294-Dossier TPP-L’accord de partenariat transpacifique signé par 12 pays

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L’accord de partenariat transpacifique (TPP), qui doit permettre de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, a été signé jeudi par les 12 pays partenaires lors d’une cérémonie en Nouvelle-Zélande retransmise en direct à la télévision.

Le TPP vise à abattre les barrières au commerce et à l’investissement entre ses membres, dont les Etats-Unis et le Japon, qui représentent près de 40% de l’économie mondiale.Le président américain, Barack Obama, a salué dans un communiqué publié à Washington la signature d’un accord qui « renforcera notre leadership à l’étranger et soutiendra les emplois ici aux Etats-Unis ».

L’accord a été signé par

l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam.

Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié sous deux ans par les Parlements nationaux et notamment par le Congrès américain où il suscite une hostilité croissante, spécialement dans cette période de campagne présidentielle.

M.Obama a pressé le Congrès de ratifier ce texte « aussi rapidement que possible ».

« Le Congrès doit le ratifier aussi rapidement que possible afin que notre économie puisse bénéficier immédiatement de dizaines de milliards de dollars avec de nouvelles opportunités à l’export », a plaidé Barack Obama, cité par l’AFP.

 

Le Canada voisin veut, pour sa part, engager un débat avant d’entamer un processus de ratification parlementaire.

Très vaste, l’accord vise à fixer les règles du commerce et des investissements internationaux au 21e siècle et compte pousser la Chine à adapter ses propres règles en matière de commerce, d’investissement et de droit commercial à celles établies par le TPP.

Il prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les Etats-Unis et le Japon, que cela soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le bœuf.

Il concerne aussi des secteurs comme l’échange de données et la propriété intellectuelle qui n’étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux.

« Aujourd’hui est un jour important, pas seulement pour la Nouvelle-Zélande, mais aussi pour les 11 autres pays du partenariat transpacifique », a déclaré le Premier ministre néo-zélandais, John Key, maître de la cérémonie de signature à Auckland avec le représentant spécial américain au Commerce extérieur Michael Froman.L’accord va permettre d’offrir « un meilleur accès aux biens et services à plus de 800 millions de personnes dans les pays du TPP, qui représentent 36% du PIB mondial », a-t-il ajouté.

Si les promoteurs du TPP assurent qu’il permettra de doper la croissance économique dans la région, plusieurs organisations non-gouvernementales affirment que cet accord débouchera sur une déréglementation généralisée au bénéfice exclusif des multinationales.

A Auckland, des manifestants ont bloqué des routes pour protester contre la signature de l’accord qui entraînera, selon eux, des suppressions d’emplois.


TPP: Pékin ne veut pas du diktat de Washington

le 05.02.2016

Les règles du commerce mondial ne peuvent pas être dictées par un seul pays contrairement à la déclaration américaine sur l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) signé par douze Etats, a indiqué le porte-parole de la diplomatie chinoise.

La Chine a estimé et estime toujours que l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) doit jouer le rôle principal dans la mise au point des règles du commerce dans le monde, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Lu Kang, rapporte l’agence Chine Nouvelle.

« Nous n’avons jamais pensé que les règles du commerce mondial puissent être écrites uniquement par la Chine ou par un autre pays quelconque, à lui seul », a indiqué le diplomate, en commentant la déclaration du président américain Barack Obama, qui a prétendu qu’il n’appartenait qu’aux Etats-Unis d’établir les règles du commerce international. 

Selon le président des Etats-Unis, le TPP va générer un gain global pour l’économie américaine en termes de PIB et de revenus pour les citoyens.

« Alors que plus de 95% de nos clients potentiels vivent en dehors de nos frontières, nous ne pouvons pas laisser les pays comme la Chine écrire les règles de l’économie globale », (…) Le TPP « renforcera notre leadership à l’étranger et soutiendra les emplois ici aux Etats-Unis », a affirmé le locataire de la Maison Blanche suite à la signature de l’accord.

Le porte-parole de la diplomatie chinoise a toutefois appelé à ne pas politiser les questions économiques et commerciales.

Le TPP vise à mettre à bas les barrières au commerce et à l’investissement entre ses membres, qui représentent près de 40 % de l’économie mondiale, mais n’a pas l’intention d’inclure la Chine et semble être opposé à l’influence croissante de ce pays dans la région. 

Signé le 4 février par les douze pays partenaires lors d’une cérémonie à Auckland en Nouvelle-Zélande, le TPP doit permettre de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde. Il regroupe les Etats-Unis, l’Australie, Brunei, le Chili, la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Malaisie, le Pérou, le Vietnam, le Japon, le Mexique et le Canada, soit 12 pays. Il a pour but de proposer une alternative à l’Association des nations de l’Asie du sud-est (ASEAN) et à la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC).

Si les promoteurs du TPP assurent qu’il permettra de doper la croissance économique dans la région, plusieurs ONG préviennent que cet accord débouchera sur une déréglementation généralisée au bénéfice exclusif des multinationales.


Le Canada va-t-il faire faux bond au Partenariat transpacifique ?

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20.01.2016

L’adhésion au Partenariat transpacifique (TPP) ne contribuera pas à la croissance économique du Canada mais aura un effet négatif sur son marché du travail. Elle coutera au pays 58.000 emplois pendant les 10 prochaines années, selon une étude de l’Université Tufts (Massachusetts, Etats-Unis).

Même les partisans les plus fidèles de l’adhésion du Canada au Partenariat transpacifique reconnaissent que cela n’apportera pas beaucoup de bénéfices macroéconomiques au pays, estime Hadrian Mertins-Kirkwood, chercheur du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), un think tank orienté à gauche.

Selon les estimations les plus optimistes de la Banque mondiale (BM), une fois le contrat de TPP signé, la hausse de croissance ne devrait qu’atteindre la barre des 1%, et ceci vers 2030. Une hausse négligeable, remarque le spécialiste sur le blog « Behind the numbers ».

Malgré tout cela, les partisans du TPP au sein des grandes entreprises et des think tanks de droite cherchent à « nous faire croire que le Canada n’a rien à perdre et qu’il pourrait même tirer des bénéfices de son adhésion au TPP si nous agissons assez vite pour pousser plus avant ce processus », note M.Mertins-Kirkwood.

 

Selon la nouvelle étude de l’Université Tufts, le TPP n’apportera que 0,28% de croissance au cours des 10 années suivant l’adhésion. La situation serait encore plus périlleuse pour les économies américaine et japonaise, qui pourraient tomber en récession à cause du TPP.

D’après la récente étude, le TPP pourrait aussi toucher lourdement le marché de l’emploi. Le Canada risque de perdre 58.000 postes dans un intervalle de 10 ans suivant l’adhésion au traité.

Autres conséquences probables: une montée du prix des médicaments, un ébranlement du secteur agricole et une limitation des libertés informatiques. Mais le plus inquiétant, c’est que le traité pourrait octroyer de nouveaux droits aux corporations étrangères.

En répondant à la question de savoir si le TPP serait une bonne chose pour le Canada, l’auteur de l’article répond par la négative: « Non, et nous pensons que les Canadiens tomberont d’accords avec nous ».

« Le ministre canadien du Travail Chrystia Freeland qui envisage de signer un accord-cadre le 4 février, doit entendre notre message. Un traité qui coute si cher et qui apporte si peu n’est pas un traité dont le Canada a besoin », conclut M.Mertins-Kirkwood.

L’accord sur le Partenariat transpacifique a été conclu le 5 octobre. Il prévoit la création d’une zone de libre-échange dans la région Asie-Pacifique. Les pays riverains du Pacifique représentent 40% de l’économie mondiale et un tiers du commerce planétaire. L’accord réunit les Etats-Unis, le Canada, et le Mexique, le Pérou et le Chili pour l’Amérique du Sud, le Japon, la Malaisie, le Brunei, Singapour et le Vietnam pour la partie asiatique et enfin l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

En commentant la création du TTP, le président américain Barack Obama a déclaré que le partenariat était une réponse à la croissance de l’influence chinoise. La signature de ce traité est fixée au 4 février 2016 en Nouvelle-Zélande.