703 – Première revue de définition d’Ariane 6

Publié le 02/05/2016 à 09h20, par Pierre-François Mouriaux
Première revue de définition d'Ariane 6
Le développement d’Ariane 6 se poursuit. © Airbus Safran Launchers

Le développement du futur lanceur européen franchit une étape clé :

Airbus Safran Launcher vient de lancer sa première revue de définition.

Moins de neuf mois après la signature du contrat du développement d’Ariane 6 avec l’Esa, Airbus Safran Launchers (ASL) lancé ce 28 avril la première revue de définition (PDR, pour Preliminary Design Review) du futur lanceur européen.

Cette étape clé dans le développement d’un projet est destinée à valider l’ensemble de ses caractéristiques techniques. Elle se terminera au début du mois de juin prochain.

L’objectif reste toujours un premier vol de qualification d’Ariane 6 en 2020 et une montée en puissance des lancements jusqu’en 2023, avec une cadence annuelle de 10 à 12 vols, le tout pour un coût deux fois moindre qu’Ariane 5, grâce à une organisation industrielle « lean » (allégée), simplifiée dès la conception du système.

En attendant, les équipes intégrées d’ASL réunies dans le bâtiment 76 des Mureaux poursuivent leurs études, en relation avec l’Esa, le Cnes et les partenaires industriels, auprès de qui 85% des contrats ont déjà été passés. Innovation majeure par rapport aux premières études pour Ariane 5 il y a trente ans, les concepteurs d’Ariane 6 disposent désormais d’une maquette numérique commune du lanceur (Digital Mock-Up), dont l’architecture finale a été figée à la fin de l’année dernière.

Au Centre Spatial Guyanais, les travaux de terrassement du terrain qui accueillera l’ensemble de lancement ELA-4 du lancement sont terminés. Les travaux de génie civil débuteront cet été, et devront s’étaler sur vingt-sept mois. Le pas de tir sera très différent de celui d’Ariane 5 et beaucoup plus économique dans sa construction. Sur le site d’ASL aux Mureaux, les travaux de construction de l’usine destinée à production de l’étage inférieur du lanceur et à l’intégration de sa partie centrale débuteront d’ici la fin de l’année. Le bâtiment s’étendra sur environ 20 000 m2, avec des contraintes bien moindres puisque le choix d’une intégration horizontale, « à la russe », a été fait. Cette petite révolution va permettre de réaliser des économies substantielles, en érigeant un bâtiment plus simple, sans charpentes ni dispositifs roulants lourds, et potentiellement extensible. Il va aussi permettre de gagner en efficacité.

Les décisions concernant les volumes de commande du premier lot d’Ariane 6 et du dernier d’Ariane 5 seront prises à la fin de cette année, tandis qu’Arianespace espère débuter sa commercialisation dès cette année.

Lancé lors du Conseil ministériel de décembre 2014 à Luxembourg en même temps que le programme Vega-C, le programme Ariane 6 constitue une décision politique majeure de l’Europe spatiale : en disposant d’une famille de lanceurs capables de lancer tout type de satellite, elle a choisi de maintenir son accès autonome à l’espace.

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