La planification a été abandonnée puis boudée par nos politiques qui l’ont jugée ringarde et bolchévique. Ils ont été, me semble-t-il, bien mal inspirés car parfois le bolchévisme n’est pas orphelin de bonnes idées.
L’abandon de la planification à long terme par nos politiques constitue vraisemblablement l’une des erreurs politiques majeures de la politique moderne, il eut été sûrement plus judicieux d’en moderniser les concepts en l’adaptant aux nouveaux enjeux d’aujourd’hui. C’est François Mitterrand qui mit fin à la planification et à son commissariat au plan lors de son deuxième mandat.
Extrait du livre « Pourquoi le pouvoir rend incompétent ».
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• Mar 14, 2016 •EDF et AREVA la faillite du secteur public
La situation gravissime et catastrophique du couple EDF – AREVA est un nouvel exemple des errances et incompétences de notre classe politique ces vingt dernières années. Celle-ci risque de nous coûter particulièrement cher et je ne parle pas forcément d’argent. L’enjeu est simple, c’est celui de l’indépendance énergétique de la France. Est-elle stratégique pour notre pays ? Ou bien au contraire, l’évolution de l’Europe et la mondialisation libérale de l’économie nous permet-elle d’abandonner sans crainte le contrôle de notre production électrique ? Faut-il à tout prix que l’État français garde le contrôle sur ces fleurons ? Pourquoi les gouvernements successifs n’ont pas su infléchir la politique d’EDF pour l’engager sur la voie des énergies renouvelables ? Ou à défaut pourquoi ne pas avoir créé une nouvelle entité indépendante pour ces nouveaux enjeux capitaux ?
Aucune de ces questions ne trouve de réponse dans la situation actuelle de l’entreprise nationale d’électricité.
Et bien malin celui qui osera qualifier d’impossible le scénario suivant :
nous sommes en 1935, les énergies fossiles commencent à se faire un peu plus rares et la production d’énergies renouvelables a enfin pris le leadership sur notre planète. La Chine et le Qatar sont les propriétaires de notre production électrique depuis les privatisations successives d’EDF et AREVA, destinées à renflouer les caisses de l’État français et le rachat de GDF-SUEZ.
Tout naturellement, ils ont choisi de délocaliser l’essentiel de la production électrique hors de France, officiellement pour des raisons économiques mais avant tout pour des raisons politiques. Ces deux pays menacent désormais de suspendre la distribution d’électricité en France si notre gouvernement ne retire pas son projet de loi visant à surtaxer les entreprises qui ne respectent pas les droits de la femme, de l’homme et du citoyen sur notre territoire national.
- Le plan A s’appelle la stratégie, c’est-à-dire la capacité à penser et planifier l’avenir du pays avec un horizon plus lointain que le bout de son nez électoral.
- Le plan B s’appelle la stratégie de repli, lorsque les conditions ne sont plus réunies pour mettre en musique le plan A, qui par nature se veut ambitieux.
Petit défi à destination des statisticiens et économistes en manque de sensations fortes :
- pourriez-vous, s’il vous plait, publier une statistique sur le montant des déficits cumulés engrangés ces vingt dernières années par les dirigeants nommés par l’État (souvent membres du Corps de l’Inspection des Finances, c’est-à-dire le gratin de l’Énarquie ou du Corps des Mines), dans leurs fonctions de management d’entreprises publiques ou parapubliques, en oubliant les caisses comme la Sécu pour ne pas trop nous effrayer quand même.