1°/Le chef des droits de l’homme de l’ONU met en garde contre la « déshumanisation » des Palestiniens – 28.12.23 – ONU Info
2°/Tout le monde a faim à Gaza actuellement selon l’ONU – 02.01.24 – ONU Info
1°/Le chef des droits de l’homme de l’ONU met en garde contre la « déshumanisation » des Palestiniens – 28.12.23 – ONU Info
OCHA/Manal Massalha – Une des familles déplacées d’Al Ganoub en octobre 2023.
28 décembre 2023 Paix et sécurité
Des bulldozers dans les camps de réfugiés, des détenus déshabillés et sur lesquels l’on crache et des exploitants agricoles spoliés de leur récolte : la situation en Cisjordanie occupée se « détériore rapidement », sur fond de guerre à Gaza, avec des niveaux de violence jamais vus depuis des années, a averti jeudi le chef des droits de l’homme de l’ONU – Volker Türk. |
le chef des droits de l’homme de l’ONU –
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Commentant un nouveau rapport sur la Cisjordanie publié par son bureau, le HCDH, Mr. Türk s’est dit préoccupé par l’utilisation de moyens militaires et d’armes par les forces de maintien de l’ordre, par les restrictions de mouvement affectant les Palestiniens et par une forte augmentation de la violence des colons entraînant le déplacement des communautés d’éleveurs.
« La déshumanisation des Palestiniens qui caractérise de nombreuses actions des colons est très inquiétante et doit cesser immédiatement », a déclaré Mr. Türk, appelant Israël à enquêter sur les incidents, à poursuivre les auteurs et à protéger les communautés palestiniennes contre toute forme de transfert forcé.
L’année la plus meurtrière y compris pour les enfants de Cisjordanie
Le chef des droits de l’homme de l’ONU a souligné que ces violations des droits humains reprennent des schémas documentés dans le passé, mais avec une intensité accrue.
Depuis le début des bombardements israéliens sur Gaza, en représailles aux attaques meurtrières du Hamas, le 7 octobre, le HCDH a vérifié la mort de 300 Palestiniens en Cisjordanie, dont 79 enfants, la grande majorité d’entre eux ayant été tués par les forces de sécurité israéliennes, tandis que huit autres l’ont été par des colons.
Dans sa dernière mise à jour, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a souligné que 2023 est « l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie » depuis que l’ONU a commencé à enregistrer les victimes en 2005.
L’UNICEF a d’ailleurs signalé jeudi que le nombre d’enfants tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, atteint des niveaux sans précédent.
« Cette année a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les enfants en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, la violence liée au conflit atteignant des niveaux sans précédent », a déclaré la Directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr.
« 83 enfants ont été tués au cours des douze dernières semaines, soit plus du double du nombre d’enfants tués pendant toute l’année 2022, dans un contexte d’intensification des opérations militaires et des opérations de maintien de l’ordre. Plus de 576 ont été blessés et d’autres auraient été détenus. En outre, la Cisjordanie a été fortement touchée par des restrictions de mouvement et d’accès », a fait valoir Mme Khodr.
« Alors que le monde observe avec horreur la situation dans la bande de Gaza, les enfants de Cisjordanie vivent leur propre cauchemar », a alerté la responsable de l’UNICEF, décrivant le sentiment quasi-constant de peur et de douleur que vivent les enfants de Cisjordanie « beaucoup ayant peur de se rendre à l’école ou de jouer dehors en raison de la menace de fusillades et d’autres violences liées au conflit »
« Les violations graves contre les enfants, en particulier les meurtres et les mutilations, sont inacceptables… Les enfants ne devraient jamais être la cible d’actes de violence, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent », a-t-elle dit
« La souffrance des enfants en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ne doit pas être reléguée à l’arrière-plan du conflit actuel – elle en fait partie », a affirmé la représentante de l’UNICEF, exhortant « toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international des droits de l’homme et à protéger les enfants contre les violences liées au conflit et à protéger leur droit le plus fondamental, celui d’être simplement en vie ».
Violence contre les détenus
Le rapport du HCDH note une « forte augmentation des frappes aériennes ainsi que des incursions de véhicules blindés de transport de troupes et de bulldozers envoyés dans les camps de réfugiés et d’autres zones densément peuplées de Cisjordanie », depuis le 7 octobre.
Il souligne également l’arrestation de plus de 4.700 Palestiniens, dont une quarantaine de journalistes, par les forces de sécurité israéliennes, « dans la plupart des cas sans lien avec la commission d’une infraction pénale ».
Certains détenus ont été soumis à des mauvais traitements, selon le rapport : « déshabillés, les yeux bandés et attachés pendant de longues heures avec des menottes et les jambes liées, tandis que les soldats israéliens leur marchaient sur la tête et le dos… leur crachaient dessus, les plaquaient contre les murs ».
Le rapport du HCDH rappelle que le 31 octobre, les médias israéliens ont rapporté que « des dizaines de photos et de vidéos ont été publiées par des soldats israéliens se montrant en train de maltraiter, de dégrader et d’humilier des Palestiniens appréhendés en Cisjordanie ».
Le rapport fait également état de cas de violences sexuelles et sexistes « dont un détenu qui a été frappé dans les parties génitales, la nudité forcée de plusieurs détenus montrée dans des vidéos, des insultes sexuelles à l’encontre d’une femme … deux femmes enceintes menacées de viol pendant leur détention, ‘comme Al-Qassam [la branche armée du Hamas qui a perpétré les attaques du 7 octobre] l’a fait avec les femmes israéliennes’ ».
Doublement des attaques de colons
La violence des colons à l’encontre des Palestiniens s’est accrue en Cisjordanie occupée, selon le rapport, qui souligne qu’entre le 7 octobre et le 20 novembre, l’OCHA a enregistré 254 attaques de colons, soit une moyenne de six incidents par jour, contre trois depuis le début de l’année. Il s’agit notamment de tirs, d’incendies de maisons et de véhicules et d’arrachages d’arbres, précise le HCDH.
« Dans de nombreux incidents, les colons étaient accompagnés par les Forces de sécurité israéliennes (FSI), ou portaient eux-mêmes des uniformes des FSI et des fusils de l’armée », indique le rapport. Le rapport fait état d’attaques armées de colons contre des Palestiniens qui récoltaient leurs olives, « les forçant à quitter leurs terres, volant leur récolte et empoisonnant ou vandalisant leurs oliviers, privant ainsi de nombreux Palestiniens d’une source vitale de revenus ».
Le rapport du HCDH note qu’après le 7 octobre, les FSI… auraient distribué 8.000 fusils de l’armée à des « escouades de défense des colonies » civiles et à des « bataillons de défense régionaux » établis pour protéger les colonies en Cisjordanie » après que de nombreuses troupes israéliennes aient été redéployées à Gaza.

Volker Türk
Mr Türk a déploré « l’absence persistante de responsabilité pour les violences commises par les colons et les forces de sécurité israéliennes » et a exhorté Israël à accorder à son Bureau l’accès au pays, ajoutant qu’il était prêt à faire un rapport similaire sur les attaques du 7 octobre.

https://news.un.org/fr/story/2023/12/1141962

2°/Tout le monde a faim à Gaza actuellement selon l’ONU – 02.01.24 – ONU Info
UNICEF -Abed Zagout – Une enfant de huit ans attend son tour pour recevoir de la nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
2 janvier 2024 Paix et sécurité
Des agences humanitaires de l’ONU ont réitéré mardi leurs vives inquiétudes pour les civils à Gaza, alors que des informations font état de bombardements israéliens continus sur les villes de Deir al Balah, Khan Younis et Rafah, dans le sud de l’enclave, ainsi que d’affrontements directs sur le terrain et de tirs de roquettes pendant la nuit sur Israël par les groupes armés palestiniens. |
L’agence de secours des Nations Unies pour les Palestiniens, l’UNRWA, et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, le PAM, ont mis notamment en exergue la menace de famine et de maladies dans les zones densément bâties, où des dizaines de milliers de personnes ont fui les intenses campagnes de bombardements dans le nord et dans le centre de l’enclave palestinienne.
Sauter des repas
« Tout le monde à Gaza a faim ! Sauter des repas est la norme, et chaque jour est une recherche désespérée de moyens de subsistance », a affirmé mardi le PAM dans un message publié sur X (anciennement Twitter). « Les gens passent souvent toute la journée et toute la nuit sans manger. Les adultes ont faim pour que les enfants puissent manger ».
Selon l’UNRWA, plus d’un million de personnes cherchent désormais refuge dans la ville de Rafah, déjà surpeuplée, dans le sud du pays, et des centaines de milliers d’entre elles dorment en plein air, avec des vêtements ou des matériaux inappropriés pour se protéger du froid.
Les enfants sous-alimentés sont particulièrement exposés, tandis que « la moitié de la population de Gaza meurt de faim », ont averti les agences humanitaires de l’ONU, en s’appuyant sur les dernières évaluations en matière d’insécurité alimentaire.
Les infections se propagent
Faisant écho à ces préoccupations, l’agence de santé des Nations Unies, l’OMS, a mis en garde contre un « risque imminent » d’épidémies de maladies transmissibles.
Depuis la mi-octobre, il y a eu
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179.000 cas d’infections respiratoires aiguës,
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136.400 cas de diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans,
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55.400 cas de gale et de poux
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4.600 cas de jaunisse,
Depuis les attaques sanglantes menées par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, qui ont fait quelque 1.200 morts et 240 personnes prises en otages, des affrontements dans la bande de Gaza et des frappes aériennes, terrestres et maritimes menées par l’armée israélienne ont tué de plus de 22.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires locales.
Les chiffres de l’armée israélienne au 30 décembre indiquent que 168 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’opération terrestre à Gaza et 955 blessés. |
Le ministère de la Santé de Gaza aurait également déclaré que plus de 200 Palestiniens avaient été tués depuis lundi 1er janvier et fait 338 blessés.
Des milliers de personnes disparues
Environ 7.000 autres personnes ont également été portées disparues ou ensevelies sous les décombres, a indiqué l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans sa dernière mise à jour d’urgence.
Le rapport note également que 600 personnes ont été tuées dans près de 300 attaques contre des établissements de santé depuis le 7 octobre, qui ont endommagé 26 hôpitaux et 38 ambulances.
Sur les 1,93 million de déplacés à Gaza, quelque 52.000 femmes enceintes donnent naissance à environ 180 bébés chaque jour, selon le bilan de l’OMS.
Il précise également que 1.100 patients ont besoin d’une dialyse rénale, 71.000 souffrent de diabète et 225.000 ont besoin d’un traitement pour l’hypertension artérielle.
Photo Des Palestiniens déplacés attendent de la nourriture au camp d’Al-Shaboura, à Rafah, dans la bande de Gaza.
Redémarrage de services de santé
L’agence de coordination de l’aide des Nations Unies – l’OCHA, a noté de son côté que les autorités sanitaires de Gaza avaient réussi à redémarrer certains services hospitaliers dans le nord de Gaza.
Il s’agit notamment de l’hôpital arabe Al Ahli, de l’hôpital caritatif Patients Friends, de l’hôpital international Al Helou, de l’hôpital Al Awda et d’un certain nombre d’autres centres de soins primaires.
« Cela s’est produit dans un contexte de grands risques entourant les déplacements et le travail des équipes médicales en raison des bombardements continus sur les quartiers résidentiels et à proximité des établissements de santé », a déclaré l’OCHA.
En outre, le ministère de la Santé de Gaza, l’UNRWA et l’OMS coordonnent un plan de réactivation des centres de santé pour répondre aux besoins des personnes déplacées dans tous les lieux de déplacement.
Crise en Cisjordanie
En outre, l’OCHA a signalé le premier cas de démolition de propriétés palestiniennes en Cisjordanie en 2024, à al-Maniya à Bethléem.
Quelque 300 Palestiniens – dont 79 enfants – ont été tués en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, dans un contexte d’attaques croissantes des forces de sécurité israéliennes et des colons, confirmées et condamnées par le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk.
Avant les attaques du 7 octobre menées par le Hamas, 200 Palestiniens avaient déjà été tués en Cisjordanie l’année dernière – le nombre le plus élevé sur une période de 10 mois depuis que l’ONU a commencé à tenir des registres en 2005.
Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme couvrant la période du 7 octobre au 20 novembre, la période a été marquée par « une forte augmentation des frappes aériennes ainsi que des incursions de véhicules blindés de transport de troupes et de bulldozers envoyés dans des camps de réfugiés et d’autres zones densément peuplées de Cisjordanie, entraînant des morts, des blessés et d’importants dégâts aux biens civils et aux infrastructures ».
L’année dernière, les autorités israéliennes ont supervisé la démolition de 1.119 structures – un record depuis le début de la collecte de données en 2009 – déracinant 2.210 personnes, selon l’OCHA, dans sa première mise à jour de 2024.
« La menace de destruction des habitations et des moyens de subsistance contribue à la création d’un environnement coercitif qui pousse les gens à quitter leur zone de résidence », a déclaré la branche humanitaire de l’ONU sur son site Internet.






