6931 – Qui est Bernard Fontana.. le nouveau PDG d’EDF ? Par Anaïs Benkaci – 06.05.25 – mesinfos –


Qui est Bernard Fontana.. le nouveau PDG d’EDF ? 
Bernard Fontana devenu PDG d’EDF dans un contexte stratégique crucial, avec pour mission de relancer le nucléaire, stabiliser la gouvernance et renforcer la souveraineté énergétique française.
Par Anaïs Benkaci – 06.05.25 – mesinfos –
Bernard Fontana
Bernard Fontana a quasi officiellement pris les rênes du groupe EDF (Électricité de France) le 5 mai 2025 en tant que président-directeur général. Après la validation par l’assemblée générale des actionnaires, ne manque plus que la publication du décret de nomination par l’Élysée.
« J’aborde cette nouvelle responsabilité du groupe EDF avec humilité, écoute et engagement », a écrit Bernard Fontana dans un e-mail adressé lundi aux salariés, en se mettant au service d’un groupe qu’il dit « fier de rejoindre ».
Cette arrivée marque une nouvelle étape dans la stratégie industrielle de l’État, actionnaire unique depuis la renationalisation du groupe, alors que de lourds enjeux énergétiques et industriels se profilent.
Bernard Fontana à la tête d’EDF dans un contexte tendu
Luc Rémont
Congédié par l’Élysée deux ans après sa nomination, Luc Rémont laisse derrière lui une entreprise fragilisée par des tensions avec l’État : désaccords sur la gouvernance du programme EPR2 (nouvelle génération de réacteurs nucléaires), incertitudes sur les modalités de financement public, et différends sur les prix de l’électricité proposés aux grands industriels français.
Dans ce contexte complexe, le conseil d’administration d’EDF a néanmoins tenu à remercier Luc Rémont pour avoir contribué au redressement de la production nucléaire et de la situation financière du groupe.

 

Bernard Fontana, dans son premier message adressé aux salariés, a quant à lui salué la bienveillance et le bilan de ses prédécesseurs,

Jean-Bernard Lévy (PDG de 2014 à 2022)

et Luc Rémont (2022-2025).
Un parcours ancré dans l’industrie lourde et le nucléaire
Bernard Fontana
Ingénieur de formation, Bernard Fontana, 64 ans, est diplômé de deux grandes écoles françaises : l’École Polytechnique et l’ENSTA Paris (École Nationale Supérieure des Techniques Avancées).
Il a bâti sa carrière dans des environnements industriels complexes, dans des secteurs aussi stratégiques que la chimie (SNPE), la sidérurgie (ArcelorMittal, Aperam) et les matériaux de construction (Holcim). Il a notamment dirigé Aperam, puis été nommé CEO du groupe Holcim en 2012.
En 2015, il a rejoint AREVA NP, devenue Framatome, en tant que Directeur général délégué, puis Président du Directoire et CEO dès 2016. Sous sa direction, Framatome est redevenu un acteur clé de l’industrie nucléaire française. À ce poste, il a piloté des chantiers sensibles, renforcé la compétitivité industrielle et géré les relations avec EDF et l’État.
Avant sa nomination à la tête d’EDF, il avait été nommé en avril 2024, directeur exécutif groupe en charge du pôle Industrie et Services d’EDF, puis en octobre président d’Arabelle Solutions, entité spécialisée dans les turbines pour centrales nucléaires.
Son intégration progressive au sein du groupe public laissait présager une montée en puissance préparée avec soin par l’exécutif.
Il est aussi membre du Conseil d’administration de Thales, de SSAB, du GIFEN (Groupement des Industriels Français de l’Énergie Nucléaire), qu’il a présidé durant quatre ans, et du HCTISN (Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire).
La nomination de Bernard Fontana validée par le Parlement
La nomination de Bernard Fontana avait été entérinée par le Parlement le 30 avril 2025, à l’issue d’auditions menées au Sénat et à l’Assemblée nationale.
Le vote, combinant les deux commissions des Affaires économiques, s’était soldé par 55 voix pour et 40 contre. Cette validation faisait figure de dernière étape d’un processus engagé depuis mars, après l’annonce officielle de sa nomination par l’Élysée dans la foulée du Conseil de politique nucléaire.
Lors de son audition, Fontana s’est présenté comme un homme de terrain, pragmatique et centré sur les résultats. Il a résumé son engagement par une phrase simple : « J’aime l’industrie, j’y ai consacré toute ma carrière ! « .
Une feuille de route structurée, six priorités pour EDF

Bernard Fontana arrive avec une feuille de route claire et structurée autour de six axes majeurs que la SFEN (Société française d’énergie nucléaire) a retranscrit sur son site :
  •  Relancer durablement la production nucléaire : il vise à produire 400 TWh d’électricité d’ici 2030, en optimisant les arrêts de réacteurs et en augmentant la capacité des centrales.
  • Garantir une électricité compétitive aux industriels : il souhaite garantir un prix stable pour l’électricité des grandes entreprises, pour soutenir leur compétitivité.
  • Maîtriser les chantiers EPR2 : EDF devra soumettre un plan pour la construction de six nouveaux réacteurs d’ici fin 2025, avec un objectif de mise en service avant 2038.
  • Réinvestir dans l’hydroélectricité : il veut redonner une place de choix à l’hydroélectricité, tout en évitant sa mise en concurrence avec d’autres acteurs.
  • Concrétiser les projets d’éolien en mer : EDF continuera ses investissements dans les parcs éoliens offshore, tout en soulignant que ce n’est pas la priorité.
  • Assurer la soutenabilité financière du groupe : il entend garder la dette sous contrôle et garantir que l’entreprise reste financièrement solide, pour investir dans l’avenir, notamment dans le nucléaire.

Un mandat de quatre ans pour préparer l’avenir

Le mandat de Bernard Fontana s’étendra jusqu’à l’Assemblée générale du 31 décembre 2028. Le nouveau PDG aura quatre ans pour stabiliser l’appareil de production, concrétiser les grands chantiers du nucléaire, gagner la confiance des industriels, et garantir une gouvernance fluide avec l’État.
Il devra également incarner une vision industrielle dans un secteur désormais érigé en pilier de la souveraineté énergétique nationale.

https://mesinfos.fr/qui-est-bernard-fontana-le-nouveau-pdg-dedf-221912.html