990 – Turquie, Erdogan sa « volte face »face à l’Occident …2 décisions..

1/-vendredi 22 juillet 2016 -Erdogan répond à la menace de l’OTAN en gardant 1500 Américains prisonniers dans la base d’Incirlik

2/-vendredi 22 juillet 2016 – La Turquie se tourne vers l’Asie, son espace naturel


1/-Erdogan répond à la menace de l’OTAN en gardant 1500 Américains prisonniers dans la base d’Incirlik

Base aérienne Incirlik. Archive photo

En réponse à l’armada massive se dirigeant sur la Turquie pour l’attaquer, Erdogan a immédiatement riposté en prenant en otage les 1500 Américains, civils et militaires, vivant dans la base américaine d’Incirlik, au sud de la Turquie. Il garde aussi les 90 bombes nucléaires déposées dans les bunkers de la base, menaçant de céder la base avec ses bombes à la Russie en cas d’attaque venant de l’OTAN. Dès l’annonce du siège de la base américaine d’Incirlik, Obama a ordonné à l’OTAN de stopper son offensive maritime. Pendant ce temps, la flotte russe de la Mer Noire a été mise en alerte rouge, ainsi que les armées du Sud de la Russie.

Les médias traditionnels occidentaux ne font aucun rapport sur ces évènements, gardés top secret par l’OTAN, par les pays occidentaux et par la Russie. Les Américains sont furieux et Obama est dans la mélasse, parce qu’il ne sait pas comment réagir, à part stopper l’offensive maritime qui était lancée.

  • A l’acte d’agression américain contre la Turquie, consistant à essayer de trucider Erdogan, celui-ci répond donc par un autre acte de guerre extrêmement dangereux : une prise d’otages.
  • La Turquie a commis un acte de guerre contre les États-Unis et le président Barack Obama et le Pentagone ne savent absolument pas comment réagir.
  • La base militaire US d’Incirlik en Turquie est en état de siège par la police turque et militaire depuis le coup d’État contre Recep Erdogan samedi dernier.
  • L’électricité de la base a été coupée et personne n’est autorisé à entrer ou sortir. Cette histoire est rapportée par Rick Wiles de Trunews.com et aussi par Debka File.

De Debka File :

Quelque 1.500 aviateurs américains et leurs familles sont enfermés dans Incirlik, la base aérienne au sud de la Turquie, qui abrite aussi un stock de bombes nucléaires tactiques depuis que le président Recep Erdogan a écrasé une tentative de coup d’État, le samedi 16 Juillet. Depuis cette date, aucune frappe aérienne contre ISIS en Syrie et en Irak n’a été organisée à partir de cette base.

Cette situation exceptionnelle, rapportée ici par des sources militaires de DEBKAfile, dans lequel un grand nombre de militaires américains sont détenus en captivité virtuelle par un gouvernement allié, a été presque certainement soulevée dans l’appel téléphonique qui a eu lieu mardi entre les présidents Barack Obama et Erdogan. Mais l’aspect le plus bizarre de cette affaire est qu’aucun responsable américain n’a soulevé en public – ni même par les administrations la plupart des critiques vocales à la convention républicaine qui a nommé Donald Trump comme candidat à la présidence.

La base est en état de siège par de grands contingents de police, coupé de l’énergie électrique pendant plusieurs jours, sauf pour les générateurs locaux qui seront bientôt à court de carburant.

  • Cette pression semble être la méthode d’Erdogan de tourner des centaines d’Américains sur la base en otages pour forcer Washington en extradant Fethullah Gulen, qu’il accuse d’avoir orchestré le coup d’État manqué de son lieu d’asile en Pennsylvanie.

Les victimes de la stratégie d’Erdogan d’extorsion sont plusieurs unités américaines déployées en Incirlik sous le commandement de l’escadron. Ils comprennent l’ingénierie, la communication, la logistique, le contrôle de l’air, un hôpital militaire avec des installations médicales et opérationnelles, le transport aérien et plus encore.

De Trunews.com

Une femme d’un sous-officier piégé dans la base aérienne d’Incirlik a dit au correspondant de TRUNEWS, Edward Szall, que son mari a mangé un seul repas, samedi, dans le restaurant de la base, par manque de nourriture à cause de l’encerclement, et qu’il se nourrit de junk food.

« Il m’a dit que tout le monde est irritable car de nombreux équipements ont été enlevés par les Turcs » a déclaré l’épouse mardi soir.

Une mère d’un des aviateurs séquestrés à l’intérieur d’Incirlik a dit à TRUNEWS que son fils l’a informée son début mercredi que la police turque bloque l’entrée de la base, et que les générateurs électriques – alimentant les opérations aériennes et les bunkers souterrains où sont stockées les bombes nucléaires B-61 – étaient les seuls à fonctionner mais leur alimentation en carburant va s’épuiser. Son fils a également affirmé que le secrétaire d’État à e la Défense, Ash Carter, a mis son veto à un plan visant à transférer l’ensemble du personnel et de l’équipement de la base après le coup militaire a commencé vendredi soir, arguant du fait que ce transfert était «trop cher».

Le 19 Juillet TRUNEWS Rick Wiles a interviewé Hans Kristensen, le directeur du Nuclear Information Project à la Fédération des scientifiques américains, en ce qui concerne les armements nucléaires logés à la base aérienne d’Incirlik. Au cours de l’entrevue, M. Kristensen a déclaré que, pour déplacer les ogives B-61, il faudrait au minimum trois semaines en cas d’urgence, même en y affectant des services militaires d’urgence.

Également de Debka File.. ..

La base est en état de siège virtuel par de grands contingents de police, l’énergie électrique est coupée depuis plusieurs jours, sauf pour les générateurs locaux qui seront bientôt à court de carburant. Cette pression semble être la méthode d’Erdogan de tourner des centaines d’Américains sur la base en otages pour forcer Washington à extrader Fethullah Gulen, qu’il accuse d’avoir orchestré le coup d’État manqué de son lieu d’asile en Pennsylvanie.

Les victimes d’Erdogan sont plusieurs unités américaines déployées à Incirlik. Elles comprennent l’ingénierie, la communication, la logistique, le contrôle de l’air, un hôpital militaire avec des installations médicales et opérationnelles, le transport aérien et plus encore.

Depuis cet encerclement de la base, les « faux bombardements » contre Daech par les avions américains se sont arrêtés.

  • Ces bombardements consistaient essentiellement à larguer des armes et des munitions, de la nourriture et divers équipements, aux « gentils terroristes », ceux qui mangent le foie de leur victime, coupent la tête à un garçon de 10 ans accusé d’espionnage, ou bien vendent des esclaves sexuelles sur les marchés.
  • Depuis l’encerclement de la base, ces gentils terroristes n’ont plus personne pour les ravitailler.
  • Encore une bourde des Américains, et une petite victoire pour la Syrie et la Russie.

Le commandant de la base turque, le brigadier général Bekir Ercan, est en état d’arrestation, soupçonné d’avoir un rôle principal dans la planification et l’exécution du coup d’État, en attribuant l’avion et des hélicoptères pour le soutenir les comploteurs, il est responsable de la disparition d’un grand nombre d’avions et aurait aidé à la défection des équipages d’avions vers la Grèce.

Hannibal GENSERIC


SOURCE/http://numidia-liberum.blogspot.fr/2016/07/erdogan-repond-la-menace-de-lotan-en.html


2/-La Turquie se tourne vers l’Asie, son espace naturel

 

Les États participant aux activités de l’OCS

Les États membres
Les États observateurs
Les États partenaires de discussion

Les invités de l’organisation

 

L’une des conséquences géopolitiques du coup d’État manqué est que la Turquie finira par tourner le dos à l’UE et à l’OTAN et va se concentrer sur l’Est en général, et vers la Russie en particulier. Elle adoptera également le modèle asiatique de développement, avec une présidence centrale forte et un gouvernement à parti unique dominant, selon des analystes financiers occidentaux. 
Depuis 2007, la Turquie essaie de devenir membre à part entière de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), mais pour cela, elle devra (a) ne plus aider le terrorisme islamiste, (b) ne plus intervenir en Syrie ou en Irak, et (c) quitter l’Otan.

Le journal financier autrichien Wirtschaftsblatt  a noté avec quel soin les dirigeants turcs ont suivi les réactions molles et tardives de l’Occident à la tentative avortée du renversement. 

  • Ce n’est que le samedi après-midi que sont venus les commentaires du chef de la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini et de Johannes Hahn, le commissaire pour les négociations de la politique européenne de voisinage et d’élargissement.
  • Leur allié principal de l’OTAN, les États-Unis, sont restés muets durant les trois ou quatre premières heures.
  • Ces réactions tardives, confirment si besoin est, nos informations concernant l’implication directe de la CIA/OTAN dans la tentative d’éliminer Erdogan [1].

Cependant, le journal note que le président russe Vladimir Poutine a été le premier à exprimer son soutien à Recep Tayyip Erdogan. Au cours de leur conversation téléphonique de samedi, les deux dirigeants ont décidé de fixer à début Août leur prochaine rencontre.

Timothy Ash, analyste des marchés émergents au sein du géant bancaire japonais Nomura, a déclaré  que les événements du week-end dernier sont révolutionnaires pour la Turquie :

« Le caractère et le visage du pays vont changer vers le modèle asiatique de développement: une forte présidence centrale et un gouvernement dominant à parti unique, comme en Chine ou en Malaisie« .

L’analyste a également suggéré qu’Ankara va enfin tourner le dos à l’idée d’adhésion à l’UE, qui était de facto morte après le référendum Brexit au Royaume-Uni et le référendum néerlandais antérieur qui a rejeté massivement l’accord d’association de l’UE avec l’Ukraine, les dernières illusions seront mortes lorsque le parlement turc réintroduira la peine de mort. Le Président Erdogan a déjà annoncé que cela se ferait.
Un autre motif pour le rapprochement avec Moscou, dit le journal, est le projet de pipeline TurkStream [2]  et l’intérêt de la Turquie pour les usines russes de centrales nucléaires.
En outre, il a estimé que les livraisons de gaz en provenance d’Israël et d’Iran aideraient la Turquie à se positionner comme un hub central entre l’Orient et l’Occident.

Demi-tour vers l’Eurasie

Le monde unipolaire dominé par les États-Unis depuis la chute du mur de Berlin et la disparition de l’Union Soviétique a muté depuis les récentes années en un monde multipolaire, avec l’Organisation de Shanghai (OCS / SCO en anglais), qui comporte notamment la Chine et la Russie.

La Turquie a bien saisi que depuis le Brexit, qu’entrer dans l’UE n’était plus aussi attractif, d’autant plus que celle-ci se pinçait de plus en plus le nez à l’égard des musulmans en général (sauf ceux qui leur achètent des armes et des clubs de foot et leur fournissent gaz et pétrole à vil prix) et d’Erdogan en particulier. 

Ce dernier a maintenant l’immense « honneur » de rejoindre les « dictateurs » arabo-musulmans qui déplaisent tant à l’Occident : Saddam, Kadhafi, Assad…Comme ces dictateurs  préfèrent veiller au bien de leur peuple qu’à celui de l’Occident, ils méritent donc la mort. Mais, pour le moment, deux en ont réchappé : Assad et Erdogan. Ceci va certainement les rapprocher. 

Or Erdogan est suffisamment futé pour mettre ses 2 pieds dans le même sabot. Attaqué par les USA, rejeté par l’UE, il s’est dit « qu’a cela ne tienne je vais aller voir ailleurs ». Il n’y a qu’un ailleurs si on veut tourner le dos au monde unipolaire des États-Unis et de leur valet européen. C’est l’Eurasie avec l’Organisation de Coopération de Shanghai.

Depuis longtemps, Erdogan lorgnait vers l’OCS

À partir de 2007, le gouvernement d’Ankara a fait  trois fois sa demande sans succès, pour faire partie en tant que membre invité de l’organisation de coopération de Shanghai (OCS).

  • Fondée en 1996 par les gouvernements russe et chinois, en compagnie de trois (et en 2001 d’un quatrième) anciens États soviétiques d’Asie centrale [le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan], l’OCS a alors très peu retenu l’attention de l’Occident, même si elle a de grandes ambitions de sécurité militaire et d’autres aspirations, y compris la création éventuelle d’un cartel du gaz.
  • En outre, elle offre une solution de rechange au modèle occidental de l’OTAN, pour « la démocratie », et pour le remplacement du dollar américain comme monnaie de réserve.
  • Après ces trois refus, Ankara a demandé le statut de «partenaire de dialogue» en 2011, ce qui lui a été accordé en juin 2012.

Un mois plus tard, le Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdogan, a fait un communiqué sur ses dires au président de la Russie Vladimir Poutine :

  • «Allez, acceptez-nous dans les Cinq de Shanghai [en tant que membre à part entière] et nous allons changer d’avis sur l’Union européenne.« 
  • Erdoğan a repris cette idée le 25 janvier , notant les efforts turcs toujours au point mort pour rejoindre l’Union européenne (UE): « [Si vous agissez] en tant que Premier ministre d’un pays de 75 millions de personnes« , a t-il expliqué, « vous commencez à chercher des alternatives. C’est pourquoi j’ai dit à Mr. Poutine l’autre jour: «Allez, prenez-nous dans les Cinq de Shanghai, faites-le, et nous allons dire au revoir à l’UE. Pourquoi ces atermoiements ? » Il a ajouté que l’OCS « est beaucoup mieux, est beaucoup plus puissante [que l’UE], et nous partageons des valeurs en commun avec ses membres.« 

La manœuvre d’aller vers l’OCS rencontre des obstacles importants: si Ankara continue de mener des actions pour renverser Bachar al-Assad, l’OCS soutient fermement le leader syrien assiégé.

  • Plus fondamentalement, les membres de l’OCS dans leur totalité s’opposent fermement à l’islamisme que soutient Erdogan.
  • Par conséquent, Erdogan devra, obligatoirement, abandonner l’islamisme guerrier des États du Golfe, et, au minimum, arrêter tout acte hostile envers la Syrie et l’Irak.

On devrait selon toute vraisemblance voir un fort effort de la Turquie vers l’OCS et les conséquences sont claires :

  • Projets Balkan Stream et TurkStream  avec la Russie, et Route de la Soie avec les Chinois.
Le rêve fou des États-Unis du pivot asiatique [3] claironné par le think tank Strafor (groupe de réflexion créé par le diabolique Georges Friedman) et issu du cerveau sénile de Brzezinski a du plomb dans l’aile.

 

Les États-Unis, qui perdent un précieux allié qui va se rallier à leur ennemi multipolaire, Chine, Russie et Eurasie, sont les grands perdants du revirement Turc. Leur coup d’état raté va leur coûter leur plus grande perte d’influence dans la région depuis des dizaines d’années. Leurs valets arabes, les émirs-momies du Golfe, doivent stocker des « Pampers ».

Hannibal GENSERIC

SOURCE/http://numidia-liberum.blogspot.fr/2016/07/la-turquie-se-tourne-vers-lasie-son.html