- Sur les mesures « symétrique » applicable au personnel diplomatique américain,
- sur les nouveaux ambassadeurs l’un russe, l’autre américain nouvellement en poste ,
- sur Sotchi, la rencontre Turquie-Russie-Iran au sujet de la Syrie
Question: Il y a un an, les Américains n’avaient pas laissé nos diplomates entrer dans leurs bureaux de vote. Le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait alors déclaré que nous réagirions de manière symétrique. Avons-nous notifié les autorités américaines que leurs diplomates n’auraient pas non plus le droit de visiter nos bureaux de vote pendant les prochaines élections?
Sergueï Lavrov: Je ne pense pas qu’il faille envoyer des notifications. Pour l’instant, nous n’avons pas reçu de noms ou de requêtes des pays et des organisations qui souhaiteraient envoyer des observateurs dans nos bureaux de vote. Bien sûr, les citoyens des États qui ne laissent pas entrer nos citoyens ne seront pas les bienvenus. Une décision sera prise à ce sujet.
Question: Suivons-nous le comportement, l’activité, les premiers pas du nouvel Ambassadeur des USA en Russie? Dans quelle mesure interagit-il avec les opposants russes?
l’Ambassadeur Américain Jon Huntsman.
Sergueï Lavrov: Nous n’espionnons pas les ambassadeurs. Nous partons du principe qu’un ambassadeur est envoyé par un pays pour chercher à trouver des points de convergence avec l’État où il est accrédité et développer de bonnes relations avec lui, qui soient mutuellement bénéfiques. Pour l’instant nous constatons une disposition constructive de l’Ambassadeur Jon Huntsman. Je l’ai rencontré, nous avons parlé de manière assez détaillée. Il a également été reçu par plusieurs de nos organes dont le Ministère de la Défense et d’autres services.
Le nouvel ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov
En ce qui concerne ses requêtes pour des entretiens supplémentaires, nous respectons la parité avec la réception, aux USA, de notre nouvel Ambassadeur Anatoli Antonov.
Pour l’instant les deux ambassadeurs affichent leur disposition à trouver des idées constructives, qui sont indispensables dans cette situation difficile. J’espère que prévaudra l’aspiration à tirer profit de nos relations et non à leur nuire.
Question: En observant l’évolution de la situation en Syrie et compte tenu du facteur kurde, sera-t-il possible de préserver l’intégrité territoriale de la Syrie sans sa fédéralisation? Globalement, quelle vision avez-vous de cette idée de fédéralisation?
Sergueï Lavrov: Nous considérons l’intégrité territoriale de la Syrie comme une nécessité absolue. Personne – et j’espère que ce ne sera jamais le cas – ne peut dire que ce principe est remis en question.
Il est fixé dans la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et a été confirmé aujourd’hui à Sotchi pendant le sommet des présidents de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, ainsi que durant de nombreuses réunions de différents forums sur la Syrie sous l’égide de l’Onu ou d’autres structures, notamment les organisations régionales telles que la Ligue arabe.
C’est au Syriens de décider de l’avenir de la Syrie, au-delà du fait qu’elle doit être souveraine, unie et territorialement intègre.
Les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et nos accords dans le cadre du format d’Astana visent à initier un dialogue direct entre le gouvernement syrien et tout l’éventail de l’opposition.
La résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies stipule que seuls les Syriens peuvent décider du sort de leur pays.
C’est pourquoi les idées sur l’ordre étatique doivent être discutées dans le cadre du dialogue intersyrien qui, après de nombreuses tentatives échouées sous l’égide de l’Onu, a pu être stimulé en créant le processus d’Astana où pour la première fois le gouvernement syrien et l’opposition armée se sont assis à la même table des négociations.
Le dialogue direct découle directement des exigences du Conseil de sécurité des Nations unies.
le Président russe Vladimir Poutine, le Président turc Recep Tayyip Erdogan et le Président iranien Hassan Rohani
Vous le savez, pendant le sommet de Sotchi le Président russe Vladimir Poutine, le Président turc Recep Tayyip Erdogan et le Président iranien Hassan Rohani ont avancé l’initiative de réunir le Congrès du dialogue national syrien autour de la question centrale de la réforme de la Constitution et de la préparation, sur cette base, des élections présidentielles et législatives.
Mais seul le peuple syrien peut décider de tout cela.
Le Congrès que nous proposons est l’une des formes pour avancer vers cet objectif. Nous espérons qu’il apportera une contribution aux négociations qu’il est prévu de relancer sous l’égide de l’Onu à Genève.
Question: Le Congrès du dialogue national syrien aura-t-il lieu avant le Nouvel an?
Sergueï Lavrov: Si vous avez lu la déclaration des trois présidents, vous avez probablement noté que les dates du Congrès allaient être déterminées par les parties. Cela sera annoncé plus tard.
source/ http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/2968962