
1°/« Comment peut-on prévoir un krach boursier ? ».
2°/IMPORTANT. Émeutes. L’État français condamné à verser 3.3 milliards de francs à l’assureur Allianz
3°/Face aux surfacturations l’Etat veut lancer une « alerte prix ».
4°/Effondrement. 50 % des élèves au bout de 5 ans.. n’obtiennent pas leur licence.
5°/Si pas de budget.. MaPrimeRénov’ sera suspendue et c’est une excellente nouvelle !

1°/« Comment peut-on prévoir un krach boursier ? ».
par Charles Sannat | 15 Déc 2025 | A la une, Bourse et marchés financiers

Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Alors que nombreux sont les observateurs à se demander s’il va y avoir un krach ou pas sur l’IA, et si nous avons une bulle de l’IA ou pas, je trouvais intéressant de partager avec vous quelques réflexions méthodologiques sur la manière dont on peut prévoir un krach, avec une certitude d’ailleurs très élevée.
La première chose c’est de se demander quels sont les schémas récurrents qui précèdent les krachs boursiers et autres effondrements économiques. Voici les éléments que je surveille pour vous, pour mes lecteurs
I. Les lacunes réglementaires.
Ce premier schéma apparaît lorsque le marché évolue plus vite que les règles censées l’encadrer. Le mécanisme est celui soit d’une liberté totale (« laissez-faire ») qui permet le développement de pratiques à risque sans garde-fous, soit l’incompréhension par les autorités de nouvelles « inventions » financières qui recèlent des risques nouveaux.
Cela a été le cas par exemple en 1929 par l’achat d’actions avec seulement 10% de cash (achat sur marge) et des fonds à effet de levier massifs. C’était la première fois que cela arrivait. De la même manière la crise des subprimes a vu pour la première fois de nouvelles formes de titrisation de titres de dettes qui ont « contaminé » la planète entière.
La conséquence : Le risque s’accumule silencieusement. Quand le marché se retourne, l’absence de « filet de sécurité » liée à la régulation transforme une baisse en effondrement systémique.
II -L’innovation technologique mal maîtrisée.
L’innovation est positive, mais elle devient dangereuse lorsqu’elle est adoptée massivement sans compréhension de ses risques systémiques.
En 1987 par exemple l’innovation était l’informatisation et « l’assurance de portefeuille » (vente automatique en cas de baisse). Censée protéger, cette innovation a créé une boucle de rétroaction négative : les machines ont toutes vendu en même temps, accélérant la chute.
La conséquence : une prophétie autoréalisatrice technologique qui amplifie la panique (le « Lundi Noir » : -22,6 % en un jour). C’est après cet épisode que les marchés financiers ont été équipés de « coupes circuits » pour éviter ce genre de panique.
Mais nous pourrions étendre ces innovations technologiques au trading haute fréquence par exemple. Quand arrivent des évolutions technologiques, souvent les effets de bord n’ont pas été suffisamment pris en compte.
III –La surconfiance et l’euphorie.
Ce schéma est psychologique. Il repose sur la conviction que « cette fois, c’est différent » et que les anciennes règles de valorisation ne s’appliquent plus.
Par exemple durant la bulle internet, les investisseurs achetaient des « histoires » plutôt que des profits. Les ratios cours/bénéfices (PER) ont atteint 90 (contre 15-20 historiquement).
Lors d’une déconnexion totale avec la réalité économique (la fameuse exubérance irrationnelle d’Alan Greenspan) le retour à la réalité est inévitablement brutal (-78 % pour le Nasdaq lors de l’éclatement de la bulle Internet).
IV – La dette et l’effet de levier.
C’est le schéma le plus destructeur. La dette ne crée pas seulement un risque, elle agit comme un multiplicateur de crise.
En 2008, la hausse de l’immobilier était soutenue artificiellement par du crédit facile (subprimes) et des produits financiers toxiques (CDO) qui masquaient le risque réel.
Dès que l’actif sous-jacent (l’immobilier) baisse, tout l’édifice qui repose sur la dette s’effondre car les acteurs sont incapables de rembourser. C’est ce qui transforme une correction de marché en récession économique mondiale. Le Krach de 29 est aussi lié à la dette et à l’effet de levier des investisseurs spéculant à crédit sur les hausses des cours des actions à Wall Street !
V -Le « pivot » des Banques centrales (Le risque de taux)
C’est souvent le déclencheur technique des schémas 3 et 4 cités plus haut.
Les marchés montent souvent grâce à des taux d’intérêt bas (argent gratuit). Lorsque l’inflation menace, les banques centrales remontent les taux. Cela augmente le coût de la dette et réduit la valeur théorique des actions futures.
L’indicateur clé : L’inversion de la courbe des taux (lorsque les taux courts deviennent plus rémunérateurs que les taux longs) est historiquement l’indicateur de récession le plus fiable.
VI – Le choc exogène (Le « Cygne Noir »)
Un événement imprévisible et extérieur à la finance frappe l’économie réelle, forçant les marchés à repricer le risque instantanément.
La pandémie de COVID-19 (2020), les chocs pétroliers (guerre du Kippour 1973) ou l’invasion de l’Ukraine. Ici, l’analyse fondamentale ne sert à rien, c’est la réactivité et la liquidité qui comptent.
VII – La crise de liquidité (Le gel des marchés)
Parfois, le problème n’est pas le prix, mais la capacité à échanger.
Dans les moments de panique extrême, il n’y a plus d’acheteurs, quel que soit le prix. Même les actifs sûrs (comme l’or ou les obligations d’États) sont vendus massivement car c’est la seule chose qu’on peut vendre pour récupérer du cash.
Ce schéma est souvent bref mais très violent (ex: mars 2020), créant des opportunités immenses pour ceux qui ont du cash disponible.
VIII – La psychologie de cycle (Le moment Minsky)
Au-delà de la « surconfiance », il y a un cycle comportemental précis théorisé par Hyman Minsky.
Le schéma : la stabilité engendre l’instabilité.
Stabilité : les investisseurs prennent confiance.
Prise de risque : ils s’endettent pour spéculer.
Euphorie : on ne regarde plus le risque.
Le moment Minsky : un événement mineur force quelques ventes, qui forcent des appels de marge, entraînant une spirale de vente forcée (capitulation).
Avec ces 8 schémas vous couvrez globalement tous les possibles des marchés financiers au sens large.
Le prochain krach proviendra forcément de l’un de ces schémas.
Une fois que vous les avez listés et compris finement, vous pouvez passer en revue la situation actuelle des marchés.
Vous arriverez rapidement sur la bulle de l’IA ou nous avons
-
de la « surconfiance »,
-
du recours à la dette,
-
des innovations technologiques majeures et un cadre réglementaire totalement à la traîne,
-
nous avons des politiques monétaires assez peu lisibles avec des « pivots » très rapprochés (monde de taux d’intérêt négatifs, puis forte hausse des taux avec l’inflation et l’invasion de l’Ukraine, puis baisse des taux).
Je vous explique donc tous les risques d’explosion ou pas de la bulle de l’IA dans le dossier de la Lettre de la Forteresse Financière. Pour vous abonner tous les renseignements sont ici (et c’est aussi une excellente idée de cadeau de Noël).
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/comment-peut-on-prevoir-un-krach-boursier-ledito-de-charles-sannat/

2°/IMPORTANT. Émeutes. L’État français condamné à verser 3.3 milliards de francs à l’assureur Allianz
par Charles Sannat | 15 Déc 2025 | Chronique de l’effondrement

Nous sommes en Nouvelle Calédonie, et là bas on paye toujours en franc. Du franc pacifique… et on peut pas dire que l’île a été très pacifique ces derniers temps.
Vous vous souvenez des émeutes terribles qui ont secoué cette grande île à l’autre bout de notre planète.
Les dégâts ont été considérables, l’économie complètement détruite et ravagée.
Les assureurs refusent donc de plus en plus d’assurer.
Quatorze requêtes ont été déposées par Allianz, pour plusieurs commerces de la zone commerciale de Kenu In, en cours de démolition. (source ici)
Le tribunal administratif de Nouméa a condamné, le 11 décembre dernier, l’État à verser plus de 28 millions d’euros, soit près de 3,3 milliards de francs, à l’assureur Allianz, jugeant sa « responsabilité » engagée dans les dégâts causés lors des émeutes de mai 2024 pour n’avoir pas mis en place « un niveau raisonnable de sécurité ».
L’État n’a pas tiré les conséquences « des alertes et des demandes formulées par le haut-commissaire de la République et de la multiplicité des signaux significatifs et convergents témoignant de la forte probabilité d’une insurrection à venir », a écrit le tribunal dans sa décision, rendue à Nouméa, ce jeudi 11 décembre.
Le tribunal a estimé que, dans les jours précédant les violences, « l’État disposait en amont de délais suffisants pour mettre en place les mesures appropriées pour assurer un niveau raisonnable de sécurité ».
L’insurrection légale et juridique contre l’Etat.
Ce qui vient de se passer en Nouvelle -Calédonie est du point de vue du droit très intéressant et ouvre des perspectives nouvelles.
Il y a eu aussi des émeutes ici et les dégâts ont été considérables.
Il y a aussi une augmentation telle du niveau d’insécurité et de la pression fiscale que l’Etat ne peut s’exonérer de sa responsabilité principale… et de base,
à savoir assurer la protection et la sécurité de tous les citoyens de ce pays, de toutes les entreprises et de tous les entrepreneurs de France à commencer par ceux qui se font enlever et découper des membres pour avouer où se trouve le magot.
Étendez ce principe et aller rechercher systématiquement la responsabilité de l’État, finira, par la force des choses et de la situation, par devenir un sport national parce que non seulement les citoyens seront et sont déjà ulcérés, mais en plus parce que ce sera une évidente nécessité de survie économique, notamment pour les entreprises de notre pays victimes des décisions déplorables de ceux qui nous « dirigent ».
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

3°/Face aux surfacturations l’État veut lancer une « alerte prix ».
par Charles Sannat | 15 Déc 2025 | dépenses publiques

Cela fait des années que tout le monde sait bien que l’Etat, ou les collectivités, en fait tout ce qui est public et qui fonctionne avec l’argent des autres se voit surfacturer presque systématiquement.
Il y a quelques semaines une maire expliquait qu’elle avait été édifiée de découvrir que sa mairie payait 160 euros pour une machine à café contre 60 euros sur le site du vendeur : en commandant leurs fournitures via des centrales d’achat, les collectivités locales se retrouvent parfois à payer des prix complètement délirants. Le gouvernement veut s’attaquer à cette dérive.
En réaction, le gouvernement va lancer au printemps 2026 une « alerte prix » pour traquer les « situations aberrantes » dans les achats publics, a annoncé dimanche à Ouest-France le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, David Amiel.
Cette mesure s’inscrit dans une réforme plus large visant à « payer le juste prix », simplifier les procédures des achats publics et renforcer leur transparence, explique David Amiel, soulignant qu’un objectif de 850 millions d’euros d’économies sur les achats publics est prévu en 2026. Il estime que « chaque euro gaspillé est intolérable ».
230 milliards d’euros de commandes publiques !
« La commande publique représente « 230 milliards d’euros » par an pour l’Etat et les collectivités, or « quand il s’agit de l’argent des Français, chaque euro compte et chaque euro doit être compté », insiste-t-il, alors que les acheteurs de l’Etat sont reçus lundi par le gouvernement. Le dispositif de l’ « alerte prix » concernera d’abord l’Ugap (Union des groupements d’achats publics), la principale centrale d’achats publics »
Foutaises et billevesées… mensonges et corruption !
Tout ceci masque tout de même l’essentiel de la part du ministre et cela tient globalement en deux questions importantes.
1/ Comment un organisme d’achat public peut-il avoir et proposer des prix aussi délirants dans son catalogue ? Où va l’argent, qui en profite ? Il y a évidemment a minima des enquêtes qui se perdent.
2/ Si la cafetière est payée 160 au lieu de 60 cela veut dire que la surfacturation est de 2.66 fois le prix normal. Sur 230 milliards de commandes publiques, cela voudrait dire que le vrai prix à payer serait de « seulement 86.5 milliards d’euros soit une économie annuelle de… tenez-vous bien… 143 milliards d’euros.
Chaque année.
Chaque année.
Allez, Afuera. Il ne faut pas évidemment s’étonner de cette tentation qui démange de mettre quelques coups de pied à certains augustes postérieurs.
Il arrive un moment où quand c’est du pillage, cela se voit.
Et là… ça se voit.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/face-aux-surfacturations-letat-veut-lancer-une-alerte-prix/

4°/Effondrement. 50 % des élèves au bout de 5 ans.. n’obtiennent pas leur licence.
par Charles Sannat | 15 Déc 2025 | Chronique de l’effondrement

Au bout de 5 ans, la moitié des étudiants ne réussira pas à obtenir sa licence.
Les effets sont désastreux et pour une fois, ici je ne vais même pas parler du coût que représente la mauvaise idée de tenter de former 50 % des étudiants pour qu’ils échouent, tant cela me semble une évidence.
Je vais vous parler de l’entreprise massive de destruction de nos jeunes que cela représente.
Vous leur mentez toute leur jeune vie en leur disant alors qu’ils ne savent pas aligner deux mots sans faute qu’ils peuvent avoir le bac, faire des études supérieures et qu’ils « méritent » beaucoup.
Puis ils se plantent royalement sans comprendre ce qui leur arrive puisqu’ils vivent dans un mensonge entretenu par la société qui leur donne immédiatement le statut de victime.
Puis… ils ne veulent pas accepter de « petits » boulots pensant qu’ils valent « mieux que cela ».
C’est la spirale de l’assistanat et de l’oisiveté, c’est aussi la spirale de la perte de confiance, du manque d’estime de soi.
Vous avez sous les yeux les résultats de 20 ans de démagogie poussée à l’extrême et de politique de bons sentiments qui entraînent un échec retentissant.
C’est évidemment toute la société française qui se retrouve victime de ces politiques.
Non.
Il n’est pas possible d’envoyer 95 % d’une classe d’âge au bac, pour la simple et bonne raison qu’il est impossible que 95 % des gosses atteignent un vrai niveau, et pas forcément parce qu’ils sont bêtes ! Bien souvent, ils sont peu scolaires, ou s’ennuient sur les sujets intellectuels qui ne leurs parlent pas.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/effondrement-50-des-eleves-au-bout-de-5-ans-nobtiennent-pas-leur-licence/

5°/Si pas de budget.. MaPrimeRénov’ sera suspendue et c’est une excellente nouvelle !
par Charles Sannat | 15 Déc 2025 | Ecologie

« Le dispositif MaPrimeRénov’ sera à nouveau suspendu au 1er janvier 2026 si le projet de loi de finances (PLF) n’est pas voté par le Parlement. C’est l’avertissement lancé par le ministre du Logement Vincent Jeanbrun, dans un entretien publié samedi 13 décembre par Le Parisien (Nouvelle fenêtre). « Pas de budget, pas de guichet », a déclaré le ministre alors que le PLF est actuellement en phase d’examen au Sénat et que son adoption définitive avant le 31 décembre est loin d’être acquise. »
Voilà une excellente nouvelle tant cette mesure et ce mécanisme sont contre productifs bien que populaires puisque les gens reçoivent de l’argent pour faire des travaux généralement surfacturés, souvent mal effectués et surtout, sans grand intérêt concernant la consommation finale des logements après travaux.
L’essentiel de la rénovation consistant à isoler par la façade sans gérer la température de l’air d’entrée (VMC double flux) ce qui est d’une utilité douteuse, et la mise en place de pompes à chaleur (basses températures) sur des anciens radiateurs (hautes températures) donc, ça ne chauffera pas terriblement bien ou alors en forçant la PAC qui consommera beaucoup plus d’énergie.
Le ministre souhaite aussi que les aides « accompagnent en priorité les rénovations globales » : l’isolation des murs et l’installation d’une chaudière biomasse (bois ou granulés) demeureront prises en charge dans ce cadre, mais pas quand il s’agit de « monogestes », c’est-à-dire de travaux isolés. »
A partir du moment où nous avons « trop » d’électricité, ces rénovations visant à baisser la consommation sont assez « stupides » intellectuellement. L’objectif est de décarboner. Il faut donc changer les systèmes de chauffage au fioul ou gaz par de l’électricité dont il ne faut pas pénaliser l’utilisation dans les DPE.
Nous n’y sommes pas encore puisque le coefficient reste négatif pour l’électricité qui ne fait pas de CO2 par rapport au gaz ou au fioul.
Alors que cesse la prime renov ne me fera pas pleurer car ce que l’on demande de faire aux Français est stupide au sens de la décarbonation.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

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