7232 – RUSSIE – V.Poutine … sa journée du 19.11.25…


1°/Cérémonie d’installation de la cuve du réacteur de la première tranche de la centrale nucléaire d’El Dabaa – 19 novembre 2025 à 13h55 au Kremlin-Moscou
2°/Conférence internationale AI Journey – 19 novembre 2025 à 20h50 à Moscou
3°/Rencontre avec Faure Gnassingbé – Premier président du Conseil des ministres du Togo –19 novembre 2025 à 21h35 au Kremlin-Moscou


1°/Cérémonie d’installation de la cuve du réacteur de la première tranche de la centrale nucléaire d’El Dabaa – 19 novembre 2025 à 13h55 au Kremlin-Moscou
Vladimir Poutine, accompagné du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a participé par visioconférence à la cérémonie marquant l’installation de la cuve du réacteur de la première tranche de la centrale nucléaire d’El Dabaa.
19 novembre 2025 à 13h55 au Kremlin-Moscou
PHOTO 4 SUR http://en.kremlin.ru/events/president/news/78496/photos
La construction de la première centrale nucléaire égyptienne est menée par la société d’État Rosatom, dans le cadre d’un accord intergouvernemental russo-égyptien signé en 2015. La centrale comprendra quatre réacteurs d’une capacité totale de 4.800 mégawatts.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est adressé aux participants de la cérémonie par un message vidéo.
Discours du président de la Russie lors de la cérémonie
Le président de la Russie, Vladimir Poutine : Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Je souhaite la bienvenue à tous les participants à la cérémonie marquant l’installation de la cuve du réacteur de l’unité 1 de la centrale nucléaire d’El Dabaa.
Les présentations de nos collègues, ainsi que la vidéo que nous venons de visionner, démontrent clairement que la construction de la première centrale nucléaire égyptienne, avec la participation de la Russie, progresse avec confiance et succès.
Nous entrons en effet dans une phase cruciale de l’équipement technologique de la future centrale. Dans un avenir proche, elle commencera à produire l’électricité nécessaire pour répondre aux besoins de l’économie égyptienne en pleine croissance.
la centrale nucléaire d’El Dabaa, en Egypte

La mise en œuvre du projet El Dabaa a été rendue possible en grande partie grâce à l’initiative personnelle et au soutien de notre ami, le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui, comme nous l’avons déjà mentionné, célèbre aujourd’hui son anniversaire. Joyeux anniversaire, Monsieur le Président ! Je vous souhaite une bonne santé, la prospérité et une réussite continue dans votre mission au service de l’État.

 

Nous vous sommes reconnaissants de l’attention constante que vous portez non seulement à ce projet phare dans le domaine de l’atome pacifique, mais aussi au développement global de nos relations avec la Russie. Nous partageons pleinement cette approche et restons attachés à un renforcement et un approfondissement global de notre partenariat avec l’Égypte amie.
Il est important que les relations russo-égyptiennes se développent de manière constante sur la base de l’Accord de coopération stratégique, dans un esprit d’égalité, de respect mutuel et de prise en compte des intérêts de chacun. Cela reflète les plus belles traditions de nos relations interétatiques, forgées au fil des décennies.
Je tiens également à rappeler que, dans la seconde moitié du XXe siècle, des spécialistes soviétiques ont activement contribué au développement de l’économie égyptienne, participant à la construction d’importantes infrastructures industrielles, énergétiques et autres à travers le pays.
Nombre de ces projets communs,
  • tels que le barrage d’Assouan,
  • le complexe sidérurgique d’Helwan
  • et l’usine d’aluminium de Nag Hammadi,
sont devenus des symboles durables de notre amitié et ont apporté, et continuent d’apporter, des avantages concrets au peuple égyptien.
Il est réjouissant de constater que notre coopération bilatérale poursuit son développement constant. Nos échanges commerciaux sont en croissance régulière. Ils ont augmenté d’un peu plus d’un tiers l’an dernier. Notre coopération industrielle se renforce. Nous œuvrons à la création d’une zone industrielle russe dans la région du canal de Suez.
La mise en service prévue de quatre tranches de la centrale nucléaire d’El Dabaa, d’une capacité totale de 4.800 MW, renforcera considérablement la sécurité énergétique de l’Égypte. Nos réacteurs de troisième génération produiront jusqu’à 37 milliards de kWh par an, soit environ 10 % de l’électricité du pays.
Rosatom, leader reconnu dans le domaine de l’énergie nucléaire pacifique, utilise des solutions d’ingénierie de pointe et des technologies fiables et économiquement performantes pour la construction de la centrale nucléaire d’El Dabaa en Égypte. L’entreprise respecte par ailleurs toutes les normes et exigences environnementales en vigueur.
Des entreprises russes et égyptiennes participent au projet. À ce jour, environ 55 % des contrats et sous-contrats ont été attribués localement en Égypte. Ceci contribue à la création d’une industrie nucléaire moderne et de haute technologie en Égypte, générant de nouveaux emplois, notamment hautement qualifiés.
La Russie forme des ingénieurs nucléaires pour l’Égypte. Plus de 100 étudiants égyptiens ont bénéficié d’une formation dans des universités russes. En juillet, un centre de formation spécialisée et de perfectionnement a ouvert ses portes sur le site de la centrale, avec le soutien de l’Académie Rosatom.
La Russie continuera d’apporter son assistance à ses partenaires égyptiens à toutes les étapes cruciales du projet nucléaire. Cette assistance comprend notamment la fourniture à long terme de combustible pour le réacteur, la maintenance technique de la centrale et la gestion du combustible nucléaire usé.
Rosatom est prête à partager ses technologies uniques avec l’Égypte, notamment en ce qui concerne l’assemblage de petits réacteurs modulaires et l’utilisation de l’énergie nucléaire en médecine et en agriculture.
En conclusion, je tiens à remercier les ingénieurs russes et égyptiens qui ont participé à la construction de la centrale nucléaire d’El Dabaa pour leur diligence et leur travail acharné. Vos efforts concertés ont permis la construction rapide des réacteurs et la réalisation efficace de tâches d’assemblage et technologiques extrêmement complexes.
Je félicite nos collègues égyptiens à l’occasion de la Journée de l’énergie nucléaire égyptienne. Je souhaite une fois encore un joyeux anniversaire au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et lui souhaite plein succès dans tous ses projets nucléaires.
Merci beaucoup. Je vous souhaite plein succès et tous mes vœux de réussite. Merci.

Président de l’Égypte Abdel Fattah al-Sissi : Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux !
Excellence Monsieur le Président de la Fédération de Russie, Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à exprimer ma sincère gratitude à Son Excellence Monsieur le Président de la Fédération de Russie, mon cher ami Vladimir Poutine, pour sa participation active à cet événement historique : l’installation de la cuve du réacteur de la première tranche, et la signature de l’accord relatif à la livraison de combustible nucléaire nécessaire à la poursuite de notre projet.
Je souhaite également remercier Son Excellence pour son soutien à cette entreprise stratégique et pour son engagement à en assurer le succès. Mes remerciements vont également à tous les invités de marque présents aujourd’hui.
Monsieur le Président Poutine, Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, nous écrivons un nouveau chapitre de l’histoire de notre pays. Depuis le milieu du siècle dernier, nous attendions ce tournant, et nous le voyons désormais se concrétiser, grâce à un travail acharné, à la persévérance et aux relations entre la République arabe d’Égypte et la Fédération de Russie. Ces relations stratégiques durables couvrent de nombreux domaines et reposent sur le respect et la compréhension mutuels, malgré les défis internationaux et régionaux.
L’événement d’aujourd’hui s’inscrit dans la continuité de la coopération fructueuse et de longue date entre nos deux pays, à travers des projets majeurs qui ont façonné le développement et le progrès, de la construction du barrage d’Assouan dans les années 1960 à celle de la centrale nucléaire d’El Dabaa.
Il s’agit de grands projets nationaux d’une valeur inestimable pour l’Égypte. Ils envoient un message fort : nous avançons avec confiance, surmontant tous les obstacles grâce à notre détermination et notre engagement, afin d’atteindre ce moment historique : la mise en œuvre de ce projet.
Cela démontre que notre partenariat ne se limite pas au dialogue politique, mais se concrétise par des projets tangibles et pratiques qui servent les intérêts de nos deux peuples, notamment dans le contexte de la crise mondiale et de la hausse des prix de l’énergie. Cela réaffirme également la pertinence de la décision du gouvernement égyptien de relancer le programme nucléaire pacifique, garantissant ainsi un approvisionnement énergétique durable.
Conformément à la Vision Égypte 2030, cet événement confirme le rôle de l’Égypte en tant que pôle énergétique régional et s’inscrit dans nos efforts pour parvenir à un développement global.
La centrale nucléaire d’El Dabaa représente un tournant dans la localisation des connaissances et un véritable investissement dans notre capital humain national. La coopération en matière de formation et de transfert de technologie contribuera à former une nouvelle génération d’experts nucléaires égyptiens.
Ceci positionne l’Égypte comme un État chef de file dans l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et crée des milliers d’emplois directs et indirects qui soutiendront le progrès et le développement du pays.

Mesdames et Messieurs,
En conclusion, je tiens à remercier une fois encore Son Excellence le Président Poutine et tous ceux qui ont contribué à ce projet – les ingénieurs et les ouvriers égyptiens et russes – pour leur dévouement et leurs efforts exceptionnels qui ont permis d’atteindre des standards sans précédent tout au long de sa mise en œuvre.
J’invite chacun à poursuivre son travail avec diligence et engagement, en respectant les normes internationales les plus exigeantes, afin de consolider la position de l’Égypte comme nation leader dans l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et de soutenir son développement, sa prospérité et son avenir prometteur.
Merci. Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur vous.

http://en.kremlin.ru/events/president/news/78496


2°/Conférence internationale AI Journey – 19 novembre 2025 à 20h50 à Moscou
Le Président a participé à la 10e édition d’AI Journey, conférence internationale annuelle sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, qui s’est tenue à Moscou du 19 au 21 novembre.
19 novembre 2025 à 20h50 à Moscou
PHOTO 21 SUR http://en.kremlin.ru/events/president/news/78498/photos
Avant la séance plénière, Vladimir Poutine a visité une exposition présentant les réalisations des entreprises russes en matière d’intelligence artificielle. L’exposition mettait en lumière diverses innovations, notamment le premier robot anthropomorphe russe développé par Sberbank, une suite d’assistants intelligents basés sur le modèle de langage étendu GigaChat et le modèle génératif d’IA Alice de Yandex.
Le président a également été informé des applications de l’intelligence artificielle dans différents secteurs, tels que l’industrie, le sport et la santé, y compris le développement de médicaments assisté par l’IA.
Lors de sa visite de l’exposition, Vladimir Poutine était accompagné
  • du chef de cabinet adjoint de la présidence, Maxim Orechkine,
  • du ministre du Développement numérique, des Communications et des Médias, Maksout Chadaïev,
  • et du président du conseil d’administration de Sberbank, German Gref.

***
10e Conférence internationale sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, « Voyage vers l’intelligence artificielle 2025 »
Monsieur German Gref, président du directoire et directeur général de Sberbank : Monsieur le Président, cette année marque le dixième anniversaire de la conférence « Voyage vers l’IA ». Je tiens à vous remercier sincèrement pour votre participation régulière et votre soutien aux technologies de pointe et au secteur de la haute technologie dans notre pays.
La parole est à vous.
Vladimir Poutine, président de la Russie : Merci beaucoup
Les événements d’aujourd’hui s’intitulent « Voyage vers l’intelligence artificielle ». Monsieur Gref vient de m’entraîner dans un tel voyage.
Combien de temps a-t-il duré ? Trois heures ? Deux heures et demie ?
Nous vous prions de nous excuser pour ce temps consacré à l’ordre du jour. Quoi qu’il en soit, je suis ravi d’accueillir au siège de Sberbank tous les participants à la conférence « Voyage vers l’IA », ainsi qu’un large public du monde entier qui, je crois, nous rejoint en ligne. Comme de coutume, je vous présenterai les projets sur lesquels travaille la Russie et aborderai les nouvelles pistes de création et d’application des technologies de pointe, notamment dans le cadre de la coopération internationale.
Cette conférence marquant son dixième anniversaire, je tiens à remercier M. Gref, président du directoire de Sber, ainsi que l’Alliance russe pour l’intelligence artificielle, pour leurs efforts constants visant à promouvoir les valeurs du progrès et à fédérer les acteurs étatiques, économiques et scientifiques afin d’atteindre les objectifs de développement technologique.
Je l’ai répété à maintes reprises : il est essentiel non seulement de mesurer l’importance de nos actions, mais aussi de poursuivre nos efforts, même après avoir obtenu des résultats intermédiaires. Nous devons nous efforcer de donner une nouvelle dimension à notre collaboration afin de suivre le rythme et l’ampleur des changements en cours.
Lors des précédentes conférences, nous avons examiné en détail l’intelligence artificielle générative et les modèles de langage entraînés sur de vastes ensembles de données, notamment des textes et des images. Il y a à peine deux ans, de tels systèmes pouvaient accomplir des tâches relativement simples, mais aujourd’hui, l’IA générative est utilisée pour créer des assistants intelligents, appelés agents IA, ainsi que des véhicules autonomes et des robots.
Surtout, ils ne se contentent pas de suivre des algorithmes prédéfinis ; ils sont capables de prendre des décisions de plus en plus autonomes, sans intervention humaine. Ceux qui possèdent et utilisent de tels produits bénéficient d’avantages considérables en termes d’efficacité et de productivité.
De toute évidence, la technologie de l’IA générative devient une technologie essentielle et stratégique. Les grandes entreprises et les pays leaders rivalisent pour développer leurs propres modèles de langage fondamentaux.
Selon diverses estimations, le développement de l’intelligence artificielle pourrait être l’un des plus grands projets technologiques de l’histoire de l’humanité. Parallèlement, les investissements se concentrent principalement sur l’augmentation de la puissance de calcul et la production de gigawatts d’énergie supplémentaires : des ressources indispensables au bon fonctionnement de l’infrastructure numérique en pleine expansion.
Cette énergie est nécessaire pour entraîner les prochaines générations de systèmes d’IA générative encore plus performants. Comme je l’ai déjà mentionné, la consommation d’électricité des centres de données va plus que tripler au cours de cette décennie.
Parallèlement aux transformations rapides qui touchent tous les secteurs, le nombre d’utilisateurs d’outils d’intelligence artificielle générative ne cesse d’augmenter. En Russie, la grande majorité des jeunes utilisent déjà activement les réseaux neuronaux et les modèles de langage pour des tâches liées à leurs études, leur travail et leur vie quotidienne.
Mais un autre aspect est tout aussi important. Ces modèles génèrent d’énormes volumes de données nouvelles et deviennent un instrument clé de diffusion de l’information. À ce titre, ils ont la capacité d’influencer les valeurs et les visions du monde, de façonner l’environnement sémantique de nations entières et, en fin de compte, de l’humanité tout entière.
Nous ne pouvons nous permettre une dépendance critique vis-à-vis des systèmes étrangers. Pour la Russie, il s’agit d’une question de souveraineté étatique, technologique et, pourrait-on dire, axiologique. Par conséquent, notre pays doit posséder une gamme complète de technologies et de produits d’intelligence artificielle générative qui lui soient propres.
Cela inclut en premier lieu les modèles de langage nationaux : à la fois fondamentaux et spécifiques à un secteur d’activité. L’ensemble de ces modèles doit être entraîné et supervisé par des spécialistes russes à chaque étape, y compris pour l’assurance qualité du produit final.
Les travaux sur ces systèmes complexes doivent devenir un moteur essentiel du renforcement de l’école nationale d’ingénieurs dans ce domaine crucial. Nous devons développer des compétences uniques tout au long du cycle de création des modèles de langage fondamentaux : de leur développement et entraînement initiaux à leur adaptation aux besoins des différents secteurs. En réalité, tous les pays qui aspirent au leadership, à l’indépendance et à la souveraineté dans ce domaine suivent la même voie.
Deuxièmement, un axe essentiel concerne l’ensemble des infrastructures nécessaires au développement et à la mise en œuvre de ces produits nationaux, notamment les composants électroniques, les centres de traitement des données et les capacités de calcul, le tout bénéficiant d’un approvisionnement énergétique stable.
Les tâches auxquelles je fais référence sont complexes et impliquent une responsabilité importante – nous en sommes tous pleinement conscients. Nous les aborderons en collaboration avec des entreprises nationales. À cet égard, je tiens à souligner que les produits de Sber et de Yandex figurent parmi les meilleurs au monde. Lors de la prochaine session Direct Line, qui se tiendra à la fin de l’année, nous utiliserons à nouveau le modèle linguistique de Sber, qui a déjà démontré son efficacité pour analyser et systématiser le volume considérable de demandes du public.
Je le répète : il ne s’agit pas seulement de disposer de nos propres technologies. L’essentiel est d’assurer leur large application pratique. Nous devons parvenir à leur intégration complète dans l’industrie, les transports, la santé, l’administration publique et d’autres secteurs. J’aimerais développer ce point plus en détail.
La Stratégie nationale pour le développement de l’intelligence artificielle fixe comme objectif que, d’ici à 2030, la contribution cumulée de cette technologie cruciale au PIB du pays dépasse 11.000 milliards de roubles. Afin d’atteindre cet objectif, je demande au gouvernement et aux responsables régionaux d’élaborer un plan national pour la mise en œuvre de l’intelligence artificielle générative à l’échelle nationale, ainsi que dans tous les secteurs et toutes les régions du pays.
Ce matin, le Premier ministre et moi-même avons abordé ce sujet. Il m’a rappelé que le gouvernement a déjà mis en place un Centre d’analyse dédié, actuellement opérationnel avec une équipe de 50 personnes. Officiellement, le ministère du Développement numérique supervise ces travaux. Cependant, ni l’un ni l’autre ne suffit. Il nous faut un véritable centre opérationnel pour piloter ce secteur, si nous voulons que ce travail progresse avec assurance et de manière proactive dans tous les domaines susmentionnés : secteurs, régions, ministères et agences. Nous avons besoin d’un centre capable de définir des objectifs concrets, d’en assurer la mise en œuvre et d’en contrôler les résultats.
Ce groupe d’analyse est tout à fait louable, mais il manque de ressources administratives. Voilà ce qui fait défaut : des ressources administratives. C’est pourquoi je demande au Bureau exécutif présidentiel et au gouvernement – ​​le ministre et le gouvernement dans son ensemble – d’examiner comment établir ce siège social afin de piloter non seulement le secteur, mais l’ensemble de cette initiative, en mobilisant les compétences de tous ceux qui sont déjà intéressés ou qui n’ont pas encore conscience de leur intérêt. Ensemble, nous devons clarifier ce point.
Je tiens à souligner que la mise en œuvre de ce plan constituera un outil essentiel pour susciter la demande de modèles fondamentaux nationaux, créant ainsi un véritable marché pour l’application des systèmes d’intelligence artificielle générative.
Les produits développés dans le cadre de ce plan doivent être intégrés à tous les secteurs clés d’ici 2030. Cela inclut des solutions telles que les assistants personnels intelligents et les agents d’IA, qui devraient être utilisés dans la majorité des processus de gestion et de production.
D’ici mars 2026, le gouvernement, les ministères et les agences doivent fournir des informations complètes sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’économie, le secteur social et les régions de la Fédération de Russie. Le rythme de déploiement de ces technologies dans les régions devrait devenir un indicateur clé du classement annuel de la transformation numérique. Je souhaite que ce classement soit établi selon la méthodologie actualisée dès la fin de l’année prochaine, soit 2026.
À cet égard, je lance un appel aux chefs de ministères et d’agences, ainsi qu’aux responsables régionaux. Il ne s’agit pas de rédiger des rapports, mais d’obtenir des résultats concrets. Vous devez comprendre clairement les besoins d’innovation des entreprises, maintenir un contact permanent avec les scientifiques et les ingénieurs, et créer les conditions propices à l’expérimentation et à l’application pratique des technologies de pointe. De telles réussites sont présentées dans l’espace de démonstration de notre conférence. Je pense que c’est utile, et si vous ne l’avez pas encore consulté, je vous le recommande.
L’essentiel est de créer un marché pour l’application pratique des technologies d’intelligence artificielle. Mes collègues et moi-même venons d’en discuter et ils m’ont fait part de l’évolution de ce secteur. En principe, la situation est similaire à celle de tout autre secteur, mais nous avons aujourd’hui l’opportunité, que ce soit par chance ou par malchance, de construire ce marché quasiment à partir de rien. Cela implique d’établir des normes dans différents domaines d’activité et de veiller à ce que les utilisateurs de technologies d’intelligence artificielle paient pour ces services, créant ainsi une base financière pour leur développement futur. Nous devons lancer ce processus et lui donner l’impulsion nécessaire.
Je tiens également à souligner qu’il existe déjà des exemples concrets de la manière dont l’expérience d’une région russe en matière d’application de l’intelligence artificielle sert de base à des transformations à l’échelle nationale.
Par exemple, près de deux mille établissements de santé issus de plus de 70 régions ont rejoint la plateforme de santé numérique de Moscou. Ce système a permis à des médecins de différentes villes d’accéder à des algorithmes d’intelligence artificielle pour l’analyse automatique d’images médicales et d’examens radiologiques.
Les obstacles administratifs et juridiques qui entravent la création et la mise en œuvre de technologies nationales souveraines doivent être levés plus rapidement. Je rappelle à cet égard que, dans plusieurs pays, les tentatives d’imposer une réglementation excessive à l’intelligence artificielle ont ralenti le développement de nouveaux produits et idées. Je le répète : nous ne devons pas suivre cette voie et reproduire les erreurs d’autres pays. Parallèlement, nous devons garder à l’esprit que, dans certains domaines d’activité, tels que l’administration publique, les services spéciaux et les forces de l’ordre, nous devons nous appuyer exclusivement sur nos propres développements nationaux.
Bien entendu, tout cela doit se faire en dialogue direct avec les entreprises technologiques. Nous devons examiner en profondeur et de manière substantielle les initiatives réglementaires et législatives les plus audacieuses et novatrices qui peuvent, de prime abord, sembler sortir des sentiers battus. Si nécessaire, elles devraient être expérimentées dans le cadre de régimes juridiques expérimentaux. De tels régimes sont déjà en vigueur à Moscou et à Sakhaline, ainsi que dans plusieurs autres régions de la Fédération de Russie, et seront bientôt étendus à un tiers du territoire russe : à savoir, tout l’Extrême-Orient. Et, bien sûr, nous devons recourir plus largement au droit souple. Je fais notamment référence au Code de déontologie de l’intelligence artificielle.
Par ailleurs, comme je l’ai déjà indiqué aujourd’hui, afin d’accroître le potentiel des technologies nationales d’intelligence artificielle générative et de former nos propres modèles de langage, nous devons garantir la stabilité et l’indépendance de l’infrastructure numérique nationale. Cela nous permettra, entre autres, de garantir la souveraineté des données, afin que les informations des utilisateurs restent en Russie.
À cet égard, je propose de collaborer avec le monde des affaires pour mettre en œuvre un programme de développement de centres de traitement de données dédiés à l’intelligence artificielle et pour faciliter l’accès à ces centres aux start-ups, aux organismes scientifiques et aux entreprises technologiques.
Le développement de ces centres de données vise à catalyser l’émergence de nouvelles entreprises et à créer des emplois dans des secteurs porteurs. Cela inclut l’industrie électronique nationale, le déploiement de la production de composants et de pièces détachées, ainsi que le développement de logiciels et de systèmes d’ingénierie pour les centres de traitement de données.
La tâche la plus cruciale est de garantir un approvisionnement énergétique constant, stable et fiable pour les centres de données. Par conséquent, leur implantation doit être en parfaite adéquation avec le développement global de notre infrastructure énergétique nationale, qui comprend une production d’électricité à partir de charbon moderne et respectueuse de l’environnement, ainsi que d’autres sources d’énergie propres, comme le nucléaire. Il s’agit là de notre atout stratégique et de notre avantage concurrentiel.
Nous venons d’en discuter avec des experts, et il apparaît que la simple disponibilité de sources d’énergie ne suffit pas. Des sources d’énergie puissantes et constantes sont nécessaires pour répondre à des besoins spécifiques, tandis que pour une utilisation rapide des données traitées et affinées, ces sources d’énergie doivent être situées à proximité des utilisateurs. Il s’agit d’un défi de taille, mais nous sommes en mesure de le relever, car nous sommes peut-être le seul pays au monde capable de produire et d’utiliser des petites centrales nucléaires.

Situation du Kouzbass en Russie

Oblast de Kemerovo-Kouzbass
Ainsi, au Kouzbass par exemple, la production d’électricité à partir du charbon peut être exploitée, tandis que certaines tâches peuvent être réalisées dans nos grandes centrales hydroélectriques. Sur les sites abritant de grandes unités nucléaires, des recherches et des préparatifs spécifiques peuvent être menés. Toutefois, afin de garantir la transmission rapide des informations nécessaires – dans des délais, comme je viens de l’apprendre, de l’ordre de la seconde, voire de la fraction de seconde – et d’assurer l’efficacité opérationnelle, le déploiement de petites centrales nucléaires est également envisageable. L’impératif est d’agir rapidement.
Nous disposons de solutions uniques pour l’alimentation des centres de traitement de données. Nous prévoyons de passer à la production en série de petites centrales nucléaires flottantes et terrestres, et de poursuivre la construction de centres de traitement de données dans les plus grandes centrales nucléaires. Nous sommes prêts à proposer ces solutions complètes à nos partenaires internationaux.
Dans les prochaines décennies, nous prévoyons de construire 38 centrales nucléaires, principalement dans l’Oural, en Sibérie et en Extrême-Orient. Leur capacité combinée sera pratiquement équivalente à celle de l’ensemble du parc nucléaire actuel. Le potentiel croissant de notre secteur nucléaire national nous permettra d’accroître de manière constante les capacités de calcul nécessaires à l’intelligence artificielle.

Mesdames et Messieurs,
Je souhaite aborder plus spécifiquement la question de la coopération internationale. Nous mettrons en place un cadre commun avec nos partenaires dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ce travail sera mené à la fois sur la base d’accords bilatéraux et au sein d’associations d’intégration telles que l’Union économique eurasiatique (UEEA), les BRICS, l’OCS et d’autres structures. Par ailleurs, nous nous proposons de poursuivre activement l’harmonisation de nos législations nationales en matière d’intelligence artificielle, en nous appuyant sur les meilleures pratiques accumulées dans ce domaine au sein de la plateforme des BRICS.
Bien entendu, nous avons l’intention de mener conjointement des projets de recherche. Dans ce domaine, nous disposons déjà d’exemples concrets de coopération. Par exemple, à l’initiative de l’Alliance internationale pour l’intelligence artificielle, créée l’an dernier, un débat scientifique approfondi est en cours sur l’évolution des technologies d’intelligence artificielle au cours de la prochaine décennie et leur impact sur l’industrie, les transports et d’autres secteurs, ainsi que sur les individus, les familles, la société dans son ensemble et les processus sociaux.
Je charge le gouvernement de veiller à ce que les conclusions de ces prévisions soient mises en pratique afin d’actualiser et d’affiner nos plans de développement des secteurs économiques et du domaine social.
Parallèlement, il est évident que le progrès numérique va s’accélérer. Dans un avenir proche, des technologies surpassant les capacités des systèmes actuels verront sans aucun doute le jour, et ce très rapidement ; je pense notamment à l’intelligence artificielle générative. Je suis convaincu que la jeune génération de scientifiques et d’ingénieurs contribuera de manière significative à relever ces défis de recherche et développement d’une grande complexité.
Je sais que des élèves et étudiants russes, lauréats et primés de concours internationaux d’intelligence artificielle, sont présents aujourd’hui dans cette salle. Accueillons-les ensemble.
Chers amis, je vous souhaite plein succès dans vos projets futurs et j’espère que les participants à la conférence AI Journey auront des échanges fructueux et enrichissants.
Merci de votre attention.

German Gref : Monsieur le Président,
Je tiens à vous remercier une fois de plus pour l’attention que vous portez à la technologie. Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses pour le temps que vous m’avez consacré aujourd’hui afin d’aborder ce qui est sans doute la technologie la plus cruciale, mais aussi la plus complexe. Je ne pense pas que beaucoup de dirigeants nationaux soient aussi impliqués que vous dans ce domaine. Je vous remercie infiniment pour vos commentaires et les tâches que vous avez confiées.
Le moment est venu pour moi d’annoncer que nous avons décidé de rendre publics, en tant que logiciel libre, nos modèles d’IA phares les plus avancés,
  • tels que GigaChat Ultra Preview,
  • GigaChat Lightning,
  • le modèle de reconnaissance vocale de nouvelle génération GigaAMv-3,
  • les modèles de génération d’images Kandinsky
  • et le modèle vidéo Kandinsky 5.0,
que nous avons présentés aujourd’hui lors de la conférence.
Ces modèles seront distribués sous une licence qui permettra même leur utilisation à des fins commerciales. Il s’agira du plus grand projet open source d’Europe. Ces modèles seront publiés intégralement, avec tous leurs poids, et seront accessibles gratuitement.
Nous avons également présenté aujourd’hui notre robot humanoïde, Green, le premier du genre, basé sur le réseau neuronal GigaChat. Il possède un excellent sens de l’orientation dans des environnements inconnus et peut y fonctionner de manière autonome.
Il s’agit sans aucun doute d’une nouvelle ère pour la robotique et l’intelligence artificielle russes, également appelée intelligence artificielle incarnée ou intelligence artificielle physique, car son matériel est de nature appliquée et conçu autour de l’IA.
Nous entrons dans une nouvelle phase de la robotique autonome, et la Russie se doit d’être un acteur majeur sur ce marché mondial. Il est important de noter que les entreprises russes, notamment nos partenaires de l’Alliance pour l’intelligence artificielle et Yandex, contribuent activement à faire progresser ce domaine de recherche.
Que signifient toutes ces tendances et ces nouveaux modèles pour chacun d’entre nous, en tant que dirigeants d’organisations, citoyens, et simplement en tant qu’individus confrontés quotidiennement à l’intelligence artificielle, aux problèmes du quotidien et à des questions telles que : comment et à quoi devons-nous préparer nos enfants à l’heure où chacun a un accès illimité à une multitude de modèles d’IA ?
Il est indéniable que ces questions méritent réflexion et appellent à des transformations profondes. Nous ne pouvons pas retarder ces transformations. Notre panel s’intitule « L’avenir avec l’intelligence artificielle ». Il est clair que nous devrons vivre avec l’intelligence artificielle et les robots, qui feront partie intégrante de notre quotidien. Tout cela doit être intégré et planifié avec soin afin de ne pas engendrer de stress chez les individus ou les organisations, et de se préparer à l’avance aux changements à venir, car nous ne pourrons plus nous en isoler.

Vladimir Poutine : Nous avons abordé une question cruciale liée à l’éducation lorsque M. Gref et ses collègues m’ont initié au monde de l’intelligence artificielle. Il suffit d’appuyer sur un bouton et tout se produit, n’est-ce pas ?
Un élève, voire un étudiant, peut trouver la solution à presque tous les problèmes. Alors, pourquoi réfléchir ?
Cela peut paraître absurde au premier abord, mais c’est en réalité une question sérieuse. Après tout, il faut apprendre aux élèves, étudiants et élèves des grandes écoles à penser, et non pas simplement à appuyer sur des boutons pour obtenir des réponses. C’est un défi de taille.
Un de nos collègues, un jeune homme qui a participé aux présentations aujourd’hui, est père de cinq enfants. Je me demande comment il fait. Bravo à lui, cinq enfants, c’est un bel accomplissement ! Applaudissons-le s’il est parmi nous.

German Gref : Il travaille chez Yandex.
Vladimir Poutine : Pas seulement chez Yandex. Il excelle aussi dans d’autres domaines. Cinq enfants, chapeau ! Je lui ai demandé comment il comptait leur apprendre à réfléchir plutôt qu’à appuyer sur des boutons.
Blague à part… C’est quelqu’un de très intelligent. Il maîtrise des sujets que je ne comprends pas moi-même, et pourtant, il n’a pas su répondre à cette question. Vous voyez ?
Ce n’est pas une plaisanterie. Dans le système mondial actuel, la situation est bien plus complexe. Nous ne pouvons pas nous permettre de voir se former dans notre pays une élite intellectuelle – une sorte de groupe restreint de surdoués – tandis que tous les autres seraient réduits à l’état de « robots » appuyant sur des boutons.
Il s’agit d’un véritable défi pour le système éducatif, le ministère de l’Éducation et le ministère de la Science et de l’Enseignement supérieur. Comment encourager la réflexion ? C’est un défi pour le corps enseignant et l’ensemble du système éducatif. Nous devons développer une approche pédagogique où l’enfant résout des problèmes de mathématiques et utilise les capacités offertes par l’intelligence artificielle. Comment y parvenir ? En les initiant aux échecs et aux mathématiques.
C’est ce que je vous demande de faire. Réfléchissez-y, car le ministère de l’Éducation ne pourra pas, à lui seul, résoudre ce problème. C’est un enjeu majeur pour les générations futures et pour la Russie en particulier.

Ajit Abraham, vice-chancelier de l’Université Sai (Inde) et doyen de son École d’intelligence artificielle : Je vais tout d’abord résumer brièvement notre événement de prospective en IA.
Lors du dernier AI Journey, suivant les recommandations du président Poutine, nous avons organisé une session de prospective afin d’appréhender les défis actuels, les opportunités futures et d’identifier les pistes de collaboration pour résoudre des problèmes de pointe, contribuer ainsi à la communauté, au pays et œuvrer pour le bien de la planète.
Près de 270 chercheurs issus du monde industriel et académique, provenant de près de 36 pays, ont participé à cet exercice d’envergure l’année dernière. Entretiens individuels, sessions en ligne et en présentiel dans différents pays : tout cela nous a permis de rassembler ces connaissances.
Au nom de tous les participants et des nations contributrices, je tiens à remercier la Russie d’avoir présidé cette session et de nous avoir offert cette opportunité de travailler ensemble.
Nous avons assisté à une transformation massive, à l’impact de l’IA sur le monde : de l’apprentissage automatique aux grands modèles de langage, en passant par les modèles multimodaux, les systèmes multi-agents et les systèmes de serveurs de contact. Nos collègues travaillent sur de nouveaux domaines tels que l’IA responsable, l’IA explicable, l’IA éthique, les jumeaux numériques dotés de capacités cognitives, les systèmes de collaboration humain-IA, et bien d’autres.
Tous ces aspects du domaine technologique connaissent donc des changements considérables. L’IA va transformer notre façon de vivre, de travailler, de faire des affaires, d’enseigner et, plus généralement, notre quotidien.
J’aimerais souligner brièvement l’impact de l’intelligence artificielle sur la littérature scientifique, ou plutôt sur le progrès scientifique.
Auparavant, pour innover, les scientifiques devaient consacrer des mois, voire des années, à la synthèse d’un nouveau domaine. Grâce à l’IA générative, nous pouvons désormais réaliser cette synthèse en quelques jours ou quelques semaines, en explorant un nouveau champ de recherche, en formulant des hypothèses, en menant des expériences, en analysant et en enrichissant les données. Parfois, les données font défaut, mais nous pouvons les compléter grâce à divers outils d’IA générative. Tout cela accélérera considérablement la découverte scientifique et nous permettra même d’obtenir des résultats en quelques jours ou quelques semaines, alors qu’il fallait parfois des mois, voire des années, il y a cinq ou dix ans.
Ainsi, je pense que l’IA va profondément transformer les choses et soulever des questions quant à notre propre existence, notamment sur le risque de perte d’emploi pour les scientifiques.
Apparemment, non. Les scientifiques travailleront comme dans un laboratoire, en menant de multiples actions, en accédant à divers domaines, données et problèmes. Nous pourrons accroître notre productivité, nos recherches et contribuer largement à la communauté, ce qui accélérera la découverte scientifique et le progrès dans de nombreux domaines à l’échelle planétaire.
Certains pourraient se demander : l’IA affectera-t-elle les capacités cognitives ? ​​
Va-t-elle faire disparaître l’esprit critique ?
Mais là encore, sans esprit critique, sans raisonnement, sans capacités cognitives, nous risquons de ne pas pouvoir exploiter pleinement le potentiel de ces plateformes.
L’intelligence artificielle prend une toute autre dimension, des maisons intelligentes aux villes intelligentes, en passant par les pôles industriels, les systèmes de transport intelligents et les hôpitaux intelligents. Imaginez : vous vous rendez à l’hôpital pour un bilan de santé de routine, on vous fait une prise de sang, on passe des examens d’imagerie, et vous recevez un diagnostic prédictif indiquant que vous risquez de développer une maladie neurologique dans les mois ou les années à venir. C’est ainsi que les soins de santé évoluent de manière radicalement différente.
En Inde, le gouvernement réalise de nombreuses initiatives remarquables. La mission IA a investi près d’un milliard de dollars pour transférer des technologies des zones urbaines vers les zones rurales, bénéficiant ainsi à divers acteurs dans des secteurs aussi variés que l’industrie, la santé, l’agritech, les médias et les technologies juridiques.
Dans tous ces domaines, le gouvernement indien accomplit un travail remarquable. La mission Startup IA est une autre initiative majeure du gouvernement indien visant à former les jeunes. L’Inde compte environ 350 millions de jeunes, soit une population presque équivalente à celle de la Russie. Le gouvernement indien s’efforce donc d’encourager l’entrepreneuriat parmi ces jeunes talents. L’Alliance internationale pour l’IA, présidée par la Russie, est une plateforme récente. À ce jour, elle compte des membres issus de plus de 20 pays.
Cela va donner une toute nouvelle orientation à l’IA dans les mois et les années à venir.
Je suis convaincu que son développement sera à nouveau considérable, offrant d’immenses opportunités de collaboration, de mise en réseau et de contribution à la société dans son ensemble. Merci beaucoup.

Vladimir Poutine : Je tiens à souligner que, avant toute chose, nous collaborons avec nos amis indiens et que nous continuerons de le faire.
Je sais que l’Inde prévoit d’accueillir un sommet sur l’intelligence artificielle en février prochain. Nous y participerons avec plaisir. J’espère et je suis convaincu que l’initiative proposée par nos amis indiens sera menée au plus haut niveau.
Concernant les capacités cognitives humaines, je viens de mentionner, avant votre intervention, que nous ne devons en aucun cas permettre l’émergence d’une élite intellectuelle capable d’utiliser et de développer pleinement l’intelligence artificielle, tandis que la majorité de la population se contente de l’utiliser pour appuyer sur des boutons et obtenir des réponses toutes faites. Il est évident que beaucoup reste à faire pour éviter cela.
J’ai brièvement évoqué la nécessité de déployer des efforts considérables, notamment la création de plateformes nationales s’appuyant sur nos fondements, notre cadre intellectuel, nos valeurs traditionnelles, notre histoire, etc.
Qu’entend-on par là ?
Lorsque nous parlons de développement des capacités cognitives, ces progrès doivent bénéficier à l’immense majorité des citoyens de notre pays.
J’ai déjà mentionné qu’aujourd’hui, à l’école, on peut appuyer sur un bouton pour obtenir instantanément la réponse à n’importe quelle question d’un professeur, sans même réfléchir. Il en va de même pour les langues étrangères.
Essayez de convaincre un jeune de la nécessité d’apprendre une langue étrangère.
Connaissez-vous sa réponse ? « À quoi bon ?
Il suffit de demander à Alice ou aux chatbots de M. Gref.» Bingo ! Tout est traduit en ligne. Alors, pourquoi étudier une langue étrangère ? On parle, on écoute, et tout est traduit instantanément.
Quel est l’intérêt ? Mais vous comprenez bien que pour chaque problème, il faut trouver la bonne réponse et inculquer cette perspective, en l’occurrence, aux jeunes.
Qu’est-ce qu’étudier une langue étrangère ? Il ne s’agit pas simplement de l’utiliser au quotidien ou dans le cadre professionnel. Un jeune doit comprendre que maîtriser une langue étrangère l’immerge dans un monde totalement différent, lui offrant la possibilité de vivre une autre vie.
Lire, par exemple, Guerre et Paix en version originale, c’est une chose, lire une traduction, c’en est une autre. C’est particulièrement vrai pour la poésie. Lire Heine en traduction, même une très bonne, est une chose ; lire l’original en est une autre. Les nuances sont innombrables, et une traduction parfaitement fidèle est impossible, car les subtilités de l’intention de l’auteur ne peuvent être pleinement restituées. Mais lorsqu’on maîtrise la langue, on s’immerge dans ces subtilités, on comprend, au moins en partie, l’âme du locuteur natif et l’âme de cette culture. C’est une immense valeur culturelle.
Il en va de même pour les échecs. On peut jouer en ligne : on se connecte à un système, et l’ordinateur résout tout pour vous, gagnant contre tous vos adversaires. Cela procure-t-il de la satisfaction ? Ou réalise-t-on qu’il s’agit simplement d’une tromperie, et non d’une victoire personnelle ?
Auparavant, une jeune femme a évoqué la manière dont Sberbank aide les athlètes à garantir un arbitrage équitable. Nous avons parlé de football, où les supporters savent que les erreurs sont malheureusement fréquentes. Cela trompe les supporters, et quel plaisir reste-t-il aux joueurs, hormis la perception de leur salaire ? Mais lorsqu’on gagne honnêtement, les émotions sont tout autres.
Cela est lié à notre code culturel : une approche honnête du travail, une immersion dans une autre culture. Le plaisir que l’on en retire est intérieur – émotionnel et intellectuel. C’est un travail délicat.
Si nous parvenons ensemble à instaurer une telle approche pédagogique dans les écoles, les universités et les établissements d’enseignement supérieur, je suis convaincu que nous optimiserons les avantages de l’intelligence artificielle et obtiendrons les meilleurs résultats.

German Gref : Monsieur le Président, merci beaucoup. Vous avez en effet identifié avec justesse les domaines clés qui requièrent une attention particulière.
  • Comment maintenir la motivation des enfants et préserver l’engagement de tous en faveur d’une éducation de qualité ?
  • Comment expliquer aux enfants qu’ils ne développent pas leur esprit alors qu’aujourd’hui, ils peuvent obtenir des résultats d’un simple clic, sans le moindre effort intellectuel ?
  • Comment faire en sorte que l’avènement de l’intelligence artificielle n’entraîne pas l’atrophie des fonctions cognitives, mais au contraire, les stimule ?
Ce sont les questions auxquelles nous devons tous répondre ensemble aujourd’hui. C’était d’ailleurs précisément l’objet des travaux que vous avez initiés l’an dernier et menés par des scientifiques, comme vient de le souligner notre collègue indien, M. Abraham.
Je tiens à remercier notre partenaire au sein de l’Alliance pour l’IA, Kirill Dmitriev du Fonds d’investissement direct russe, pour son immense travail d’organisation à l’échelle internationale. Kirill s’est personnellement beaucoup investi dans ce projet. Je vous adresse, Kirill, ainsi qu’à votre organisation, mes plus sincères remerciements. Sans votre implication, nous n’aurions probablement pas pu parvenir à une telle collaboration internationale.
Je souhaite maintenant donner la parole à notre prochain intervenant, M. Chen Qiufan, représentant de la Chine et expert de renom ayant travaillé pendant plus de dix ans dans des entreprises technologiques, notamment Baidu, la plus grande entreprise chinoise, et Google, la plus grande entreprise américaine, où il dirigeait le département de recherche stratégique. Il s’est ensuite consacré à l’écriture et a co-écrit, avec Kai-Fu Lee, une figure emblématique du monde de l’intelligence artificielle, l’ouvrage « AI 2041 ». Auteur de nombreux livres, il est l’un des plus grands experts en futurologie.

Monsieur Chen, j’aimerais vous poser deux questions.
Premièrement : que pensez-vous des prédictions de M. Kurzweil, l’un des futuristes technologiques les plus réputés, qui affirme que tous ceux qui vivront au cours des six à sept prochaines années auront non seulement la possibilité de vivre jusqu’à 100 ans et plus,
  • mais atteindront l’immortalité ?
Ses dernières prévisions indiquent que cela se produira entre 2030 et 2035, vers 2032.
Ma deuxième question est la suivante :
  • selon vous, à quoi ressemblera la vie d’une personne ordinaire dans 10 à 15 ans, disons en 2041, année que vous et Kai-Fu Lee décrivez dans vos ouvrages passionnants ?
  • Quel sera le principal moteur de la confiance entre la société et l’intelligence artificielle ?
  • Il est bien connu que la technologie progresse si rapidement que la société peine à s’adapter. Que devons-nous faire pour aider les gens à comprendre et à s’y préparer, à saisir ce qu’ils doivent apprendre et comment ?
  • Comment pouvons-nous préserver la motivation dont a parlé notre président et garantir notre propre pertinence sur le marché du travail et dans le monde en général, en ces temps extrêmement difficiles et en constante évolution ?
Chen Qiufan, président de l’Association mondiale de science-fiction chinoise : Merci de présenter notre livre « IA 2041 ».
Je voudrais commencer par partager une anecdote personnelle. Il y a deux ans, ma mère, âgée de 70 ans, a été victime d’un AVC à la maison, alors que j’étais absent. Heureusement, mon père l’a trouvée et l’a emmenée à l’hôpital le plus proche. Elle a reçu tous les soins nécessaires et va bien maintenant.
  • Mais que se serait-il passé si elle avait ét
  • é seule ?
  • Et si l’hôpital avait été trop loin ?
Imaginez un médecin IA dans votre poche, capable de surveiller discrètement nos comportements quotidiens : notre voix, nos expressions, notre façon de tenir notre téléphone, et même nos biomarqueurs. Il pourrait nous alerter d’un AVC ou d’une autre maladie avant même qu’elle ne survienne. Et ce n’est pas tout. Si vous avez besoin de médicaments, il pourrait, à partir de toutes vos données et de votre historique médical, les imprimer en 3D et vous les livrer en quelques minutes. Il ne s’agit pas seulement de sauver des vies, ni seulement de guérir des maladies, mais aussi, comme l’a mentionné Raymond Kurzweil, d’allonger considérablement l’espérance de vie et d’améliorer le bien-être.
Pourquoi est-ce si important ?
La Chine, pays aussi vaste que la Russie, compte 1,4 milliard d’habitants, ce qui entraîne une répartition inégale des ressources. La situation est très différente, avec une répartition allant des mégapoles aux zones rurales ; mais d’un autre côté, et c’est fascinant, nous avons une couverture smartphone de près de 100 % et une couverture internet de 80 %. Alors, réfléchissez-y. À l’avenir, nous pourrons déployer des modèles d’IA, combinés à l’expertise humaine, et aider chacun à améliorer son quotidien grâce à ces infrastructures et technologies.
L’IA dans le domaine de la santé, par exemple. De plus, comme je l’ai mentionné précédemment, un assistant multi-agents sur votre téléphone pourrait être le professeur particulier de vos enfants, le gestionnaire de vos finances familiales, votre professeur de yoga ou votre thérapeute. Tout est possible. Plus besoin de se déplacer loin. Plus besoin d’aller dans une grande ville pour accéder à toutes ces ressources.
Et surtout, comme l’a mentionné le Président, nous pouvons utiliser la technologie pour reconnecter la jeune génération à l’histoire. Par exemple, mes camarades de Hong Kong utilisent l’IA générative et l’impression 3D pour transformer des figures de la mythologie chinoise en jouets, rendant ainsi le folklore et la culture plus accessibles et pertinents. La Russie possède une histoire et une culture aussi riches que la Chine. Nous pouvons sans aucun doute utiliser la technologie pour renforcer leur intérêt pour l’histoire et la culture.
La fille d’une amie, une jeune fille de quatorze ans, utilise un tuteur IA pour lire la littérature russe, ce qui est assez incroyable, n’est-ce pas ?
L’IA nous aide donc indéniablement à développer les échanges culturels.
Pour en revenir à ma mère, que va-t-elle en faire ?
Pendant sa convalescence, mon père utilise l’IA pour créer de petites animations amusantes afin de la réconforter et de la faire rire. Cela me rappelle qu’en chinois, « IA », « intelligence artificielle », a une prononciation presque identique au mot « amour ». Cela me fait dire que la technologie est toujours liée à l’amour, à la bienveillance, au lien entre les personnes. Je pense que c’est pourquoi le gouvernement chinois investit autant dans le développement de l’intelligence artificielle, des infrastructures à la législation, ce qui a un impact considérable dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, l’industrie et les villes intelligentes.
En tant qu’auteur de science-fiction, je souhaite vraiment inviter chacun à imaginer ensemble un avenir radieux, optimiste et constructif grâce à cette technologie. Merci.
Vladimir Poutine : Si vous me le permettez, je voudrais tout d’abord souhaiter à votre mère un prompt rétablissement au nom de tous. C’est le plus important.
Ensuite, Mr. Gref vient de rappeler que certains experts – et aujourd’hui, nous parlons plus précisément d’experts chinois – affirment qu’il est possible, sous certaines conditions (je n’entrerai pas dans les détails maintenant), de prolonger la vie humaine jusqu’à 150 ans.
À ce propos, je tiens à souligner ce qui suit. Il fut un temps où l’on vivait 20, 30, voire 35 ans, et cela était considéré comme normal. Plus tard, l’espérance de vie moyenne dans certains pays a progressivement augmenté – à 35, 45, 50 ans – et cela aussi est devenu la norme. Aujourd’hui, dans certains pays, l’espérance de vie atteint déjà 80 ans. Et nous œuvrons pour qu’elle augmente également dans notre pays ; elle est légèrement supérieure pour les femmes et un peu inférieure pour les hommes. Nous nous sommes fixés des objectifs précis pour l’accroître et nous progressons dans la bonne direction.
Peut-être est-il en effet possible d’atteindre 150 ans. Mais, avant tout, cela ne semblera jamais suffisant – tout comme on n’a jamais assez d’argent. Jamais.
Et à mon sens, la question essentielle n’est pas la durée de la vie, mais la manière de vivre et le sens qu’on donne à sa vie.
Ce sont nos valeurs traditionnelles qui répondent à ces questions. Je le dis sans aucune ironie. C’est pourquoi, comme je l’ai déjà souligné et comme je tiens à le réaffirmer aujourd’hui, nos programmes nationaux doivent reposer avant tout sur les valeurs traditionnelles partagées par tous les peuples de la Fédération de Russie.

German Gref : Monsieur le Président, je vous remercie beaucoup pour votre participation et vos propos. J’ai observé la réaction de notre ministre de la Santé lorsque nous avons évoqué les 150 ans, voire l’immortalité. Je pense qu’il nous faudra peut-être fusionner le ministère du Développement numérique et le ministère de la Santé si nous voulons atteindre l’objectif de 150 le plus rapidement possible.
En réalité, une chose est absolument claire : l’humanité entre dans une ère fondamentalement nouvelle à un rythme extrêmement rapide. Nous avons évoqué aujourd’hui le déroulement de la révolution industrielle sur 200 ans. Cette révolution sera au moins dix fois plus rapide – environ 20 ans. Et 20 ans, à l’échelle d’une vie humaine, c’est très court. Et bien sûr, il nous semble indispensable d’y apporter notre contribution.

Le Président a déclaré : il importe non seulement combien de temps nous vivons, mais aussi comment et pourquoi. Il nous incombe d’aider chacun à entrer sereinement dans cette nouvelle ère, sans bouleversements ni stress, et sans perdre de vue ce « comment et pourquoi » essentiel. Avec nos collègues, nous mettrons tout en œuvre pour accomplir cette mission – qui constitue peut-être là notre propre « pourquoi et comment » : garantir le progrès technologique, renforcer la compétitivité du pays, mais sans provoquer de chocs ni de tensions qui affecteraient des millions de personnes qui, après tout, ne participent pas directement au développement de ces technologies.
Il nous appartient d’adapter ces technologies afin que la vie des citoyens s’améliore véritablement, que les soins médicaux et l’éducation soient plus accessibles partout dans le pays, et que les services numériques rendent la vie un peu plus facile et un peu plus agréable.
Pour atteindre cet objectif, nous mobilisons un vaste réseau de partenaires et de collègues en vue de créer une alliance internationale pour le développement de l’intelligence artificielle. Monsieur le Président, l’année dernière, vous avez initié l’élaboration et la signature d’un accord dans ce domaine, et cette année, grâce au concours de nos collègues, nous élargissons le nombre de pays signataires de la déclaration et membres de cette alliance. Permettez-moi de poursuivre la cérémonie.

(Cérémonie marquant l’adhésion de nouveaux participants à l’Alliance internationale pour l’intelligence artificielle. Des représentants d’alliances nationales et d’institutions pour le développement de l’intelligence artificielle de 11 pays du monde entier ont rejoint l’alliance, en personne et à distance : Afrique du Sud, Brésil, Vietnam, Inde, Congo, Oman, Turquie, Chili, Égypte, Kenya, Tanzanie et Afrique du Sud. L’alliance compte désormais 28 organisations membres.)

Je tiens à féliciter tous les nouveaux membres de l’alliance, ainsi que les membres actuels. Merci beaucoup, chers collègues, pour votre engagement dans cette démarche et pour votre contribution à la coopération internationale dans le développement de la technologie la plus cruciale de ce siècle. Merci infiniment.
Je souhaite également exprimer ma gratitude à tous les participants présents aujourd’hui. Je tiens à remercier tout particulièrement le Cabinet du Président et Maxim Orechkine, avec qui nous avons étroitement collaboré sur ce dossier. J’exprime également ma profonde gratitude à notre Gouvernement, au Ministère du Développement Numérique, à Dmitri Tchernychenko, à Dmitri Grigorenko et à tous nos partenaires qui ont pris cette question très au sérieux.
Sous l’impulsion du Premier ministre, nous nous efforçons d’examiner ce sujet en détail chaque mois afin de ne pas prendre de retard dans le développement de ces technologies de pointe. Aujourd’hui, nous avons informé le Président que la Russie figure désormais parmi les sept pays au monde disposant d’une pile technologique quasi complète – les technologies les plus modernes et les plus performantes, à l’instar des nations les plus avancées.
Monsieur le Président, votre attention personnelle contribue à maintenir un niveau de développement technologique adéquat et à susciter l’intérêt des étudiants, des scientifiques, des entrepreneurs et des fonctionnaires à tous les niveaux. Je vous en suis profondément reconnaissant. Nous mettrons tout en œuvre pour que notre pays continue de progresser avec confiance.
Merci beaucoup.

http://en.kremlin.ru/events/president/news/78498


3°/Rencontre avec Faure Gnassingbé – Premier président du Conseil des ministres du Togo -19 novembre 2025 à 21h35 au Kremlin-Moscou
Vladimir Poutine s’est entretenu au Kremlin avec Faure Gnassingbé, Premier président du Conseil des ministres de la République togolaise, en visite de travail en Russie.
19 novembre 2025 à 21h35 au Kremlin-Moscou

PHOTO 4 SUR http://en.kremlin.ru/events/president/news/78499/photos
Vladimir Poutine, Président de la Russie : Monsieur le Premier Président, chers amis,
Je vous souhaite la bienvenue à Moscou.
Ce n’est pas notre première rencontre, mais je tiens à souligner que cette année marque le 65e anniversaire de l’établissement de nos relations diplomatiques. Il est curieux de constater que, durant toute cette période, nous n’avons pas eu d’ambassades ; or, nous sommes enfin parvenus à un accord pour en ouvrir dans nos deux pays l’année prochaine.
Malgré l’absence d’ambassades, nos relations commerciales et économiques se sont globalement développées et progressent à un rythme louable. Certes, le volume des échanges reste modeste pour nos pays, mais la tendance est positive. J’espère sincèrement qu’après l’ouverture des ambassades et le début des travaux de la commission intergouvernementale, nous pourrons, de part et d’autre, faire tout le nécessaire non seulement pour maintenir cette dynamique, mais aussi pour l’accélérer.
En ce qui concerne les relations culturelles, elles sont actuellement axées principalement sur l’éducation, que nous considérons comme un domaine d’une importance capitale. Plusieurs centaines de vos citoyens étudient en Russie, dont plus de 80 dans le cadre de nos programmes financés par l’État, ce dont nous nous réjouissons. Ce sont de jeunes gens talentueux, et je suis convaincu qu’ils contribueront de manière significative au développement de leur pays.
Monsieur le Premier Président, je vous souhaite à nouveau la bienvenue en Russie.
Bienvenue !

Faure Gnassingbé, Premier Président du Conseil des Ministres du Togo : Merci, Monsieur le Président.
Au nom de la délégation qui m’accompagne aujourd’hui, je vous remercie de votre invitation à Moscou. Je vous remercie également de l’accueil chaleureux et hospitalier que vous nous avez réservé à notre arrivée.
Comme vous l’avez mentionné, les missions diplomatiques étaient fermées dans nos pays depuis longtemps, mais leur réouverture marque le début d’une nouvelle ère dans nos relations. Nous coopérons dans des secteurs clés qui nous permettent de renforcer nos liens.
Nous avons plusieurs priorités et un domaine qui joue un rôle essentiel. Je fais référence à l’éducation, comme vous l’avez justement souligné. De nombreux étudiants togolais sont scolarisés en Russie, ce qui constitue actuellement un excellent moyen de contribuer de manière significative au développement de nos relations et de mon pays. Je pense que l’ouverture d’ambassades nous permettra de renforcer notre coopération dans ce domaine.
Un autre domaine est la lutte contre le terrorisme et la garantie de la sécurité. Je tiens à vous remercier pour votre soutien à l’Alliance des États du Sahel – Burkina Faso, Mali et Niger – dans leur lutte antiterroriste. Ceci est également d’une importance capitale pour nous, car nous sommes vulnérables et exposés aux attaques de terroristes opérant dans les provinces des pays que j’ai mentionnés.
Toute l’Afrique de l’Ouest est touchée par la menace terroriste, et je saisis cette occasion pour vous remercier une fois encore du soutien que vous apportez aux pays africains.

Vladimir Poutine : Nous allons maintenant aborder ce sujet.
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http://en.kremlin.ru/events/president/news/78499


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