3835 – Commerce Mondial >>1/La perspective manquante dans les médias >> les liens entre l’Iran et le Venezuela ne concernent pas les États-Unis, par Gregory Shupak … 2/Tankers iraniens… Et si les USA tirent …?!

Gregory Shupak* Traduit par T.Deronne//Venezuela Infos. –  Fair.org – June 10, 2020

Iranian-Tanker

L’État états-unien n’étouffe pas seulement des vies en pressant des genoux sur des cous à l’intérieur de son territoire. Il cherche également à asphyxier des pays entiers comme l’Iran et le Venezuela.

Lorsque les ennemis de l’empire états-unien défient les injonctions de Washington, les médias privés participent volontiers à l’émergence d’une crise, même lorsque l’enjeu est quelque chose d’apparemment aussi banal qu’un échange de biens. Cela est évident dans la couverture médiatique des livraisons de pétrole iranien au Venezuela, qui a présenté ces livraisons comme un problème à résoudre, plutôt que comme une transaction commerciale qui ne concerne en rien une tierce partie.

Alors que les pétroliers iraniens étaient encore en route, un article du Washington Post (5/23/20) affirmait:

L’opposition soutenue par les États-Unis au Venezuela fournit des munitions potentielles en dénonçant le fait que les Iraniens pourraient transporter plus que de la simple essence.
Les dirigeants de l’opposition ont averti que Téhéran pourrait fournir du matériel pour ce qu’ils décrivent comme une opération secrète visant à aider l’appareil de renseignement de Maduro à construire un poste d’écoute dans le nord du Venezuela pour intercepter les communications aériennes et maritimes.
Le Washington Post (5/23/20) rapporte que le Venezuela "offre à Téhéran la perspective d'un nouveau centre d'influence juste de l'autre côté de la mer des Caraïbes par rapport à la Floride". (Par "juste de l'autre côté", le Post entend à 1770 kilomètres miles des Etats-Unis, avec Cuba entre les deux).

 

Le Washington Post (5/23/20) rapporte que le Venezuela « offre à Téhéran la perspective d’un nouveau centre d’influence juste de l’autre côté de la mer des Caraïbes par rapport à la Floride ». (Par « juste de l’autre côté », le Post entend à 1770 kilomètres miles des Etats-Unis, avec Cuba entre les deux).

« Pour l’Iran qui est un ennemi des Etats-Unis, cela signifie qu’ils marchent presque sur la queue de l’Amérique », a déclaré Iván Simonovis, commissaire à la sécurité de Juan Guaidó, le leader de l’opposition vénézuélienne reconnu par les Etats-Unis comme le leader légitime de la nation.
Le ministre des communications de Maduro a rejeté ces affirmations comme étant « absurdes ».

L’article présente la question de savoir si l’Iran envoie secrètement au Venezuela une technologie d’espionnage comme un « tel a dit ceci, l’autre a dit cela« , comme si les deux affirmations étaient également susceptibles d’être vraies. Pourtant, il n’y a pas la moindre preuve que l’envoi de l’Iran était destiné à « aider l’appareil de renseignement de Maduro« , mais le Post choisit de ne pas partager cette information avec ses lecteurs.

Le fait d’évoquer le danger que l’Iran et le Venezuela pourraient préparer quelque chose de malfaisant, contribue cependant à légitimer la possibilité que les Etats-Unis mènent une attaque militaire pour stopper la livraison. Le Post poursuit :

Les responsables états-uniens ont minimisé la suggestion de l’Iran selon laquelle ces forces affronteront le convoi. Le porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman, a déclaré jeudi aux journalistes qu’il n’était pas au courant des plans de lancement d’une opération militaire contre les pétroliers iraniens.
Mais un haut responsable de l’administration Trump, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour décrire les discussions internes, a déclaré que l’administration « ne tolèrerait pas » le soutien de l’Iran à Maduro.
« Le président a clairement indiqué que les Etats-Unis ne tolèreront pas l’ingérence répétée de la part de partisans d’un régime illégitime », a déclaré le fonctionnaire.

A aucun moment l’article ne remet en cause l’idée qu’un pays qui envoie des ressources à un autre puisse justifier le lancement d’un acte de guerre. Il n’y a pas non plus de contrepoint à l’idée que l’Iran « se mêle » des affaires du Venezuela en lui vendant du pétrole, comme si les États-Unis « se mêlaient » des affaires du Venezuela en essayant à plusieurs reprises de renverser son gouvernement (Grayzone, 1/23/20) et d’écraser son économie (FAIR.org, 2/6/19).

Dans un tel contexte idéologique, il devient possible aux grands médias de présenter l’ajout de sanctions supplémentaires, du type de celles qui ont ravagé les systèmes de santé en Iran et au Venezuela (FAIR.org, 3/25/20), comme une réaction raisonnable aux relations entre les deux pays :

« Les analystes disent que l’administration [Trump] est plus susceptible d’utiliser des sanctions économiques supplémentaires que la force pour dissuader le commerce iranien/vénézuélien« .

Cette formulation masque la façon dont les sanctions sont une mesure de « force« , qui est pourtant le terme exact pour désigner les sanctions qui ont causé des pénuries alimentaires en Iran, et qui auraient tué plus de 40 000 Vénézuéliens de 2017 à 2018 (CEPR, 4/25/19).

https://venezuelainfos.files.wordpress.com/2020/06/nyt-iran-venezuela.png?w=214&h=300

 

Titre du New York Times : « Le Venezuela en manque d’essence célèbre l’arrivée de pétroliers en provenance d’Iran »
Le New York Times (5/25/20) décrit l’Iran et le Venezuela comme « deux États parias dirigés par des dirigeants autoritaires

Un article du New York Times (5/25/20) a clairement indiqué dès le départ que son public devait s’inquiéter du commerce iranien/vénézuélien, le décrivant dans la deuxième phrase comme

« un approfondissement des relations économiques entre le Venezuela et l’Iran, deux États parias dirigés par des dirigeants autoritaires ».

En d’autres termes, les méchants unissent leurs forces ; soyez alarmés.

Le Times cite « un analyste du Venezuela au sein du groupe Eurasie » qui a déclaré que

« la livraison de pétrole a mis en évidence les objectifs économiques et politiques de plus en plus parallèles de l’Iran et du Venezuela, ainsi que les options de plus en plus limitées du gouvernement états-unien pour faire obstacle à leurs relations« ,

mais n’offre aucune raison de s’interroger sur les raisons pour lesquelles les États-Unis devraient essayer de « faire obstacle à leurs relations« .

L’article indique que

« le gouvernement états-unien, distrait par la pandémie de coronavirus et ayant déjà pris des sanctions sévères, n’a que peu d’options de représailles en dehors d’une intervention militaire« .

« Les représailles » impliquent que le fait que la collaboration économique Iran/Venezuela constitue un acte d’agression contre les États-Unis. Une proposition ridicule, surtout quand on sait que le gouvernement étatsunien mène depuis longtemps une série d’attaques contre les deux nations.

Mais ce genre de poudre aux yeux est nécessaire pour faire passer une « action militaire » pour une option valable. Que les États-Unis puissent réagir à la vente de pétrole par l’Iran au Venezuela en ne faisant rien n’est même pas pris en considération.

Dans la même veine, le Wall Street Journal (5/20/20) donne du crédit à l’idée selon laquelle d’autres sanctions s’imposent, en particulier contre l’Iran, sans pour autant affirmer qu’il serait indésirable de condamner l’Iran à une mort encore plus massive par coronavirus (FAIR.org, 4/8/20) afin de le punir pour ses relations avec le Venezuela. L’article dit :

Le soutien de l’Iran au Venezuela souligne les limites des sanctions en tant qu’instrument de politique étrangère. Après des décennies de sanctions, l’Iran a développé une vaste industrie de raffinage qui fabrique ses propres équipements et produit le carburant dont sa population a besoin. La plupart de son pétrole étant invendu en raison des sanctions et de l’effondrement de la demande mondiale, l’Iran trouve maintenant de nouveaux débouchés pour son brut auprès d’ennemis des Etats-Unis.«

Ce qui mérite réflexion, évidemment, c’est l’efficacité des sanctions, et non pas la question de savoir si elles doivent être imposées.

https://venezuelainfos.files.wordpress.com/2020/06/wsj-iran-venezuela.png?w=287&h=300Wall Street Journal : « Les Etats-Unis cherchent des moyens de stopper les ventes de pétrole de l’Iran au Venezuela«
Le Wall Street Journal (5/20/20) décrit l’Iran qui vend du pétrole au Venezuela comme « un défi à la doctrine Monroe des États-Unis, vieille de près de deux siècles, qui s’oppose à… l’ingérence internationale dans l’hémisphère occidental » (sic) – comme si les tentatives états-uniennes de renverser le gouvernement du Venezuela et d’autres pays d’Amérique latine ne constituaient pas une « ingérence internationale »

L’article ne s’intéresse pas non plus au mal que les sanctions ont fait au Venezuela et à l’Iran. Il décrit les sanctions contre l’Iran comme « faisant partie d’une stratégie plus large visant à accroître la pression sur le régime », comme si ces mesures n’affectaient pas la population iranienne – par exemple elles provoquent le décès de cancéreux (Foreign Policy, 8/14/19).

L’article tentait d’absoudre les sanctions états-uniennes contre le Venezuela pour leur dégradation de l’industrie pétrolière du pays, en alléguant que:

Les raffineries du pays sud-américain, qui possède les plus grandes réserves de pétrole brut du monde, sont à l’abandon après des années de corruption et de mauvaise gestion qui ont précédé l’imposition de sanctions strictes sur ses ventes de pétrole l’année dernière.

Cette affirmation est trompeuse : les sanctions états-uniennes d’avant 2019 avaient gravement porté atteinte au secteur pétrolier du Venezuela. Comme le souligne l’économiste vénézuélien Francisco Rodríguez, un critique virulent du président Nicolás Maduro (WOLA, 20/9/2018), le décret de Trump de septembre 2017 a recommandé que les institutions financières signalent plusieurs transactions en provenance du Venezuela comme potentiellement criminelles :
« De nombreuses institutions financières ont procédé à la fermeture de comptes vénézuéliens, estimant que participer par inadvertance au blanchiment d’argent était un risque inutile. Les paiements vénézuéliens aux créanciers se sont retrouvés bloqués dans la chaîne de paiement, les institutions financières refusant de traiter les virements provenant d’institutions du secteur public vénézuélien. Même Citgo, une entreprise vénézuélienne constituée dans le Delaware, a eu du mal à obtenir des banques qu’elles lui délivrent des lettres de crédit.
Ces restrictions ont eu plusieurs conséquences sur l’industrie pétrolière vénézuélienne. Tout d’abord, et c’est le plus évident, la perte de l’accès au crédit vous empêche d’obtenir des ressources financières qui auraient pu être consacrées à l’investissement ou à l’entretien…
Il existe également des liens plus directs entre la finance et l’activité réelle qui peuvent conduire une entreprise à laquelle on ferme le réseau financier, à connaître une baisse de sa capacité de production. Par exemple, l’un des mécanismes les plus efficaces que PDVSA [la compagnie pétrolière publique du Venezuela] a trouvé pour augmenter la production ces dernières années a été la signature d’accords de financement dans lesquels des partenaires étrangers prêteraient pour financer l’investissement dans un accord de coentreprise (Joint Venture) tant qu’ils pourraient payer le prêt. Or le décret de Trump a effectivement mis un terme à ces prêts.
De même, avant l’imposition des sanctions, PDVSA avait commencé à refinancer une partie importante de ses arriérés envers les prestataires de services par l’émission de billets à ordre de droit new-yorkais. Le décret a également mis fin à ces arrangements. Ce qui était inhabituel pour PDVSA en 2017, ce n’était pas d’avoir un niveau d’arriérés important – de nombreux producteurs de pétrole avaient accumulé des arriérés après la chute des prix. Ce qui était inhabituel, c’est qu’il n’était pas en mesure de les refinancer. »

Ainsi, les sanctions états-uniens ont entravé le secteur pétrolier du Venezuela pendant au moins deux ans de plus que ce que le Wall Street Journal affirme.

Le journal cite l’amiral Craig Faller, qui dirige le Commandement Sud des États-Unis dans les Caraïbes :

« l’ouverture de l’Iran au Venezuela est destinée à l’aider à « acquérir un avantage de position dans « notre » voisinage comme moyen de contrer les intérêts américains« .

Ce qui manque dans cette pièce, c’est une réflexion sur la possibilité que le Venezuela soit le « voisinage » du Venezuela, et que ce qui se passe au Venezuela ne soit pas une question d‘ »intérêts étatsuniens » mais d’intérêts vénézuéliens.

Selon l’article,

« les efforts croissants de l’Iran pour construire un avant-poste commercial et politique en Amérique latine constituent un défi à la doctrine Monroe des États-Unis, vieille de près de deux siècles, qui s’oppose à l’ingérence internationale dans l’hémisphère occidental« .

Le fait que l’Iran fournisse du pétrole au Venezuela est une « ingérence internationale« , mais le fait que les États-Unis tentent d’être l’arbitre de l’activité économique vénézuélienne n’est pas une « ingérence internationale« , bien qu’il semble y avoir des preuves que les États-Unis et le Venezuela ne sont pas, en fait, le même pays.

Le Journal exclut de son compte-rendu le point de vue selon lequel les pays de l’hémisphère ont le droit d’acheter et de vendre des ressources de et vers n’importe quel pays, indépendamment des souhaits des États-Unis. Au contraire il partage l’avis des responsables états-uniens selon lequel:

« les États-Unis pourraient également essayer de confisquer les navires, par le biais d’une procédure judiciaire états-unienne appelée « action de confiscation » pour violation de la loi états-unienne…. Mais comme il est peu probable que le Venezuela coopère à un tel ordre, l’outil juridique devrait être utilisé lorsque les navires s’arrêtent pour se ravitailler dans les ports en route vers l’Iran, ont déclaré les responsables.« 

Le Wall Street Journal a par ailleurs refusé de donner la parole à ceux qui s’opposent à la perspective de piraterie états-unienne.

Il ne manque pourtant pas de personnes originaires d’Iran ou du Venezuela, ni d’écrivains ou de militants pacifistes états-uniens, vers lesquels ces journaux auraient pu se tourner pour apporter les points de vue qu’ils ont laissés de côté. Au contraire, de nombreux points de vue douteux sur les relations irano-vénézuéliennes sont présentés comme s’ils constituaient la gamme complète des points de vue sur la question.

L’auteur: Docteur en Études Littéraires, Gregory Shupak enseigne l’Analyse des Médias à l’Université de Guelph, Toronto, Canada. Auteur de “The Wrong Story. Palestine, Israel, and the Media”, Or books éditeur, 2018.

L’auteur: Docteur en Études LittérairesGregory Shupak enseigne l’Analyse des Médias à l’Université de Guelph, Toronto, Canada. Auteur de “The Wrong Story. Palestine, Israel, and the Media”, Or books éditeur2018.

Le public des médias n’est pas exclusivement composé de crétins qui croient tout ce qu’ils lisent. Évidemment si les médias martèlent encore et toujours, que les États-Unis ont le droit d’intervenir où ils veulent et qu’il faut combattre ce qu’ils perçoivent comme des méchants, sans donner d’éléments pour remettre en cause cette perspective, beaucoup de gens dans ce public vont finir par croire que c’est vrai.

FAIR* est le groupe national de surveillance des médias progressistes, qui conteste les préjugés, les retombées et la désinformation des médias d’entreprise. Nous travaillons à revigorer le Premier Amendement en plaidant pour une plus grande diversité dans la presse et en examinant les pratiques médiatiques qui marginalisent l’intérêt public, les points de vue minoritaires et dissidents. Nous dévoilons des reportages négligés et défendons les journalistes qui travaillent lorsqu’ils sont muselés. En tant que groupe progressiste, nous pensons qu’une réforme structurelle est en fin de compte nécessaire pour briser les conglomérats de médias dominants, établir une radiodiffusion publique indépendante et promouvoir de solides sources d’information à but non lucratif.

Source : https://fair.org/home/missing-perspective-in-media-iran-venezuela-ties-are-none-of-uss-business/

Traduction de l’anglais : Thierry Deronne

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2/Tankers iraniens: Et si les USA tirent …?!

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Cinq navires-citernes iraniens sont entrés dans les eaux de l’océan Atlantique et se dirigent droit vers le Venezuela.

Ils ont pour mission de livrer à la République bolivarienne, cible de tentatives militaires US, de l’essence que l’Iran raffine, au grand mépris des restrictions US dans le plus grand complexe du raffinage du Moyen-Orient, Setareh-e Khalij-e Fars,(Étoile du golfe Persique) et qu’il a juré de faire écouler, non seulement parce que cela relève de son droit naturel  mais aussi parce quil est temps de rendre caduque cette arme de destruction massive que l’Amérique s’est inventé et qui s’appelle « le régime de sanction » à l’aide de quoi il fait chanter le monde entier. Au demeurant, a formule « essence contre or » à laquelle se tiennent l’Iran et le Venezuela, pour ce méga troc à vocation anti-impérialiste , est de nature à sonner le glas du dollar.

Car imaginons qu’après l’Iran toutes les nations soumises à l’imiter, qu’adviendrait-il de ce géant au pied d’argile qu’est l’Amérique? Aussi les cow-boys au pouvoir à Washington ont expédié aux Caraïbes quartes navires de guerre, USS Detroit (LCS-7), USS Lassen (DDG-82), USS Preble (DDG-88) et USS Farragut (DDG-99) accompagnés d’un P-8 Poséidon, et disent attendre les tankers iraniens au tournant.

Dimanche, l’Iran a envoyé une lettre au secrétaire général de l’ONU où il affirme ne pas hésiter un seul instant à répondre militairement et sans préavis au moindre agissement anti-iranien en Atlantique. Dans la journée le même message a été notifié à l’ambassadeur suisse et protecteur des intérêts US en Iran à que le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araqtchi a rappelé que « l’Iran et le Venezuela entretiennent des relations commerciales tout à fait légitimes et légales et que le recours des États-Unis à des mesures coercitives ou autres mesures d’intimidation relèverait de la piraterie et qu’il serait puni en fonction.

Pour une Amérique qui a déjà testé le sérieux de l’Iran à protéger ses intérêts suprêmes et ceux de ses alliés et qui en a amèrement goûté les impacts, que ce soit à Aïn al-Asad le 8 janvier dernier ou encore dans le golfe Persique le 17 avril quand 11 vedettes rapides iraniennes ont fait tourné au cauchemar l’exercice de l’USS Pulelr et sa flottille près des côtes iraniennes, le moment est fort délicat.

Que se passera-t-il donc si l’un des quatre navires de guerre US attaquait les camions- citernes iraniens?

Pour l’heure aucune source militaire iranienne n’a évoqué comment les pétroliers Fortune, Petuna, Forest, Faxon et Clavel qui appareillent sous pavillon iranien, comptent se protéger « militairement » contre toute éventuelle action militaire US. Mais vu la belle manifestation de force conjointe irano-vénézuélienne, illustrée par le méga fiasco du début mai de la première tentative d’invasion navale US contre les côtes vénézuéliennes, on parierait que l’US Navy passerait un très très mauvais quart d’heure si d’aventure il lui venait à l’esprit de « harceler » les navires-citernes iraniens et empêcher deux Etats souverains que sont l’Iran et le Venezuela d’exercer leur droit de commercer librement.

Mais ce « mauvais quart d’heure » risque surtout de ne pas se limiter aux Caraïbes ni à l’US Navy si les choses se mettaient à prendre une fâcheuse tournure : ce dimanche alors qu’un tanker de sa Majesté la reine Elizabeth II, Stolt Apal, traversait le plus tranquillement du monde le détroit stratégique de Bab el-Mandeb non loin du golfe d’Aden, deux vedettes rapides s’en sont approchées.

La United Kingdom Maritime Trade Operation (UKMTO) jure ses grands dieux que les deux vedettes rapides n’avaient aucun rapport avec les « rebelles houthis » et qu’il s’agissait de « vulgaires pirates de mer », n’empêche que les deux bateaux sont partis du port yéménite de Mokha et que le Tanker britannique a eu à appeler au secours  un « destroyer » opérant dans le coin pour se sauver des eaux !

L’UKMTO se réjouit que l’affaire a connu un « happy end » et en reste là en affirmant que Sctolt Apal n’a subi que des dégâts minimes.

Quant aux observateurs avertis, ils voient surtout à travers cette version british des faits, « une crainte étouffée », celle d’une Grande-Bretagne qui s’est permise en 2019 de prendre en otage le pétrolier iranien Grace 1 avant que l’Iran ne lui rende la pareille quelques semaines plus tard en saisissant le pétrolier Steno Impero et que cette fois a la sagesse de vouloir éviter toute implication dans la guerre navale USA/Iran à venir. 

Car cette guerre aura évidemment comme principal décor les eaux du golfe Persique, si les Etats-Unis osent franchir le pas et attaquent les tankers iraniens en Atlantique. Pas plus tard que le 17 mai, The National Interest conseillait aux stratèges du Pentagone d’être trop prudent avant d’entreprendre une quelconque démarche dans le sens d’une escalade avec l’Iran :

« L’Iran poursuit une doctrine militaire dissuasive fondée sur des capacités dont un vaste arsenal de missiles balistiques, une guerre navale asymétrique. L’instrument le plus brutal de la doctrine militaire iranienne est son large inventaire de missiles balistiques. Parmi ceux-ci, la famille Shahab de missiles balistiques, qui sont basés sur des conceptions nord-coréennes, sont les plus connues. Le Sejjil-1 (et son successeur, le Sejjil-2) devrait cependant être le plus redouté. Le Sejjil-1 est un missile balistique de surface à surface à moyenne portée à deux étages que l’Iran a testé pour la première fois en 2008. Contrairement aux missiles Shahab, le missile Sejjil-1 est à propulsion solide, réduisant considérablement son temps de lancement tout en améliorant sa mobilité….et il a une capacité de portée démontrée de 2 510 kilomètres avec sa conception de véhicule de rentrée d’ogives tri-coniques de 650 kilogrammes. Il peut également transporter une ogive de 1 000 kilogrammes sur 2 000 kilomètres. La plus grande avancée du Sejjil-2 réside dans la précision. »

Et ce n’est pas tout : il y a des sous-marins Ghadir. L’Iran possède un certain nombre de types de sous- marins différents, mais sa flotte croissante de sous-marins midget de classe Ghadir de 150 tonnes serait particulièrement meurtrière dans tout conflit.  La petite taille et la signature acoustique de la classe Ghadir les rendent particulièrement difficiles à détecter et à suivre. Chaque sous-marin contient deux tubes de 533 mm pour tirer des torpilles, est capable de poser des mines et, selon les médias iraniens, pourrait être utilisé pour transporter et insérer des forces spéciales en territoire ennemi (…) De Ghadir, les experts disent :

« Le sous-marin le plus silencieux du monde est celui qui repose sur un fond sablonneux. C’est ainsi que les Iraniens utiliseraient le Ghadir – sortez-le du port, coulez au fond du golfe Persique peu profond, reposez-vous sur le fond sablonneux et attendez qu’une cible y arrive. »

source/https://parstoday.com/fr/news/iran-i87546-tankers_iraniens_et_si_les_usa_tirent_…_!