5493 – Ch.Sannat « 30% des entreprises allemandes veulent fuir l’Allemagne ! ». du 8 Juin 2023 – Insolentiae

  • 1°/« 30% des entreprises allemandes veulent fuir l’Allemagne ! ».
  • 2°/Vers plus de faillites bancaires selon Janet Yellen !
  • 3°/Nouvelle hausse de taux pour la banque centrale canadienne à 4.75%
  • 4°/La Chine achète toujours plus d’or et la Pologne encore plus !!
  • 5°/Attention. L’impact des taux sur l’économie prendra plus de temps selon Schnabel de la BCE

1°/« 30 % des entreprises allemandes veulent fuir l’Allemagne ! ». L’édito de Charles SANNAT
par Charles Sannat | 8 Juin 2023 | A la une, Chronique de l’effondrement


Mes chères impertinentes, chers impertinents,
C’est article du très europhile site Euractiv… que l’on ne peut accuser de germanophobie ou d’europhobie.
Le site titre  «Allemagne, l’économie subit un nouveau coup dur alors que de nombreuses entreprises envisagent de quitter le pays» !
Et effectivement ce n’est pas rien puisque 30% des entreprises allemandes envisagent d’aller se faire voir ailleurs qu’en Allemagne.
« Alors que 16% des entreprises de taille moyenne interrogées par la BDI ont déjà pris des dispositions pour délocaliser une partie de leurs activités, l’étude révèle que 30% d’entre elles envisagent de prendre des mesures concrètes pour suivre le mouvement.
Une étude de la Fédération des industries allemandes (Bundesverband der Deutschen Industrie, BDI) révèle que plusieurs entreprises sont en train de délocaliser des emplois et de la production à l’étranger, alors que les inquiétudes concernant l’économie allemande ne cessent de croître.
Alors que 16% des entreprises de taille moyenne interrogées par la BDI ont déjà pris des dispositions pour délocaliser une partie de leurs activités, l’étude révèle que 30% d’entre elles envisagent de prendre des mesures concrètes pour suivre le mouvement.
« Près de deux tiers des entreprises interrogées considèrent les prix de l’énergie et des ressources comme l’un des défis les plus urgents », a indiqué Siegfried Russwurm, président de la BDI.
« Les prix de l’électricité pour les entreprises doivent baisser de manière fiable et permanente pour atteindre un niveau compétitif, sinon la transformation [verte] des entreprises échouera », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était de la « responsabilité des hommes politiques d’améliorer les conditions pour les entreprises en Allemagne ».
Des préoccupations similaires sont apparues après que les États-Unis ont publié leur loi sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act, IRA), d’un montant de 500 milliards de dollars, qui offre de généreuses subventions à l’industrie verte.
Si les entreprises ne peuvent plus produire en Allemagne, pour survivre elles doivent fuir !
Les dirigeants allemands devenus idéologues sont comme les dirigeants français. Ils comprennent vite à condition de leur expliquer très très longtemps !
Une entreprise dans un monde ouvert, sans frontière et sans droit de douane, n’est pas une œuvre caritative.
Si l’énergie est trop chère en Allemagne alors toutes les grosses industries européennes iront produire aux Etats-Unis et c’est exactement le plan américain et ce que voulaient les Etats-Unis en utilisant l’arme de l’énergie comme une arme et un outil de compétitivité.
Les Etats-Unis vont encore plus loin et utilisent aussi le levier fiscal en plus du levier énergétique pour tuer l’industrie européenne.
« En réponse à l’IRA et à la flambée des prix de l’énergie, le géant de la voiture électrique Tesla a abandonné certains projets ambitieux de construction de sa plus grande usine de batteries près de Berlin et a annoncé en février qu’il se concentrerait plutôt sur le marché américain.
Des inquiétudes concernant l’économie allemande et sa compétitivité à l’échelle mondiale sont également apparues récemment, la Commission européenne ayant prédit le mois dernier que le pays serait l’une des économies de la zone euro à la croissance la plus lente en 2023.
Les coûts élevés de l’énergie et les prix du carbone de l’UE ont été cités à plusieurs reprises comme des raisons de saper le pays en tant que lieu d’implantation d’entreprises.
« Nous observons déjà que les investissements dans les industries à forte intensité énergétique ont chuté de manière significative en Allemagne », a affirmé Clemens Fuest, président de l’institut Ifo, la principale institution de recherche économique allemande, à Augsburger Allgemeine en avril.
Le ministre allemand de I’Économie, Robert Habeck, prend le sujet au sérieux. »
Un plan « génial » pour baisser les prix de l’électricité en Allemagne. 
Le mois dernier, il a proposé un ensemble de mesures visant à réduire le prix de l’électricité pour les entreprises, y compris des subventions temporaires.
Lundi (5 juin), Mr. Habeck a annoncé que les entreprises allemandes pourraient participer à un programme de « contrats d’écart compensatoire appliqué au carbone », qui subventionnerait la transition vers un processus de production neutre en carbone pour les candidats sélectionnés.
Entre-temps, la BDI a clairement indiqué qu’elle considérait que des réformes plus complètes étaient nécessaires.
« Les industries allemandes ont besoin d’un allègement de la bureaucratie et de réductions fiscales ciblées pour pouvoir continuer à investir », a déclaré M. Russwurm lundi. »
un programme de « contrats d’écart compensatoire appliqué au carbone »
Hahahahahahahahaha…C’est exquis.
Que dis-je c’est aussi truculent que savoureux.
Un contrat d’écart compensatoire appliqué au carbone.
Hahahahahahahahahaha.
Ce qui me réjouit sans aucune hésitation en écrivant ces lignes, c’est que je sais que notre pays est mal barré, mais quand je lis ce qu’ils font en Allemagne, je commence à reprendre espoir et à me dire, que sommes toutes, nous pourrions bien faire une belle remontada économique face à l’Allemagne.
Non pas que nous serions meilleurs et plus forts, nous sommes dirigés par des glands.
Mais en Allemagne, là ce sont les châtaignes qui sont au pouvoir.
Alors des glands ou des châtaignes, qui va gagner ?
Simple, aucun des deux, car ce sont les Etats-Unis les grands gagnants.
Nous allons perdre, mais à ce rythme là l’Allemagne va perdre encore plus vite que la France.
Et pour cause.
Comme nous étions plus nuls et déjà presque sans usines, nous risquons peu la désindustrialisation!
Pour l’Allemagne par contre, ils vont se prendre une succession de châtaignes dans la figure !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT

https://insolentiae.com/30-des-entreprises-allemandes-veulent-fuir-lallemagne-ledito-de-charles-sannat/

2°/Vers plus de faillites bancaires selon Janet Yellen !
par Charles Sannat | 8 Juin 2023 | Bourse et marchés financiers


Janet Yellen ne serait pas surprise de voir davantage de consolidation bancaire compte tenu de l’environnement général du secteur, il est probable que certaines petites banques se consolident, a déclaré mercredi matin la secrétaire d’État au Trésor, Janet Yellen.
Ma phrase préférée c’est la suivante. J’adore traduire le mamamouchi dans le texte !!
« Il y a une motivation pour voir une certaine consolidation et je ne serais pas surprise de voir cela se produire à l’avenir » !
Hahahahahaha.
Je traduis.
Il y a une « motivation » pour les faillîtes bancaires et une fois qu’elles font faillite, elles sont rachetées à la casse avec la garantie de la FED et du trésor Américain par les plus grosses banques qui deviennent donc encore plus grosses.
« Mme Yellen a déclaré qu’elle ne souhaitait pas que la diversité du système bancaire soit menacée par de nouveaux regroupements, mais que ceux-ci seraient compréhensibles compte tenu de la pression exercée sur les bénéfices de certaines banques ».
Celle-là est pas mal non plus !
Je ne suis pas pour, mais comme je vais rien faire contre, et bien, forcément, il se passera ce qu’il se passera… Brillant, vraiment. Et donc nous aurons encore plus de banques trop grosses pour faire faillite et qui posent de vrais problème de démocratie.
Bravo Janet !
Charles SANNAT
Source Investing.com ici

https://insolentiae.com/vers-plus-de-faillites-bancaires-selon-janet-yellen/

3°/Nouvelle hausse de taux pour la banque centrale canadienne à 4.75 %
par Charles Sannat | 8 Juin 2023 | Banques Centrales


La Banque Centrale du Canada vient de relever ses taux à 4,75%, ce qui constitue un record depuis 22 ans en raison d’inquiétudes croissantes sur la persistance de l’inflation au-dessus de la cible de 2% due à la « résistance » de l’économie canadienne.
Comprenez par là que la récession n’est pas encore arrivée, que le chômage reste trop bas et la croissance trop forte.
En montant les taux, les banques centrales veulent casser et briser l’inflation en créant une récession de manière volontaire.
Elles finiront forcément par y arriver, et parce que l’arme des taux est tout sauf chirurgicale, les banques centrales vont toujours trop loin dans un sens comme dans l’autre, à la hausse comme à la baisse.
Pourtant le Canada avait annoncé une pause dans la hausse des taux !
« La banque centrale avait cessé de relever ses taux depuis janvier, désirant évaluer l’impact des huit hausses de taux précédentes qui avaient porté le taux directeur à 4,50%, son plus haut niveau en 15 ans, dans le cadre du cycle de resserrement monétaire le plus rapide de l’histoire de la BoC.
La vigueur inattendue des dépenses de consommation, le rebond de la demande de services, la reprise de l’activité immobilière et un marché du travail tendu montrent que l’excès de demande dans l’économie est plus persistant que prévu, a déclaré la banque centrale dans un communiqué.
Notant la hausse de l’inflation en avril, la BoC a estimé que les incertitudes s’étaient accrues quant au fait que l’inflation pourrait se maintenir nettement au-dessus de son objectif de 2 %.
Dans ce contexte, le conseil des gouverneurs a estimé que « la politique monétaire n’était pas suffisamment restrictive pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande et assurer un retour durable à la cible d’inflation de 2% ».
Ce que ne veulent pas comprendre « officiellement » les banques centrales, c’est que l’inflation est désormais structurelle, et parce que justement elle est structurelle, il convient d’adapter la politique de taux d’intérêt.
Tout cela est un changement majeur en termes monétaires et cela va finir par peser considérablement sur la valeur des actifs.
Charles SANNAT
Source Agence de presse Reuters ici

https://insolentiae.com/nouvelle-hausse-de-taux-pour-la-banque-centrale-canadienne-a-4-75/

4°/La Chine achète toujours plus d’or et la Pologne encore plus !!
par Charles Sannat | 8 Juin 2023 | Grille article, Or & Argent

En ce qui concerne les banques centrales les réserves officielles mondiales d’or ont chuté de 71 t en avril !
Cela peut sembler important et significatif mais en réalité ce n’est pas l’essentiel.
En effet, si c’est la première baisse nette depuis mars dernier (-1 t) cela est principalement dû à la vente de 81 t de la Turquie sur son marché intérieur pour satisfaire sa demande d’or locale croissante (en raison de l’inflation qui touche le pays). Parmi les autres vendeurs notables figurent le Kazakhstan (-13 t), l’Ouzbékistan (-2 t) et la République kirghize (-0,6 t).
Le plus important ce sont les quatre banques centrales qui ont déclaré des achats d’or, la plus importante provenant de Pologne (+15 t). Viennent ensuite la Chine (+8 t), la République tchèque (+2 t) et la Mongolie (+1 t).
Vous noterez les achats de la Chine et de la Pologne.
Je dis ça, je ne dis rien !
Charles SANNAT
Source World Gold Council ici

https://insolentiae.com/la-chine-achete-toujours-plus-dor-et-la-pologne-encore-plus/

5°/Attention. L’impact des taux sur l’économie prendra plus de temps selon Schnabel de la BCE
par Charles Sannat | 8 Juin 2023 | Banques Centrales

Isabel Schnabel n’est pas une marrante, c’est une économiste allemande et elle est membre du directoire de la BCE, notre banque centrale.
Selon elle, et je suis évidemment d’accord avec son commentaire, « l’impact des taux sur l’économie prendra plus de temps ».
« L’impact de la hausse de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) sur l’économie réelle pourrait prendre plus de temps qu’habituellement, a déclaré Isabel Schnabel, membre du Conseil des gouverneurs de l’institution de Francfort.
La BCE a relevé depuis juillet 2022 au total ses taux d’intérêt de 375 points de base et d’autres hausses sont attendues dans les mois à venir afin de juguler une inflation toujours au-dessus de son objectif de 2%.
« Au regard de la pénurie actuelle de main d’œuvre, on peut s’attendre à ce que la transmission de la politique monétaire soit plus faible que d’habitude », a déclaré Isabel Schnabel dans une interview accordée au quotidien belge De Tijd et publiée mercredi.
Selon Isabel Schnabel, la généralisation des prêts à taux fixe est également de nature à limiter l’impact du resserrement de la politique monétaire.
« Au regard de la grande incertitude concernant la persistance de l’inflation, le prix à payer en cas d’action trop timide continue d’être plus élevé que celui d’une décision excessive », a-t-elle déclaré, soulignant que si la politique n’était pas suffisamment forte, l’inflation s’enracinerait.
Isabel Schnabel a minimisé la portée de la baisse récente de l’inflation de base, notant qu’il serait prématuré de « crier victoire » même en considérant que cet indicateur avait atteint un pic. Elle a dit attendre des preuves plus convaincantes que l’inflation reviendrait à 2%.
Concernant les projections économiques de la BCE, elle s’est également montrée prudente, estimant qu’elles ne pouvaient être prises pour acquises. »
Résumons
Elle pense que le marché de l’emploi reste trop dynamique, ce qui veut dire qu’il n’y a pas assez de chômeurs donc des salaires qui montent et ça beurk, c’est pas bien !
Elle pense que les taux fixes qui permettent aux gens de ne pas se retrouver ruiner quand une pas marrante comme elle monte les taux c’est beurk et c’est pas bien.
Elle pense aussi que mieux vaut serrer le kiki trop fort (décision excessive) que pas assez fort et que vous puissiez prendre encore une ou deux goulée d’air. Respirer c’est beurk et c’est pas bien.
Là où je suis néanmoins en accord avec elle, c’est qu’effectivement les hausses de taux mettent du temps à se transmettre dans l’économie, entre 12 à 18 mois à minima, et dans le cas présent c’est encore plus complexe parce que nous sommes face à une inflation structurelle.
Charles SANNAT
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Source Agence Reuters ici

https://insolentiae.com/attention-limpact-des-taux-sur-leconomie-prendra-plus-de-temps-selon-schnabel-de-la-bce/