Jean-Pierre Chevènement était l’invité de Zemmour et Naulleau sur Paris Première, mercredi 30 mars 2016.
Sans à priori : rappel de la Crise de mai 1958
La crise de mai 1958 marque l’arrivée du général de Gaulle au pouvoir dans le contexte insurrectionnel de création d’un premier comité de salut public à Alger par le général Massu le 13 mai à la suite d’un coup d’État (putsch d’Alger) et d’un second comité de salut public, cette fois en Corse, le 26 mai par le colonel Jean-Robert Thomazo (Opération Résurrection).
Un ultimatum expirant le 29 mai est adressé à Paris. En effet, une partie de l’armée en Algérie prépare secrètement — en liaison avec les gaullistes — un débarquement sur Paris : c’est l’opération dite Résurrection. Le 26 mai, de Gaulle rencontre secrètement Pierre Pflimlin, mais ils ne parviennent à aucun accord, de Gaulle refusant de désavouer Alger et de condamner la prise d’Ajaccio. Mais le lendemain, forçant le destin, de Gaulle affirme qu’il a « entamé le processus régulier nécessaire à l’établissement d’un gouvernement républicain capable d’assurer l’unité et l’indépendance du pays ». De Gaulle apparaît dès lors comme l’« homme providentiel » pouvant résoudre la crise. « Prêt à assumer les pouvoirs de la République », il forme alors un gouvernement et fait voter une nouvelle constitution, établissant un régime parlementaire et présidentialiste taillé sur mesure. En octobre, il propose la « paix des braves », cessez-le feu unilatéral que les indépendantistes du FLN refusent, et amorce le processus d’indépendance de l’Algérie. (Wikipedia)
C’est quoi le chevènementisme ?
Avez-vous des héritiers ?
Pourriez-vous être un recours à gauche ?
Ce qui se passe n’est que la concrétisation de beaucoup de mes mises en garde. Cela fait de moi au moins un mentor, quelqu’un qui peut donner des conseils avisés. La France a besoin d’un nouveau logiciel pour se redresser.
Je n’envisage pas d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. J’ai un certain âge… Quand on sollicite un mandat pour cinq ans, il faut avoir une vue prospective !
Je regrette de ne pas en avoir fait une ambition quand j’étais plus jeune.
J’ai été le seul sénateur élu contre la droite officielle et la gauche officielle.
A un moment, la montée du Front National provoquera un certain nombre de mutations dans le comportement d’un certain nombre de nos responsables politiques. Je pense à quelque chose qui pourrait ressembler à 1958, avec le retour du général de Gaulle. Alors, il n’y a pas de général de Gaulle en magasin, à part moi, mais ça ne suffit pas !
Je ne suis pas anti-européen. Je suis contre la délégation de pans entiers de souveraineté envers des personnes qui ne sont pas élues. Je suis pour remettre tout ça sur la table et faire une Europe à géométrie variable, avec les nations, une Europe européenne.
L’immigration doit être proportionnée à notre capacité d’intégration.
Les frondeurs se sont réveillés beaucoup trop tard pour moi. Je les avais avertis en 1983 et encore à deux reprises. Ils se sont réveillés en 2013-2014. Ils n’ont pas poussé assez loin l’autocritique, et en particulier la manière dont on a fait l’Europe, la monnaie unique. Il faut leur expliquer ainsi qu’à la droite républicaine. Ce mouvement de dépassement auquel j’ai appelé reste toujours valable. Je reste fidèle à cette idée que pour sortir des difficultés grandissantes que je vois devant notre pays, il faudra que celui-ci se rassemble, et sur une ligne de salut public.
