QUATRE ARTICLES
1/-Crise Maroc-UE : Entretien exclusif avec Rupert Joy
2/-Les liens entre le Maroc et l’UE ne sont pas suspendus selon El Khalfi
3/-Maroc/UE : La Commission européenne exclut toute révision de l’accord concernant les tomates
4/-Maroc-UE : Rien n’interdit les accords incluant le Sahara selon Federica Mogherini
Crise Maroc-UE : Entretien exclusif avec Rupert Joy
Malgré le recours déposé par l’Union Européenne pour contester la décision du Tribunal européen dénonçant l’accord agricole Maroc-UE, Abdelilah Benkirane a officialisé le gel des relations entre Rabat et Bruxelles. Rupert Joy, ambassadeur, chef de la Délégation de l’UE à Rabat, tente d’éteindre l’incendie en renouant le fil du dialogue. Dans un entretien exclusif, il nous a déclaré être sensible à l’importance du dossier du Sahara occidental pour le Maroc et s’est dit prêt à apporter tous les éclaircissements nécessaires sur le recours juridique déposé par l’UE.
– Yabiladi : Malgré le recours déposé par l’Union européenne, l’Etat marocain a officialisé le gel des relations avec l’UE. Quelle est votre réaction au message de fermeté du chef du gouvernement marocain ?
– Rupert Joy : Nous avons pris note de la déclaration du chef du gouvernement marocain. Nous sommes tout à fait d’accord avec le Maroc que le partenariat exige écoute, partage, solidarité et respect mutuel. Nous estimons que la réaction de l’Union européenne depuis la décision du tribunal du 10 décembre a été exemplaire. Une déclaration a été faite rapidement, dès le lendemain par la Haute représentante. La décision du Conseil, le 14 décembre, a été unanime pour faire appel de cette décision. Sans oublier tout le travail des services concernés pendant 2 mois pour préparer le pourvoi. Durant cette période, le Maroc a été tenu informé de cette procédure dans le cadre des contraintes judiciaires qui s’applique. Ce qui semble clair c’est que le Maroc ne partage pas ce point de vu. Ce qui est donc important aujourd’hui, c’est de donner toutes les assurances et les clarifications nécessaires pour répondre aux préoccupations du Royaume.
Le Maroc insiste sur l’insuffisance des informations qui lui ont été transmises concernant le recours déposé par Bruxelles…
Il y a séparation des pouvoirs dans notre système… Comme dans le votre. Même si cette décision vise avant tout les institutions européennes, nous comprenons que cela a des implications pour le Maroc. Mais nous sommes aussi concernés. Je connais bien le Maroc, et je n’ai aucun doute sur l’importance de la question du Sahara occidental. Toutes ces questions ont été prises en compte par les services concernés lors de l’élaboration du recours et nous avons tenu informé le Maroc dans le cadre des contraintes judiciaires.
Si la décision du tribunal est confirmée en appel, l’impasse sera totale car il faudra réécrire, renégocier, l’accord agricole. Or le message du Maroc c’est qu’il n’en est pas question…
Si cela arrive, nous passerons à une situation différente. Mais je ne souhaite pas spéculer sur des situations hypothétiques. En tant que partenaires, il faut que nous surmontions les obstacles ensemble.
S’il doit y avoir gel, y a-t-il un risque d’annulation des programmes de coopération prévus en 2016 ?
Pour le programme de coopération, les implications ne sont pas encore très claires pour l’instant. (…) Parfois nous avons des calendriers très serrés et des règles à respecter. Cela pose des défis tout le temps, même quand tout va bien. Pour l’instant je ne veux faire de spéculation sur cette question, car la chose primordiale est de faire en sorte de pouvoir relancer notre travail en commun dans tous les domaines.
Vous pensez que les liens qui unissent le Maroc et l’UE sont suffisamment solides pour dépasser ces tensions ?
C’est un partenariat qui est important pour nous. Nous sommes des partenaires de très longue date. Il se trouve que cela coïncide avec le 20ème anniversaire de la signature de l’accord d’association. Mais ce partenariat date de bien plus longtemps en réalité, et qui couvre de nombreux domaines comme l’agriculture, la santé, les énergies renouvelables, les infrastructures, la gouvernance, les droits de l’Homme,… C’est donc un partenariat important pour le Maroc mais également pour l’Union européenne. C’est un partenariat solide, pérenne. L’Union européenne n’est pas un ami des beaux jours. Nous voulons rester aux côtés du Maroc.
Quels sont vos contacts avec les autorités marocaines ? Quelle est la prochaine étape ?
Nous n’avons pas de difficultés dans les contacts avec les autorités marocaines. Il y aura certainement des échanges au cours des prochaines semaines, afin d’apporter les clarifications et les assurances que le Maroc souhaite. Ce qu’il faut retenir c’est qu’à Bruxelles il n’y a pas le moindre doute sur l’importance de ce partenariat. Et encore plus aujourd’hui vu la situation fragile et compliqué de la région. Il y a une détermination ferme à Bruxelles pour trouver une solution à cette crise. Une fois cette question résolue, je n’ai pas le moindre doute que nous allons intensifier ce dialogue, intensifier ce partenariat et commencer à travailler sur de nouveaux défis comme la jeunesse, le changement climatique, la migration ou la sécurité. Et dans ces différents domaines, le Maroc a des atouts à offrir au reste du monde et à l’Europe en particuliers.
.Source : http://www.yabiladi.com/articles/details/42799/crise-maroc-ue-entretien-exclusif-avec.html
Les liens entre le Maroc et l’UE ne sont pas suspendus selon El Khalfi

Il n’y a pas de « suspension » mais « un rappel à l’ordre » du Maroc dans ses relations avec l’Union Européenne. C’est en tout cas le message que le gouvernement marocain a voulu faire passer par l’intermédiaire de son porte-parole et ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, rapporte l’agence EFE.
Sans faire directement allusion à la note du ministère des Affaires étrangères transmise aux autres départements du gouvernement, Mustapha El Khalfi a indiqué qu’il n’y avait « aucune suspension » des relations entre le Maroc et l’Union européenne. Le porte-parole du gouvernement explique qu’il s’agit plutôt d’« un rappel à l’ordre qui a pour objectif principal de canaliser et préserver les relations avec l’UE« . Des relations ont pour base, « le respect mutuel et les intérêts supérieures de notre nation » suivant le principe d’un partenariat « gagnant-gagnant », a ajouté le ministre.
Pour rappel, les relations entre l’UE et le Maroc ne sont plus au beau fixe depuis l’arrêt de la Cour de justice de l’UE daté du 10 décembre qui a annulé l’accord agricole signé en 2012. Une décision qui avait été qualifiée de « surprenante », « injuste et incompréhensible » par Rabat. Sous les protestations du Maroc, le conseil des gouvernements des 27 pays membres de l’UE avait fait appel de la décision.
Mais la semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération avait envoyé une note aux autres ministères marocains pour un gel des relations avec les institutions européennes installées à Rabat. Ce gel des relations impliquait la cessation de toutes les réunions prévues par ces ministères avec les institutions de l’UE. A noter que l’ambassade du Maroc à Bruxelles n’était pas concernée par la note du département de Salaheddine Mezouar. Reste à savoir si l’appel au « gel » sera suivi par les autres ministères marocains.
…Source : http://www.yabiladi.com/articles/details/41459/liens-entre-maroc-l-ue-sont.html
Maroc/UE : La Commission européenne exclut toute révision de l’accord concernant les tomates

Le commissaire chargé de l’Agriculture et du Développement rural, Phil Hogan a indiqué hier que la commission européenne n’envisageait pas de réviser l’accord commercial sur la réglementation de l’importation des tomates marocaines, rapporte l’agence Europe Press.
La semaine dernière les producteurs espagnols avaient saisi la commission européenne pour réclamer des mesures limitant les importations de tomates marocaines sur le marché européen. Ils estimaient dans le courrier adressé à la commission que le volume de tomates marocaines sur le marché avait dépassé les quotas préférentiels fixés par l’accord commercial passé entre le Maroc et l’UE. Un dépassement des quotas, qui, selon eux, provoqueraient un effondrement des prix sur le marché.
En réponse à cette requête, le commissaire chargé de l’Agriculture, Phil Hogan indique que la commission européenne en prévoit pas « de réviser [son] accord avec le Maroc concernant les tomates ou d’autres produits ». Le commissaire irlandais ajoute que les chiffres du volume de tomates marocaines entrées sur le marché européen avancés par les producteurs espagnols et italiens, ne sont pas « en ligne » avec ceux de la commission européenne. Et Phil Hogan de préciser que la commission européenne dispose d’un système de surveillance sur tous les produits.
Par ailleurs, le commissaire a précisé que l’accord commercial entre le Maroc et l’UE sur les quotas préférentiels ne prévoit pas un examen automatique tous les 5 ans et que sa durée « dépend des institution de l’UE et du Maroc ».
…Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/42159/maroc-commission-europeenne-exclut-toute.html
Maroc-UE : Rien n’interdit les accords incluant le Sahara selon Federica Mogherini
Saisie par un eurodéputé du parti d’extrême gauche espagnol Podemos suite l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne annulant l’accord agricole avec le Maroc, la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini a été on ne peut plus claire, affirmant que rien n’interdisait des accords avec le Maroc incluant le Sahara. Bruxelles devrait faire appel dans les prochains jours.

« Le jugement [de la Cour de justice de l’UE] confirme qu’il n’existe aucune règle de droit international qui empêche l’UE de signer avec le Maroc des traités incluant aussi le Sahara occidental », a affirmé Federica Mogherini dans une réponse écrite adressée à l’eurodéputé Podemos Miguel Urbán, datée du mercredi 3 février, rapporte l’agence de presse EFE.
Pour mémoire, la Cour de justice de l’UE a émis le 10 décembre dernier un arrêt annulant l’accord sur les produits agricoles, les produits agricoles transformés, les poissons et les produits de la pêche avec le Maroc. Deux jours plus tard, Bruxelles donnait le feu vert à ses services juridiques pour faire appel de cette décision.
Entre temps, Miguel Urban avait demandé au chef de la diplomatie européenne quelles mesures allait appliquer la Commission Européenne pour mettre une fin à l’accord commercial entre l’UE et le Maroc, ainsi qu’éventuellement d’autres accords bilatéraux.
Soutien au plan de l’ONU sur la résolution du conflit au Sahara
Mais pour Federica Mogherini, les choses sont claires. Non seulement il n’y a pas d’exclusion du Sahara qui tienne dans les accords bilatéraux, mais elle a également souligné que l’arrêt de la Cour de justice européenne, qui annule en partie une décision des Vingt-huit de 2012 sur l’accord agricole entre Bruxelles et Rabat, « ne s’applique à aucune autre décision du Conseil européen, par rapport à tout autre accord avec le Maroc ».
La Haute représentante de l’UE a rappelé le soutien de l’Union aux efforts de l’ONU dans résolution du conflit au Sahara, assurant que Bruxelles « ne prendra aucune initiative pouvant être préjudiciable au processus mené par les Nations Unies ».
L’UE a jusqu’au 22 février prochain avant de faire appel contre l’arrêté de la Cour de justice de l’UE. Bruxelles devrait donc, à priori, réagir dans ce sens dans les prochains jours. A la mi-janvier, un groupe d’eurodéputés, dont Rachida Dati, avait demandé dans une déclaration écrite à la Commission et au Conseil de l’Union de garantir la validité juridique des accords signés avec le Maroc.
Rabat a exprimé son mécontentement et surtout sa surprise face à la décision de la Cour de justice européenne. Et dans un entretien début février avec Jeune Afrique, l’Ambassadeur du Maroc à l’UE, Menouar Alem revenait sur le sujet. Estimant qu’il s’agit d’« une décision politique», il a expliqué qu’« aucun des arguments du juge du tribunal de l’UE qui l’ont amené à annuler la décision du Conseil ne concerne les dispositions de l’accord agricole ». « Il n’a d’ailleurs pas à statuer sur des questions politiques qui, au demeurant, relèvent de l’ONU », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « nous ne pouvons pas continuer à négocier des accords si nous n’avons pas l’assurance qu’ils ne seront pas rejetés ».
…Suite : http://www.yabiladi.com/articles/details/42272/maroc-ue-rien-n-interdit-accords-incluant.html