Viktor Orbán … « il faut freiner la délirante course en avant de la gauche européenne en matière de politique étrangère » – Samizdat N° 9 – 9 juin 2021 – VisegradPost
La gauche européenne – gauche allemande en tête – s’en prend à nouveau à la Hongrie, sur un ton inqualifiable. Le dernier en date de ses prétextes, c’est que la Hongrie a refusé de signer une déclaration commune – totalement dénuée de poids et de sérieux politique – concernant Hongkong. Nous avons en effet refusé – et quand bien même on nous soumettrait encore cent fois cette déclaration, nous en refuserions encore cent fois la signature.
Le point de vue de la Hongrie, c’est qu’il est temps de mettre fin à cette pratique bruxelloise qui consiste à épuiser toutes ses énergies à fabriquer et brandir des déclarations. Nous pouvons comprendre que tel ou tel Etat-membre, pour des raisons de politique intérieure, souhaite pouvoir exhiber un papier portant le logo de l’UE. Mais même cette pratique doit avoir ses limites. Ces dernières années, cette politique étrangère commune orientée par des préoccupations de politique intérieure nous a amenés à faire de la diplomatie européenne la risée du monde. Après huit déclarations communes européennes balayées d’un revers de la main – et c’est notamment le sort que leur a réservé la Chine –, la neuvième ne pourra que provoquer de nouveaux ricanements. Nous avons l’air de pitoyables tigres de papier, et nos déclarations sans conséquences nous rendent universellement ridicules.
Il serait temps que les grandes décisions stratégiques passent des mains des bureaucrates de la politique étrangère fabricatrice de déclarations à celles des véritables dirigeants de l’Europe et des véritables formateurs de politique étrangère : les chefs d’État et de gouvernements, tels qu’on les a récemment vu agir au Conseil européen, à propos de la Russie.
S’agissant de la politique chinoise de l’Europe, nous pensons qu’il faut éviter la dérive en cours de la politique mondiale vers une nouvelle période de guerre froide politico-culturelle.
Un redémarrage de la guerre froide va à l’encontre des intérêts de l’Europe, de l’Europe centrale et de la Hongrie. Ce dont nous avons besoin, c’est de développement – de développement vert et numérique. Nous avons besoin de coopération, d’investissements, de relations commerciales et scientifico-culturelles, et non de boycotts, de sanctions ou de leçons de morale à prendre ou à donner.
Comme elle l’a fait jusqu’à présent, la Hongrie continuera à faire tout ce qu’elle peut pour favoriser le développement de la coopération internationale. Nous comptons bien faire usage des droits que nous garantissent les traités européens, procéder dans l’esprit d’une coopération loyale, et travailler en vue de restaurer le poids et le prestige de la politique étrangère européenne. Nous soutenons les initiatives en faveur de la création d’une souveraineté stratégique et d’une autonomie de l’Europe. Mais pour ce faire, il faut d’abord et avant tout freiner la délirante course en avant de la gauche européenne en matière de politique étrangère.
Viktor Orbán
Premier ministre de la Hongrie
La Rédaction
Article signé par la Rédaction.
Samizdat N° 10 – 19 juin 2021
Les rouleaux compresseurs du libéralisme sont à nouveau lancés contre la Hongrie.
L’Europe bat à nouveau le tocsin – cette fois-ci, à cause de nouvelles lois, appelées à punir radicalement les pédophiles, et à défendre radicalement nos enfants. On a beau dire, certaines choses ne changent jamais : maintenant, au lieu de « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », le même mouvement a pour slogan « Libéraux de tous les pays, unissez-vous ! ». Ce qui ne fait que nous renforcer, nous autres Centre-européens, dans la conviction que les libéraux d’aujourd’hui sont en réalité des communistes avec des diplômes.
La campagne actuellement déchaînée par la gauche contre la Hongrie ne fait que prouver une fois de plus que la gauche d’aujourd’hui est l’ennemie de la liberté, car, en lieu et place de liberté d’expression, elle veut imposer un politiquement correct qu’elle définit elle-même, et, en lieu et place de pluralisme, elle souhaite s’assurer un monopole hégémonique de la pensée.
Pourtant, ces nouvelles lois hongroises ne vont à l’encontre d’aucun des idéaux sublimes ou des textes de loi de l’Europe. Elle ne font que clarifier le principe selon lequel l’éducation sexuelle des enfants relève de la décision exclusive des parents. L’éducation scolaire ne peut pas s’opposer à la volonté des parents, mais tout au plus avoir un rôle complémentaire, sa forme et son contenu devant être précisés avec l’accord impératif des parents.
Les parents sont aussi en droit d’exiger que les plateformes auxquelles leurs enfants ont librement accès n’acheminent ni la pornographie, ni l’apologie d’une sexualité débridée, ni l’homosexualisme, ni des programmes incitant au changement de sexe. Et ces restrictions doivent être déterminées avec une précision chirurgicale.
En Hongrie, personne n’est habilité à dicter aux adultes la conduite de leur vie. Dans notre conception des choses, les hommes libres d’âge adulte n’ont pas à rendre compte de la conduite de leur vie à telle ou telle autorité mondaine, mais, le moment venu, au jugement de Dieu.
C’est pourquoi les lois hongroises ne font pas référence à la vie que mènent des citoyens de plus de 18 ans, ni à leurs habitudes sexuelles, ni à leur propre comportement public d’adultes. On peut même dire que, par rapport au reste de l’Europe, la société hongroise constitue l’un des peuples les plus attachés à la liberté individuelle et à la tolérance. La cause s’en trouve dans nos traditions culturelles, dans la liberté chrétienne, dans les combats que nous avons menés pour la liberté de la nation et dans notre profond rejet du communisme et de l’arbitraire communiste.
La liberté hongroise ne se limite pas à la liberté politique, aux élections, aux libertés d’expression, de réunion et d’association, mais inclut le droit dont nous jouissons de défendre nos familles et d’élever nos enfants selon nos propres vues. Nos lois sont donc de dignes prolongements des traditions européennes de liberté. Le débat qui commence en cet instant même a pour enjeu l’avenir de l’Europe, c’est-à-dire l’avenir de nos enfants. Et nous voici, prêts à la confrontation.
Viktor Orbán
Premier ministre de la Hongrie
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