7128 – Charles Sannat « Face à l’IA, aux monnaies digitales, l’urgence d’une déclaration universelle des droits de l’Humain ! ».- 24.09.25 – Insolentiae


1°/« Face à l’IA, aux monnaies digitales, l’urgence d’une déclaration universelle des droits de l’Humain ! ».
2°/L’Albanie confie un ministère à une IA appelée Diella … le scandale qui choque l’Europe !
3°/Chloé 27 ans– pharmacienne – 2.600€ par mois et malheureuse !
4°/APHP, on lui retire le mauvais rein… et si on augmentait les impôts?
5°/Morningstar DBRS abaisse la note de la République française à AA, la tendance est devenue stable


1°/« Face à l’IA, aux monnaies digitales, l’urgence d’une déclaration universelle des droits de l’Humain ! ».
par Charles Sannat | 24 Sep 2025 | A la une, Chronique de l’effondrement


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Je voulais partager avec vous une petite réflexion qui a tout d’une grande réflexion mes amis, et qui est à peine en avance sur son temps. D’ici quelques mois, la société civile devra impérativement, IM-PE-RA-TI-VE-MENT s’emparer de ce sujet car il en va tout simplement de notre avenir politique, économique, mais plus important de notre humanité.
Bien peu parmi ceux qui vont lire ces lignes (que je vous propose d’archiver pour la postérité) imaginent ce qui va arriver et débouler sur l’humanité. Ce n’est pas juste le passage de l’Iphone 16 au 17 que nous allons vivre. Nous allons vivre un bouleversement sans précédent, un effondrement de tout le fonctionnement traditionnel et classique de notre monde à une vitesse jamais vue. De la place de l’économie à celle du travail tout va changer. Pas dans 30 ans mais dans les 5 à 10 prochaines années. Mais l’économie, le travail, ou la répartition des richesses à travers ce dernier ne sont et ne restent que de l’intendance.
Il y a plus grave, bien plus grave, bien plus vertigineux.
La place de l’Homme, la place de l’humain et ses droits.
Notre déclaration universelle des droits de l’homme a une portée politique fondamentale par rapport aux autres hommes, nous sommes par exemple tous libres et égaux en droits par rapport aux autres hommes. Nous rentrons dans un monde où cela ne va pas suffire.
Nous rentrons dans un monde totalement digital. Un monde potentiel de contrôle total que ce soit à travers les outils numériques de surveillance de masse comme le reconnaissance faciale, ou encore les monnaies digitales de banques centrales qu’une autorité centrale pourra piloter comme bon lui semble et vous débrancher du système si cela lui plaît.
Nous entrons dans un monde où le transhumanisme va devenir réalité où l’homme pourra s’augmenter, fusionner avec les machines et devenir autre chose.
Dans ce futur qui est déjà là il faut déjà penser ce que nous serons ou plus précisément ce que certains parmi nous voudront rester. Humain.
Imparfait. Fragile. Faible. Humain.
Méchant, gentil, capable du meilleur ou du pire. Humain.
Haïr ou aimer… Humain.
Voici donc une proposition de réflexion autour de ce qui devrait animer nos débats politiques pour tous ceux et celles qui ont une vision allant un peu plus loin que la prochaine taxe !
Face à la technologie, la nécessité d’une…
Déclaration universelle des droits de l’humain à une vie simple et libre des technologies
Préambule
Considérant que l’ère numérique, les intelligences artificielles, les monnaies virtuelles et le transhumanisme modifient profondément la condition humaine,
Considérant que tout progrès technique doit rester au service de l’homme et non l’asservir,
Affirmant que chaque être humain conserve le droit imprescriptible de choisir son mode de vie, de conserver sa liberté, sa dignité, ses droits et son humanité pleine et entière aussi imparfaite soit-elle
Il est proclamé ce qui suit :
Article 1.
Tout être humain naît libre et demeure libre de refuser l’usage des technologies numériques, des intelligences artificielles et des dispositifs transhumanistes.
Article 2.
Nul ne peut être contraint d’utiliser, d’implanter ou de subir une technologie qui altère son corps, son esprit, ses choix de vie ou son humanité.
Article 3.
Toute personne a le droit de vivre dans une communauté, une famille ou un territoire exempt de surveillance électronique, algorithmique, de monnaies virtuelles obligatoires et de dépendance aux réseaux numériques.
Article 4.
Le droit à la terre, à la culture, à l’artisanat, à l’échange direct entre individus est garanti, indépendamment de toute infrastructure technologique.
Article 5.
La liberté d’éducation inclut le droit de transmettre des savoirs ancestraux, manuels, spirituels et communautaires, sans obligation d’usage des outils numériques.
Article 6.
Nul ne doit être discriminé, marginalisé ou privé de droits civiques, sociaux ou économiques pour avoir choisi de vivre sans technologie avancée ou pour avoir voulu préserver son humanité pleine et entière sans altération.
Article 7.
Les États reconnaissent et protègent des zones libres de technologies (ZLT), où les individus et communautés peuvent vivre selon des modes de vie simples, indépendants des IA, systèmes informatisés ou des monnaies digitales.
Article 8.
Chaque génération doit pouvoir accéder au choix de renouer avec une existence déconnectée, respectueuse de la nature et fondée sur les relations humaines directes.
Article 9.
Toute innovation technologique doit être accompagnée d’une alternative humaine, accessible à ceux qui ne souhaitent pas en faire usage.
Article 10.
La dignité humaine réside dans la liberté de choisir son rapport au progrès, y compris dans le refus de ce progrès.
Partagez ce texte avec le plus grand nombre pour faire naître un débat essentiel.
Mes amis, le problème n’est pas de légiférer sur les IA comme veulent le faire nos députés qu’ils soient européens ou français.
Le véritable sujet est de rédiger un cadre suffisamment large et protecteur pour que l’humanité puisse rester humaine et cela passe nécessairement par la définition de droits humains sacrés, inaliénable en langage de constitutionnalistes.
Cela passera forcément par le droit de laisser à ceux qui le veulent de refuser la technologie. C’est également le meilleur garde-fou pour tous ceux qui craignent les abus par exemple des monnaies digitales de banques centrales comme ce sera le cas avec l’arrivée imminente de l’euro numérique.
Quand Gabriel Attal propose un principe de non-régression sociétale dans la Constitution, il n’a rien compris. Rien. Ce n’est même plus le sujet. Il prépare la ligne Maginot ! L’IA et au sens large la technologie vont profondément détruire toutes nos structures et nos comportements et vous en voyez déjà les effets quand vous voulez supprimer un smartphone à l’un de vos adolescents !


Dans les mois et les années à venir, c’est tout simplement notre humanité qui sera en jeu.
Je vous propose également d’adresser ce texte à vos députés et sénateurs afin de titiller les neurones de ceux qui en ont encore entre deux comprimés de ChemSex et trois rails de coke.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/face-a-lia-aux-monnaies-digitales-lurgence-dune-declaration-universelle-des-droits-de-lhumain-ledito-de-charles-sannat/


2°/L’Albanie confie un ministère à une IA appelée Diella … le scandale qui choque l’Europe !
par Charles Sannat | 24 Sep 2025 | Affaires européennes


En Albanie, une ministre virtuelle générée par IA s’invite au Parlement et déclenche la tempête nous rapporte BFMTV (source ici)
Quelques jours seulement après son entrée en fonction, Diella, la toute première ministre virtuelle d’Albanie, a fait ses débuts devant les députés. Une apparition inédite qui a aussitôt provoqué une levée de boucliers dans les rangs de l’opposition.
Jeudi 18 septembre 2025, cette intelligence artificielle, chargée officiellement des Marchés publics, s’est exprimée par vidéo lors de la présentation du programme du gouvernement dirigé par Edi Rama. Son intervention, inédite dans l’histoire politique du pays, a été ponctuée de protestations bruyantes venues des bancs adverses.
Une promesse de transparence
Le chef du gouvernement avait annoncé début septembre la nomination de Diella, présentée comme garante de la transparence des appels d’offres publics. Selon M. Rama, cette innovation doit permettre d’éliminer toute corruption dans la gestion des deniers publics, un défi majeur dans un pays classé 80ᵉ sur 180 par Transparency International.
La question des marchés publics est plus que très sensible en Albanie. Le maire de Tirana, ancien allié du Premier ministre, est actuellement placé en détention préventive, soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent et surtout l’Europe met la pression sur ce pays pour intégrer l’Union Européenne.
Une opposition vent debout
Pour les opposants, la création de ce portefeuille virtuel n’est qu’une opération de communication. « Le seul objectif est d’attirer l’attention », a dénoncé Sali Berisha, ancien Premier ministre et figure de l’opposition, lui-même visé par des accusations de corruption. Et c’est plutôt réussi, car on en parle même en France ! « Diella est anticonstitutionnelle et le Parti démocratique saisira la Cour constitutionnelle », a-t-il promis.
Une ministre qui se défend
Face à ces critiques, Diella a tenu à répondre dans son allocution, sans que l’on sache qui a rédigé ses propos. « La Constitution albanaise évoque des devoirs, des responsabilités et la transparence, sans discrimination », a-t-elle affirmé. « Je vous assure incarner ces valeurs avec autant de rigueur que n’importe quel ministre humain. Peut-être même davantage. » En Albanie, il vaudrait mieux que ce soit « davantage » effectivement, et si l’on donne les clefs du camion à une IA ce serait justement pour « automatiser » et « objectiver » les décisions justement.
Un vote sous tension
Malgré les protestations, le programme du gouvernement a finalement été adopté à une large majorité de 82 voix, l’opposition choisissant de boycotter le scrutin. Edi Rama, interrompu à plusieurs reprises par les huées, a néanmoins obtenu le feu vert pour poursuivre son agenda politique, sous le regard d’une ministre virtuelle dont l’existence même divise déjà profondément la classe politique albanaise.
Et notre avenir dans tout cela?
Vous allez vite comprendre pourquoi le débat sur une déclaration universelle des droits de l’humain est incontournable et urgent.
Doit-on laisser nos décisions politiques entre les mins des IA au prétexte qu’un jour elles seraient plus honnêtes, plus transparentes ou plus efficaces que nous? Ou cela va-t-il nous mener?
C’est vertigineux, et cela doit être au cœur de nos réflexions.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/lalbanie-confie-un-ministere-a-une-ia-appelee-diella-le-scandale-qui-choque-leurope/


3°/Chloé 27 ans– pharmacienne – 2.600€ par mois et malheureuse !
par Charles Sannat | 24 Sep 2025 | Chronique de l’effondrement


C’est un article du Monde (source ici) concernant le cas de Chloé, 27 ans, pharmacienne, 2.600 euros par mois :
« J’ai un bon diplôme, un travail stable, un bon salaire. Je coche des cases, mais pas celle du bonheur »
« Je gagne 2 600 euros net par mois pour un contrat de vingt-cinq heures hebdomadaires, lissées sur le mois : je travaille vingt heures une semaine et trente la suivante, avec une présence quotidienne de dix heures. Jamais je ne me plaindrai de mon salaire, j’exerce un des métiers des professionnels de santé les mieux lotis. Pourtant, je démissionne fin septembre. Après juste une année d’exercice, je suis fatiguée. Je ne vais pas faire ce travail toute ma vie, mais après huit années d’études, je ne sais faire que ça. »
Il y a dans ce témoignage et dans cette série d’articles du Monde tous les maux de la jeunesse française résumée.
Jacques Chirac disait en son temps, « trop de jeunes se croient sans avenir, alors qu’ils sont sans objectif ». Cela n’a pas changé, c’est même pire tant la société trompe et ment à nos jeunes. Chloé explique qu’avec 2600 euros elle gagne bien sa vie.
C’est le premier mensonge.
2.600 euros après  6 à 10 ans d’études en fonction de la manière dont vous exercez ce n’est pas un « bon » salaire, c’est un mauvais salaire.
On vous ment sur l’intérêt de beaucoup de boulot.
On vous demande à 18 ans et parfois même dès la maternelle selon notre ministre Madame Borne de vous orienter et de choisir votre métier.
On vous explique que c’est facile, qu’il ne faut pas discriminer, que tout se vaut, qu’il ne faut pas faire d’effort et qu’on a tous la même note ou tous notre bac.
Bref, tout est faux dans ce pays et quand tout est devenu faux, il devient difficile de faire les bons choix pour soi et pour atteindre le bonheur légitime.
Au lieu d’aider les gens, et nos jeunes, nous détruisons tout et plus important que tout, nous détruisons la capacité à être heureux et ça, c’est effrayant.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/chloe-27-ans-pharmacienne-2600e-par-mois-et-malheureuse/


4°/APHP, on lui retire le mauvais rein… et si on augmentait les impots?
par Charles Sannat | 24 Sep 2025 | Chronique de l’effondrement


En Médecine, le droit à l’erreur c’est un peu comme pour un pilote de ligne, cela peut avoir des conséquences dramatiques.
Dans un monde où tout se vaut, où la rigueur c’est nul, l’autorité c’est beurk, dans un monde où chacun fait ce qu’il veut, où les choses deviennent approximatives et bien on constate que ce genre de problèmes augmentent et c’est bien là le sujet.
Le sujet n’est pas qu’il puisse y avoir des erreurs. Il y en aura toujours.
Le problème c’est que le principe de checklist dans les blocs cela a maintenant 20 ans et que les scores de qualité se dégradent. Voilà le problème.
Le problème c’est que cela coûte un pognon de dingue et que ça marche moins bien.
Faire sa checklist cela ne coûte pas d’argent.
C’est « gratuit ».
C’est quelques minutes de travail. Et si le chirurgien n’a pas le temps, il peut y avoir une infirmière responsable de mettre un coup de marqueur sur la jambe à couper, ou le rein à enlever!
C’est exactement pour la raison ci-dessous que plus d’impôts n’est pas la solution.
A un moment la solution c’est que tout le monde se prenne en main avec une véritable ambition et un engagement de chacun pour tous.


Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/aphp-on-lui-retire-le-mauvais-rein-et-si-on-augmentait-les-impots/


5°/Morningstar DBRS abaisse la note de la République française à AA, la tendance est devenue stable
par Charles Sannat | 24 Sep 2025 | Chronique de l’effondrement


Même causes, même effets, Morningstar DBRS qui est une agence de notation plus confidentielle et plutôt connue et spécialisée dans la notation des fonds financiers vient d’abaisser la note de la République française à AA, la tendance est devenue stable. (Source ici)
DBRS Ratings GmbH (Morningstar DBRS) a abaissé la note d’émetteur à long terme de la République française (France) en devises et en monnaie locale de AA (élevé) à AA et a modifié la tendance de négative à
CONSIDÉRATIONS CLÉS SUR LA NOTATION DE CRÉDIT
La dégradation reflète l’évaluation de Morningstar DBRS selon laquelle la trajectoire d’assainissement budgétaire de la France sera plus progressive que prévu dans son Plan Structurel Budgétaire à Moyen Terme (PSMT) présenté en octobre 2024. Cela reflète principalement les défis posés par la fragmentation politique intérieure croissante et le consensus politique réduit ces dernières années, qui ont conduit à un parlement sans majorité absolue lors des élections législatives anticipées de juillet 2024. Morningstar DBRS considère que cet environnement politique et l’instabilité accrue du gouvernement limitent l’efficacité des paramètres de la politique budgétaire.
Dans ce contexte, Morningstar DBRS considère que les risques d’exécution sont élevés concernant la capacité de la France à atteindre ses objectifs budgétaires dans les années à venir. La France a enregistré le plus grand déficit budgétaire de la zone euro en 2024 et devrait le faire à nouveau en 2025. L’effort d’ajustement budgétaire nécessaire dans le budget 2026 pour atteindre l’objectif de déficit de 4,6 % du PIB du PSMT est important. Français Le ratio dette/PIB de la France devrait rester élevé plus longtemps à moyen terme, contrairement aux prévisions d’un pic à 116,5 % en 2027 et d’une tendance à la baisse à partir de 2028 dans le MTFSP.
Le pic de la dette de 2027 a été révisé à la hausse à 118,1 % dans le Rapport annuel d’étape présenté en avril 2025. À l’inverse, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit des niveaux d’endettement plus élevés à moyen terme dans un scénario de politique inchangée, qu’il reconnaît comme relativement conservateur. Des niveaux d’endettement plus élevés entraîneront probablement des coûts d’intérêt encore plus élevés. Selon le FMI, les coûts d’intérêt devraient augmenter à 2,6 % du PIB en 2027 contre 1,3 % en 2020, contre 2,0 % en 2027 pour la zone euro contre 1,4 % en 2020. La décision sur la notation de crédit reflète la détérioration du bloc « Dette et liquidité ».
Malgré des perspectives budgétaires difficiles, la tendance « Stable » reflète l’opinion de Morningstar DBRS selon laquelle les risques pesant sur les notations de crédit sont équilibrés. Aux niveaux actuels, les notations de crédit sont soutenues par d’importants atouts. Parmi ceux-ci figurent une économie prospère et diversifiée, des institutions publiques solides, une gestion rigoureuse de la dette, ainsi que des risques relativement limités pour le secteur extérieur et la stabilité financière. La France est un membre clé de la zone euro et une puissance militaire majeure de l’Union européenne.
MOTEURS DE NOTATION DE CRÉDIT
Morningstar DBRS pourrait relever la note de crédit de la France si le gouvernement améliore structurellement sa situation budgétaire et réduit son ratio d’endettement de manière durable.
Morningstar DBRS pourrait abaisser la note de crédit de la France si le gouvernement ne parvient pas à remédier aux déséquilibres budgétaires structurels à moyen terme. Toutes choses égales par ailleurs, Morningstar DBRS pourrait abaisser la note de crédit si le ratio dette/PIB de la France continue d’augmenter durablement vers 125 %, notamment en cas de charge d’intérêts significativement plus lourde. L’absence d’amélioration de la situation politique intérieure actuelle pourrait en effet compromettre davantage la définition des politiques économiques et budgétaires.
JUSTIFICATION DE LA NOTATION DE CRÉDIT
De nouveaux retards sont attendus dans la consolidation budgétaire
L’assainissement budgétaire de la France a été retardé à plusieurs reprises ces dernières années. En 2023, le déficit budgétaire de 5,4 % du PIB était supérieur à la dernière estimation du gouvernement de 4,9 %, principalement en raison de recettes fiscales inférieures aux prévisions, tandis que les mesures de soutien liées à l’inflation continuaient de peser sur le solde budgétaire.
En 2024, le déficit budgétaire a atteint 5,8 % du PIB, le plus élevé de la zone euro, contre 4,4 % prévus dans la loi de programmation budgétaire pluriannuelle (LPB) 2023-2027 de décembre 2023 et 5,1 % dans le programme de stabilité d’avril 2024.
Le gouvernement français prévoit d’atteindre son objectif de déficit de 5,4 % du PIB pour 2025, conformément à son PSMT. Néanmoins, ce déficit sera probablement à nouveau le plus important de la zone euro, selon les prévisions économiques du printemps 2025 de la Commission européenne.
En 2026, le PSMT de la France prévoit un déficit budgétaire de 4,6 % du PIB qui diminuerait progressivement en dessous de 3 % en 2029. Morningstar DBRS prévoit que la trajectoire d’assainissement budgétaire sera plus progressive que prévu dans le PSMT. La fragmentation politique actuelle et l’absence de consensus politique entravent la capacité du gouvernement à prendre des mesures budgétaires décisives.
Le 15 juillet 2025, le Premier ministre Bayrou a présenté un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros pour 2026, un ajustement budgétaire qui permettrait d’atteindre l’objectif budgétaire du PSMT 2026 tout en augmentant les dépenses de défense. Son gouvernement est tombé le 8 septembre 2025.
Cela augmente les chances d’un plan de consolidation moins ambitieux dans les années à venir, à commencer par le budget 2026, car la capacité du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Lecornu à faire passer ses lois de finances dépendra probablement davantage de l’acceptation de concessions budgétaires.
La France bénéficie d’indicateurs de gouvernance très élevés, mais fait face à une fragmentation politique et une instabilité gouvernementale plus élevées
La notation de crédit de la France est soutenue par une solidité institutionnelle élevée et des indicateurs de gouvernance très solides, notamment en matière d’État de droit.
Le président Macron a été réélu en avril 2022 après avoir battu Marine Le Pen du Rassemblement national par une marge plus étroite qu’en 2017. Si la coalition au pouvoir a perdu sa majorité absolue lors des élections législatives de juin 2022, le gouvernement a réaffirmé son engagement dans son programme de réformes, notamment la réforme des retraites adoptée en mars 2023.
Cependant, les élections législatives anticipées de juillet 2024 ont reflété la fragmentation et la polarisation politiques croissantes de l’électorat français.
Depuis lors, la composition fragmentée de l’Assemblée nationale autour de trois blocs politiques a accru le risque d’instabilité gouvernementale.
Le gouvernement du Premier ministre Barnier a été renversé à la suite d’une motion de censure à l’Assemblée nationale le 4 décembre 2024. Il s’agissait de la première motion de censure réussie en France depuis 1962.
Cela a entraîné des retards dans l’approbation du budget 2025 de la France, adopté en février 2025 sous le gouvernement du Premier ministre Bayrou. Ce dernier est tombé le 8 septembre 2025 après un vote de confiance et l’ancien ministre de la Défense Lecornu a été nommé Premier ministre.
La prochaine élection nationale prévue en France est l’élection présidentielle de 2027.
Mi-2025, le Président a recouvré son pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. Cela n’était pas possible jusqu’alors, la Constitution française interdisant toute nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale dans l’année qui suit des élections législatives anticipées.
Une dette publique élevée et des coûts d’intérêt croissants atténués par une gestion rigoureuse de la dette publique
Français Les différents chocs de ces dernières années ont entraîné une forte augmentation du fardeau de la dette publique de la France. Le ratio dette/PIB est passé de 98,2 % en 2019 à 114,9 % en 2020, sous l’effet de l’augmentation du stock de dette et de la baisse du PIB due à la pandémie.
Malgré la reprise économique qui a suivi, le ratio de la dette publique de la France est resté élevé, ne diminuant qu’à 109,8 % en 2023. Compte tenu de l’important déficit budgétaire en 2024, le ratio dette/PIB a de nouveau augmenté pour atteindre 113,0 %. Le rapport annuel d’étape de la France prévoit que ce ratio augmentera pour atteindre environ 118 % en 2027 avant de diminuer progressivement.
Le ratio d’endettement élevé du pays reste une vulnérabilité car il expose le pays à des taux d’intérêt plus élevés lors du refinancement. Selon le scénario de référence du FMI, sans changement de politique, considéré comme relativement conservateur par le FMI, les coûts d’intérêt devraient augmenter à 2,6 % du PIB en 2027 contre 1,3 % du PIB en 2020.
La France continue de bénéficier d’une gestion de sa dette très solide, flexible et proactive. L’État a profité de conditions de financement favorables avant le resserrement monétaire de la Banque centrale européenne pour allonger la maturité moyenne de sa dette négociable, qui s’élevait à 8,5 ans à fin juillet 2025, assurant ainsi une répercussion progressive de la hausse des taux sur les coûts de financement.
Fin août 2025, la France avait déjà financé 80 % de son programme net d’émissions pour 2025. Ces caractéristiques, ainsi que la base d’investisseurs importante et diversifiée de la France, la forte demande des investisseurs et la liquidité de sa dette, confortent l’ajustement qualitatif positif de Morningstar DBRS pour l’évaluation du module « Gestion de la dette et liquidité ». Néanmoins, Morningstar DBRS continuera de suivre l’évolution du coût de financement relatif de la France par rapport à ses pairs de la zone euro, qui s’est détérioré depuis juin 2024.
Malgré divers vents contraires macroéconomiques et géopolitiques, l’économie française reste résiliente
La France bénéficie d’une économie importante, diversifiée et résiliente. Ces dernières années, l’économie française a été confrontée à divers défis, notamment un affaiblissement du commerce mondial, un resserrement monétaire, une inflation élevée et un environnement économique relativement faible en Europe, notamment en Allemagne, partenaire commercial clé de la France.
Néanmoins, le PIB réel a progressé de 1,6 % en 2023 et de 1,1 % en 2024, soit un taux supérieur à la moyenne de la zone euro, grâce au commerce extérieur et aux dépenses publiques. Soutenu par les réformes du marché du travail mises en œuvre ces dernières années, le taux de chômage national reste à des niveaux historiquement bas, s’établissant à 7,5 % au deuxième trimestre 2025.
Le gouvernement français prévoit actuellement une croissance du PIB réel de 0,7 % en 2025, contre 0,9 % dans son budget 2025. Le contexte commercial mondial et une consommation privée inférieure aux prévisions expliquent cette révision à la baisse. Sur la période 2026-2029, le gouvernement anticipe une croissance du PIB réel de 1,3 % par an en moyenne. La consommation privée devrait être un moteur essentiel de la croissance économique, reflétant la baisse de l’inflation et la probable réduction du taux d’épargne élevé des ménages.
En août 2025, le taux d’inflation annuel harmonisé s’établissait à 0,8 %, contre 2,1 % pour la zone euro. Cet environnement inflationniste plus faible soutiendrait la confiance des consommateurs et contribuerait à une réduction du taux d’épargne brut des ménages, qui a atteint 18,9% au T2 2025 contre 14% en moyenne entre 2014 et 2019. Concernant les droits de douane américains, la France est moins directement exposée que les autres grandes économies de la zone euro, mais elle pourrait être indirectement impactée compte tenu des interconnexions économiques et industrielles avec ses homologues européennes.
Voilà donc pour l’essentiel de cette note.
Le problème de notre pays, c’est bien ses blocages politiques consécutifs à la dissolution ratée décidée par Macron.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

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