
1°/« La production pétrolière américaine change la donne géopolitique ».
2°/L’effroyable agonie de Lucas, 25 ans, mort dans un hôpital en France parce que nous avons le meilleur système de soins de l’univers.
3°/Dans ce HLM, les habitants doivent régler entre 300 et 600 euros de chauffage supplémentaire
4°/« Soyez prudents, certains ont déjà fait de mauvais calculs » dit la BCE.
5°/Les entreprises pétrolières investissent nettement moins dans les énergies renouvelables

1°/« La production pétrolière américaine change la donne géopolitique ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 21 Déc 2023 | A la une, Géopolitique

Mes chères impertinentes, chers impertinents,
« La production de pétrole américaine dépasse les prévisions des analystes, et embête l’OPEP » titre le magazine Géo qui a su, dans le brouhaha médiatique ambiant et dans l’agitation du monde cerner l’importance de cette information.
Oui.
La production américaine de pétrole explose tellement qu’elle rebat complètement les cartes de la géopolitique classique.
« Alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP +, cherche à réduire l’offre mondiale de pétrole, certains foreurs américains ont largement dépassé les prévisions des analystes, rapporte Bloomberg. En effet, rappelle l’agence, les prévisionnistes du gouvernement américain misaient en 2022 sur une production nationale frôlant les 12,5 millions de barils par jour pour le trimestre actuel. Or, selon les dernières estimations, cette production s’élèverait à 13,5 millions de barils par jour. »
La production américaine est supérieure à la production saoudienne.
Les conséquences sont évidentes à comprendre.
D’abord c’est une diminution de l’influence de l’OPEP +.
Ensuite c’est un outil multiplicateur de puissance pour les Etats-Unis qui peuvent par exemple approvisionner l’Europe et les alliés américains ou pas.
Enfin, c’est un moyen parfait pour assurer la force du dollar. Avec le pétrole américain, il n’y a plus besoin des pétrodollars. Le dollar devient en plus une monnaie matière première, évitant son effondrement et renvoyant aux oubliettes l’euro par exemple et au hasard.
Les lecteurs de la lettre STRATEGIE savaient dès 2018 ce qui allait se passer.

Le mouvement est désormais visible aux yeux de tous.
Cette stratégie qui va au-delà juste du « pétrole » a été mise en place par l’administration Trump.
Elle a été poursuivie par l’administration Biden, car il s’agit d’une stratégie de domination américaine destinée à maintenir et développer le leadership des Etats-Unis.
Hausse de la productivité
« Comment alors expliquer la hausse de la production de brut américain ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, Bloomberg et l’agence Reuters précisent que le nombre d’appareils de forage a chuté de 20 % au cours des derniers mois.
Cette baisse des forages, accompagnée d’une hausse la production, a donc déconcerté les analystes qui se basaient uniquement sur le nombre d’appareils de forage pour dessiner leurs estimations : il s’agit donc bel et bien d’un gain de productivité important.
Cette performance américaine s’explique surtout par l’innovation. Les progrès technologiques ainsi que les nouvelles stratégies des pompes électriques ont considérablement réduit les temps d’arrêt des machines.
De plus, avance Reuters, les foreurs améliorent leurs capacités de production en se concentrant uniquement « sur les sites les plus prometteurs » et en « en forant des sections de puits horizontales plus longues pour maximiser le contact avec la roche pétrolifère ».
Le dollar américain est loin d’être fini. Très loin même. Pour l’euro, c’est nettement moins certain.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

2°/L’effroyable agonie de Lucas, 25 ans, mort dans un hôpital en France parce que nous avons le meilleur système de soins de l’univers.
par Charles Sannat | 21 Déc 2023 | Chronique de l’effondrement
Lucas avait 25 ans et il aurait du vivre encore de très longues années. Lucas, c’est mon fils, le vôtre, le nôtre en un mot.
Nous jouons à avoir le meilleur système de santé du monde, mais l’on fait tout ce qu’il faut pour obtenir l’inverse, à savoir une catastrophe sanitaire en puissance.
Urgence et défaillances : le calvaire de Lucas à l’hôpital d’Hyères
« Urgence et défaillances : le calvaire de Lucas à l’hôpital d’HyèresL’histoire tragique de Lucas, mort d’un choc septique dans un hôpital surchargé, expose les lacunes criantes du système de santé et particulièrement celles des urgences hospitalières.
Un décès qui interroge
Lucas, un jeune homme de 25 ans, est décédé le 1er octobre 2023 à l’hôpital d’Hyères, suite à un choc septique. Les circonstances de son décès, révélées par Mediapart, soulignent une série d’erreurs et d’omissions dans sa prise en charge. Sa mère, Corinne Godefroy, a porté plainte pour “homicide involontaire” contre le centre hospitalier et son directeur, Yann Le Bras.
Une prise en charge déficiente
Le cas de Lucas souligne les failles du système hospitalier. Malgré ses symptômes alarmants, son admission aux urgences a été marquée par un manque de suivi médical et des retards dans les soins. Les résultats d’analyses, révélant une grave infection bactérienne, n’ont pas été traités avec l’urgence requise. Sa mère dénonce un manquement aux obligations de prudence et de sécurité, ayant contribué à la mort de son fils.
« Un infirmier sort de la salle de déchoc en hurlant parce qu’il n’y avait pas d’adrénaline. Tout le monde court dans tous les sens pour en chercher dans l’hôpital. Rien ! C’est finalement dans l’ambulance du Smur qu’un infirmier en a trouvé, revenant avec quatre petits flacons ! » Damien Arnoux sur Mediapart
Des témoignages accablants
Des témoins, dont Damien Arnoux, présent aux côtés de Lucas, ont rapporté son agonie et l’inaction du personnel médical. Ces récits attestent d’une gestion chaotique et d’un manque de réactivité face à la détérioration de l’état de Lucas. Le manque de moyens et de personnel, souligné par le médecin de garde, met en lumière les difficultés rencontrées par les services d’urgence, notamment l’impossibilité de trouver un box scopé disponible afin de monitorer en temps réel ses données vitales. “Hôpital en tension, pas de place dans les étages, pas de box scopé dispo aux urgences, plus de brancards disponibles […], 2 médecins aux urgences ce jour : appel à plusieurs reprises de la cadre de jour et de l’administrateur de garde pour avertir de la mise en danger des patients !”
Des conséquences judiciaires et institutionnelles
La plainte déposée par la famille de Lucas ouvre une enquête judiciaire. Parallèlement, cette affaire a suscité l’attention des autorités sanitaires et du ministère de la Santé. Le témoignage de Damien Arnoux a été relayé jusqu’au niveau ministériel, soulignant la détérioration de la qualité des soins dans les services d’urgences en lien avec le manque de personnel et de moyens. »
Charles SANNAT
Source Caducee ici

3°/Dans ce HLM, les habitants doivent régler entre 300 et 600 euros de chauffage supplémentaire
par Charles Sannat | 21 Déc 2023 | Grille article, Immobilier

Si je vous parle de cette information c’est pour partir du particulier au général, du micro au macro.
Si dans cette résidence HLM, les habitants doivent régler entre 300 et 600 euros de chauffage supplémentaire, c’est valable en réalité dans la France entière, car les charges énergétiques ont énormément augmenté dans tous le pays et donc dans l’ensemble des copropriétés privées mais également bien évidemment dans le monde HLM.
Dans le monde HLM, le propre c’est bien sûr les moyens limités des locataires, et donc chaque hausse de charge est compliquée, surtout quand elle est en plus imprévue.
« À quelques jours des fêtes de fin d’année, c’est un coup dur. Les habitants de la résidence HLM de Bonnières-sur-Seine ont reçu un rappel de charges. Ils doivent régler entre 300 et 600 euros de chauffage supplémentaire, indique Le Parisien. «J’avais prévu la révision de ma voiture dans les semaines prochaines et c’est prioritaire pour mon travail. Je paierai donc en huit fois les 393 euros demandés», explique pour sa part Virginie, 58 ans. Elle et plusieurs de ses voisins subissent les conséquences du renchérissement des matières premières et in fine de la facture d’énergie et donc des charges.
Pourtant, le bailleur Les Résidences Yvelines-Essonne, a déployé deux dispositifs à hauteur de 700.000 euros pour soutenir les locataires «les plus touchés par cette crise».
«Le problème de fond, c’est la vétusté. Si ces appartements étaient correctement isolés et si le système de chauffage était moderne, les habitants ne seraient pas exposés à ces douloureux rappels de charge», indique Louis Gomez, le président de l’association des locataires de HLM de Bonnières-sur-Seine. La résidence est en effet classée E en matière de catégorie énergétique. »
Le sujet ici n’est pas uniquement d’aider les locataires avec des fonds spéciaux.
Le sujet de maîtriser les prix de vente de l’énergie notamment aux bailleurs sociaux avec des contrats spécifiques.
Une stabilité énergétique que l’on devrait également avoir pour l’ensemble des foyers de ce pays.
Enfin vous noterez que le représentant des locataires explique qu’il faut faire encore plus de travaux dont les gains, hélas, seront vite effacés par les hausses à venir des prix de l’énergie.
Charles SANNAT
Source Capital.fr ici

4°/« Soyez prudents, certains ont déjà fait de mauvais calculs » dit la BCE.
par Charles Sannat | 21 Déc 2023 | Banques Centrales

« La Banque centrale européenne (BCE) doit maintenir ses taux d’intérêt à leur niveau actuel pour freiner l’inflation, et les opérateurs qui parient sur un assouplissement imminent de la politique monétaire devraient être prudents, a déclaré Joachim Nagel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, dans une interview publiée mercredi.
Plusieurs responsables de politique monétaire se sont élevés récemment contre les attentes du marché, qui parient que la BCE commencera à assouplir ses taux dès avril voire mars.
« Nous devons d’abord maintenir le niveau actuel des taux d’intérêt afin que la politique monétaire puisse freiner pleinement l’inflation », a déclaré Joachim Nagel dans une interview accordée au site allemand T-Online.
« A tous ceux qui spéculent sur une baisse imminente des taux d’intérêt je déclare : soyez prudents, certains ont déjà fait de mauvais calculs » .
Il a toutefois admis que les taux avaient très probablement atteint leur maximum. »
Soyez prudents car les taux pourraient baisser moins vite que ce que les marchés attendent ou anticipent dans les cours.
Pour le moment ce discours de prudence reste inaudible par les marchés qui ont décidé de tout voir avec des lunettes roses.
C’est exactement ce que l’on appelle un « rallye » de fin d’année.
C’est donc le début 2024 qui sera vraisemblablement plus tendu et plus complexe à aborder pour les bourses mondiales qui sont actuellement sur des niveaux records jamais atteints.
Charles SANNAT
Source Boursorama.com ici
https://insolentiae.com/soyez-prudents-certains-ont-deja-fait-de-mauvais-calculs-dit-la-bce/

5°/Les entreprises pétrolières investissent nettement moins dans les énergies renouvelables
par Charles Sannat | 21 Déc 2023 | Energie,
« Énergies renouvelables : les pétroliers lèvent le pied » titrent les Echos.
L’explication avancée ?
La très bonne tenue des cours du gaz et du brut cette année, la flambée des coûts des énergies renouvelables, ont relégué « les investissements verts dans l’ordre des priorités pour les géants européens du pétrole. En 2023, la part de leurs investissements alloués à ces technologies doit décroître.
La COP28 a ouvert pour la première fois la perspective d’une transition hors des énergies fossiles et a endossé l’objectif très ambitieux de multiplier par trois les capacités de d’énergie renouvelables installées dans le monde d’ici 2030. Les pétroliers européens sont, eux, pris à contre-pied : ils ralentissent le rythme de leur transition énergétique. Le coup de frein est d’autant plus remarqué qu’ils étaient les plus mobilisés dans le secteur sur les énergies vertes, à la différence des majors américaines ou des pays pétroliers.
Annoncé dès le début de l’année pour le britannique BP, et esquissé en juin 2023 pour l’anglo-néerlandais Shell, le coup de frein de leurs investissements dans les énergies vertes se concrétise. « BP avait alloué 30 % de ses investissements aux énergies bas carbone en 2022 – si l’on tient compte de l’acquisition de 4 milliards d’euros dans le spécialiste américain du gaz renouvelable Archaea RNG. En 2023, on va tomber en dessous des 10 % », explique Elif Binici, analyste pétrole et gaz chez AlphaValue. »
C’est une transition !
Tout le monde fait mine d’oublier que nous sommes dans une transition engagée pour plusieurs décennies puisque l’horizon est fixé à 2050.
Alors d’ici là, il y aura des hauts et des bas.
Il y aura aussi des changements, des modifications et des inflexions.
En 30 ans les choses changeront, que ce soit nos certitudes scientifiques du moment qui évolueront forcément car la science évolue toujours, mais aussi nos stratégies d’adaptation ou encore notre appréciation des effets du réchauffement climatique lui-même.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source Les Echos.fr ici



