6134 – Charles Sannat « L’effondrement des ventes. Quand le bâtiment va tout va.. et là rien ne va plus ! ». – 29.05.24 – Insolentiae

1°/« L’effondrement des ventes. Quand le bâtiment va tout va, et là rien ne va plus ! ».
2°/L’immobilier de bureau s’effondre en Allemagne
3°/Pour faire oublier les scandales, les entreprises changent de nom. Orpéa devient Emeis !
4°/Les restaurateurs veulent limiter les nouvelles installations avec un numérus clausus et organiser la pénurie de restaurant.
5°/Guerre commerciale contre la Chine. Le G7 va passer à l’attaque.


1°/« L’effondrement des ventes. Quand le bâtiment va tout va, et là rien ne va plus ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 29 Mai 2024 | A la une, Immobilier

Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Tout le monde connaît l’adage « quand le bâtiment va, tout va » et pour cause ! Le bâtiment ce sont des gars qui travaillent et montent les parpaings, ce sont d’autres gars qui peignent, qui posent, qui clouent et qui vissent, ce sont des livreurs qui livrent, des notaires qui notariotent, des agents immobiliers qui ouvrent des portes, des banquiers qui financent, des magasins de meubles qui vendent des nouveaux canapés, ce sont aussi des jardineries qui vendent des fleurs ou des robots tondeuses, des jardiniers qui jardinent. Le bâtiment, c’est là où on vit, là où on travaille, là où on apprend où l’on étudie, c’est aussi là où l’on prie. Il n’y a pas de vie sans bâtiment.
Alors, oui… quand le bâtiment va tout va et il faut être une lumière éteinte, un « mozart de la finansse » pour croire un seul instant que l’on peut créer les conditions d’une crise immobilière et penser… que cela va bien se passer.
Voici, en une image issue du site des Notaires de France qui vaut 10.000 mots, tous les maux de l’immobilier et donc du bâtiment qui ne va pas.

En août 2021 à la libération du Covid et des confinements, nous avions 1.207.000 transactions. Aujourd’hui ? Seulement 835.000.
C’est une chute de 32 %.
Considérable.
La production de crédit est en chute de 60 %.
Les taux sont à plus de 4 % assurance comprise.
Les prix de l’immobilier sont orientés à la baisse, même s’ils ne s’effondrent pas, inertie du marché immobilier oblige, mais ils baissent partout, y compris et surtout dans les grandes villes.
Ce n’est pas une bonne nouvelle contrairement à ce que certains peuvent croire parce que quand la bâtiment va tout va et que quand il ne va pas, rien ne va plus.
L’immobilier est un secteur clef.
C’est bien plus que de la spéculation.
Ce sont des lieux de vie, l’aménagement du territoire, c’est notre manière de vivre, c’est la « maison », le nid de chaque famille de ce pays.
Quand les gens ne peuvent plus se loger alors nous avons un immense problème collectif.
Un problème qui n’est pas uniquement économique.
Un problème qui est évidemment social.
Quand le bâtiment va tout va et là il ne va pas.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/leffondrement-des-ventes-quand-le-batiment-va-tout-va-et-la-rien-ne-va-plus-ledito-de-charles-sannat/


2°/L’immobilier de bureau s’effondre en Allemagne
par Charles Sannat | 29 Mai 2024 | Immobilier

En Allemagne c’est un effondrement des investissements dans l’immobilier de bureau avec un plus bas atteint au niveau de 2009 la précédente crise économique, celle des subprimes.
Voici quelques chiffres pour illustrer ce plongeon.
T4 2019 : 14 Mds €
T1 2022 : 7.1 Mds
T1 2024 : 700 M

Nous sommes donc passés d’un pic d’investissement de 15 milliards d’euros rien qu’au 4ème trimestre 2019 à seulement 700 millions pour le 1er trimestre 2024.
Autant dire qu’avec ces deux chiffres, vous comprenez les problèmes de liquidités des différents fonds immobiliers, SCPI en tête.
A noter également que ce problème des l’immobilier de bureau pris en étau entre le télétravail, la baisse de l’activité et la hausse des taux, n’est pas uniquement allemand.
Tous les pays sont concernés et la France n’échappe pas à cette situation difficile ce qui se matérialise dans les baisses de valeurs des parts des SCPI.
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/limmobilier-de-bureau-seffondre-en-allemagne/


3°/Pour faire oublier les scandales, les entreprises changent de nom. Orpéa devient Emeis !
par Charles Sannat | 29 Mai 2024 | Entreprises

Avec l’expérience on apprend.
C’est incroyable. C’est un processus très surprenant, et rien n’y fait. Ni les formations, ni les études aussi brillantes soient-elles, ni même les conseils des vieux singes à la barbe blanche n’y font rien.
L’humain doit vivre et vieillir pour apprendre. Nous avons tous notre « courbe d’apprentissage » à réaliser.
Lorsque l’affaire Orpéa a éclaté et que les cours de bourses ont commencé à s’effondrer, beaucoup disaient que « vu l’actif net du groupe c’était une bonne affaire et qu’il fallait acheter » et ils achetaient.
Vous aviez beau expliquer qu’il ne faut :
1/ Jamais ramasser un couteau qui tombe.
2/ Que les grosses mains allaient faire mains-basses sur cette pépite dans le cadre d’un plan d’apurement.
3/ Que cette société serait remontée et très rentable, mais pour les institutionnels et pas pour les petits porteurs particuliers qui sont toujours les dindons de l’histoire.
4/ Qu’Orpéa c’était se faire une nouvelle « eurotunnel » pour son épargne.
Rien n’y a fait.
Ils ont acheté Orpéa.
  • Comme à chaque fois il y a un cycle.
  • Comprenez ce cyle mes amis.
  • Retenez ce cyle.
  • Première étape. Le scandale.
  • Deuxième étape. La spoliation des petits porteurs, des petits actionnaires historiques etc.
  • Troisième étape. Le plan d’apurement de redressement qui se fait avec les institutionnels (les gros).
  • Quatrième étape. Quand les petits ont été rincés, que les gros ont gagné, on change le nom de l’entreprise pour faire oublier le scandale et l’on créé un nouveau logo.
  • Cinquième étape, l’argent coule à flots, les nouveaux actionnaires qui sont les gros se gavent.
  • Nous en sommes à la quatrième étape, celle du changement nom.
« Orpéa ? Aujourd’hui, nous devenons : Emeis. Experts et professionnels du soin et de l’accompagnement personnalisés pour chaque personne fragilisée. Nous changeons de nom, mais nous ne changeons pas nos atouts : l’engagement hors-norme de nos équipes, notre expertise médicale de pointe, notre effort constant d’innovation, la complémentarité de nos activités… Nous les renforçons, ainsi que notre engagement, pour être encore plus utiles aux patients, aux résidents et à la société, en proposant le soin et l’accompagnement personnalisé, à chaque instant et à chaque personne fragilisée. »
Hahahahahaha.
La cinquième étape c’est pour dans deux ans et le redressement des comptes.
A ce moment là, vous pourrez acheter des actions Emeis.
N’oubliez jamais.
Les petits sont toujours la contrepartie des gros.
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/pour-faire-oublier-les-scandales-les-entreprises-changent-de-nom-orpea-devient-emeis/

4°/Les restaurateurs veulent limiter les nouvelles installations avec un numérus clausus et organiser la pénurie de restaurant.
par Charles Sannat | 29 Mai 2024 | Chronique de l’effondrement,


C’est incroyable les ravages que peuvent faire l’idéologie du contrôle et de l’économie administrée.
Je trouve cela incompréhensible.
Les restaurateurs eux-mêmes veulent s’arroger le droit de fixer le nombre de restaurants et d’interdire à de nouveaux entrants de rentrer sur le marché et c’est totalement stupide économiquement et je vais vous expliquer pourquoi.
« Thierry Marx, président confédéral de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (Umih) et Franck Chaumès, président national de la branche restauration, veulent réguler le développement non encadré des établissements mettant en péril toute la profession. Ils veulent donc un « numerus clausus » pour sauver « la profession en danger » »
Cette bonne idée a été lancé par ces deux « mamamouchis » de la restauration dans un contexte de faillite massives puisque 7.200 restaurants ont baissé le rideau l’an dernier !
Et c’est là que cela devient stupide et que leur proposition est intellectuellement indigente.
Pourquoi limiter le nombre de restaurants alors… qu’il est en train de baisser naturellement « grâce » aux faillites !
La réalité, c’est que la société évolue.
Nous ne mangeons pas aujourd’hui comme hier.
Les restaurants traditionnels s’effacent au profit d’une street-food et des fast-food. Cela peut plaire ou pas, ce n’est pas le sujet, c’est ce qu’il se passe. Pour moi c’est un effondrement culturel et culinaire, mais pour autant, limiter les ouvertures de restaurants n’y changera rien.
Le marché doit s’adapter à ce qu’aiment les consommateurs.
Autrefois nous allions au restau manger des tripes, des riz de veau ou des bœufs bourguignons ! Aujourd’hui on mange des tacos, des kebab et des burgers, debout, ou en marchant.
On peut le déplorer. Et je le déplore, car oui, par bien des aspects, c’était mieux avant et nous mangions mieux.
Mais ce n’est pas en interdisant et en limitant que l’on résoudra les problèmes de la restauration.
Dans une économie saine, ceux qui ne sont pas rentables meurent.
C’est la dure loi, mais la nécessaire loi d’un capitalisme efficient.
Charles SANNAT
Source Sud-Ouest ici

https://insolentiae.com/les-restaurateurs-veulent-limiter-les-nouvelles-installations-avec-un-numerus-clausus-et-organiser-la-penurie-de-restaurant/


5°/Guerre commerciale contre la Chine. Le G7 va passer à l’attaque.
par Charles Sannat | 29 Mai 2024 | Démondialisation Déglobalisation


Le G7 « envisage » des mesures face à la surproduction chinoise nous explique l’AFP qui est reprise dans cet article du Figaro.
« Le G7 « envisage de prendre des mesures » face aux « surcapacités » de production de la Chine, qui inonde les marchés occidentaux de produits subventionnés à bas prix, ont annoncé les ministres des Finances réunis à Stresa en Italie ce samedi 25 mai. Ils ont également exprimé
leurs « préoccupations » sur « l’utilisation généralisée par la Chine de politiques et de pratiques hors marché », qui « portent atteinte à nos travailleurs, à nos industries et à notre résilience économique ».
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait appelé jeudi le G7 à constituer « un front clair et uni » face aux « surcapacités industrielles » de la Chine, qui génèrent des « déséquilibres macroéconomiques », appelant des « réponses » des pays affectés. Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire avait lui aussi exhorté vendredi le G7 à « présenter un front uni pour protéger ses intérêts industriels » face à la Chine, appelant toutefois à éviter « une guerre commerciale ». »
On va donc éviter la guerre commerciale (hypocrisie et mensonges) mais en limitant l’accès de la Chine aux marchés des pays du G7 et sans doute de l’ensemble des pays membres de l’OTAN qui est avant tout une alliance des pays alignés sur les intérêts de Washington.
Les Etats-Unis ont déjà annoncé une très forte de hausse des droits de douane.
Les USA poussent leurs alliés à en faire de même.
Alors, bien sûr, ce n’est pas une guerre commerciale.
Bien entendu, ce n’est pas des sanctions.
Bien évidemment nous nous aimons forts, nous aimons les Chinois.
Mais bon quand même, quand, tous les pays de l’OTAN cesseront d’importer de Chine et mettront des droits de douane, ce sera sans doute quand même un peu une guerre commerciale.
Rien qu’un peu.
Mais une petite guerre seulement.
Je vous le dis autrement.
Cela ne va pas bien se passer et démondialiser en « bon ordre » risque d’être tout simplement une tâche impossible.
Préparez-vous aux pénuries. Les fringues nous en avons beaucoup, on pourra se débrouiller, par contre les godasses, cela risque d’être compliqué si la Chine ne nous livre plus (ce n’est qu’un exemple pour illustrer).
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/guerre-commerciale-contre-la-chine-le-g7-va-passer-a-lattaque/


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