans le bloc euro-atlantique serait en discussion ; dans ce cas, la position de la Hongrie vis-à-vis de l’Ukraine pourrait revenir à la normale – comme avant septembre 2017 -, selon les commentateurs de la presse hongroise.

Pour le ministre hongrois des Affaires étrangères, cette loi sur l’éducation diminue drastiquement les droits des minorités dont les 150.000 Hongrois. Pour les autorités ukrainiennes, il s’agit avec cette réforme de permettre à tous les citoyens ukrainiens de maîtriser la langue officielle du pays. Toutefois, en Hongrie, on souligne que le corps des enseignants hongrois de Subcarpatie/Transcarpatie signale ce problème depuis plus de 10 ans, et propose son aide pour trouver des solutions. “S’ils souhaitent renforcer l’enseignement de la langue ukrainienne, ils doivent alors réorganiser l’enseignement de la langue ukrainienne, pas retirer aux minorités le droit à l’enseignement dans leur langue maternelle,” a déclaré Péter Szijjártó.


SOURCE/https://visegradpost.com/fr/2017/10/29/la-hongrie-empeche-le-sommet-otan-ukraine-a-cause-de-la-reforme-de-leducation-ukrainienne-portant-atteinte-aux-hongrois-dukraine/


3- Réforme de l’éducation en Ukraine : vers un blocage de son intégration dans l’UE ? 11-10-2017

Ukraine – Début septembre, le parlement ukrainien a voté une réforme du système d’éducation imposant notamment l’ukrainien comme langue obligatoire d’enseignement au secondaire. De nombreux pays s’opposent à cette réforme, tandis que la Hongrie en appelle à l’Union européenne et menace de faire barrage au rapprochement de l’Ukraine avec l’UE.

Début septembre, la Rada – le parlement ukrainien – a voté une réforme de l’éducation. Désormais, la seule langue de l’enseignement au secondaire sera l’ukrainien. Exit donc les langues des minorités reconnues, comme le russe, le roumain, le bulgare, le hongrois, le polonais ou encore le grec.

Suite au vote de cette loi, les représentants des pays liés aux minorités nationales d’Ukraine se sont à l’unisson exprimés en défaveur de la réforme.

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Le Premier ministre ukrainien Volodymyr Groysman a alors promis que son pays attendrait l’avis de la Commission de Venise avant de ratifier la loi. Mais malgré cela, le président Porochenko a signé la loi avant tout avis extérieur… mis à part celui, positif, des États-Unis d’Amérique.

En conséquence, 37 députés européens – de Bulgarie, Pologne, Slovaquie et Hongrie – ont ensemble appelé dans une lettre ouverte l’attention du président sur le fait que cette loi viole plusieurs accords internationaux, en particulier l’article 8 de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, ainsi que les articles 13 et 14 de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales.

La Russie, mais aussi la Roumanie et la Hongrie qui ont leur propre système scolaire en parallèle en Ukraine, ont qualifié cette loi de discriminante pour leurs minorités respectives.

Mais c’est la Hongrie qui a réagi de la manière la plus virulente. S’estimant trahie, évoquant un coup de couteau dans le dos, après avoir soutenu le régime sans visa pour l’Ukraine ou encore envoyé de l’aide dans les régions sinistrées par la guerre civile, la Hongrie, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó a qualifié de honteux et scandaleux ces démarches contraires à l’esprit de l’Union européenne, dont l’Ukraine souhaite pourtant devenir membre.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères a annoncé que la Hongrie bloquerait désormais les avancées de l’Ukraine en matière d’intégration européenne dans le cadre du Partenariat Oriental de l’UE. La Hongrie envisage également de mettre son veto vis-à-vis de toute aide envers l’Ukraine de la part de l’Union européenne à l’avenir. Une rencontre est prévue jeudi 12 octobre entre le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkin et son homologue hongrois pour traiter de la question.

SOURCE/https://visegradpost.com/fr/2017/10/11/reforme-de-leducation-en-ukraine-vers-un-blocage-de-son-integration-dans-lue/


4 – Le V4 veut aider l’Ukraine 14-04-2016

Ukraine, Vinnytsia – L’Ukraine a connu d’importants bouleversements politiques, sociétaux et économiques durant les deux années passées.

István Mikola, mikola-istvan-e1488008069402  István Mikola,

Mais la route est encore longue pour elle, et elle pourra compter sur le soutien de la Hongrie et des pays du groupe de Visegrád – a déclaré István Mikola (Hongrois), secrétaire d’État aux affaires étrangères, en visite à Vinnytsia.

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La tournée organisé par le V4 pour l’Ukraine, dont le thème central était la transmission de savoirs concernant les petites et moyennes entreprises, est arrivé à destination de son dernier arrêt le 12 avril, à Vinnytsia, au centre l’Ukraine. Le secrétaire d’État hongrois aux affaires étrangères, responsable de la coopération internationale, István Mikola, a déclaré que les PME jouaient un rôle important en Hongrie et dans les pays de la région. “Pour que les pays d’Europe centrale et orientale développent leurs économies, seuls ou ensemble, leurs gouvernements doivent porter une attention particulière et soutenir ces entreprises”, a-t-il insisté.

Le secrétaire d’État a rappelé que l’Ukraine a connu d’importants bouleversements politiques, sociétaux et économiques durant les deux années passées. Mais la route est encore longue pour elle, et elle pourra compter sur le soutien de la Hongrie et des pays du groupe de Visegrád, a-t-il ajouté. Une des pierres blanches de ce chemin est la fin du visa obligatoire pour les citoyens ukrainiens désirant séjourner en Union Européenne, grâce à la pression du groupe de Visegrád, a fait remarquer le secrétaire d’État hongrois. Au mois de mars, Viktor Orbán avait d’ailleurs rappeler qu’il ne devait pas être question de supprimer les visas pour les Turcs tant que cela n’était pas fait pour les Ukrainiens, qui devaient être prioritaires.

Lors de cette dernière étape à Vinnytsia, aux côtés des vice-ministres et secrétaires d’États du V4, les experts du groupe de Visegrád ont de nouveau exposé leur savoir-faire et expliqué leur expérience économique en vue de participer au renforcement de l’économie ukrainienne.


SOURCE/https://visegradpost.com/fr/2016/04/14/le-v4-veut-aider-lukraine/


5 – Des nationalistes ukrainiens menacent la minorité hongroise 18-03-2016

Ukraine, Oujhorod – Le dimanche 13 mars, une manifestation de nationalistes paramilitaires ukrainiens a eu lieu dans les rues de Oujhorod, dans l’ouest de l’Ukraine, non loin de la frontière hongroise. Des slogans anti-hongrois ont été scandés, et les politiciens hongrois y ont réagi.

Le 13 mars, dans la capitale de l’oblast (région) de Transcarpatie, environ 300 personnes ont pris part à la manifestation de commémoration de l’indépendance de l’état de Carpatho-Ukraine, qui a été déclaré le 14 mars 1939 par Avgustyn Voloshyn, et a pris fin dans la nuit du 15 au 16 mars de la même année, du fait de l’invasion par les troupes hongroises.

Les manifestants étaient principalement des organisations Sich et Secteur Droit, ou bien des paramilitaires en uniformes des unités de combat Azov et Aïdar, actuellement combattant au Donbass, dans l’Est de l’Ukraine. Durant la manifestation, des slogans tels que “au couteau sur les Hongrois!” ont été scandés par la foule, au centre d’Oujhorod. 7% de la population de la ville est toujours actuellement hongroise.

L’oblast de Transcarpatie est la partie la plus occidentale d’Ukraine, et est toujours peuplée de plus de 150.000 Hongrois, qui constituent ainsi la principale minorité locale, représentant 12,1% de la population régionale. La députée européenne Andrea Bacskor de la coalition Fidesz-KDNP a réagi a cet événement provocateur en demandant aux autorités ukrainiennes de réagir fermement à l’égard des responsables d’incitations à la haine et d’appels au meurtre. Elle a ajouté que de tels événements extrémistes nuisent au jugement que l’Union Européenne porte sur l’Ukraine et freinent le processus de démocratisation du pays.

István Szávay, szavay_istvan2-1280x640 István Szávay,  István Szávay, 

Le député Jobbik du parlement hongrois István Szávay, vice-président de son parti, a déclaré qu’il trouvait honteux que de tels événements puissent se dérouler en Ukraine sans conséquences pour ceux qui menacent des minorités locales, dans une Ukraine qui cherche à intégrer l’Union Européenne. Le Jobbik attend de la diplomatie hongroise qu’elle prenne les mesures nécessaires auprès du gouvernement ukrainien pour aider et protéger la minorité hongroise d’Ukraine, a-t-il ajouté.

L’oblast de Transcarpatie était une région hongroise de 895 à 1920, date à laquelle le traité de Trianon a donné la région à la nouvelle Tchécoslovaquie. La région avait alors une population fortement hétérogène, avec

  • 56% de Ruthènes,
  • 30% de Hongrois,
  • 10% d’Allemands.

En 1939, la Hongrie récupère toute la région.

En 1945, la région intègre la République Soviétique Socialiste d’Ukraine, elle-même partie intégrante de l’URSS. Après la chute du régime communiste, la région vote son autonomie en 1991, mais celle-ci ne lui a jamais été octroyée par les autorités ukrainiennes.


SOURCE/ https://visegradpost.com/fr/2016/03/18/1436/


6 – Des frontières mouvantes

Cartes Historiques de la Hongrie

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Après sa défaite face aux Turcs à Mohács (1526), la Hongrie est divisée en trois parties : la Hongrie « royale », gouvernée par les Habsbourg du Saint-Empire romain germanique ; la Hongrie centrale, occupée par l’Empire ottoman ; et la Transylvanie, indépendante, mais vassale des Ottomans.

Source : André et Jean Sellier, Atlas des peuples d’Europe centrale, La Découverte, 2014.

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1920

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 2016

Note Sans a priori … cela aide à mieux comprendre le peuple Hongrois … le « poids » de l’Histoire et des « frontières » changeantes …


SOURCE/https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/frontieres-Hongrie

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