- 1 « Alerte. Vers un moment Lehman Brothers avec l’explosion du marché des produits dérivés du gaz ! » L’édito de Charles Sannat du 24 juin 2022
- 2 Or… presque 3 700 tonnes seront extraites en 2022 !
- 3 Crise de la presse … les subventions de l’État ne pourront rien contre la pénurie de… papier !
- 4 La FED envisage la récession !
- 5 « Management ». Le mot du président de Shopify a ses cadres. « Nous ne sommes pas une famille ».

1 « Alerte. Vers un moment Lehman Brothers avec l’explosion du marché des produits dérivés du gaz ! » L’édito de Charles Sannat du 24 juin 2022
par Charles Sannat | 24 Juin 2022 |
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Cela sent le gaz… vous ne trouvez pas ?
C’est en tout cas ce que pensent les autorités allemandes des marchés financiers, pour le reste, et vu la pénurie de gaz qui s’installe en Europe en raison des réductions de livraisons imposées par la Russie, les Européens, aimeraient sans doute pouvoir sentir le gaz !
Et je vous laisse imaginer cet hiver, lorsque les milliers de chaudières au gaz des logements HLM ne pourront plus donner du 19 ou 20° et que l’on se caillera au nord de la Loire…
Voici ce ce que nous rapporte l’agence de presse financière américaine Bloomberg.
L’Allemagne a prévenu que les mesures prises par la Russie pour réduire l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel risquaient de provoquer un effondrement des marchés de l’énergie, établissant un parallèle avec le rôle de Lehman Brothers dans le déclenchement de la crise financière.
Les fournisseurs d’énergie accumulant les pertes en étant contraints de couvrir des volumes à des prix élevés, il y a un risque d’effet de contagion pour les services publics locaux et leurs clients, y compris les consommateurs et les entreprises, a déclaré jeudi le ministre de l’économie Robert Habeck après avoir relevé le niveau de risque gazier du pays à la deuxième phase d’ »alarme » la plus élevée. »
Le problème ce sont les produits dérivés !
En Europe nous avons voulu jouer à la dérégulation et jouer à « et si le marché de l’énergie était libre et qu’il était un marché comme les autres ».
Alors nous avons laissé prospérer plein d’acteurs et de fournisseurs alternatifs qui ne servent strictement à rien si ce n’est à émettre des factures avec un nouveau logo donnant l’illusion du choix. Ils ne servent à rien car ils n’ont ni les infrastructures de distribution, ni les capacités d’extraction ou de fabrication ! C’est donc juste des structures commerciales qui achètent avec des prix de gros pour revendre au détail de l’énergie qu’ils sont incapables de produire et de distribuer.
Ils vont donc mourir dans d’atroces souffrances économiques et c’est en général ce qui arrivent aux « business » sans valeur ajoutée.
Mais ils vont entraîner avec eux pas mal de monde à commencer par les banques… et oui, le monde de la finance dans le cadre des marchés « libres » peut créer plein de produits dérivés qui permettent de se couvrir contre tout et contre rien…
Je peux jouer à la hausse ou la baisse, me garantir un prix ou un cours. Le problème c’est que je peux vous garantir un cours du gaz pour l’année prochaine, mais s’il n’y a plus de gaz me voilà bien ! Si en plus j’ai vendu à l’avance à découvert du gaz que je n’ai pas et que je n’aurais jamais parce que la Russie ne veut plus en livrer, je suis potentiellement aussi ruiné qu’en faillite ! Et les banques aussi.
Nous allons vivre un nouveau moment Lehman du aux coupures de gaz russe !
Nous allons donc vivre un nouveau moment Lehman, mais… rassurez-vous, nous ne laisserons pas tomber nos banques et les banques centrales vont imprimer la quantité suffisante de monnaie pour effacer les pertes.
Contre les pertes financières les banques centrales comme la FED et la BCE peuvent tout faire !
Contre l’absence de gaz, elles ne pourront rien faire pour vous empêcher de grelotter cet hiver.
Si le marché des dérivés du gaz explose et ce serait assez logique, les banques, les entreprises et autres institutions seront vraisemblablement sauvées par les États et les banques centrales pour justement éviter une crise à la Lehman qui coûterait beaucoup plus cher.
En sauvant le système on va créer de la monnaie.
En créant plus de monnaie, on va renforcer l’inflation.
En renforçant l’inflation on va faire accélérer les cours de l’or.
L’or va donc monter plus que les banques ne feront faillite.
Allez, rassurez-vous, pour paraphraser l’un nos ministres, je dirais que cela va bien se passer
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
2 Or, presque 3 700 tonnes seront extraites en 2022 !
par Charles Sannat | 24 Juin 2022
Selon les données du ministère de l’Industrie, des Sciences, de l’Énergie et des Ressources du gouvernement australien (DISER), l’offre mondiale d’or augmentera de 2,7 % pour atteindre 4 791 tonnes en 2022 par rapport à 2021, puis diminuera après 2022.
En 2022, la baisse de l’offre mondiale de déchets d’or sera plus que compensée par la hausse de la production des mines d’or, selon l’étude.
DISER a déclaré que la baisse du prix de l’or et l’amélioration de la situation économique de nombreux ménages sont susceptibles de décourager la vente de bijoux en or, ajoutant qu’en conséquence, l’offre de déchets d’or devrait baisser de 2,0 % pour atteindre 1 127 tonnes en 2022.
D’autre part, la production minière mondiale d’or devrait augmenter de 3,7 % pour atteindre 3 692 tonnes en 2022, grâce à l’augmentation de la production en Australie, au Canada, aux États-Unis et en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG).
Selon le rapport, en Australie – le deuxième plus grand producteur d’or au monde – un solide pipeline de projets devrait porter la production des mines d’or du pays à 305 tonnes en 2022. La production au Canada et aux États-Unis devrait augmenter de 19 % et de 9,8 % pour atteindre 225 et 201 tonnes en 2022, respectivement.
La production en PNG devrait augmenter de 31 % pour atteindre 55 tonnes en 2022, grâce à un redémarrage de la mine d’or de Porgera, qui est en entretien et maintenance depuis avril 2020.
DISER ajoute qu’après 2022, l’offre mondiale d’or devrait diminuer à un taux annuel moyen de 0,7 %, pour atteindre 4 630 tonnes en 2027. Cette baisse sera due à la diminution des activités de recyclage de l’or.
L’offre de déchets d’or devrait diminuer à un taux annuel moyen de 4,6 % au cours de la période visée, pour atteindre 888 tonnes en 2027, car la baisse du prix de l’or décourage la vente d’or sur les principaux marchés consommateurs de bijoux, comme la Chine et l’Inde.
« Pour compenser la baisse de l’offre de déchets d’or, on prévoit une augmentation nette de la production mondiale de mines d’or, grâce à la mise en service de nouvelles mines et à l’expansion des mines ; la production devrait augmenter jusqu’en 2024, pour atteindre 3 767 tonnes, avant de retomber à 3 737 tonnes en 2027 », ont noté les auteurs du rapport.
DISER a déclaré que la baisse de la production au cours des deux dernières années de la période de prévision sera due à la fermeture des mines d’or non rentables dans de nombreuses régions du monde, ajoutant que la rentabilité sera comprimée par la hausse des coûts de production et la baisse des prix.
La production d’or en Australie devrait augmenter jusqu’en 2025-26, grâce à l’expansion des mines et à la mise en service de nouveaux projets.
De nouveaux projets au Canada, au Chili, au Brésil et en Argentine sont susceptibles d’augmenter la production d’or en Amérique du Nord et en Amérique centrale et du Sud de 124 et 82 tonnes, respectivement, d’ici 2026.
Toutefois, DISER a souligné que le maintien de réglementations environnementales strictes et la consolidation de l’industrie entraîneront une baisse de la production d’or en Chine – le plus grand producteur d’or au monde – au cours de la période considérée.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source Kitco
https://insolentiae.com/or-presque-3-700-tonnes-seront-extraites-en-2022/

3 Crise de la presse, les subventions de l’État ne pourront rien contre la pénurie de… papier !
par Charles Sannat | 24 Juin 2022
Si tout le monde sait bien que la presse écrite est largement subventionnée pour ne pas dire portée à bout de bras par les subsides versées par l’État, l’argent public ne changera rien à l’affaire.
Sans papier, la presse écrite n’est pas grand chose !
Cette pénurie de papier devrait d’ailleurs pousser un peu plus la mutation de ces grands médias papier vers le tout numérique ou presque.
Nous devrions atteindre un nouvel effet de seuil et voir de très nombreuses publications écrites disparaître des kiosques qui eux aussi par ricochet devraient également souffrir de cette nouvelle crise.
C’est un peu comme le Covid qui a précipité le télétravail et certains changements d’usage.
C’est donc un avis de tempête pour la presse papier.
Charles SANNAT
4 La FED envisage la récession !
par Charles Sannat | 24 Juin 2022
L’inflation est temporaire.
Elle ne sera pas durable.
Mazette, elle dure.
Diantre elle est sacrément forte.
On va augmenter les taux.
Rassurez-vous il n’y aura pas de récession.
Impossible.
L’économie est forte.
Bon, finalement, il se pourrait qu’il y ait quelques effets collatéraux.
Bon après tout il se pourrait que nous envisagions le début de la possibilité de l’esquisse d’une légère contraction mais rien de plus.
Bon, comme on ne peut plus le cacher autant dire que la « Fed envisage désormais plus clairement la possibilité d’une récession »
« S’il y a quelque chose d’un tant soit peu nouveau à retenir du témoignage de Jerome Powell devant le Congrès hier, c’est que les responsables de la Réserve fédérale commencent à envisager la possibilité d’une récession.
« C’est certainement une possibilité », a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, à la commission bancaire du Sénat mercredi, lorsqu’il a été interrogé sur la possibilité d’une récession, précisant que, bien évidemment, « ce n’est pas le résultat que nous souhaitons ».
Il s’agit d’une nette évolution, voire d’un changement total d’opinion, par rapport à son avis du début du mois de mais où Powell affirmait que « rien dans [l’économie] ne suggère qu’elle est proche d’une récession ou qu’elle y est vulnérable ».
La normalisation monétaire va échouer, de même certainement que la lutte contre l’inflation car il faudrait avoir des taux nettement plus hauts que ce que l’économie structurellement fragile pourrait supporter.
Charles SANNAT
https://insolentiae.com/la-fed-envisage-la-recession/

5 « Management ». Le mot du président de Shopify a ses cadres. « Nous ne sommes pas une famille ».
par Charles Sannat | 24 Juin 2022
Certains trouveront peut-être dur le mot du président de Shopify à ses cadres, et pourtant il est plein de bon sens et rompt avec le politiquement correct culculgnangnan managérial où nous serions une « famille » de la « start-up » nation qui passerait son temps à jouer au baby-foot en salle de pause avec un CHO, le cho étant le Chief happiness officer ou cadre en charge du bonheur…
Donc non, une entreprise à but lucratif n’est pas une famille qui serait là pour s’occuper et prendre soin de ceux qui ne fichent rien et qui tirent au flanc. Une entreprise à but lucratif est là pour faire des profits.
« Shopify, comme toute autre entreprise à but lucratif, n’est pas une famille. L’idée même est absurde. Vous naissez dans une famille. Vous ne l’avez jamais choisie, et ils ne peuvent pas vous désenfanter. Il devrait être évident que Shopify n’est pas une famille, mais je vois des gens, même des dirigeants, utiliser avec désinvolture des termes comme » Shopifam « , ce qui donne une fausse impression aux membres de nos équipes (surtout aux jeunes qui n’ont jamais travaillé ailleurs). Les dangers de la « pensée familiale » sont qu’il devient incroyablement difficile de laisser partir les personnes peu performantes. Shopify est une équipe, pas une famille.
Nous ne voulons littéralement que les meilleures personnes du monde. Si vous avez rejoint Shopify, c’est parce que – je l’espère – toutes les autres personnes que vous avez rencontrées au cours de l’entretien étaient vraiment intelligentes, attentionnées et engagées. C’est magique et cela crée un magnétisme vertueux sur les personnes talentueuses car très peu de personnes dans le monde ont cela en elles. Ceux qui ne le sont pas ne devraient pas faire partie de cette équipe. Cette magie et ce magnétisme sont le produit d’une gestion rigoureuse des performances que j’attends de nous tous ».
N’imaginez pas que je plaide pour des entreprises où ce serait marche ou crève !
Ce n’est pas le sujet.
Le sujet c’est qu’une entreprise n’est pas ce qu’elle n’est pas et qu’il ne faut pas mentir aux gens en faisant croire aux « entreprises à mission » qui prendraient soin des « parties prenantes » pour reprendre la novlangue de Davos.
La réalité c’est que la vocation d’une société privée c’est de faire son métier en gagnant de l’argent et en créant de la richesse dans le respect des lois qui viennent cadrer et imposer les normes nécessaires à la collectivité (normes de sécurité, de pollution, sociales etc)… et c’est très bien ainsi.
Tout le reste relève soit de la solidarité d’État, soit de la solidarité associative.
Chacun son rôle et les vaches seront bien gardées.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur http://www.insolentiae.com. »
Source Linkedin, page retransmettant la lettre du PDG de Shopify ici