7091 – Accord UE-Mercosur – la Commission européenne approuve l’accord et appelle les Vingt-Sept à le valider – Par Le Figaro avec AFP – 03.09.25 – Le Figaro –


Accord UE-Mercosur – la Commission européenne approuve l’accord et appelle les Vingt-Sept à le valider

Par Le Figaro avec AFP – 03.09.25 – Le Figaro –
L’exécutif européen a appelé les États membres de l’UE à approuver cet accord commercial avec les pays latino-américains, promettant des garanties «robustes» aux agriculteurs, afin de convaincre la France.
Une nouvelle étape franchie pour l’accord UE-Mercosur. La Commission européenne a validé ce mercredi le texte, première étape formelle avant de soumettre ce traité de libre-échange aux Vingt-Sept et aux eurodéputés. Et l’exécutif européen d’appeler les États membres de l’UE à approuver cet accord commercial avec les pays latino-américains. Il «représentera une excellente opportunité pour renforcer» la «compétitivité» de l’Union européenne et «ouvrir [ses] marchés à de nouveaux produits et services», a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa, en visite à Vienne, en Autriche. «Maintenant, nous avons besoin de ce nouvel accord avec le Mercosur», a-t-il ajouté.
France, Rennes – 2024/01/25. La Coordination Rurale a appelé les agriculteurs du Grand Ouest a manifester a Rennes pour exprimer leur colère face a la politique agricole européenne (PAC aux normes excessives, concurrence du Mercosur), la hausse de leurs charges ou encore le non-respect d un prix rémunérateur. Ainsi, environ 150 tracteurs ont converger vers la préfecture de la capitale bretonne. Des pécheurs du Morbihan sont venu soutenir les agriculteurs. Photo d Estelle Ruiz/Hans Lucas. (Photo by Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Pour convaincre la France, Bruxelles promet des garanties «robustes» aux agriculteurs. L’UE entend concrètement compléter l’accord par un «acte juridique» renforçant les mesures de sauvegarde pour «les produits européens sensibles». L’exécutif européen s’engage à intervenir en cas d’impacts négatifs des importations sur certaines filières, comme le bœuf, la volaille, le sucre et l’éthanol.
Un ajout dont s’est félicitée la France, qui menait jusqu’ici la fronde au sein des 27. La porte-parole du gouvernement français Sophie Primas s’est en effet félicitée ce mercredi que la Commission européenne ait «entendu les réserves» de plusieurs pays européens, dont la France, sur cet accord de libre-échange, et «accepté» des clauses de sauvegarde pour mieux protéger l’agriculture européenne. Le gouvernement a encore «besoin d’analyser cette clause de sauvegarde», a-t-elle nuancé lors du compte rendu du Conseil des ministres.

Une initiative au Parlement européen pour tenter de «suspendre l’adoption»

«Nous sommes très attachés à deux points qui ont semble-t-il été obtenus mais il faudra vérifier si c’est bien dans l’accord», a notamment souligné Sophie Primas. Il faut notamment qu’une clause de sauvegarde «puisse être actionnée par un seul pays et non pas plusieurs» et puisse «s’appliquer de façon temporaire avant décision définitive», a-t-elle détaillé.
«On est extrêmement réservé sur les clauses de sauvegarde parce qu’elles sont extrêmement difficiles à activer sur le plan juridique», a cependant déclaré mardi Arnaud Rousseau, président du premier syndicat agricole français, la FNSEA, lors de la conférence de présence de rentrée de l’organisation.
Cet accord doit notamment permettre à l’Union européenne d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes. Mais depuis la conclusion des négociations en décembre dernier, les syndicats des agriculteurs européens sont vent debout. Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, a dénoncé «un passage en force politique» de la Commission, «profondément dommageable». «Le combat se poursuit», a aussi prévenu la FNSEA, en appelant au chef de l’État Emmanuel Macron. Une mobilisation d’agriculteurs est annoncée jeudi à Bruxelles.

L’exécutif européen remet le dossier du Mercosur sur la table au moment où la France est de nouveau plongée dans une tempête politique. Le gouvernement pourrait tomber lundi lors d’un vote de confiance très mal engagé pour le premier ministre François Bayrou. Dans l’opposition, le RN dénonce déjà une «trahison» d’Emmanuel Macron si Paris change de pied sur le Mercosur, tandis que LFI réclame une «mobilisation générale» contre le traité.

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/accord-ue-mercosur-la-commission-europeenne-valide-l-accord-et-le-soumet-aux-etats-membres-20250903?een=3856e2dca4fb9439c3c80d0596cb346b&seen=2&m_i=pAsqqAaM_N0wYgfVc_oWLRJ4DB8MCSSQsV25HOFwxVVpVxrpoVd8oYR5hfih7qn4KyEqJ1YGrixwaD71XyYBL5d6dh__NEj7pZ