Monsieur Ivanov,
Chers collègues et amis,
Je suis ravi de participer à la réunion générale des membres du Conseil russe pour les affaires internationales (RSMD) qui permettra de dresser le bilan de l’année 2017. Même si l’année n’est pas encore écoulée, il est clair dès à présent qu’elle n’a pas été des plus faciles – c’est le moins qu’on puisse dire.
Monsieur Ivanov,
La conflictualité s’accentue.
La sphère de la coopération interétatique constructive se réduit, malheureusement.
Les vestiges de la mono-polarité – quand l’un des centres d’influence internationale veut être une hégémonie et recourt à des solutions simplifiées, à un chantage militaire et à la force brutale pour atteindre ses objectifs – sont inquiétants.
La situation autour de la péninsule coréenne reste très grave.
Des turbulences perdurent au Moyen-Orient.
Bien que les terroristes qui s’y trouvent aient subi de sérieux dommages, il n’a pas encore été possible de transformer l’expérience de travail des différentes forces intéressées – difficile mais utile dans l’ensemble – en une coalition antiterroriste globale sous l’égide de l’Onu, comme cela avait été proposé il y a deux ans par le Président russe Vladimir Poutine.
Dans ces conditions perdurent de graves phénomènes de crise en Libye, en Irak et au Yémen.
Une menace pèse sur les grands accords que nous estimons être un exemple de coopération multilatérale constructive – notamment le dossier nucléaire iranien.
Nous sommes préoccupés par la montée de la tension dans le Golfe non seulement vis-à-vis de l’Iran, mais également entre les monarchies arabes.
La crise politique intérieure n’est pas réglée en Ukraine à cause de la réticence catégorique des autorités de Kiev à remplir leur part des Accords de Minsk et du soutien qu’ils rencontrent en ce sens de la part de leurs superviseurs occidentaux.
Parmi les points positifs, je noterai
- les résultats de la rencontre du 22 novembre à Sotchi entre les présidents de la Russie, de la Turquie et de l’Iran,
- la reprise des négociations de Genève entre le gouvernement syrien et les groupes d’opposition,
- ainsi que la préparation du Congrès du dialogue national syrien.
Tout cela a permis de faire avancer le processus de paix en Syrie conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.
La coopération stratégique continue de s’élargir entre la Russie et plusieurs grands États, notamment dans le cadre des Brics et de l’OCS. Les processus unificateurs se développent de manière intensive, tout comme les projets dans l’espace eurasiatique. On procède à un grand travail pour combiner les projets d’intégration.
Dans l’ensemble, nous traversons aujourd’hui une étape de divergence entre différentes tendances, et elle se poursuivra.
Le monde est entré dans une période de transformations.
La Russie, qui est l’un des centres géopolitiques et des acteurs internationaux les plus actifs, participe activement à la formation d’un ordre mondial polycentrique plus juste et démocratique dont la mise en place est un fait, une réalité. Bien sûr, c’est un processus qui durera encore un certain temps.
Malheureusement, nous constatons des tentatives permanentes de faire reculer ce processus.
Nous le voyons comme l’une des principales raisons de la tension actuelle dans les relations internationales.
Dans ces conditions, la compréhension claire des perspectives du développement mondial et des principales tendances dans les affaires internationales acquiert une importance particulière. Le Conseil russe pour les affaires internationales (RSMD) contribue grandement au règlement de ces tâches importantes et son activité en 2017 mérite une appréciation élevée. Beaucoup de choses ont été faites, dans des domaines divers et variés.
Cela est confirmé par des indicateurs objectifs tels que le nombre de publications et d’activités organisées. Je ne vais pas tout énumérer.
Le Conseil remplit avec assurance sa principale mission: contribuer à la promotion des intérêts russes en politique étrangère.
Je voudrais noter à cet égard le rôle croissant du Conseil dans l’accompagnement analytique de la diplomatie russe, comme en témoigne la conférence internationale traditionnelle sur les relations sino-russes qui a eu lieu en mai.
Il est réjouissant de voir que ce précédent réussi s’étend à présent à la coopération indo-russe, je veux parler de la conférence « La Russie et l’Inde: vision stratégique des relations bilatérales et de l’ordre mondial en évolution » organisée en octobre. Je trouverais important que cette conférence également, tout comme les activités sur le dossier chinois, devienne traditionnelle pour l’activité du Conseil.
Je trouve important de continuer d’élargir aussi bien la couverture des sujets internationaux d’actualité que le cercle des partenaires étrangers. Dans les conditions actuelles difficiles augmente le rôle de la coopération entre les experts et les chercheurs-diplomates en matière de maintien du dialogue bilatéral, pour faire entendre notre position à nos partenaires. Les recherches conjointes – un autre axe important développé par le RSMD dans son travail – sont appelés à contribuer à cette tâche.
École de diplomatie en Russie
Il est réjouissant que l’une des principales fonctions de l’activité du Conseil reste l’enseignement – via des écoles d’été, des webinaires, des conférences, des déjeuners avec les experts.
La nouvelle version du site du Conseil lancée en mai dernier est déjà devenue l’une des plate-formes médiatiques russes les plus visitées pour accéder à une analyse de qualité des questions internationales d’actualité.
Il est à noter que dans ce domaine, nous avons atteint le niveau des principales plate-formes en ligne occidentales.
Le Ministère tient à sa coopération avec le Conseil.
Sergueï Kisliak
Nous sommes fiers que Sergueï Kisliak ici présent en soit devenu membre cette année, et qu’Alexandre Kamarenko ait été nommé en tant que directeur de programmation pour le développement du Conseil.
Alexandre Kamarenko
Dans l’ensemble je pense que pour son deuxième quinquennat d’activité le Conseil, fondé en 2011, se solidifie. A l’étape des changements dynamiques et profonds traversés par le monde actuel se compliquent également les tâches pour nous tous, ceux qui s’occupent des relations internationales et de la politique étrangère de la Fédération de Russie.
Je suis certain que le Conseil continuera d’entretenir sa réputation de principal « think tank » national assurant un accompagnement analytique d’experts de la politique étrangère russe.
source/ http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/2969147