5785 – Charles Sannat « Les dangers du prêt relais en marché baissier. Attention à vous ». – 13.12.23 – Insolentiae


1°/« Les dangers du prêt relais en marché baissier. Attention à vous ».
2°/Lycée professionnel.. un outil pour le plein emploi.
3°/Retour des trains de nuit… à un prix des billets délirants !
4°/Les taux baissent et les marchés parient sur une inversion en 2024
5°/A ce stade la France devrait éviter la récession.


1°/« Les dangers du prêt relais en marché baissier. Attention à vous ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 13 Déc 2023 | A la une, Immobilier

Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Le marché immobilier et il est un risque sur lequel je souhaitais revenir afin d’alerter nos concitoyens et c’est le danger des prêts relais dans un marché baissier.
Il y a deux volets à avoir en tête quand on réalise une opération immobilière et ces deux volets sont très liés, bien plus qu’on peut le croire de prime abord.
Le premier aspect est psychologique, car une transaction immobilière est généralement l’opération la plus importante et la plus coûteuse que les familles mènent lors de leur vie « financière », alors il y a du stress, de l’angoisse, de la peur, il y a aussi, corollaire de ces émotions, des biais psychologiques importants. Les décisions que l’on prend sont parfois irrationnelles, elles sont alors mauvaises. Mauvaise pioche quand on surestime le bien dans lequel on vit, dont on ne voit plus les défauts, et que l’on veut vendre le plus cher possible aussi pour gagner le plus possible ce qui est bien compréhensible. Les agents immobiliers pour rentrer les mandats tiennent rarement un langage de vérité en refusant les mandats justement ! Ils acceptent le prix du vendeur en lui disant que c’est trop haut, mais qu’on peut commencer ainsi. Alors la mise en vente se fait sur des niveaux de tarifs déjà hors marché. Puis le temps passe, et les vendeurs ne vont faire que suivre la baisse avec, toujours un temps de retard. Il seront donc trop haut.
Le deuxième aspect est donc purement financier. Dans un marché qui baisse, le risque du vendeur c’est d’être toujours en retard d’une baisse !
Le problème est réel, car brader son bien n’est pas non plus la bonne option ! Disons que dans un marché baissier il est très difficile d’optimiser le prix de sa vente ce qui n’est pas le cas dans un marché haussier, car même si vous êtes un peu cher aujourd’hui, la hausse va rattraper votre prix.
En clair, dans un marché haussier le temps est votre ami.
Dans un marché baissier le temps est votre ennemi.
Voilà comment titre France Info sur ce sujet.
« Je regrette d’être passée par le prêt-relais » : ces propriétaires dans « la galère totale » pour vendre leur logement à l’approche de l’échéance de leur crédit
« Dans un contexte de ralentissement du marché de l’immobilier, des vendeurs qui devront rembourser leur prêt-relais dans les prochains mois racontent à franceinfo leurs difficultés pour trouver un acheteur, malgré leurs baisses de prix successives.
Claire* était loin d’imaginer que la vente de sa maison à Lyon serait une telle source d’angoisse. Au printemps 2022, lorsqu’elle décide de déménager en Isère pour se rapprocher de sa famille, cette ancienne employée dans l’industrie pharmaceutique souscrit à un crédit immobilier de 118.000 euros sur dix ans ainsi qu’à un prêt-relais de 340.000 euros. Une avance de trésorerie qui lui permet de financer son nouveau logement et de s’y installer, sans attendre d’avoir un acheteur pour l’ancien.
A l’époque, alors que le marché de l’immobilier est encore dynamique, Claire, 45 ans, ne voit « aucune raison » que sa maison, dotée d’un jardin de 100 m2 et située dans « un secteur demandé » de Lyon, « ne se vende pas ». Son bien est d’abord mis en vente à 620.000 euros, un prix situé dans la fourchette des estimations réalisées. Un an et demi après la souscription de son prêt-relais, la maison de cette mère de deux enfants est désormais affichée à 449.000 euros, bien en dessous de la plus basse estimation. Mais rien n’y fait. A moins de six mois de l’échéance de son crédit, elle n’a toujours pas trouvé preneur. « Je ne passe plus une nuit tranquille. Je me réveille chaque jour en me rappelant que la maison n’est toujours pas vendue et que je suis dans la galère totale, s’inquiète-t-elle. Je regrette d’être passée par le prêt-relais. »
« Je ne passe plus une nuit tranquille »…
Voilà le plus important.
Il y a la perte finale éventuelle, et surtout l’anxiété bien réelle pendant des mois entiers, un souci qui pèse profondément sur le moral, sur les couples sur les familles.
« Faire des affaires » nécessite en fait des nerfs d’acier. Il ne faut pas stresser. Il faut avoir de l’argent devant soi, il faut pouvoir perdre, et ne pas « jouer votre vie » à chaque fois, sinon, le degré d’anxiété sera maximum.
Le prêt relais, c’est un découvert géant garanti par votre bien immobilier !
« Ce type de crédit fonctionne comme un « découvert géant » octroyé par la banque pour une durée de 12 à 24 mois, « afin de vous permettre de vous positionner rapidement sur le bien que vous souhaitez acheter », résume Cécile Roquelaure, directrice des études pour le courtier Empruntis.
Cette option est particulièrement prisée par les ménages qui ont un « coup de cœur » pour un logement, expose l’experte, ou en cas de changement de vie personnelle ou professionnelle qui nécessite un déménagement rapide. La somme prêtée varie entre 60% et 80% de l’estimation du bien à vendre, selon la société de courtage immobilier. Tant que le logement n’est pas vendu, l’emprunteur verse uniquement des intérêts. »
Mais dans le contexte de resserrement du marché, vendre n’est plus une mince affaire. La hausse des taux d’intérêt, qui oscillent dorénavant autour de 4%, et le durcissement des conditions d’accès aux crédits immobiliers freinent les acquéreurs. Le nombre de transactions immobilières a baissé de près de 20 % entre septembre 2022 et septembre 2023, selon le Conseil supérieur du notariat. « Le retournement du marché a été violent », reconnaît Cécile Roquelaure. »
Dans un marché baissier pas de prêt relais !
La règle est simple.
Dans un marché haussier le prêt relais est un excellent outil qui vous permet d’acheter immédiatement un bien qui vaudra plus cher demain et vous laisse le temps de vendre le votre dans les meilleures conditions.
Dans un marché baissier, vous achetez aujourd’hui plus cher un bien qui vaudra moins demain, en essayant de revendre un bien qui perd chaque jour de la valeur et sur lequel on suit péniblement la baisse sans jamais la rattraper de peur de perdre plus. Cercle vicieux.
L’immobilier, on ne gagne pas à tous les coups !
Et c’est l’une des grandes leçons à retenir.
Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel.
Que ce soit un arbre obligataire, l’arbre des taux, l’arbre immobilier ou celui des actions.
Les marchés ne sont jamais haussiers éternellement, alors il faut toujours regarder devant soi, anticiper, et surtout, limiter toujours les risques.
Le pépé avait une manière simple de limiter les risques. Il disait « faut pas péter plus haut que son cul ». Je vous accorde que c’est un tantinet vulgaire. Pour être plus élégant que le pépé, disons simplement que la simplicité est reine. Faire moins que ce que l’on peut est la meilleure manière de ne pas prendre de risque. Vous pouvez acheter un château et vous achetez une maison « normale », vous avez de la marge de manœuvre, donc pas de stress, pas d’anxiété, pas de peur.
La simplicité et la sobriété libèrent toujours.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/les-dangers-du-pret-relais-en-marche-baissier-attention-a-vous-ledito-de-charles-sannat/


2°/Lycée professionnel, un outil pour le plein emploi.
par Charles Sannat | 13 Déc 2023 | Emploi & Chômage

Le gouvernement veut faire du lycée professionnel un nouvel outil vers le plein-emploi. Et pour relancer ce cursus, l’exécutif veut adapter les formations aux besoins des entreprises afin de pourvoir les emplois vacants.
Voilà une excellente idée sur la papier mais qui va se fracasser sur le mur de la réalité, je vais vous en parler après.
En attendant voici ce que nous rapporte le Figaro.
 » L’enjeu est suffisamment important pour avoir ressuscité ces derniers jours une intersyndicale pourtant en perte de vitesse. Ce mardi 12 décembre, les enseignants des lycées professionnels sont appelés à se mettre en grève à l’appel de sept fédérations de différentes organisations telles que FO, CGT, FSU, ou encore SUD… Dans leur viseur, les différentes réformes que met progressivement en place le gouvernement dans cette filière qui accueille plus de 600.000 lycéens, soit près d’un sur trois.
Dernière en date, la transformation de l’année de terminale, durant laquelle le temps dévolu aux stages devrait être élargi et qui fait suite à d’importantes transformations ayant commencé à se mettre en place à la rentrée 2023. Mais un point en particulier concentre la colère des enseignants: l’évolution de l’offre de formation afin que celle-ci réponde aux besoins des entreprises. « Cela passera par une transformation voire une fermeture d’un quart des formations actuelles d’ici 2027 », prévenait dans un entretien au Figaro, la première ministre Élisabeth Borne, la semaine dernière. Un casus belli pour les syndicats qui craignent des licenciements massifs.
Dans leur communiqué, les organisations d’enseignants « exigent le retrait » pur et simple de ces mesures, qu’elles qualifient de « démantèlement organisé de nos lycées pros » et de « dégradation de la classe de terminale ». La colère est à la hauteur des transformations, pourtant nécessaires, qui secouent ce cursus, à mi-chemin entre école et entreprise. L’entre-deux était censé faire sa force, il est au fil du temps devenu sa faiblesse.
Ceux qui devaient être des « Harvard professionnels », selon l’expression de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, accumulent aujourd’hui les handicaps: ils ne sont pas capables de faciliter l’arrivée dans le marché du travail et attirent toujours des élèves plus en difficulté. Ainsi, au niveau bac, le taux d’insertion six mois après le diplôme n’excédait pas les 40%, pointe un rapport du gouvernement paru en mai. En parallèle, 40% des élèves connaissaient des fragilités en français et 70% en mathématiques. Contre respectivement 6% et 20% dans les filières générales et technologiques.
Une situation intenable pour le gouvernement, qui court plus que jamais derrière son objectif d’atteindre le plein-emploi en 2027. Plusieurs pistes ont déjà été activées – réformes de l’assurance-chômage, emploi des seniors… La question de la formation professionnalisante a été élevée au rang de « cause nationale » par le président de la République. Il faut dire que plus de 350.000 emplois restent vacants sur le territoire et, dans le même temps, les rêves de réindustrialisation ne cessent de se heurter aux manques de main-d’œuvre qualifiée . »
Alors redescendons un peu…
Beaucoup même.
« Harvard professionnels »
C’est un peu « too much » pour rester dans l’anglo-saxon !
Disons que la filière professionnelle n’est pas réputée et que les parents ne veulent pas y envoyer leur enfant pour de nombreuses raisons à commencer par la faiblesse du niveau, à commencer par les mauvaises fréquentations, à commencer par la violence dans ces établissements.
En économie, la sécurité est la base de tout et le premier besoin.
En dehors de certaines filières pro qui sont cotées (la cuisine par exemple) ou un peu sélectives, c’est souvent le grand bazar.
A la base de tout succès.
A la base de tout apprentissage, il y a la sécurité à l’école, des professeurs comme des élèves.
Tant que ce sera la chienlit à l’école, il ne pourra rien se passer.
Il faut donc commencer par ramener l’ordre et il n’y a pas qu’en pro d’ailleurs où c’est nécessaire.
C’est assez simple à comprendre.
Tout le reste c’est de la directive de membre de politburo.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici

https://insolentiae.com/lycee-professionnel-un-outil-pour-le-plein-emploi/


3°/Retour des trains de nuit… à un prix des billets délirants !
par Charles Sannat | 13 Déc 2023 | Environnement

Dans les médias, on fête le retour des trains de nuit, notamment le Paris/Berlin après des années pour ne pas dire des décennies de suppression de ces services.
Tout d’abord, je suis profondément favorable au retour du train et du transport par le rail qui est l’un des modes les plus sûrs et aussi le moins polluant.
Pourtant, quand on y regarde de plus près et je vous invite à faire l’expérience, un billet (de jour) coûte 300 euros pour Berlin en plein tarif contre 90 euros en avion sur Air-France, je ne vous parle même pas des compagnie low-cost.
Le train n’a aucun intérêt en terme de prix.
A tel point, que pour forcer les passagers et les voyageurs à payer la taxe et la rapine TGV, on interdit les alternatives en avion au nom, comme toujours de l’écologie.
La réalité, est plus prosaïque et nettement moins belle.
Le TGV n’est pas rentable si les avions concurrencent le train, car aujourd’hui, un billet de train coûte 2 à 3 fois plus cher qu’un billet d’avion.
C’est surprenant mais c’est ainsi.
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/retour-des-trains-de-nuit-a-un-prix-des-billets-delirants/


4°/Les taux baissent et les marchés parient sur une inversion en 2024
par Charles Sannat | 13 Déc 2023 | Bourse et marchés financiers

Le rallye haussier auquel nous assistons sur l’ensemble des marchés est assez habituel en cette période de fin d’année, ou les institutions financières veulent boucler leurs bilans en bonne posture et où les gérants et autres traders, veulent des primes plantureuses. Pourtant ce rallye haussier a au moins cette fois une raison objective autre que purement « comptable ».
Les marchés anticipent et jouent la baisse des taux dès 2024.
La conviction des marchés est simple. Comme le dit le Monde « les banques centrales ont opéré un virage. Après une hausse historique des taux d’intérêt pour enrayer l’envolée de l’inflation, l’heure est à la pause, et les baisses se profilent désormais pour 2024 ».
Les membres de la BCE confirment l’hypothèse de la baisse. 
« Les dirigeants de la Banque centrale européenne (BCE), dont le Conseil des gouverneurs se réunit jeudi 14 décembre, sont venus nourrir ce sentiment en multipliant les déclarations depuis quelques jours. La plus significative est celle d’Isabel Schnabel, l’Allemande membre du directoire, classée dans le camp des « faucons », favorables aux hausses de taux : « Le chiffre de l’inflation de novembre [à 2,4% dans la zone euro, loin du pic de 10,6% à la fin de 2022] a été une bonne surprise, expliquait-elle le 1er décembre. De façon plus importante encore, l’inflation sous-jacente [hors secteurs de l’alimentaire et de l’énergie, qui sont plus volatils], qui avait été tenace, baisse plus rapidement que nous l’avions prévu. C’est assez remarquable. Au total, ce qu’il se passe sur l’inflation est encourageant. »
François Villeroy de Galhau est sur une ligne similaire : « Sauf choc, il n’y aura pas de nouvelle hausse de nos taux ; la question d’une baisse pourra se poser courant 2024, mais pas maintenant », a expliqué le gouverneur de la Banque de France à La Dépêche du Midi, jeudi 7 décembre. »
2024, année de baisse des taux, et retour des taux vers 3% pour l’Europe et la zone euro par exemple.
Charles SANNAT
Source Le Monde.fr ici

https://insolentiae.com/les-taux-baissent-et-les-marches-parient-sur-une-inversion-en-2024/


5°/A ce stade la France devrait éviter la récession.
par Charles Sannat | 13 Déc 2023 | Crise Économique,

« L’économie française devrait à peine retrouver des couleurs en cette fin d’année. L’activité devrait en effet croître modestement de 0,1% au quatrième trimestre, a indiqué lundi la Banque de France.
Une bonne nouvelle tout de même : le pays va éviter la récession après un troisième trimestre dans le rouge.
Cette très légère progression du produit intérieur brut (PIB) par rapport au trimestre précédent (à -0,1%) interviendrait dans un contexte de « normalisation des prix » et permettrait donc à la France d’échapper à la récession, définie comme deux trimestres consécutifs de baisse. »
Moins de 1 % de croissance en 2023 et 2024
« La Banque de France prévoit une croissance de 0,9 % pour 2023 comme pour 2024 (contre 1 % et 1,4 % anticipés par le gouvernement). Elle présentera le 18 décembre ses nouvelles projections macroéconomiques pour la période 2023-2025. »
Autant dire que la croissance dans notre pays est atone. Il n’y a pas de quoi se réjouir de cette « croissance » de moins de 1 %, surtout quand au même moment vous avez une inflation officielle de 5 ou 6 % par an.
La paupérisation est donc réelle.
La croissance c’est comme les taux d’intérêts réels. Il faut déduire l’inflation.
0.9% de croissance et 5.7% d’inflation cela fait une bonne récession de 4.8% qui est très significative, d’où les difficultés économiques ressenties par nos concitoyens.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source 20 Minutes.fr ici

https://insolentiae.com/a-ce-stade-la-france-devrait-eviter-la-recession/