5708 – Charles Sannat « Tout est « Ponzi » dans l’économie… ou presque ! ». 06.11.23. – Insolentiae

1°/« Tout est « Ponzi » dans l’économie… ou presque ! ».
2°/Berkshire Hathaway de Warren Buffett croule sous 157 milliards de dollars de cash !!
3°/L’Allemagne dépasse le Japon et devient la 3ème économie mondiale
4°/L’Europe de l’échec qui n’a plus de fusée. Ariane 5 a cessé. Ariane 6 n’est pas prête.
5°/La fin de la baisse du chômage. Retour des difficultés pour trouver du boulot !

1°/« Tout est « Ponzi » dans l’économie… ou presque ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 6 Nov 2023 | A la une, Chronique de l’effondrement


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Vous entendez souvent l’expression c’est un « Ponzi », une arnaque de « Ponzi », un schéma de « Ponzi » ou encore un système de « Ponzi », une chaîne de « Ponzi »,  une fraude de « Ponzi » ou une pyramide de Ponzi.
Officiellement il s’agit d’un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Si l’escroquerie n’est pas découverte auparavant, la fraude apparaît au grand jour au moment où le système s’écroule, c’est-à-dire quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients. Son nom rappelle Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en place une opération fondée sur ce principe à Boston dans les années 1920.
Pour le dire plus simplement, je rémunère ou je rembourse les dépôts des premiers par les dépôts des suivants alors qu’il n’y a aucune création de valeur.
Vous allez me dire qu’il faut être sacrement couillons pour se faire avoir…
D’abord, ce n’est pas si simple, et les « arnaques » sont toujours brillamment exécutées. Il est souvent difficile de les détecter, surtout quand en plus nos capacités de jugement sont obscurcies par le lucre et l’appât du gain.
Ensuite, l’économie est un immense système de Ponzi. 
Vous allez me dire que l’immobilier ce n’est pas du Ponzi !
Je vous dirais que si, quand même un peu. Tout le monde investit dans l’immobilier en imaginant qu’il trouvera un couillon qui lui achètera plus cher sa maison ou son appartement qu’il ne l’a acheté même s’il n’y a pas eu de travaux !
Vous allez me dire que la bourse ce n’est pas du Ponzi…
Je vous dirais que si, quand même un peu. Tout le monde investit dans la bourse en imaginant qu’il trouvera un couillon qui lui achètera ses actions plus chères qu’il ne les a achetées.
Vous allez me dire que l’assurance-vie, ce n’est pas du Ponzi…
Je vous dirais que si, quand même un peu. Tout le monde investit dans l’assurance-vie et les fonds « garantis » en euros en imaginant qu’il trouvera un couillon qui lui remboursera les dettes de l’Etat à sa place en payant en plus un gros taux d’intérêt pour lui servir un rendement sans qu’il n’ait besoin de travailler.
Vous allez me dire que le Bitcoin ce n’est pas du Ponzi… surtout si vous êtes un crypto-croyant !
Je vous dirais que si, quand même un peu. Tout le monde investit dans le Bitcoin en imaginant qu’il trouvera un couillon qui lui achètera ses Bitcoins bien plus chers qu’il ne les a achetés.
L’économie est un Ponzi géant dont nous sommes potentiellement tous les victimes. Vous pouvez prendre toutes les classes d’actifs, ce sera la même chose. Le même raisonnement.
Bien évidemment, les choses sont un peu plus nuancées que ce raisonnement dans la mesure où nous avons besoin d’épargne, d’investissements, de rendements, de taux d’intérêt. Bien évidemment tout cela concourt non seulement à une économie saine mais surtout à une économie prospère.

Pourtant il faut rappeler une grande vérité.

Quand l’économie devient trop financiarisée, quand on oublie l’économie de terrain, la vraie, celle qui construit, qui bâtit. Celle qui innove, celle qui nourrit. Quand on achète et que l’on se revend des actifs sans prise avec la vie, avec le vrai, avec le réel, alors l’économie devient un Ponzi.
Un Ponzi géant.
Un Ponzi qui abîme, qui détruit, et qui ruine.
Si vous voulez détecter un Ponzi, demandez-vous simplement pourquoi vous faites ceci, pourquoi vous faites-cela.
Si vous le faites pour construire, élever, bâtir, si vous le faites parce que cela doit être fait, parce que c’est important que cela soit fait, alors vous êtes dans la propriété fertile, celle qui produit, celle qui est utile.
Si vous le faites parce que vous espérez vous enrichir et que vous imaginez trouver un couillon qui achètera votre ceci ou votre cela, alors vous êtes dans un Ponzi, mais ce n’est pas le plus grave. Ce qui est plus triste, c’est que vous ne le faites pas pour de bonnes raisons.
Gagner de l’argent n’est jamais, et ne devrait jamais être le point de départ.
Gagner de l’argent n’est toujours que la conséquence.
J’ai cette vision « vieille école » de l’économie, et je la revendique.
Une économie au service des gens, de la société.
Un peu tout l’inverse de ce que nous vivons.
Cet immense Ponzi sans intérêt dont nous sommes tous les couillonnés.
La bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes pas obligés de jouer selon les règles de ce système et que nous pouvons même retourner les règles du système contre lui-même. C’est même assez simple en réalité.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/tout-est-ponzi-dans-leconomie-ou-presque-ledito-de-charles-sannat/

2°/Berkshire Hathaway de Warren Buffett croule sous 157 milliards de dollars de cash !!
par Charles Sannat | 6 Nov 2023 | Entreprises

L’histoire de la société Berkshire de Buffett et de son activité sont toujours tout en nuance !
En effet elle affiche une perte plus importante en raison de la chute des actions mais le bénéfice d’exploitation établit un record avec des réserves de cash de plus de 157 milliards de dollars.
C’est loin du Ponzi !
Le groupe Berkshire Hathaway de Warren Buffett, a enregistré samedi sa première perte trimestrielle depuis un an, en raison de la chute des cours d’Apple et d’autres titres qu’il détient, mais a indiqué que l’amélioration des résultats de l’assurance avait permis d’accroître le bénéfice d’exploitation à un niveau record.
La hausse des taux d’intérêt a fait grimper à plus de 5 % les rendements des bons du Trésor américain détenus par Berkshire au troisième trimestre, tandis que la baisse du nombre d’accidents de la route et la saison calme des ouragans dans l’Atlantique ont soutenu les activités d’assurance automobile et de réassurance de Geico.
Le bénéfice d’exploitation a augmenté de 41% pour atteindre 10,76 milliards de dollars, alors que la perte nette de Berkshire a plus que quadruplé pour atteindre 12,77 milliards de dollars.
Berkshire a également indiqué qu’il restait prudent quant à la valorisation des actions et à l’environnement du marché.
Les liquidités du conglomérat basé à Omaha, dans le Nebraska, ont atteint le montant record de 157,2 milliards de dollars, ce qui est suffisant pour réaliser une ou plusieurs grandes acquisitions. Berkshire a vendu pour 5,3 milliards de dollars d’actions de plus qu’il n’en a acheté et a ralenti le rachat de ses propres actions, qui s’élève à 1,1 milliard de dollars. »
Warren Buffett n’attend pas un couillon à qui revendre plus cher ses actions.
Il attend qu’un couillon vende un bon actif de l’économie réelle qu’il pourra acheter à un prix bradé.
Charles SANNAT
Source Boursorama.com ici

https://insolentiae.com/berkshire-hathaway-de-warren-buffett-croule-sous-157-milliards-de-dollars-de-cash/


3°/L’Allemagne dépasse le Japon et devient la 3ème économie mondiale
par Charles Sannat | 6 Nov 2023 | Crise Economique,

Vu de France, on pourrait se dire que c’est une mauvaise nouvelle pour le Japon rétrogradé quatrième puissance économique sur la scène internationale, alors que c’est une bonne nouvelle pour l’Allemagne.
En réalité, c’est l’histoire de deux pays qui viennent de sauter d’un avion en flammes et qui va s’écraser dans une immense explosion.
Heureusement. Ils avaient des parachutes.
Disons simplement que l’Allemagne ayant sauté plus tard de l’avion, c’est le Japon qui va toucher le sol en premier mais suivi de près par l’Allemagne.
Cette petite fable pour vous dire juste que ce classement est tristement cocasse, car en réalité, c’est l’histoire de deux pays très en difficulté et où celui qui souffre un peu moins repasse devant celui qui souffre le plus.
Le Japon est en pleine déflation démographique avec un effondrement de sa population.
« À la fin des années 1960, alors en pleine croissance, le Japon s’imposait comme deuxième puissance économique mondiale derrière les États-Unis et devant l’Allemagne de l’Ouest. Une seconde place que le Japon a perdue en 2010. Aujourd’hui Tokyo s’apprête à être rétrogradée à la quatrième place, repassant derrière l’Allemagne. Ce qui donne le palmarès suivant : États-Unis, Chine, Allemagne et Japon. Le pays s’enfonce un peu plus chaque année.
Tous les ingrédients sont réunis : une population active qui décline car vieillissante et la compétitivité des entreprises s’érode. Dans la foulée, la monnaie nationale (le yen) est en chute libre face aux autres devises, notamment le dollar. Le yen a perdu 30 % de sa valeur face au billet vert en deux ans seulement.
Mais le principal facteur est, effectivement, d’ordre démographique : le vieillissement de la population prive l’appareil productif nippon d’une jeune main-d’œuvre dynamique. Le pays perd jusqu’à 800.000 habitants par an. Panne de naissances et de croissance auxquelles il faut ajouter une inflation hors de contrôle, deux fois plus élevée qu’en Allemagne, par exemple. Le tableau est complet. »
Du côté allemand, ce n’est en réalité guère plus brillant.
Certes la population s’effondre moins parce que les Allemands font comme tous les autres pays qui refusent la déflation démographique. Ils font rentrer autant de migrants que possibles pour compenser la baisse de la natalité ce que refuse le Japon qui reste un pays totalement homogène.
Ensuite, l’Allemagne vient de se tirer plusieurs balles dans la tête de ses grosses industries. Fin des voitures thermiques par exemple, sans même vous parler des problèmes énergétiques forçant les usines allemandes tout simplement à cesser leurs productions ou à se délocaliser … aux Etats-Unis.
Mais ne vous réjouissez pas de tout cela, car dans tout cela, et dans ce classement, il n’y a même plus de place pour notre pays devenu l’ombre de lui-même.
Charles SANNAT
Source France Info ici

https://insolentiae.com/lallemagne-depasse-le-japon-et-devient-la-3eme-economie-mondiale/


4°/L’Europe de l’échec qui n’a plus de fusée. Ariane 5 a cessé. Ariane 6 n’est pas prête.
par Charles Sannat | 6 Nov 2023 | Affaires européennes

Vous le savez, l’Europe c’est la paix blablabla.
L’Europe c’est aussi les concepts de succès répétés comme des mantras du genre « il faut faire un airbus des batteries », comme l’on dit à chaque fois qu’il y a un problème social dans notre pays qu’il faut « un grenelle du problème concerné ».
Il y avait 3 projets européens emblématiques avec lesquels j’ai grandi. Airbus, l’avion européen. Ariane, la fusée européenne. Erasmus, le programme d’échange européen.
Ces trois projets ont été des succès.
Au-delà de la réussite ils étaient objectivement porteurs d’une dynamique positive et généreuse. Ils étaient de l’optimisme, dans la science ou dans l’échange.
Ces projets sont à l’image de l’Union Européenne, devenue un ramassis de technocrates idéologues, méchants, violents et destructeurs.
Ils détruisent à peu près tout ce qu’ils touchent et nous voici sans fusée.
Berlin et Rome veulent en finir avec le monopole d’ArianeGroup dans les lanceurs lourds.
« Les Européens se déchirent autour de l’aide publique à l’exploitation d’Ariane 6. Berlin et Rome veulent en finir avec le monopole d’ArianeGroup dans les lanceurs lourds.
C’est un sommet des ministres européens de l’Espace crucial, assorti d’un conseil de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui se tiendra les 6 et 7 novembre à Séville, en Espagne. En toile de fond, la crise sans précédent des fusées européennes. L’Europe n’a plus d’accès indépendant à l’espace. Ariane 6, en retard de quatre ans, ne volera pas avant 2024. Elle n’est donc pas encore prête à prendre le relais d’Ariane 5, qui a réalisé son ultime mission en juillet dernier.
Vega C, la nouvelle version de la petite fusée italienne Vega, est indisponible jusqu’à la fin de l’année prochaine, depuis l’échec de sa première mission commerciale fin 2022. Et il n’est plus possible de compter sur Soyouz, depuis l’arrêt de la coopération avec la Russie, dans la foulée de l’agression de l’Ukraine.
D’où l’urgence à repenser en profondeur la stratégie européenne en matière de transport spatial. Et, à court terme, de tout mettre en œuvre pour qu’Ariane 6 soit un succès, en se mettant d’accord sur ses conditions d’exploitation. Ces dernières donnent lieu, depuis des semaines, à un bras de fer entre les 13 États membres de l’ESA sur 22, qui financent le programme, et ArianeGroup, le maître d’œuvre d’Ariane 6, ainsi que ses sous-traitants. L’industrie réclame en effet une réévaluation du soutien public, afin d’équilibrer l’exploitation de la nouvelle fusée. En clair : une subvention annuelle conséquente afin de ne pas perdre d’argent sur le marché commercial. ArianeGroup demande 350 millions par an, soit plus du double du montant accordé en 2021.
Or, lorsque Ariane 6 a été lancée en 2014, l’ESA et le Cnes (Centre national d’études spatiales), auquel l’agence européenne déléguait jusqu’ici la maîtrise d’œuvre des fusées Ariane, avaient accepté de laisser cette responsabilité de maîtrise d’œuvre à ArianeGroup, tout juste créée par Airbus et Safran. En contrepartie, ces derniers avaient promis de ne plus demander de soutien public à l’exploitation. « Les industriels n’ont pas tenu cet engagement et ont demandé un soutien public dès 2021 », précise Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à l’ESA. »
Bref, c’est la Bérézina spatiale européenne, et maintenant, il faut compter avec Space X d’Elon Musk qui a renvoyé à leurs études tous nos mamamouchis des ministères, de l’Union Européenne et de l’ESA, notre agence spatiale qui n’est même plus capable de faire voler une fusée.
Cette Europe est l’Europe de l’échec.
C’est assez logique.
Elle est devenue tellement technocrate, qu’elle n’a plus rien à envier à l’ex-URSS qui était une économie administrée.
Une économie administrée, cela ne marche jamais très longtemps et c’est exactement ce qui nous arrive.
Nous nous effondrons sous le poids de la technostructure bruxelloise et au nom de l’idéologie européiste qui rêve d’éradiquer les Etats nations pour donner naissance aux Etats-Unis d’Europe.

Les Etats-Unis d’Europe, sans pétrole, sans gaz, en guerre contre la Russie, sans identité, avec une démocratie en berne, … et maintenant sans fusée.

Tout ceci n’est qu’une vaste escroquerie dont il faudra bien finir par sortir ou alors il nous faudra mourir.
Un bien funeste choix en réalité.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici

https://insolentiae.com/leurope-de-lechec-qui-na-plus-de-fusee-ariane-5-a-cessee-ariane-6-nest-pas-prete/


5°/La fin de la baisse du chômage. Retour des difficultés pour trouver du boulot !
par Charles Sannat | 6 Nov 2023 | Emploi & Chômage


« Destructions de postes, hausse du chômage… Le vent est-il en train de tourner sur le front de l’emploi ? »
C’est le titre de cet article du Figaro (source ici) qui évoque le retour des difficultés sur le marché de l’emploi en France, mais cela dit c’est également valable aux Etats-Unis.
En effet, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a connu une hausse de 0,6 % au troisième trimestre.
Ainsi le Figaro de préciser. « Coup de froid sur l’emploi salarié, légères hausses du nombre de demandeurs d’emploi et du taux de chômage… Les signaux préoccupants s’accumulent, faisant craindre un retournement de la conjoncture ».
En terme de volumétrie, nous parlons ici de 17.400 inscrits supplémentaires.
Ce qui est notable c’est que c’est la première augmentation trimestrielle de cet indicateur depuis trois ans !
La hausse des taux d’intérêt n’y est évidemment pas étrangère puisque la croissance économique est en baisse.
Qui dit baisse de la croissance économique dit évidemment à un moment ou un autre, baisse des créations d’emplois.
A force d’avoir moins de créations d’emplois, on termine toujours avec une hausse du chômage.
Les remontées de la vraie économie de terrain ne sont pas très folichonnes, et la consommation marque sensiblement le pas.
Si nous avons connu une véritable embellie sur le marché de l’emploi depuis globalement le post-Covid, le marché risque de considérablement se retourner et ce ne sera pas en faveur des salariés.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »

https://insolentiae.com/la-fin-de-la-baisse-du-chomage-retour-des-difficultes-pour-trouver-du-boulot/