5553 – Ch.Sannat « Récession 2024, atterrissage en douceur, atterrissage brutal ou atterrissage d’urgence, comment se préparer ? ». 27.07.2023. – Insolentiae

  • 1°/« Récession 2024 – atterrissage en douceur – atterrissage brutal ou atterrissage d’urgence – comment se préparer ? ».
  • 2°/90 % des plus pauvres détiennent 75 % de la dette !
  • 3°/Le ministre des affaires étrangères chinois limogé. Trop proche des USA ?
  • 4°/La Banque centrale américaine lance son système de transferts bancaires instantanés
  • 5°/Fin de l’impression systématique du ticket de caisse au 1er Août. L’histoire de la poutre et de la paille

1°/« Récession 2024, atterrissage en douceur, atterrissage brutal ou atterrissage d’urgence, comment se préparer ? ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 27 Juil 2023 | A la une, Crise Économique


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
La Lettre STRATEGIES du mois de Juillet 2023 intitulée « Récession 2024, atterrissage en douceur, atterrissage brutal ou atterrissage d’urgence, comment se préparer? » est en ligne dans vos espaces lecteurs ici. Pour vous abonner tous les renseignements se trouvent là.
Tout d’abord, historiquement, il faut entre 18 et 24 mois pour que les conséquences des hausses de taux d’intérêt se matérialisent dans l’économie et se « transmettent » comme on dit en langage de banquier central.
Qu’avons-nous appris ces dernières années ? Essentiellement que le système était infiniment plus résilient et plus solide que nous le pensions.
Nous avons appris que le système devait cette résilience spécifiquement au fait que les autorités politiques et économiques, gouvernements comme banques centrales changeaient les règles du jeu à chaque crise pour éviter le pire.
Dans la mesure où personne n’a franchement intérêt au chaos, disons, que ces changements et ces immenses accommodements avec la réalité économique ne déplaisent à personne et certainement pas aux marchés qui ont largement profité de l’ensemble de toutes ces largesses.
Après Lehmann Brothers, le monde aurait dû s’effondrer, mais la FED a injecté, oui, tenez-vous bien, 20.000 milliards de dollars dans l’économie mondiale et des milliers de milliards pour sauver le système bancaire européen.
Nous avons appris que pour « stimuler » l’économie et nous « forcer » à consommer ou investir pour que le système puisse continuer à tourner, les autorités pouvaient nous envoyer dans un endettement sans fin et créer un monde de taux zéro et même négatifs. Oui, un monde où demain sera plus certain qu’aujourd’hui, un monde où l’emprunteur est payé pour emprunter et le prêteur sanctionné pour avoir mis de l’argent de côté. Nous venons de passer 10 ans dans un tel monde.
Nous avons appris avec la pandémie une nouvelle notion. Le « quoi qu’il en coûte », les confinements et l’argent directement versé aux gens sur les comptes en banque. Evidemment si soutenir les marchés financiers ne crée pas forcément d’inflation généralisée (trappe à liquidité) mais l’inflation de certaines classes d’actifs (immobilier, obligations ou actions), soutenir directement les ménages génère une inflation majeure, surtout quand on organise sciemment ses conditions.
On enferme d’abord les ménages, on les empêche de dépenser pendant des mois de confinement avec des délires du type « produits non essentiels interdits à la vente ». Le taux d’épargne monte en flèche alors que toutes les usines du monde sont fermées. Des milliards sont stockés en attendant de pouvoir être dépensés. A la « libération », les ménages sont ultra-solvables et les magasins vides. L’ajustement se fait par le prix et nous obtenons un choc inflationniste post-Covid.
Puis nous avons la guerre en Ukraine, et un second choc inflationniste qui cette fois, va passer avant tout par les prix de l’énergie et se transmettre à l’ensemble de l’économie. Cette hausse importante de l’énergie va être considérablement aggravée, spécifiquement en Europe par notre choix politique de nous passer volontairement de l’énergie bon marché russe.
Pour lutter contre cette hausse de l’inflation, les banques centrales, vont augmenter les taux d’intérêt de manière très significative. Tellement significative que ce sera même le mouvement de hausse des taux le plus rapide et le plus important de l’histoire économique.
En 2018, nous avons eu une « crisounette » boursière bien vite tuée dans l’œuf par l’arrêt de la hausse des taux de la FED (enfin la tentative de hausse de taux) dans un contexte d’énergie chère. A cette époque l’inflation était très faible

Sur le graphique ci-dessus, vous voyez bien le creux des cours en 2018. Nous avions une conjonction visible, prévisible et prévue dans cet article de 2018 (lien sous le dernier graphique).


Je vais donc ici partager avec vous mon analyse concernant la récession 2024, qui est inévitable.
Ce qui reste encore en suspens est sa profondeur, sa nature et sa durée.
Je pense qu’elle sera très différente entre les Etats-Unis et l’Union Européenne et que cela aura des implications importantes dans vos choix de placements et vos allocations d’actifs.
Voilà ce que nous savons.
1/ Il faut de 18 à 24 mois pour que les hausses de taux se transmettent à l’économie.
2/ Nous savons que l’énergie est chère en raison de la guerre en Ukraine et de nombreux autres facteurs que je ne détaille pas ici, mais factuellement l’énergie est chère.
3/ Nous savons que les taux sont en très forte hausse.
4/ Nous savons que les crises naissent toujours de la conjonction de deux phénomènes, la hausse des taux et la hausse des prix de l’énergie qui sont une conjonction dévastatrice pour l’économie mondiale.
Pour résumer, nous sommes, et c’est encore plus grave, dans une triple conjonction. Inflation (ponction du pouvoir d’achat), hausse de l’énergie (ponction du pouvoir d’achat), et hausse des taux d’intérêt (ponction du pouvoir d’achat).
PPA au cube
Nous sommes donc dans une situation de ponction du pouvoir d’achat au cube ! Quand il y a une ponction de pouvoir d’achat d’une telle ampleur, cela ne peut qu’avoir des conséquences macro-économiques. Nous n’avons juste pas encore vu les conséquences. Cela commence maintenant et va aller en s’amplifiant. Pour l’essentiel la crise ne sera visible pour le plus grand nombre qu’en 2024.
Des marchés qui tiennent sur une croyance
Vous allez me dire que pour le moment les marchés tiennent rudement bien. C’est aussi vrai qu’incontestable. La raison est assez simple à comprendre en réalité. Les marchés voient parfaitement cette PPA au cube, mais ils n’en tiennent pas compte car la tienne pour quantité négligeable dans les anticipations. Pourquoi ? Parce qu’ils pensent que pour tuer l’inflation rapidement qui auraient dégradé les marges des entreprises il faut un peu de hausse de taux même fortes, mais pendant une faible durée ce qui ne dégradera pas plus les marges des entreprises que ne l’aurait fait cette inflation.
Les marchés jouent le fait que cette hausse des taux sera de courte durée, parce que l’inflation sera vaincue et que les taux aux Etats-Unis baisseront dès 2024.
Il existe une probabilité importante que cela ne se passe pas « comme prévu » et que « contre toute attente », l’inflation persiste entre 3 et 4 % durablement en raison de facteurs macro-économiques devenus profondément inflationnistes.
Le réveil 2024 risque donc d’être un peu inconfortable.
  • Alors vers quel type de récession allons-nous avoir en 2024 ?
  • Un atterrissage en douceur, un atterrissage brutal ou un atterrissage d’urgence ?
  • Aurons-nous un découplage USA/Europe ?
  • Si oui pourquoi ?
  • Quelles seront les conséquences patrimoniales et sur la valorisation des actifs ?.
  • Enfin, quels placements choisir pour se protéger ou développer son patrimoine malgré cette récession ?
. Toutes les réponses dans ce nouveau dossier du mois de Juillet 2023 dont je vous souhaite une bonne lecture (pour accéder à vos espaces lecteurs c’est ici).
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J’en profite également pour souhaiter de bonnes vacances à ceux qui partent comme moi et un bon retour à ceux qui rentrent. On se retrouve en septembre ou avant si l’actualité l’exige. Je vous remercie pour votre fidélité et la qualité de vos commentaires toujours enrichissants.
Amicalement.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/recession-2024-atterrissage-en-douceur-atterrissage-brutal-ou-atterrissage-durgence-comment-se-preparer-ledito-de-charles-sannat/

2°/90 % des plus pauvres détiennent 75 % de la dette !
par Charles Sannat | 27 Juil 2023 | Grille article, Investir son argent

Lorsque je dis avec humour et une pointe de provocation pour stimuler les méninges de tous que l’argent ne tombe pas du ciel mais que l’argent tombe des pauvres, ce n’est pas juste une formule de style, c’est une réalité.
Les « riches » savent « capter » l’argent en provenance des autres.
Il y a donc ceux qui captent et ceux qui claquent.
Les pauvres dépensent et les riches amassent et ce constat n’est pas aussi réducteur que ce que pense la grande majorité des gens.
L’effet comportement dans l’acquisition de la richesse est prépondérant et oui, être « riche » cela contrairement à ce que l’on peut imaginer s’apprend en très grande partie…  évidemment pas à l’école, et certainement avec des enseignants de la Nupes.


« Si les 10 % les plus riches contrôlent 70 % des actifs, les 90 % les plus pauvres détiennent 75 % de la dette ».
Ce chiffre est fascinant et le présenter ainsi encore plus.
La richesse des uns est évidemment liée aux dépenses des autres.
La dette vous appauvrira tout le temps (de même que la consommation et la publicité qui excite chez chacun de nous des besoins que nous n’avons pas), sauf lorsqu’elle permet d’acheter des actifs qui rapportent et pas des passifs qui créent des dépenses.
Une belle voiture, cela fait plaisir et vient flatter l’égo, mais cela ne permet pas de « gagner » de l’argent, cela va vous en coûter… sauf si vous êtes chauffeur de taxi !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/90-des-plus-pauvres-detiennent-75-de-la-dette/?doing_wp_cron=1690561390.5943191051483154296875

3°/Le ministre des affaires étrangères chinois limogé. Trop proche des USA ?
par Charles Sannat | 27 Juil 2023 | Géopolitique

La Chine vient de limoger son ministre des Affaires étrangères Qin Gang. Le ministre avait disparu de la vue du public pendant des semaines.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères sera le prédécesseur de Qin, Wang Yi, selon le média d’État CCTV.
Le rapport des médias n’a pas donné de raison pour le limogeage brutal de Qin, qui n’a pris la tête du ministère des Affaires étrangères qu’en décembre.
Le problème, sa relation avec l’occident et les Etats-Unis ?
Les homologues occidentaux de Qin ont commencé ces derniers mois à établir une relation de travail avec lui. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra , faisaient partie de ceux qui ont rencontré Qin à Pékin après la réouverture de la ville après la pandémie de coronavirus.
Il faut savoir également que Qin avait été, juste avant de devenir ministre des Affaires Étrangères de la Chine, l’ambassadeur chinois… aux Etats-Unis.
Les tensions montent entre Pékin et Washington, alors il ne fait pas bon à Pékin être en trop bons termes avec l’Oncle Sam.
Charles SANNAT
Qin, pour l’instant, conserve apparemment le titre de conseiller d’État. Pékin a d’abord déclaré qu’il était absent des principaux événements diplomatiques pour des « raisons de santé ».

https://insolentiae.com/le-ministre-des-affaires-etrangeres-chinois-limoge-trop-proche-des-usa/

4°/La Banque centrale américaine lance son système de transferts bancaires instantanés
par Charles Sannat | 27 Juil 2023 | Banques Centrales

Il ne faut pas confondre ce système de paiement avec une cryptomonnaie de banque centrale une « CBDC » comme on dit pour central bank digital currency ou monnaie digitale de banque centrale en bon français dans le texte.
États-Unis : la Fed lance son système de transferts bancaires instantanés
« La banque centrale américaine (Fed) a lancé jeudi son système de transferts bancaires instantanés pour les entreprises et les particuliers, baptisé FedNow, rattrapant ainsi son retard par rapport à d’autres pays comme ceux de l’Union Européenne.
« La Réserve fédérale a créé le service FedNow pour aider à effectuer les paiements quotidiens au cours des prochaines années plus rapidement et plus facilement », a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, cité dans le communiqué.
Concrètement, les particuliers et les entreprises pourront effectuer un virement ou recevoir des fonds de manière instantanée, et sans contrainte de jours ouvrés, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, dans un pays où les chèques sont encore très largement utilisés. Cependant, sur les plus de 7.000 banques commerciales que comptent les États-Unis, 35 seulement ont adhéré à ce système, dont quelques noms connus comme Wells Fargo ou JP Morgan Chase. Les services fiscaux du département au Trésor figurent également sur la liste. Et 16 fournisseurs de services prendront en charge le traitement des paiements pour les banques et les coopératives de crédit. »
« Un déclin des chèques »
Mais « à mesure que de plus en plus de banques choisiront d’utiliser ce nouvel outil, les avantages pour les particuliers et les entreprises incluront la possibilité pour une personne de recevoir immédiatement le paiement de son salaire, ou pour une entreprise d’accéder instantanément à des fonds lorsqu’une facture est payée », a ajouté Jerome Powell.
Avec ce système, sur lequel la Fed travaille depuis 2019, les États-Unis se mettent au niveau de bien d’autres pays : « les États-Unis sont très en retard par rapport à l’Union Européenne, à la Grande-Bretagne, même au Brésil. Les transferts de fonds prennent un temps démesuré par rapport à la technologie moderne », a indiqué Gregory Daco, chef économiste pour EY Parthenon. « Cela favorisera probablement un déclin des chèques », notamment pour tout ce qui est paiement de factures d’eau ou d’électricité, ou encore pour le règlement du loyer, a souligné l’économiste. »
En gros nous parlons ici de l’équivalent de notre système de virements immédiats que nous connaissons presque tous maintenant et fort pratique quand nous voulons réaliser un paiement urgent.
Cela prouve une chose.
La digitalisation de la société continue sa progression en général et celle des moyens de paiements en particulier.
Charles SANNAT
Source Le Figaro.fr ici

https://insolentiae.com/la-banque-centrale-americaine-lance-son-systeme-de-transferts-bancaires-instantanes/

5°/Fin de l’impression systématique du ticket de caisse au 1er Août. L’histoire de la poutre et de la paille
par Charles Sannat | 27 Juil 2023 | Environnement

« Fin de l’impression systématique du ticket de caisse : ce que cela va changer »
La ministre Olivia Grégoire nous explique doctement que l’on va sauver des millions d’arbres grâce à cette mesure exceptionnelle.
Elle nous dit aussi que nous économiserons des milliards de litres d’eau, 18 milliards de litres d’eau selon la mini-stress. Cela fait tout de même 18 millions de mètres cube d’eau juste pour les tickets de caisse. Il serait intéressant de savoir là aussi quelles sont les « clefs de répartitions » utilisées pour arriver à de tel totaux parce que divisé par 65 millions de Français cela fait tout de même 276 litres par personne et par an !
Imaginons même que ces chiffres soient réellement justes.
Imaginons qu’ils soient bons.
Ils représentent au pire une goutte d’eau dans l’océan du problème total.
Vous savez c’est l’histoire du doigt du sage ou de la paille et de la poutre.
Pendant qu’Olivia Grégoire fort sympathique tel n’est pas le sujet, nous montre les tickets de caisse, elle ne nous montre pas les caddies !
Le problème de notre pollution n’est évidemment pas le ticket de caisse, mais ce que nous avons dans nos caddies et là je peux vous assurer que ce n’est à la même échelle.
Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le bout du doigt.
Quand le ministre montre les tickets de caisse, tout le monde oublie les caddies.
Aussi pathétique qu’affligeant.
Comment croire une seule seconde à l’écologie…
Sauvez la planète, ne prenez plus les tickets de caisse, mais consommez comme des gorets.
Hahahahahahahahahahahahaha.


Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »

https://insolentiae.com/fin-de-limpression-systematique-du-ticket-de-caisse-au-1er-aout-lhistoire-de-la-poutre-et-de-la-paille/